Une analyse du mouvement islamiste présenté comme une menace pour l'Asie centrale, le Moyen-Orient et le monde. Retrace l'histoire du mouvement des talibans depuis leur apparition en 1994 et montre comment des paramètres tels que le pétrole, la drogue, le fanatisme et le terrorisme font de l'Afghanistan une zone sensible sur le plan international.
Elles se répandent partout à la surface du globe, déstabilisent la grille des Etats, bousculent les puissances contraintes de négocier et réveillent les tambours de la guerre. On les appelle les « zones grises », tant elles se trouvent à la lisière du légal et de l'illégal, du palpable et de l'imaginaire, de l'immédiat et du lointain. Ces zones grises, mélanges d'espaces publics et de zones délaissées hors d'atteintes des règles minimales du droit, se multiplient à mesure que les sociétés contestent la suprématie des Etats et se greffent sur leurs échecs.
Elles prolifèrent partout sur la planète, dans les pays riches ou pauvres, à l'intérieur de sociétés autoritaires ou démocratiques, jusqu'aux portes des capitales occidentales, près desquelles certaines poches des banlieues urbaines de pays développés se transforment peu à peu en zones d'abandon de ce qui fait le socle vital de la cohésion sociale et territoriale, à commencer par les services publics de proximité.
Les zones grises annoncent-elles le chaos ? Tantôt elles portent les germes de la guerre, tantôt elles cherchent les vertus de la légalité et de la légitimité. Les Etats sont-ils responsables de leur prolifération ?
Autant de problématiques abordées dans ce livre, construit en deux parties : un ensemble conceptuel sur la notion même de « zone grise », sur son rapport au système international, sur sa sociogenèse et ses multiples facettes ; un ensemble pratique à partir d'exemples concrets.
Après avoir constitué un élément important dans l'attribution des JO à la Chine en 2001, le respect des droits humains bénéficie depuis d'un traitement irrégulier de la part des autorités chinoises et de la communauté internationale. Aux engagements manifestes en leur faveur succèdent des fins de non recevoir ou des silences complices. Amnesty International suit de près la situation et l'action du gouvernement chinois dans les domaines spécifiquement liés à la préparation des JO, aux principes de base de la Charte olympique et aux promesses d'amélioration faites par des représentants des autorités chinoises.
Deux domaines justifient une attention spécifique parce que les réformes y sont attendues et cruciales : la peine de mort et la liberté des médias. Parce que les JO semblent favoriser un recours accru à la détention administrative, du moins à Pékin, et la poursuite de la répression - dont avocats et journalistes de premier plan-, un point devrait aussi être fait sur la "rééducation par le travail" et la détention administrative, ainsi que sur la situation globale des défenseurs des droits humains en Chine.
Parce que les JO ne durent qu'un temps, et que la question des droits humains en Chine dépasse le cadre de l'événement, la deuxième partie du livre présente les perspectives d'améliorations qui doivent se manifester dans la pérennité. Pour aider à en saisir les enjeux, Amnesty met à contribution des spécialistes dont les analyses mettent en perspective l'attentif bilan livré par Amnesty.
Enfin, un certain nombre de témoignages/ exemples/ cas précis étayent et illustrent les pages du livre. Ce sont ces cas de personnes en faveur desquelles Amnesty travaille : qu'ils soient " résolus " ou encore pris en charge (si cela ne les met pas en danger) , leur traitement permet de donner corps aux analyses.
En 1947, le plan de partage de l'ONU prévoyant la partition
de la Palestine entre un État arabe et un État juif est rejeté par
les pays arabes. La proclamation de l'indépendance d'Israël en
1948 provoque la première guerre israélo-arabe qui se solde par
l'exode massif de Palestiniens.
Les Arabes d'Israël sont issus de la minorité qui ne quitta pas
le territoire. Devenus alors citoyens israéliens, ils acquirent
des droits civiques et sociaux qui demeurent encore
aujourd'hui partiels.
Portrait vivant et actuel de cette population riche d'un million
de personnes, cet ouvrage décrypte, à partir de sources
variées et de données inédites relevées sur le terrain même,
la complexité de la situation de ces minorités non juives dans
un État dont l'essence même demeure dans l'appartenance à
la religion juive. Soixante ans après la création de l'État juif,
les Arabes d'Israël se trouvent encore dans une position
ambivalente. La société israélienne ne les a pas vraiment
intégrés et eux-mêmes hésitent encore entre une israélisation
forcée et une palestinisation croissante.
