Du quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, Gilles van Grasdorff est le plus proche biographe et le premier, au monde, à avoir réalisé avec lui un livre d'entretiens. Alors que Sa Sainteté est aujourd'hui octogénaire et malade, s'ouvre une crise sans précédent pour sa succession avec la République populaire de Chine, qui menace l'avenir du Tibet.
C'est cette tragédie que raconte van Grasdorff en reprenant toute la vie et la destinée du plus célèbre exilé de l'histoire contemporaine et en apportant des révélations inédites sur l'extinction que subit le peuple tibétain, entre répressions, famines, camps et trafics d'organes. Mais ce faisant, il fait aussi pénétrer le lecteur, comme jamais, dans les arcanes du Bouddhisme tibétain, ses croyances et ses rites, sa philosophie, son astrologie, et surtout sa médecine. Il éclaire la fascination que cet univers a pu exercer sur les Occidentaux, Néel, Steiner, Montessori, mais aussi les idéologues du IIIe Reich. Il montre comment le gouvernement en exil a su influer sur les élites internationales. Enfin, dans la perspective du départ du dalaï-lama, il dresse les différents scenarii de sa réincarnation.
Un livre total, sur l'hier, l'aujourd'hui et le lendemain d'une figure et d'une cause planétaires.
Banni à deux reprises, Nichiren échappe de justesse à la décapitation. Engagé dans plusieurs controverses, à l'image d'un Luther ou d'un Calvin, proche d'un Thomas d'Aquin ou d'un François d'Assise par son rejet du faste et des privilèges, il est suivi pour l'accessibilité de son enseignement et sa volonté de revenir aux sources du bouddhisme. Samouraïs et guerriers, officiels du gouvernement, mais aussi des femmes ou de simples paysans - fait exceptionnel pour l'époque - composent sa communauté de disciples.
À l'origine d'un bouddhisme aujourd'hui pratiqué par plusieurs millions de personnes dans le monde, Nichiren est l'une des grandes figures de l'histoire religieuse mondiale.
Au détour de sa vie tumultueuse, au caractère romanesque, c'est tout le paysage religieux, politique et culturel du Japon du xiiie siècle qui est ici dépeint. Une formidable épopée spirituelle.
Le 800e anniversaire de la naissance de Nichiren (1222-1282), était l'occasion d'une biographie inédite en français.
Parmi les commentaires de la Bible, celui du rabbin Rachi, né à Troyes vers 1040, est sans doute le plus célèbre. Depuis presque mille ans, toutes les générations de juifs et toutes les mouvances hébraïques ont fait de ce commentaire une obligation de l'étude. Son importance est telle que certains exégètes chrétiens, dont Luther, s'en sont inspirés pour leur propre traduction.
Isaïe est, parmi les prophètes, celui qui a marqué non seulement l'histoire du peuple d'Israël, mais aussi le monde chrétien : il joue en effet un rôle essentiel dans l'annonce du Messie et de la rédemption finale. Rachi, par son commentaire systématique, apporte l'éclaircissement indispensable aux récits et aux prophéties d'Isaïe. Comme à son habitude, il nous fait redécouvrir la profondeur des textes sacrés, participer à la révélation des grands récits, nous étonner parfois de l'audace et de la justesse de ses interprétations.
Ce classique de la bibliothèque universelle, à nouveau disponible, sera bientôt suivi d'un quatrième volume, comprenant la suite du commentaire des Prophètes.
Introduction et annexes de Gilbert Werndorfer ;
Ce guide introduit, pour la première fois en un seul volume, aux fondamentaux du judaïsme. Chapitre par chapitre, Gilbert Werndorfer aborde les sujets les plus complexes de la façon la plus simple.
Sait-on qu'il n'y a pas 10 commandements à respecter, mais 613 ? Qu'un non-juif doit obéir aux 7 lois de Noé pour avoir les mêmes droits dans le monde futur qu'un juif ? Que l'alphabet hébraïque révèle mille et un mystères inspirés de la cabbale ?
