Depuis sa publication en 1954-1955, Le Seigneur des Anneaux a enchanté des dizaines de millions de lecteurs dans le monde entier, et donné vie à la fantasy moderne, en racontant les aventures de Frodo et de ses compagnons, traversant la Terre du Milieu au péril de leur vie pour détruire l'Anneau forgé par Sauron, le Seigneur des Anneaux. Mais depuis quelques années, de nombreux lecteurs français et francophones souhaitaient qu'une nouvelle traduction, quarante ans après la première (1972), prenne en compte la meilleure version du texte anglais (débarrassé de ses coquilles depuis 2004) ainsi que toutes les découvertes permises par les publications posthumes de J.R.R Tolkien, proposées par son fils Christopher.
C'est chose faite aujourd'hui, grâce à la nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux, réalisée par Daniel Lauzon, qui a pu suivre, pour la première fois, toutes les indications laissées par l'auteur à l'intention des traducteurs du Seigneur des Anneaux. Dans le droit fil de sa retraduction du Hobbit en 2012, reconnue par les lecteurs de Tolkien comme la nouvelle traduction de référence, Daniel Lauzon a prêté une attention particulière au dynamisme du texte, à son énergie, aux différentes « voix » des personnages (on entend Gollum et Gandalf comme pour la première fois !), et veillé à rendre toute la poésie des chansons que comporte Le Seigneur des Anneaux.
Portrait somptueux d'une femme incarnant à elle seule l'histoire, tragique et sublime, du Paradis perdu de l'Amérique, Dalva, dès sa parution en 1989, était voué à devenir un classique instantané : un livre culte qui allait inspirer toute une génération d'écrivains à porter un nouveau regard sur l'âme de leur pays, et toute une génération de lecteurs à s'aventurer dans les grands espaces du roman américain. À travers la destinée de cette femme éminemment libre, indomptable et sensuelle, c'est en effet l'épopée de l'Amérique tout entière, ses mythes fondateurs, la majesté de ses paysages sauvages, mais aussi la part d'ombre de ses origines, qui est ressuscitée sous nos yeux. Roman d'amours et d'aventures, saga familiale, ode à l'espoir envers et contre toutes les violences de l'Histoire - depuis le génocide de la nation indienne jusqu'aux ravages d'une modernité cynique et cupide en passant par le traumatisme du Vietnam -, Dalva, à l'image de son inoubliable héroïne, est un livre pour l'éternité.
Les Deux Tours, deuxième partie du Seigneur des Anneaux, poursuit le récit des aventures de Frodo et de ses compagnons, lancés dans leur périple en Terre du Milieu. Avec Merry et Pippin, le lecteur plonge dans les batailles entre les Orques et les Cavaliers du Rohan, avant de rencontrer l'Ent Fangorn ; avec Aragorn, Gimli et Legolas, il assiste incrédule au retour de Gandalf ; avec Frodo et Sam, il suit Gollum le long des chemins périlleux qui mènent vers le royaume du Mordor, le seul lieu où l'Anneau pourrait être détruit.
Cette nouvelle traduction prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par J.R.R. Tolkien à l'intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien.
Ce volume contient 16 illustrations d'Alan Lee, entièrement renumérisées, d'une qualité inégalée, ainsi qu'une carte en couleur de la Terre du Milieu.
Ce grand classique moderne est le prélude au chef-d'oeuvre de J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux.
Comme tous les hobbits, Bilbo Bessac mène une vie confortable et sans histoire dans son terrier à Cul-de- Sac. Lorsque Gandalf le magicien se présente chez lui accompagné de treize nains, il se retrouve entraîné dans un voyage périlleux qui mènera leur équipée jusqu'à la Montagne Solitaire et son trésor, gardé par le redoutable dragon Smaug. Bien que réticent à participer à cette quête, Bilbo se surprend à faire preuve d'ingéniosité et d'habileté en tant que cambrioleur. Se dressent sur sa route des gobelins, des trolls et bien d'autres périls, sans oublier le mystérieux Gollum et son précieux anneau...