Oú se rend le rocker bono lorsqu'il veut sensibiliser les chrétiens américains à la lutte contre le sida en afrique ? quelles estrades arpente al gore lorsqu'il cherche à mobiliser 70 millions d'évangéliques états-uniens contre le réchauffement global ? réponse : dans les mégachurches.
Aux etats-unis, les eglises géantes (mégachurches) occupent aujourd'hui le devant de la scène. républicains comme démocrates ne sauraient négliger le vivier de militants issus des 1 200 méga-eglises d'amérique du nord, assemblées dont les effectifs varient entre 2000. et 30000 pratiquants ! la séduction des mégachurches ne se limite d'ailleurs pas au terrain politique. dans le domaine culturel, elles constituent désormais un marché cohérent, massif et solvable.
Les mégachurches développent leurs réseaux, leurs franchises, leurs produits chrétiens dérivés, flanquées de pasteurs-stars au zèle infatigable. quant au terrain humanitaire, il se trouve lui aussi de plus en plus investi. plus visible aux etats-unis qu'ailleurs, la révolution des mégachurches atteint aussi l'afrique, l'europe, l'asie. eclairage vivant et détaillé sur un phénomène en passe de bouleverser la manière de vivre le culte chrétien, ce livre apporte enfin des clés pour comprendre ce phénomène religieux méconnu d'un "dieu xxl" dont les mégachurches sont les chambres d'écho planétaires.
Cette nouvelle édition de l'ouvrage complète les (r)évolutions intervenues depuis un an à la faveur du printemps arabe. Du Maroc au Yémen, en passant par l'Algérie et la Syrie, les événements se sont succédés à un rythme soutenu : la fuite du président tunisien Ben Ali, le procès de Hosni Moubarak en Egypte, la mort de Kadhafi en Libye ou encore la démission de Saleh au Yémen ont profondément changé la donne.
Les premières élections libres ont largement profité aux partis islamistes, que ce soit en Tunisie, en Egypte ou au Maroc. Partout, l'avenir semble incertain. Pour chacun des 22 pays de la Ligue arabe les analyses historiques et géopolitiques permettent d'avoir des idées claires, des repères fiables pour mieux appréhender une réalité mouvante, complexe et contrastée.
Voici le récit d'un non-lieu, ou plutôt l'histoire d'un etat possible.
Un territoire nommé abkhazie, situé aux confins de l'europe sur la frontière avec la russie, qui selon la loi internationale n'existe pas, mais qui, pour l'heure, est bien là, logé à l'intérieur des frontières de la géorgie. construit à partir de rencontres et d'expériences glanées aux cours de nombreux voyages dans un pays ruiné par une guerre de sécession oubliée, ce livre est à la fois un essai personnel et une narration qui nous mène dans les terres montagneuses du caucase, sur les rives orientales de la mer noire.
Il s'agit moins d'un essai géopolitique que d'une contemplation sur l'imaginaire de l'etat. a l'heure oú la fédération de russie vient de reconnaître l'ossétie du sud et l'abkhazie, leon colm saisit l'ambiguïté et la poésie d'un pays qui vit dans un entre-règnes, oú tout semble possible.
Prison d'Etat, prison secrète, S-21 fut l'expression physique de la volonté sans borne des Khmers rouges de nettoyer le pays des "ennemis de l'intérieur" : entre 1975 et 1979, près de 14 000 hommes, femmes et enfants, y furent incarcérés, torturés et exécutés.
S-21 fut une machine à broyer les hommes, mais une machine procédurière : tous les "aveux" de crimes contre-révolutionnaires, qu'ils aient été effectifs ou inventés par un régime totalitaire devenu paranoïaque, étaient arrachés aux prisonniers, souvent sous la torture la plus violente, et consignés par écrit. Parmi les plus grands spécialistes de l'histoire récente du Cambodge, David Chandler, Professeur émérite à l'Université Monash à Melbourne en Australie, nous livre ici une analyse des archives de S-21, auxquelles il ajoute des entretiens avec des survivants et d'anciens employés de la prison afin de faire entendre les voix d'un peuple laminé par un génocide détruisant le quart de la population (près de deux millions de personnes), et resté impuni.