Que chacune de ses lettres peut donner lieu à de multiples interprétations ? C'est à ces questions et à tant d'autres que répond ce livre en s'appuyant sur les commentaires des plus grands maîtres du Talmud.
Précis biblique, manuel de spiritualité, self-help, un livre indispensable pour qui veut comprendre la plus ancienne des religions monothéistes.
Je crois en Dieu ! - Moi non plus.
Introduction aux principes du dialogue interreligieux Le drame de notre époque, c'est qu'elle a cru qu'en faisant taire les religions et les croyants elle aurait la paix. Elle a pensé que l'étude historique des dogmes et des pratiques allait neutraliser le potentiel de violence des religions. Or c'est le contraire qui est arrivé. Plus que jamais, nous avons besoin de dialoguer, de se confronter à nos propres croyances et à nos propres récits. De devenir adultes dans la foi, libres et heureux d'être différents.
Si l'on respecte quelques règles simples, comme celle de prendre au sérieux son interlocuteur, de l'écouter jusqu'au bout sans s'énerver, et de dire vraiment ce qu'on pense, on peut dépasser nos peurs réciproques et vivre mieux ensemble. Si ce livre peut vous mettre sur cette voie, il aura réussi son pari.
Coran, sunnisme, chiisme, soufisme, charia, wahhabisme, Frères musulmans, salafisme, mosquées, laïcité, djihadisme... Ces mots nous les entendons sans les comprendre.
À la fois religion et système politique, l'islam est un fait complexe, souvent mal appréhendé. Jacques Huntzinger nous offre ici une initiation claire et approfondie, minutieusement documentée, pour nous permettre de mieux saisir ses réalités actuelles, en nous plongeant dans son histoire : le Prophète à La Mecque et à Médine, le temps des conflits, le choc avec l'Europe et sa modernité, les premières expériences de laïcité, le grand débat sur la réforme jusqu'à la naissance de l'idéologie islamiste issue du fondamentalisme...
Un ouvrage essentiel pour mieux décoder la deuxième religion de France.
Dans le judaïsme, le christianisme et l'islam, les narrateurs héritent des mêmes récits. Ils demandent aux mêmes pages de la Bible de leur fournir des images et des mots pour exprimer leurs identités respectives. Le texte des uns peut vous entraîner dans la maison des autres pour une visite qui permet au moins de faire connaissance.
Un ouvrage qui incite à ne pas oublier qu'en matière de religion il est des détours qui rapprochent et des raccourcis qui éloignent, car se laisser guider par un texte, c'est parfois suivre des itinéraires qui ne figurent pas au programme des voyages organisés, franchir des frontières et passer d'un territoire à un autre.
L'idée que le Coran constitue un miracle, par sa perfection littéraire mais aussi parce qu'il contiendrait toutes les sciences et toute la réalité du passé et de l'avenir, est pour les musulmans un élément essentiel de leur foi, de leur théologie et de leur histoire. C'est la raison pour laquelle l'islam actuel opère un vaste mouvement apologétique du Coran, par l'édition et l'informatique, qui utilise beaucoup le thème de l'extraordinaire et du miraculeux. Ce livre interroge tous les aspects de ce mouvement, tels qu'ils se sont manifestés et qu'ils se manifestent aujourd'hui, sur les plans de la langue, de l'histoire, du dogme et de la psychologie. Une enquête prodigieuse menée par deux islamologues reconnus.
Les questions évangéliques d'eusèbe de césarée représentent une forme nouvelle d'exégèse dans la littérature chrétienne, celle de la " question- réponse ", qui deviendra courante dans les siècles suivants.
L'oeuvre originale, perdue, nous est parvenue sous la forme abrégée qui est publiée ici et traduite en français pour la première fois. avec toute son érudition, héritée d'origène et de ses fameux " hexaples ", eusèbe y affronte des questions venues de la polémique antichrétienne, comme celle des divergences entre les évangiles. il propose des solutions multiples, parfois contradictoires, qu'il soumet au jugement du lecteur à la manière d'origène.