Le texte, retraduit par Daniel Lauzon en 2012, a été revu pour cette édition est accompagné de magnifiques aquarelles et dessins originaux d'Alan Lee.
Premier récit publié par JRR Tolkien, en 1937, cette histoire, inventée par l'auteur pour ses propres enfants, rapporte les aventures de Bilbo, un jeune Hobbit, héros malgré lui lancé en quête d'un trésor gardé par un dragon, en compagnie de Nains et du magicien Gandalf. Bien que destiné initialement à la jeunesse, ce texte a également enchanté des générations de lecteurs adultes, par son suspense, ses coups de théâtre, son humour, sa poésie. mais aussi parce qu'il introduit le lecteur dans un monde inventé par Tolkien, la Terre du Milieu, qui sert de décor à la plupart de ses récits (dont Le Seigneur des Anneaux) ; et parce qu'il présente des personnages appelés à connaître une grande postérité, dont les Hobbits, Gandalf et. l'Anneau. Cette édition est servie par la nouvelle traduction, assurée par Daniel Lauzon, qui respecte les particularités du texte, son jeu avec les registres (du plus léger, au début du récit, vers des moments plus sombres, annonçant Le Seigneur des Anneaux qui prendra sa suite), la musicalité des chansons et des poèmes.
Twyla et Roberta avaient huit ans lorsqu'elles ont atterri dans la même chambre de l'orphelinat St. Bonaventure de Newburgh, au nord de New York. Quatre mois durant, elles sont restées inséparables - puis la vie les a éloignées. Des années plus tard, elles se recroisent trois fois de suite par hasard - dans un dîner, une épicerie, une manifestation.
Chacune, à l'occasion de ces retrouvailles inopinées, va se rendre compte à quel point elle est devenue étrangère à l'autre. Et pourtant, elles demeurent indéfectiblement liées par un événement terrible, remontant à leur enfance à l'orphelinat.
Twyla et Roberta ; l'une est noire ; l'autre est blanche ; mais laquelle ? Le lecteur ne le saura jamais - et c'est tout ce qui fait le vertige et la profondeur de cette histoire, que Toni Morrison a écrite « comme une expérience, dans l'idée d'eff acer toute trace de détermination raciale chez deux personnages pour qui la question de la race est déterminante ».
Un texte à la fois limpide et troublant, au coeur de problématiques qui agitent encore et toujours notre époque - la question raciale, l'identité, la violence, la diff érence, l'aliénation.
« Les voix du Pamano est une saga catalane sur la haine et le meurtre, sur un amour presque monstrueux dont la violence perdure des décennies après la mort, sur une gigantesque falsification de l'Histoire, sur le pouvoir de l'argent dans les mains d'une femme fascinante mais aussi formidablement assoiffée de vengeance. Une vengeance née du terrible été 1936, lorsque la jeune Elisenda Vilabrù voit son père et son frère se faire brutalement tuer par les anarchistes de son village. [...] Ce roman est un mélange fascinant de temps, de personnages et d'événements. En une phrase, l'histoire peut avancer de 60 ans avant de revenir au point de départ. [...] Ce livre a un charme remarquable, il est éminemment poétique. Sans compter qu'il est rarissime d'avoir envie de relire un livre depuis la première page après avoir tourné la dernière.» (Ariane Thomalla, Arte) « Cabré raconte avec une habilité stupéfiante une histoire de sentiments et de passions qui, de 1944, nous emmène à la période actuelle comme s'il s'agissait d'un présent continu, captivant. » (Andrea Camilleri)
L'histoire se déroule dans l'Amérique des années 1950, encore frappée par la ségrégation. Dans une Amérique où le « White only » ne s'applique pas qu'aux restaurants ou aux toilettes, mais à la musique, au cinéma, à la culture populaire. L'Amérique de Home est au bord de l'implosion et bouillonne, mais c'est ici la violence contre les Noirs américains, contre les femmes qui s'exprime. Les grands changements amorcés par le rejet du Maccarthisme, par la Fureur de vivre ou le déhanché d'Elvis n'ont pas encore commencés. En effet, les Noirs Américains sont brimés et subissent chaque jour le racisme et la violence institutionnalisés par les lois Jim Crow, qui distinguent les citoyens selon leur appartenance « raciale ». Pour eux, le moindre déplacement, même le plus simple, d'un état à l'autre, devient une véritable mission impossible. En réponse à cette oppression, l'entraide et le partage ? facilités par l'utilisation du Negro Motorist Green Book de Victor H. Green qui répertorie les restaurants et hôtels accueillant les noirs dans différents états ? sont au coeur des relations de cette communauté noire dans une Amérique à la veille de la lutte pour les droits civiques.