Comment une institution telle que S-21 a-t-elle pu exister ? Quelle était la part d'héritage cambodgien, la part de communisme et la part d'universalité dans ce que fut S-21 ?
Dans la réalité, les camps pour étrangers ou "combattants ennemis" sont des institutions fort diverses. De l'accueil des réfugiés et des migrants à la "guerre" contre le terrorisme international, des techniques répressives communes, et parfois anciennes sont employées. En témoignent, par exemple, la longue histoire de l'internement administratif en France durant la période coloniale et le sort réservé aux républicains espagnols dans les "camps de la plage" en 1939.
Les politologues, philosophes, sociologues et juristes réunis dans le présent ouvrage analysent ce phénomène singulier caractérisé par la stigmatisation, la violence et des mesures d'exception qui tendent à devenir permanentes. Documents, enquêtes et témoignages relatifs aux épreuves de celles et ceux qui ont transité par ces camps permettent de prendre la mesure de la gravité et de l'ampleur de la situation.
Dirigé par Olivier Le Cour Grandmaison, Gilles Lhuilier et Jérôme Valluy.
Avec Michel Agier, Marc Bernardot, Alain Brossat, Henri Courau, Mathilde Girard, Nicolas Klotz, Maria Muhle, Élisabeth Perceval, Sandra Szurek, Claire Rodier et Federica Sossi.
Très nombreux sont les États qui ont ratifié la Convention de Genève de 1951 relative au droit d'asile.
Pourtant, les pratiques ne suivent pas : on ne compte plus les épisodes dramatiques aux frontières d'États "forteresses", à Sangatte, à Patras en Grèce, à Lampedusa, en Israël... Des murs s'érigent. Dans les discours officiels, les demandeurs d'asile sont de plus en plus assimilés à des criminels. L'Union européenne "sous-traite" le refoulement des réfugiés comme pour se protéger d'un afflux massif, alors que très majoritairement, les réfugiés fuient dans des pays proches des leurs : Pakistan, Syrie, Soudan...
Aujourd'hui, les demandeurs d'asile sont bienvenus... nulle part. Une synthèse unique d'Amnesty International qui formule 10 propositions concrètes pour que le droit d'asile redevienne une réalité.
Un état des lieux sur la situation nucléaire internationale : les puissances officielles et les acteurs de la prolifération, les politiques et les réalités du désarmement, la nature de la bombe et ses effets dévastateurs. Avec aussi une réflexion sur le nucléaire comme fondement de puissance, imprégnant les politiques et stratégies de défense des pays.
Un malade fait don de son adn à la recherche : aura-t-il un accès privilégié aux tests et médicaments qui auront pu être mis au point grâce à lui? une population autochtone d'un pays émergent fournit à un industriel une plante aux vertus médicinales ou cosmétiques : à quelle part du gâteau peut-elle ultérieurement prétendre? des chercheurs ont besoin d'accéder à des ressources biologiques indispensables au développement d'une variété de riz plus résistante aux maladies : doivent-ils s'acquitter d'un droit de péage? ces questions apparemment déconnectées les unes des autres renvoient en réalité à une même préoccupation : comment assurer le partage équitable des ressources biologiques et des avantages qui en sont tirés? car, avec l'avènement des biotechnologies, le vivant (humain comme non humain), réservoir de matériaux précieux, est devenu une richesse plus convoitée que jamais.
La variété des acteurs (états, populations autochtones, patients, chercheurs, industriels. ) et la complexité des enjeux contraignent d'autant plus à poser les jalons d'une "bioéquité", clé du partage des ressources biologiques. croisant les points de vue des meilleurs spécialistes, cet ouvrage dessine les contours d'une gouvernance originale et acceptable du vivant, entre marché et équité, propriété exclusive et accès pour tous, innovation et justice nord-sud.
Le 9 avril 2003, la statue de Saddam Hussein tombait sous les yeux de Peter Maass.