La première partie de l'oeuvre aborde la généalogie de jésus et sa naissance, la seconde sa résurrection. jérôme, ambroise, augustin et bien d'autres commentateurs des écritures se sont largement inspirés de ce travail pionnier d'eusèbe.
Publication conçue et mise en chantier par André Paul.
Composée de neuf volumes, La Bibliothèque de Qumrân a l'ambition d'offrir à tous un accès à des textes fascinants surgis d'un lointain passé et qui jettent une lumière renouvelée sur les racines de la culture occidentale.
Avec cette publication, on disposera de la totalité des quelque neuf cents manuscrits exhumés de onze grottes environnant le site de Qumrân. Les divers écrits sont classés thématiquement, en suivant l'ordre des livres de la Bible hébraïque.
Ce volume est le troisième de la série. Il présente les textes liés au livre du Deutéronome et au Pentateuque dans son ensemble.
Ont collaboré au présent volume :
Marie-France Dion.
Damien Labadie.
Michaël Langlois.
Thierry Legrand.
Daniel Stökl Ben Ezra.
Qui pourrait soutenir que les religions sont sources de paix face aux récents actes terroristes et à la folie du Djihad ? Laissant aux autres monothéismes abrahamiques le soin d'aborder l'étude de leurs responsabilités, Jean-Michel Maldamé interroge, dans l'expérience chrétienne, le lien entre violence et religion.
Alors que l'Évangile repose sur un appel à un amour universel, comment expliquer que tant de chrétiens aient trahi le message de Jésus-Christ ? Quel est le chemin qui mène à la persécution et à la guerre sainte ? D'où vient ce mal qui ronge les coeurs et empoisonne les esprits ? Pourquoi l'Église a-t-elle gardé les textes bibliques qui font l'apologie de la violence, depuis la conquête de la Terre Promise jusqu'aux carnages de l'Apocalypse ? Cet ouvrage analyse les abîmes de noirceur qui se dévoilent dans les cruautés des croisades, de l'inquisition ou des guerres de religion. Il cherche à comprendre l'articulation des causes qui pervertissent la foi et falsifient l'appel de Jésus-Christ à devenir artisan de paix.
Cette quête de la source du mal dans l'histoire de la chrétienté ouvre aussi la porte de l'espérance, car selon la parole du Christ, « Qui fait la vérité vient à la lumière ».
Il s'agit d'un des plus célèbres textes du bouddhisme, rédigé au VIIIe siècle par le moine, Maître et " saint " Santideva, dont le titre pourrait se traduire par " exposé des pratiques d'Eveil ". Ce poème, sur un ton épique et enflammé, veut préparer le lecteur à cette expérience radicale qu'est l'Eveil. Traduit du sanskrit il y a plus d'un siècle, il était grand temps d'en proposer une traduction nouvelle et rajeunie, qui tienne compte des avancées de la connaissance et compréhension de cette tradition à la fois méditative, éthique, rituelle et spéculative.
Plus qu'une simple traduction, ce livre offre au lecteur occidental un chemin d'accès pour entrer dans le texte, grâce à la présentation des fondements doctrinaux sur lesquels s'appuie Santideva ; à l'analyse des notions centrales au travers de l'étymologie et de la comparaison des langues indo-européennes ; ou à des rapprochements avec des penseurs occidentaux, souvent contemporains, qui établissent des passerelles de compréhension étonnantes de clarté.