La guerre de Corée vient à peine de se terminer, et le jeune soldat Frank Money rentre aux Etats-Unis, traumatisé, en proie à une rage terrible qui s'exprime aussi bien physiquement que par des crises d'angoisse. Il est incapable de maintenir une quelconque relation avec sa fiancée rencontrée à son retour du front et un appel au secours de sa jeune soeur va le lancer sur les routes américaines pour une traversée transatlantique de Seattle à Atlanta, dans sa Géorgie natale. Il doit absolument rejoindre Atlanta et retrouver sa soeur, très gravement malade. Il va tout mettre en oeuvre pour la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance. Lieu tout autant fantasmé que détesté, Lotus cristallise les démons de Frank, de sa famille. Un rapport de haine et d'amour, de rancoeur pour cette ville qu'il a toujours voulu quitter et où il doit revenir. Ce voyage à travers les États-Unis pousse Frank Money à se replonger dans les souvenirs de son enfance et dans le traumatisme de la guerre ; plus il se rapproche de son but, plus il (re)découvre qui il est, mieux il apprend à laisser derrière lui les horreurs de la guerre afin de se reconstruire et d'aider sa soeur à faire de même.
Home est le dixième roman de Toni Morrison. À travers l'histoire dure et torturée de ce jeune soldat, c'est un roman de la rédemption que nous offre ici l'auteur. Ce retour à l'Amérique du XX e siècle, avec une focalisation sur les années 1950, est un développement nouveau dans l'oeuvre de Toni Morrison, mais on retrouve pourtant les thèmes qui caractérisent son oeuvre. Elle laisse le lecteur découvrir ces années 1950 qui ne sont finalement que suggérées qu'à travers de petits indices. Elle laisse le souvenir de cette époque se reconstruire à travers les images distillées dans notre inconscient collectif. C'est encore et toujours dans la suggestion que l'art de Toni Morrison se révèle. Elle réussit à faire d'un roman finalement assez court une véritable oeuvre tout en subtilité, en vérités voilées qui se glissent progressivement jusqu'au lecteur avant d'exploser au grand jour.
Ancien documentaliste, le narrateur passe son temps à découper des articles de presse qu'il archive dans sa cave - tous soigneusement rangés dans des dossiers. L'un d'entre eux est dédié à Franziska, alias Fabienne, une ex-chanteuse de variétés à succès. Il ne pèse pas moins de deux kilos, un poids à la mesure de l'amour que le narrateur lui porte depuis l'enfance. Ils se sont connus sur les bancs de l'école et ont même été de proches amis. Le temps passant, ils se sont perdus de vue. Mais un jour, le narrateur décide de reprendre contact avec elle et, après s'être procuré son adresse mail, lui envoie un message.
Avec humour et tendresse, la voix du narrateur se déploie ici pour déjouer les codes du roman sentimental, et nous conter une histoire d'amour singulière. Est-il possible de conserver intacts les sentiments pour l'être aimé, de les mettre à l'abri du temps comme on classe un dossier ? La réponse à ces questions ne manque ni de charme ni de poésie.
Dans les grandes plaines des États-Unis, une jeune femme raisonnablement dodue et en bonne santé trouvait facilement acquéreur au début du XXe siècle.