L'intervention américaine avait-elle tout à voir avec le pétrole, ou absolument rien, comme le proclamait Donald Rumsfeld ? Guerre, mais aussi pauvreté, corruption, pollution, anarchie... A bien y regarder, la quasi-totalité des pays producteurs de pétrole vont mal, chacun à leur manière. Grand reporter, Peter Maass est allé sonder l'impact de la malédiction pétrolière. En Arabie Saoudite, où les officiels esquivent depuis quelques années les doutes sur la pérennité du plus grand gisement du monde.
En Guinée équatoriale, chez un dictateur, Obiang, responsable d'un hallucinant détournement de la manne pétrolière avec la complicité de firmes américaines. Chez les rebelles du Nigeria, en lutte désespérée contre le Big Oil. Au coeur de la forêt équatorienne, où une tribu autochtone refuse ces forages qui ont contaminé des régions entières d'Amérique du Sud... Rebelles, écologistes, industriels, politiques, experts, leurs histoires révèlent les noires conséquences de cette richesse destructrice.
L'état de droit a-t-il cours en Russie? Constitutionnellement et au regard de ses engagements dans les conventions internationales, la Russie le prétend.
Pourtant le climat d'impunité quasi totale dans les affaires "courantes" ou dans le cadre du conflit au nord du Caucase, la corruption, la banalisation du recours à la torture, la multiplication des entraves aux libertés d'expression et d'association accompagnées de sérieuses menaces, voire d'assassinats, sont autant de manifestations qui contestent l'existence d'un état de droit. Se dessine alors le visage d'un pays tendu entre répressions et résistances.
Malgré les risques encourus, militants, avocats, journalistes, société civile continuent courageusement à exiger le respect du droit. En attestent les témoignages des plumes conviées dans ce livre : les journalistes Marie Jégo, Natalie Nougayrède, ainsi que Galia Ackerman et les acteurs de terrain et correspondants d'Amnesty International Kirill Koroteev et Alexander Vinnikov livrent des analyses qui soulignent la coercition, décryptent les mécanismes d'entraves et les rares voies de recours.
Le combat est long et doit être soutenu par la communauté internationale qui doit vigoureusement veiller à ce que la Russie, qui revendique un rôle de premier plan dans le concert des nations, respecte ses engagements internationaux. Aussi, au-delà de l'indignation, Amnesty International propose ce livre pour comprendre et agir.
Aux États-Unis, le fast food a bouleversé non seulement le régime alimentaire mais le paysage,
l'économie, la main d'oeuvre, la façon de travailler, de produire. Trusts, corporations, conditions de
travail, cadences, risques sanitaires, les empereurs du fast food ont créé leurs propres lois, leurs
codes, leur réglementation. Une enquête unique, au coeur des rouages de l'industrie du fast food.
Le rêve américain ? Derrière les comptoirs, les sièges en plastique bariolé, les boîtes surprise, c'est
toute une nation qui vit au rythme d'une production massive, intensive. Éric Schlosser a traqué,
rencontré, écouté des centaines d'acteurs et de témoins de l'agro-business : vendeurs de frites de
l'après-guerre devenus milliardaires, éleveurs indépendants chassés de leur terre ou acculés à la
faillite, ouvriers des industries d'abattage, de transformation des viandes, de conditionnement,
créateurs d'arômes, décideurs, directeurs de firmes, publicistes, mais aussi consommateurs,
malades, ouvriers exploités, victimes... Tous témoignent, pour la première fois, d'un système
tentaculaire, inimaginable...
En 1970, seuls 6 % des enfants naissaient hors mariage ; ils sont aujourd'hui plus de 50 %. Les couples se forment plus tardivement. Un tiers des mariages se terminent par un divorce. Les enfants sont moins nombreux. Près d'un quart d'entre eux n'ont qu'un seul parent. 10 % appartiennent à une famille recomposée... Et pourtant, la demande de vie familiale reste très forte, comme en témoignent le succès du Pacs, les revendications des couples homosexuels ou les attentes des couples stériles vis-à-vis des nouvelles techniques de procréation.
Faut-il tout faire pour préserver un modèle familial organisé autour d'un couple stable formé d'un homme et d'une femme ? Ou bien accepter sans crainte une très grande diversité de pratiques ?