Dans cet ouvrage, Véronique Donard propose une approche psychanalytique de la dimension spirituelle de l'être humain, tentant de saisir les processus spirituels à leur stade archaïque, dans leur universalité, en deçà de toute croyance ou confession. Pour ce faire, elle adopte une perspective interdisciplinaire, engageant un dialogue avec l'anthropologie, l'histoire des religions, la littérature, la biologie, la philosophie et la théologie. En suivant la notion de sacrifice dans des contextes différents - criminologie, mythes de création, métapsychologie pulsionnelle, étude du cas de Thérèse de Lisieux -, l'auteur démontre que, aux fondements de l'organisation psychique, il existe une position sacrificielle archaïque à adopter par le moi, en réponse à toute situation trauma-tique, et ce, même au stade le plus originaire de la psyché. A cette position correspond un fantasme sacrificiel, qu'il est proposé de classer dans la catégorie des fantasmes originaires, et qui serait par conséquent universel. De cette organisation originaire sacrificielle et du fantasme qui la sous-tend naîtrait la logique spirituelle qui guidera le sujet dans son développement psychoaffectif, l'aidant à se structurer, jusqu'à aboutir ou non à son adhésion à un idéal du moi sous-tendu par des idées proprement religieuses. La pertinence de cette approche novatrice en psychanalyse repose dans la mise en évidence d'une dynamique spirituelle qui participerait activement à la structuration psychique du sujet, permettant de penser la spiritualité indépendamment de toute croyance religieuse explicite. Préfacée par Sophie de Mijolla-Mellor, cette étude est accompagnée d'une postface théologique de Christoph Theobald.
Composante déterminante du monde contemporain, l'univers protestant est peu spectaculaire.
C'est une de ses caractéristiques : pas d'ostentation, peu d'extériorisation dans ses institutions, ses pratiques et dans l'expression de l'être en société ou en privé. Jean-Paul Willaime pose précisément son analyse à partir du visible : les protestants dans le monde actuel, pour remonter aux sources historiques des Réformes, faire découvrir les principales branches du protestantisme, explorer la diversification qui lui est consubstantielle, montrer son expansion désormais planétaire.
En quoi réside l'identité protestante ? Question simple mais délicate, à laquelle l'auteur répond, avant d'explorer d'autres points associés à la galaxie culturelle protestante : rapports au libéralisme et au capitalisme, rôle social, contribution au développement du livre, de l'école et - dans le cas français - de la laïcité. Débat toujours recommencé sur la contribution protestante à la modernisation, sans négliger les cas controversés, ni les contributions présentes à l'oecuménisme.
De nombreux documents, souvent méconnus, appuient ou complètent cette synthèse. La partie pédagogique, très riche, est due à Dominique Cusenier. S'appuyant sur ses pratiques de professeur d'histoire-géographie et de formatrice d'adultes, ainsi que sur l'analyse de JP Willaime, elle propose des documents et huit stratégies, pour enseigner le protestantisme : quelles représentations les collégiens ont-ils du sujet ? Quelles activités leur proposer ? L'identité, la foi et l'ethos protestants, l'appropriation du fonds chrétien, les rapports à la liberté, la place et le rôle des protestants dans le monde actuel.
Au bout du compte, le protestantisme pluriel devient plus perceptible.
Le mari de mon coiffeur est dingue du dalaï-lama tandis que lui-même ne jure que par Mgr Lefebvre.
Ma femme s'initie à la Kabbale avec les copines de son cours de Yoga. Mon fils, polytechnicien, fréquente une mosquée salafiste dans le 9-3 après avoir essayé le Mont-Saint-Michel, le Mont Athos et le Mont des Oliviers.
Nous tous, nous vivons « aux éclats ».
Le pluralisme est la face visible de la mondialisation. Le fait religieux n'y échappe pas. Certains dénoncent le supermarché des croyances et le bricolage religieux. Peut-être. Mais quel sens donner à cette confluence au regard de la foi dans le Dieu unique qui intervient dans l'histoire pour sauver tous les hommes ?
À la cacophonie de Babel répond la symphonie de la Pentecôte. C'est joyeusement que Rémi Chéno nous enseigne à accueillir théologiquement la différence qui n'abolit pas la vérité, mais la transfigure.
Un livre dérangeant parfois, surprenant souvent, donnant à penser toujours. Une célébration de l'inconfort glorieux de s'inscrire dans les pas de Celui par qui tout est.