Ainsi Cora, bien qu'un peu maigre, épouse un fermier. Ils ne se connaissent pas et leur vie commune les rapprochera à peine plus. Lors de la nuit de noces, pour étouffer sa douleur, Cora se mord profondément la main. C'est le cheval qui l'a mordue, dira Emerson au docteur. De cette union, jamais réitérée, naîtra une fille, Madge. Celle-ci est élevée avec Sharon Rose, sa cousine née peu après elle, comme si c'était sa soeur. Si la première tient de Cora, une fille de la campagne dure à la tâche, désireuse de se marier, la seconde épouse un autre destin et part étudier à Chicago. Dès lors, celle-ci observe de loin l'épanouissement de la ferme : la naissance des filles de Madge, l'arrivée du téléphone, du réfrigérateur et de la télévision, la modernisation de l'outillage agricole. Jusqu'au déclin de la ferme.
C'est sur les terres ingrates du Nebraska, glacées en hiver, caniculaires en été, soumises à de violentes tempêtes, que raisonnent et s'entremêlent ces voix féminines, défiant le temps perdu tout autant que l'avenir.
Ce livre présente un intérêt exceptionnel à plusieurs titres : c'est tout d'abord un témoignage unique sur la conduite des soldats soviétiques à la guerre et sur les rapports humains au sein de l'armée. C'est aussi la façon dont la population civile, le pays profond a vécu la guerre, et à cet égard, Les Cercueils de zinc est un document passionnant sur la révision morale et intellectuelle qui, au-delà du seul problème de l'Afghanistan, a déchiré le pays. C'est enfin une photographie étonnante de la mentalité russe, qui nous est offerte par une voix courageuse issue de la Perestroïka.
Cette réédition est enrichie de trois textes dans lesquels l'auteur, après un bref « récit de plus en guise d'épilogue », revient sur le procès que lui valut la parution du livre en Biélorussie. Svetlana Alexievitch fut en effet violemment accusée d'avoir déformé et falsifié les récits des soldats et de leurs mères. Après quelques extraits de presse de l'époque, le procès est présenté sous forme de « chronique » des auditions, avec les témoignages de l'accusation et des défenseurs de Svetlana Alexievitch, et enfin le jugement rendu.
Les accusations, particulièrement celles portées par les mères de soldats et par les témoins mêmes du livre, frappent par leur violence et jettent une lumière nouvelle sur le terrible chagrin de ses femmes pour qui plus s'éloigne dans le temps la guerre d'Afghanistan, plus la mort de leurs enfants engagés dans cette désastreuse entreprise semble absurde. Ces nouveaux textes révèlent à quel point ce livre a paru être une offense à tous ceux pour qui la vérité sans fard sur la guerre d'Afghanistan est un fardeau trop lourd à porter.
Le bourdonnement incessant des cigales et la chaleur ne facilitent pas les choses pour Asa. La jeune femme vient de déménager à la campagne, et elle tente de s'adapter à la situation. Si son mari a changé d'emploi, elle a perdu le sien, et elle vit désormais près de ses beaux-parents, soucieuse de remplir ses journées vides de toute occupation sérieuse. Asa se décide donc à explorer son environnement et, lors d'une de ses promenades, tombe dans un trou. Cet incident sera le premier d'une série d'expériences étranges dans un monde peuplé de créatures bizarres. L'existence d'Asa prend alors un tournant imprévu...
Le Trou peut se lire comme une fable sur le monde du travail, le couple et les normes sociales qui régissent nos sociétés aux dépens des femmes. Sous la plume de Hiroko Oyamada, la critique sociale rencontre une envoûtante réécriture du monde par les moyens du réalisme magique.
De l'oeuvre de Tolkien, l'on connait surtout Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, des succès de librairie sans précédent qui ont contribué à redéfi nir le genre même de la fantasy.
Mais c'est ignorer que ces deux romans s'intègrent dans un univers bien plus large dont Tolkien a composé l'histoire, les langues, les légendes et les coutumes.