Pour en discuter, La Croix et Autrement invitent deux personnalités qui paraissent opposées. D'un côté, Christine Boutin, ancienne ministre, présidente du Parti chrétien-démocrate, qui mena le combat contre le Pacs. De l'autre, le professeur René Frydman, célèbre gynécologue qui participa à l'aventure du premier " bébé-éprouvette " français en février 1982 et qui, depuis, ne cesse de s'impliquer dans les avancées de la médecine de reproduction, tout en s'inquiétant de ses dérives éthiques - il a d'ailleurs pris position contre la légalisation des mères-porteuses.
La femme politique et le médecin débattent de façon constructive de questions qui mettent en jeu nos destins individuels, nos aspirations intimes, mais qui ont aussi des conséquences pour l'organisation de l'ensemble de la société.
À la différence de la "pieuvre" sicilienne, la Camorra est placée sous le signe de "l'hydre", ce dragon fabuleux et dangereux dont les têtes multiples repoussent sitôt coupées.
À l'inverse de la Mafia familiale, les clans rivaux de la Camorra recrutent en très grand nombre, dans la rue et les prisons. La Camorra se nourrit du tissu urbain et de la pauvreté. Et Naples et son agglomération sont une des régions les plus denses du monde. L'auteur enquête et reconstitue ici l'histoire de la Camorra et son fonctionnement : le racket des commerçants et la contrebande de cigarettes, mais aussi l'infiltration de l'administration (hôpitaux, maisons de retraite, marchés publics), les collusions avec le monde politique.
Il donne le récit des grandes affaires et scandales. Les années 1970 et 1980 en furent les grands moments : le chômage, le trafic d'héroïne et le tremblement de terre ont donné naissance à des clans puissants, dont le pouvoir destructeur se perpétue. Le décryptage des affaires donne le vertige : mises en abîme des influences, imbrication des réseaux, le système "tient" la ville. Quelles sont donc les résistances ? L'échec de la répression, des opérations mains blanches laisse penser que seule une refondation de la société pourrait contrer cette menace.
Une monographie pénétrante et dérangeante, unique en français.
Que la France n'aille pas bien, l'affaire est entendue. Le diagnostic, que l'on soit à droite ou à gauche de l'échiquier politique, est identique : chômage des jeunes, société de la peur, déficit d'intégration abîment les performances du pays et fendillent son ciment collectif. Là où les choses se compliquent, c'est lorsqu'on s'attelle à proposer des remèdes, qu'ils soient homéopathiques ou de cheval... Alors émergent le débat, la confrontation, la controverse. « Débats sur la France »... Frits Bolkestein et Michel Rocard, acteurs de premier plan de la vie politique nationale et européenne, forts de leur expérience, parlent sans tabous de la France, de ses blocages, de ses ridicules, de ses spécificités et de ses réussites. Autour de trois thèmes, « La France et l'Europe », « La France et la mondialisation », « La France avec elle-même », les deux hommes analysent, en partant de tous les sujets chauds, syndicalisme, « non » à l'Europe du 29 mai 2005, poussée des extrêmes, crispations identitaires, montée des inégalités, effroi de la mondialisation, les fondements de notre société et les moyens d'en sortir. Renouant avec l'authentique débat politique dans ce qu'il a de plus riche, les deux hommes
politiques, qui s'aperçoivent qu'ils ont des accords souterrains, n'en restent pas moins en désaccord sur le fond des choses, Fritz Bolkestein plaidant pour un Etat singulièrement allégé, Michel Rocard pour un Etat fort, réformé et juste. Les banderilles que l'un et l'autre se lancent sont à chaque fois l'occasion de dégager l'essence des
grandes options politiques et dessinent un chemin possible vers la réforme.
La Catalogne est aux avant-postes d'une Espagne en croissance insolente. Dotée depuis 2006 d'un nouveau Statut d'Autonomie qui conforte ses pouvoirs et son identité nationale, elle est l'élément qui met en crise mais sans violence contrairement au Pays basque, le débat entre les « deux Espagnes », l'une se déclarant « une et indivisible », l'autre défendant un Etat moderne misant sur la pluralité de ses peuples. Homme de l'entre deux (la France, son pays de naissance, et la Catalogne où se trouvent ses
racines familiales), Llibert Tarragó reconstitue le « puzzle catalan » sur le mode du récit. Son voyage de retrouvailles depuis le coeur barcelonais jusqu'aux franges aragonaises, valenciennes, roussillonnaises et majorquines, croise des paysages, des moeurs et des voix qu'il fait bon entendre.