Que dit le Talmud sur Jésus et son "mouvement" ? Le texte rabbinique fait-il mention des évangiles ? Qui étaient les judéo-chrétiens ? Quelle était leur foi ? Quels étaient leurs rapports avec le judaïsme ? Cette étude magistrale traite également de la martyrologie juive et montre l'évolution des conceptions messianiques dans les sources talmudiques. Elle étudie aussi le regard du monde juif sur Jésus et le christianisme et fait le point sur la question fort débattue de la séparation entre juifs et chrétiens aux premiers siècles de notre ère.
Enfin, elle ouvre de nouvelles perspectives sur un tout autre dossier : judaïsme et islam. Il y est question du regard de Maïmonide sur le prophète de l'islam et de l'influence exercée par les écoles soufies sur certains rabbins médiévaux. Un ouvrage de référence pour comprendre le passé et apporter de nouveaux éclairages sur des questions plus actuelles.
Il est désormais acquis que l'islam recouvre une multitude de courants et d'interprétations qui interdisent tout amalgame. On sait peut-être moins que les sociétés musulmanes ont développé des formes alternatives de religion se voulant anticonformistes, sinon indifférentes aux dogmes.
Ancien berceau de la mystique islamique, l'Asie centrale a accueilli jusqu'au seuil du xxe siècle des individus ou des groupes marginaux et contestataires, appelés derviches, adeptes de cet autre islam. Certains mendiaient pour survivre, d'autres s'isolaient ou s'en prenaient violemment aux passants, d'autres encore s'adonnaient à des mortifications sévères ; nombreux furent les illuminés, hirsutes et porteurs d'objets symboliques. Cependant tous nourrissaient l'espoir d'un accès à Dieu qui passait par la rupture sociale. Si plusieurs auteurs, étrangers aux milieux interlopes, ont parlé de ces derniers, souvent d'un ton méfiant, les derviches eux-mêmes ont écrit sur leurs expériences à l'aide d'idiomes particuliers - formules laconiques, poésie brutale, argots.
À partir de sources en persan, en turc oriental et en russe, Alexandre Papas raconte l'histoire méconnue de ces marginaux de l'islam, de leur présence tolérée au xve siècle jusqu'à leur éradication au cours des temps modernes.
Trois mille ans de beauté. Trois religions. Le corps de l'homme, le corps de la femme.
Des rituels, des pratiques, des soins.
Deux cents illustrations.
Un voyage à travers les religions et les cultures qui les ont vus naître.
Les fondements de certains usages d'aujourd'hui.
L'attention apportée aux soins des cheveux, du visage et du corps nous a été transmise depuis la création du monde... et des religions ! Pour le judaïsme, le christianisme et l'islam, l'homme et la femme ayant été créés à l'image de Dieu, c'est Lui rendre hommage que de prendre soin de soi.
Du roi David charmé par Bethsabée prenant son bain, au prophète Muhammad qui aurait aimé que les croyants se lavent les dents avant la prière, en passant par l'apôtre Matthieu qui veut que l'on soigne sa chevelure pendant le jeûne, ce beau-livre renferme une multitude d'anecdotes, de trésors, de surprises. Et de conseils.
Un livre où l'on apprend tout en s'émerveillant.
Comment Jérusalem, Athènes et Rome se sont-elles rencontrées dans cette Antiquité qui a décidé de la culture européenne ? Pourquoi une fille de juifs tunisiens immigrés en France se met-elle en quête de ses racines en devenant helléniste ? Ces deux questions n'en font qu'une pour Nathalie Cohen qui tisse ici son histoire personnelle dans l'histoire des idées. C'est à un voyage vers Alexandrie, la cité de celui qui le premier se rêva empereur du monde, que nous invite cet essai intimiste et érudit. Une ville hantée par la confrontation de Moïse et de Platon, où le sacré se rêva néanmoins un temps métissé.
Convoquant la Torah, le Talmud et les Évangiles aussi bien que les rabbins de Palestine et les rédacteurs de la Septante, les polémistes païens et les apologètes hellénistiques ou romains, Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe, sans oublier Paul de Tarse, ce livre interroge les sources pour mieux questionner la mode actuelle du « judéo-christianisme ».