Le Silmarillion est le texte total auquel Tolkien a travaillé toute sa vie, et qui réunit la genèse et l'histoire des Premiers Âges de la Terre du Milieu, le décor de ses chefs-d'oeuvre. Il contient, outre le récit de la création du monde, l'épopée des Elfes et de leur lutte contre Morgoth, le premier Seigneur des Ténèbres, pour la possession des Silmarils, des joyaux aux très grands pouvoirs ; mais aussi l'histoire de l'île de Numenor et sa chute, une évocation des anneaux de pouvoir qui éclaire l'histoire du Seigneur des Anneaux - et bien d'autres récits et légendes...
Paru quatre ans après la mort de son auteur et édité par son fi ls, Christopher Tolkien, Le Silmarillion constitue le coeur de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien. La nouvelle traduction virtuose de Daniel Lauzon permettra à de nouveaux lecteurs de découvrir Le Silmarillion dans toute sa force dans une édition illustrée d'une cinquantaine d'illustrations de Ted Nasmith.
Rachel a fait de la restriction calorique sa religion. À 24 ans, sa vie est rythmée par de petits rituels créés dans l'espoir de garder le contrôle de son alimentation. Son obsession : ne pas prendre de poids. Mais lorsqu'elle rencontre Miriam, ses certitudes vacillent... Car Miriam, son corps épanoui, ses rondeurs, ses yaourts glacés et sa famille juive orthodoxe, l'attire irrésistiblement. Alors, quand son désir charnel se confond presque avec l'appétit renouvelé pour les plaisirs de la table, et que le sentiment d'avoir trouvé une famille s'en mêle, la vie de Rachel se complique sérieusement. Les Sept Nuits de Miriam confirme le talent et surtout l'imagination débordante de Melissa Broder. Elle nous offre ici une histoire très contemporaine d'appétit, de sexe et de quête spirituelle.
Au milieu du XIXe siècle, à seize ans, Nancy quitte la petite île de Clear pour laisser derrière elle son enfance marquée par les famines et la mort. Elle trouve un emploi à Cork, dans le sud de l'Irlande, mais quand elle tombe enceinte après s'être laissé séduire par le jardinier, sa vie prend une tournure dramatique. Son destin, et celui de ses enfants et petits-enfants, sera marqué par la misère et la honte, mais aussi par le courage et la volonté de vivre dignement.
Dans ce triptyque romanesque, Billy O'Callaghan retrace trois générations d'une même famille - la sienne - pour nous raconter trois moments charnières de l'histoire irlandaise : le lendemain des grandes famines, la veille de l'indépendance et l'aube de la modernité. Un roman poignant sur l'humanité des gens simples en quête de rédemption.
Lorsque Robert Wright est séparé de ses coéquipiers en Antarctique par une violente tempête, il sait que la situation est périlleuse, mais il ignore encore que son existence en sera changée à jamais. Il s'en sort vivant - contrairement à un de ses collègues - mais frappé d'aphasie. Rapatrié en Angleterre et désormais sous la garde de son épouse Anne, il doit réapprendre à parler. Pour raconter ce qui s'est passé lors de cette expédition, et pour dire qui il est, peut-être...
Le Mot pour dire rouge explore les répercussions tragiques d'un voyage extraordinaire sur une famille ordinaire, entre héroïsme, découragement et résilience. Et nous parle de la nécessité de transformer nos expériences en histoires - même lorsque les mots nous manquent.
" En ces heures où le paysage est une auréole de vie, j'ai élevé, mon amour, dans le silence de mon intranquillité, ce livre étrange... " qui alterne chronique du quotidien et méditation transcendante.
Le livre de l'intranquillité est le journal que Pessoa a tenu pendant presque toute sa vie, en l'attribuant à un modeste employé de bureau de Lisbonne , Bernardo Soares. Sans ambition terrestre, mais affamé de grandeur spirituelle, réunissant esprit critique et imagination déréglée, attentif aux formes et aux couleurs du monde extérieur mais aussi observateur de " l'infiniment petit de l'espace du dedans ", Bernardo Soares, assume son "intranquillité" pour mieux la dépasser et, grâce à l'art, aller à l'extrémité de lui-même, à cette frontière de notre condition ou les mystiques atteignent la plénitude " parce qu'ils sont vidés de tout le vide du monde ". Il se construit un univers personnel vertigineusement irréel, et pourtant plus vrai en un sens que le monde réel.