C'est le plus grand scandale de notre siècle : 854 millions de personnes souffrent de sous-alimentation sur notre planète. Et 24000, dont 18000 enfants, meurent chaque jour de la faim ou de ses conséquences. Pourquoi en sommes-nous encore là ? Ce livre s'appuie notamment sur les analyses d'Action contre la Faim pour exposer comment des populations entières basculent dans la malnutrition. Celle, quotidienne et ordinaire, qui tenaille les paysans et les habitants des bidonvilles des pays en développement. Et celle qui, dans sa phase aiguë - dont les images chocs nous sont, hélas, familières -, décime plus particulièrement les enfants. Autrefois soumises aux aléas du climat, les victimes contemporaines de la faim sont désormais menacées par de nouvelles formes de famines, auxquelles la main de l'homme n'est pas étrangère : le réchauffement climatique, qui pousse les éleveurs des steppes mongoles vers les villes ; les conflits ethniques, qui chassent les civils vers les camps de réfugiés ; la libéralisation des échanges mondiaux, qui paupérise les paysans du Sud. Autant de processus qui engendrent des catastrophes pas vraiment naturelles. Nous entrons dans l'ère des "famines post-modernes". Face à cette injustice, États et ONG se mobilisent. Mais cela ne suffit pas. En 2000, l'ONU s'est engagée à réduire, d'ici 2015, de moitié la population qui souffre de la faim. Le pari est possible. Sera-t-il tenu oe
Sur la route du Transsibérien, dans le bassin de la Volga, le Tatarstan est une république autonome de la Fédération de Russie. Première minorité ethnique de Russie, les Tatars ont pour religion traditionnelle l'islam et entretiennent d'excellentes relations avec la capitale fédérale russe. Alors qu'elle s'enlise chaque jour un peu plus dans l'interminable conflit en Tchétchénie, Moscou se montre plutôt bienveillante envers ces musulmans qui revendiquent toujours fièrement leurs particularismes culturels. Sur quels compromis politiques et institutionnels repose cet équilibre ? Comment cette province multiethnique et pluriconfessionnelle a-t-elle traversé les années Poutine ? Que promet et annonce l'élection présidentielle de 2008 ? À l'heure où, après quinze ans d'atermoiements, la Russie cherche à consolider son retour sur la scène internationale, Fred Hilgemann analyse le rapport d'intérêt mutuel de l'État laïc russe et de la religion musulmane, baptisée "euro-islam", et dresse un tableau animé du quotidien des musulmans de Russie, partagés entre le désir de promouvoir leur identité culturelle et l'attraction de la modernité occidentale. Dans un style d'écriture proche du documentaire, qui accorde une grande place aux ambiances et aux témoignages des habitants, Fred Hilgemann plonge dans un univers typiquement eurasiatique, glacé comme l'hiver russe et épicé comme l'Orient.
L'ouragan Katrina a détruit La Nouvelle-Orléans le 30 août 2005, la mer d'Aral disparaît, un nuage de pollution recouvre l'Asie du Sud... Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, la biodiversité s'effondre, les conflits politiques autour de l'eau s'intensifient. Dans le même temps, un mouvement international se dessine pour réagir car il est urgent d'éviter de proposer un avenir hostile à l'humanité en épuisant la planète. Les questions climatiques, environnementales, énergétiques ont pris place dans les discussions du sommet du G8 en 2005, dans la campagne électorale californienne en 2006, dans le rapport Stern qui établit le coût du réchauffement global à 5 500 milliards de dollars par an en 2006, dans la proposition de créer une Organisation des Nations unies de l'environnement par la conférence de Paris en février 2007. La "globalisation", cette nouvelle étape de l'histoire humaine, a permis de découvrir le caractère limité des ressources de la planète, qui doivent être entretenues de manière à conserver le tissu du vivant, dont l'humanité n'est qu'une des composantes. Les années à venir seront celles où la créativité humaine, politique, scientifique et technique, culturelle et éthique, s'investira dans le projet global de perpétuation de nos sociétés en préservant l'environnement. L'écologie est devenue la clé de la gouvernance mondiale au XXIe siècle.