Et si ce fastueux passé incitait à redécouvrir que le dialogue n'a d'autre vrai fondement que la reconnaissance des différences ? Que l'enseignement des religions n'est pas un tribut à hier mais un gage pour demain ?
L'hiver 1366-1367, un visionnaire, Rigdzin Gödem, exhume une abondante collection de textes présumés cachés depuis le VIIIe siècle, époque de la première diffusion du bouddhisme au Tibet. Le plus profond d'entre eux, le dGongs pa zang thal, « La transparution immédiate de l'esprit », est un vaste ensemble d'instructions du Dzogchen, la « Grande Complétude ». Mais il faudra attendre le début du siècle dernier pour que Tülku Tsullo, ou Tsültrim Zangpo, l'ordonne en un manuel de pratique complet.
Voici la traduction française de ce maître-ouvrage de la spiritualité tibétaine, qui couvre tout l'itinéraire du pratiquant, des premiers renoncements éthiques jusqu'au détail de ce qui arrivera à l'adepte après sa mort, en passant par le couronnement de la contemplation et son étonnant déploiement de visions lumineuses. On y apprendra,entre autres, ce que sont le « vide de soi », la « destruction de la rigidité » et l'état naturel qui mène au « corps d'arc-en-ciel ».
Une publication attendue, qui révèle des aspects encore mal connus du bouddhisme.
Imprégné de mélancolie, le terme « diaspora » a souvent été utilisé pour décrire la dispersion du peuple juif à travers les nations et la fin d'une identité - certes problématique - entre le peuple d'Israël et la Terre promise qui l'a porté.
Et si les Juifs, dispersés parmi les Nations, avaient trouvé dans le Talmud de Babylone un « lieu » où se construit leur identité : une patrie « portative » en quelque sorte ?
C'est la thèse que développe ici Daniel Boyarin. Le Talmud serait ce lieu sans lieu où l'être juif se constituerait au fil de son histoire, un texte qui serait devenu au fil du temps un espace sans frontière pour la reconnaissance d'une judéité et ce d'une manière beaucoup plus intime qu'un rapport à un territoire bien défini.
Avec la science qu'on lui connaît, Daniel Boyarin nous initie à l'étude du Talmud en montrant comment Israël a pour premier lieu le livre.
Alors que notre temps sacralise la liberté, dénie l'autorité et récuse la norme, ne doit-on voir dans la loi qu'un vestige d'un passé révolu où dominaient l'obligation, la coercition et la répression ?
Ou faut-il concevoir au contraire que la soumission à la règle peut être synonyme d'émancipation de l'esprit ? Et si oui, à quelles conditions ?
Convoquant la grande tradition juive, Yann Boissière récapitule ici l'expérience trois fois millénaire qui court de Moïse à Levinas en passant par Spinoza. Il montre en quoi la Torah est au coeur du monde, de l'histoire, de l'homme car elle est inspirante, enseignante, affranchissante. Mais c'est pour mieux appliquer cette leçon aux périls contemporains. Alors que la tentation théologico-politique opère un violent retour au sein de nos sociétés, la loi n'a pas dit son dernier mot.
Comment se mettre en recherche de vérités qui dépassent l'horizon de la laïcité tout en la respectant ? Comment définir un modèle de foi permettant une intégration qui ne réduise pas à l'assimilation ou à la marginalisation ? Comment promouvoir les valeurs de l'identité tout en demeurant résolument inscrit dans le cadre de la République ?
Face à ces questions brûlantes, voici un discours de la méthode spirituelle pour aujourd'hui.
Dénoncer la violence quand elle se couvre du manteau de la religion : tel est l'objectif de cet essai. Des croisades au nationalisme hindou, de la chasse aux sorcières aux attentats commis par la secte japonaise Aum, Franck Guyen cherche à comprendre comment la spiritualité inspire la barbarie. Il revient sur les quiproquos, erreurs de lecture et autres dévoiements du message du Christ. Ni Jésus ni Bouddha n'étaient brutaux, alors pourquoi frapper en leur nom ?
Un plaidoyer pour la paix, l'éveil à l'autre, la tolérance et l'amour partagé.