La peinture de Balthus est une révolution incontestablement dirigée contre le surréalisme, mais aussi contre l'académisme sous toutes ses formes. Par-delà la révolution surréaliste, par-delà les formes de l'académisme classique, la peinture révolutionnaire de Balthus rejoint une sorte de mystérieuse tradition.
« Rien ne l'attirait dans le monde hors les combinaisons colorées et formelles que la lumière et l'ombre imposent aux objets pour révéler a l'oeil des lois si rigoureuses qu'un haut esprit peut les appliquer à la vie pour lui demander ses directions métaphysiques ou morales. Il ne voulait être que peintre. S'il apercevait au monde sensuel des correspondances spirituelles, c'est par le monde sensuel seul qu'elles se révélaient à lui, et c'est toujours à lui qu'elles le ramenaient. Il était peintre. »
En 1809, William Blake (1757-1827) réalise l'unique exposition individuelle de ses oeuvres qu'il tiendra en vie. Pour l'occasion il écrit un " Catalogue descriptif " des tableaux exposés, texte inédit en français que nous proposons ici avec les illustrations des ouvrages exposés. Grand précurseur, ses oeuvres combinent des thèmes classiques, médiévaux et même bibliques, avec ce style, plat et libre, qui (tout comme Tiepolo, Goya ou Turner) anticipe (bien plus que les macchioili italiens ou les impressionnistes français) les avant-gardes du XXème siècle.
Le grand dandy parle de mode et de vêtements.
À cause du sujet traité ainsi que du ton humoristique qui soustend rien de moins qu'une 'Philosophie' en quête de la chambre idéale nous sommes face à un texte atypique dans la productio littéraire d'Edgar Allan Poe.
« Les femmes espagnoles sont charmantes, pleines de grâce et de gentillesse, et d'un tempérament de feu. Elles sont toujours prêtes à entrer dans les intrigues les plus périlleuses; tout leur esprit est tendu vers un but, celui de tromper la surveillance de leurs maris ou de leurs duègnes. Entre plusieurs soupirants elles préféreront toujours celui qui ne reculera pas devant les dangers multipliés qui accompagnent leur possession ; elles vont volontiers au devant de l'occasion, et semblent tout entières au désir de la faire naître.
Au spectacle, dans les promenades, surtout aux églises, elles ont des oeillades pour l'homme qui les regarde, et pour peu qu'il veuille saisir adroitement l'occasion, le succès est au bout.
On ne lui opposera pas la moindre résistance; on ira même au devant de ses désirs les plus libertins. »
«Orgueil national, discipline et sensibilité, ces principes caractéristiques ont leur origine dans la vie religieuse; ils charpentent la vie sociale; les énergies et les belles raretés dont ils ont armé le génie japonais s'épanouissent dans la vie de l'esprit. Le couronnement de ce magnifique édifice moral, c'est en effet une culture d'un ordre supérieur.»
«À Grenade, les heures sont plus longues et plus savoureuses que dans n'importe quelle autre ville d'Espagne. Elle a des crépuscules complexes de lumières toujours neuves qui semblent ne jamais finir. Elle est immensité.
Grenade est le miroir d'une Andalousie passionnée et silencieuse.
Grenade, ville de rêveries, sera toujours plus esthétique que philosophique, plus lyrique que dramatique.»
« Vélasquez à lui seul vaut le voyage : c'est le peintre des peintres [...] Je vais demain faire une excursion à Tolède. Là, je verrai Gréco et Goya très bien représentés, m'a-t-on dit.
Madrid est une ville agréable, pleine de distractions. Le Prado, charmante promenade couverte de très jolies femmes toutes en mantilles, ce qui est d'un aspect très original; dans les rues encore beaucoup de costumes, les toreros qui eux aussi ont un costume de ville curieux. »
«Madrid est vraiment une très belle ville, à la fois très brillante et très populaire. La Puerta del Sol et les rues qui en rayonnent sont d'une animation extraordinaire. La calle de Alcala, le soir, a plus grand air que nos boulevards parisiens. Elle est d'une largeur de chaussée et de trottoirs que n'a, je crois, aucune de nos rues, et que remplit un flot de foule élégante, ou loqueteuse, mais qui semble toute également joveuse. Elle s'éléve par une pente assez monumentale du Prado a la Puerta del Sol qui est le centre de la vie.»
« L'auteur a fait ce livre sans y penser et par jeu, comme une sorte de jonglerie avec les brefs ivoires des seins : il a fait des seins le motif de ses divertissements de style, les a modelés de son verbe et de son imagination comme de leur propre céramique idéale. Le style eût pu être sans doute plus alambiqué, plus distillé, mais la vie nous presse toujours, malgré tout le temps que nous avons pu employer à prendre des notes et à méditer les thèmes que nous nous étions proposés. »
La peau est l'évidence de la présence au monde. Par elle nous sommes reconnus, nommés, identifiés. Elle enveloppe et incarne la personne en la reliant aux autres ou en la distinguant selon les signes utilisés. Sa texture, son teint, ses cicatrices, ses particularités (grains de beauté, rides, etc.) dessinent un paysage unique. La trace cutanée est signe d'identité, surtout quand elle est choisie.
Grand lecteur de Cervantes et grand connaisseur de l'Espagne et de sa culture, Prosper Mérimée (1803-1870) écrivit cette Vie de l'auteur du Don Quichotte avec une vision qui voit dans Miguel de Cervantes (1547-1616) et dans le personnage de Don Quichotte un esprit qui va bien outre la création littéraire.
Le photogramme est l'image de l'ombre d'un objet donné, avec la particularité que l'image, qui a exactement la même taille que l'objet, n'a pas était obtenue avec un appareil photographique, mais par contact direct, par interaction lumineuse entre un papier vierge et l'objet placé sur sa surface.
« La chair occidentale est chrétienne... Le corps que nous habitons, le schéma corporel platonico-chrétien dont nous héritons, la symbolyque des organes et leurs fonctions hierarchisées -la noblesse du coeur et du cerveau, la trivialité des viscères et du sexe- ... tout cela structure le corps en regard de deux mille ans de discours chrétiens : l'anatomie, la médecine, la physiologie, certes, mais également la philosophie, la théologie, l'esthétique contribuent à la sculpture chrétienne de la chair. »
Le Mexique produit sur la plupart des gens une merveilleuse impression. Je crois que cela est dû au fait que le pays, avec toutes les régions qui le composent, semble à peine surgi des eaux des deux océans qui le baignent, en plein processus de formation, dans cet état dynamique particulier que l'on oppose à la notion statique du train-train quotidien.
Présentation par le sémiologue de l'oeuvre du réalisateur italien.