Le livre de l'intranquillité est considéré comme le chef-d'oeuvre de Fernando Pessoa.
Après le succès considérable de la première édition française, parue en deux volumes (1988 et 1992), puis de la seconde édition, intégrale, en un volume (1999), nous présentons aujourd'hui cette troisième édition, entièrement revue et corrigée, d'après le dernier état de l'édition portugaise (8e édition, 2009), publiée par Richard Zenith. Celui-ci a en effet introduit de nouvelles et nombreuses modifications, rectifiant ainsi les multiples erreurs de lecture qui entachaient l'édition portugaise originale (parue en 1982) ; figurent en outre dans le présent volume de nombreux inédits retrouvés par Richard Zenith depuis la première publication au Portugal. L'ordre des textes adopté ici, comme auparavant dans la 2e édition, diffère de l'ordre suivi dans la 1ère édition, pour obéir à une organisation thématique, mais plus dynamique et plus fidèle, dans la mesure du possible, à la chronologie des différents fragments. Enfin, la traduction proprement dite a fait à son tour l'objet d'une nouvelle révision approfondie par la traductrice elle-même, qui s'est efforcée de rendre, avec le maximum de transparence, la force poétique et dramatique de ce texte, l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle.
Walter McKee admire Gordon Boyd depuis toujours. Quand ce natif du Nebraska retrouve son ami loin de chez lui au Mexique, à l'occasion d'une corrida, la fascination est intacte. Il faut dire que Boyd est plutôt excentrique, ancien dramaturge devenu éleveur de taureaux. Lois McKee, quant à elle, est mal à l'aise, ne parvenant pas à oublier le baiser que Boyd lui avait donné jadis, avant son mariage avec Walter. Près d'eux sur les gradins se trouvent aussi le père de Lois, quasi aveugle, et le Dr Lehmann, psychanalyste viennois exilé aux États-Unis, accompagné de son ancienne patiente, Paula Kahler. Les uns et les autres prêtent plus ou moins attention à ce qui se déroule dans l'arène, chacun perdu dans ses pensées, se remémorant les événements du passé. Des bribes de vie, des regrets et des secrets refont surface et, en devenant aussi concrets que le spectacle qui se joue sous leurs yeux, rappellent à chacun la fragilité de l'existence.
Ils sont trois, une femme et deux hommes. Alors qu'il est toujours plus difficile d'accéder à l'emploi au sortir de ses études, ces trois personnages banals et sans liens apparents se voient proposer un travail à l'Usine.
L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville et qui s'étend à perte de vue, jusqu'aux montagnes environnantes. C'est là qu'ils vont désormais travailler, à des postes pour le moins curieux : l'un d'entre eux est chargée d'étudier des mousses pour végétaliser les toits, un autre relit des écrits de toutes sortes et les corrige. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse, et passe ses journées à détruire des documents. Très vite, la monotonie et l'absence de sens les saisit, mais quand on n'a pas le choix car il faut bien gagner sa vie, on est prêts à accepter beaucoup de choses... Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de leur existence ?
Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d'étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent de plus en plus à l'emprise de l'Usine.
Hiroko Oyamada livre un roman sur l'aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.
D'où viennent les histoires ? C'est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d'Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon - en compagnie d'un certain Nabokov - ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle file le motif fascinant de la Renarde, démone virtuose de l'illusionnisme dans les mythologies asiatiques, érigée par certains en animal totem échu aux écrivains. Ce récit introspectif est ponctué d'anecdotes picaresques sur des figures du canon littéraire russe.
En se demandant ainsi comment naissent les récits, une nouvelle histoire est née. La Renarde est un texte vigoureux, enjoué, insaisissable et virtuose : une réflexion sur la figure de l'auteur et les oubliés de la canonisation littéraire.
« Au premier abord, elles sont invisibles. Et puis, un beau jour, vous commencez à les remarquer... ».
Pupa, une ex-gynécologue acerbe au corps tout fripé, décide d'offrir à ses deux amies des vacances luxueuses dans un spa à Prague. Beba, une ancienne infirmière aux cheveux blonds et aux seins énormes, est la reine des lapsus et cite constamment des poèmes qu'elle n'a jamais appris. Kukla, une grande femme élégante, a été veuve plus souvent qu'à son tour. Pendant leur séjour, ce trio étonnant de vieilles sorcières vivra de folles aventures dans un décor de massages, de mousse, de jeux de hasard : elles croiseront un jeune masseur dont le membre est perpétuellement au garde-à-vous, un Américain richissime, un mafieux russe ruiné et un médecin spécialiste de la jeunesse éternelle...
Avec Baba Yaga a pondu un oeuf, Dubravka Ugrešic réécrit le mythe slave de Baba Yaga - une sorcière mangeuse d'enfants - pour évoquer le devenir des femmes âgées. C'est un roman érudit, hilarant et plein d'autodérision.
Lulu Ann Bridewell est si noire de peau à la naissance que sa mère, Sweetness, n'éprouve pour elle que dégoût. Elle élève seule la fi llette, avec dureté, répugnant à la toucher.
Mais quand Lulu Ann fait un faux témoignage contre une institutrice accusée de pédophilie, Sweetness, fi ère qu'elle ait contribué à faire incarcérer une Blanche, lui tend enfi n la main. Quinze ans plus tard, Lulu Ann est transformée. Elle s'appelle désormais « Bride », ne s'habille plus qu'en blanc et entame une brillante carrière dans l'industrie cosmétique.
Mais suite à une rupture amoureuse, puis à un banal accident de la route, le passé va bientôt la rattraper et s'ingénier à briser le radieux avenir dont elle rêvait, la rappelant aux blessures d'une enfance dont elle aura cherché en vain à se délivrer.
Dans ce roman où l'humour subtil, les accents jazz et les emprunts au registre fantastique viennent éclairer d'une lueur d'entrain et d'optimisme une intrigue tragique, Toni Morrison explore avec fi nesse les traumatismes de l'enfance, la malédiction du déterminisme racial et son infl uence profonde sur les rapports familiaux.
Un été dans un quartier populaire de Barcelone, à la fin des années 1980. Bruno, adolescent solitaire, gagne quelques sous pendant ses vacances en apportant les journaux à sa voisine, Madame Pauli, une vieille dame excentrique dont l'appartement est tapissé de photos en noir et blanc. Avec ces journaux, Mme Pauli confectionne des avions en papier, sur lesquels elle écrit des messages pleins d'espoir avant de les lancer du haut de son balcon. À quels anonymes ou fantomatiques destinataires s'adressent ces messages ? Bruno va peu à peu percer les secrets de la vieille dame : son passé de danseuse en Pologne, et la tragédie qui l'a obligée à fuir son pays.
Bref et poignant, ce roman est l'avant-dernier écrit par Juan Marsé, il est à la fois un récit d'apprentissage, l'histoire d'une amitié improbable, et une fable sur le besoin de réenchanter le quotidien pour combattre les ombres du passé.
Vers 1680, l'Amérique n'est encore qu'aux prémices de son histoire coloniale. Parmi les utopistes du Nouveau Monde, il y a Jacob Vaark, fermier et négociant d'origine hollandaise. Sa femme Rebekka a perdu tous ses enfants, et se noie dans le chagrin. Pour alléger sa peine, Jacob accepte de prendre à son service la jeune Florens, qui vient seconder dans la maisonnée deux autres domestiques : Lina, esclave autochtone dont la tribu a été décimée par une épidémie, et Sorrow, unique rescapée d'un bateau attaqué par des pirates. Ces femmes, livrées à elles- mêmes, vont voir leur destin basculer au contact d'un homme, forgeron affranchi, qui fait soudain irruption dans leurs vies.
Neuvième roman de Toni Morrison, paru en 2009, Un don est une grande fresque historique, mêlant la tragédie intime à l'épopée de la fondation de l'Amérique, dressant au passage d'inoubliables portraits de femmes.