La Maison des cultures du monde a fait partie, lors de sa création en 1982, d'une série d'initiatives d'ouverture de la France aux cultures des autres. Quelles ont été les réalisations et que reste-t-il aujourd'hui, de cette utopie ? Autant de questions débattues lors du colloque de La Rochelle qui marquait trente ans d'activité.
Ce dossier vise à contribuer au développement des ethnographies de l'écoute musicale, en interrogeant ce qui y reste largement impensé : qu'est-ce qu'écouter de la musique à plusieurs ? L'écoute sociable se fait-elle toujours « en groupe » : occasionne-t-elle nécessairement l'accomplissement d'un collectif, et sous quelles modalités, quelles formes, quelles intensités ?
Ce numéro de la revue Culture et Musées envisage les différentes dimensions de la rencontre qui se développe autour des projets artistiques et culturels en direction des publics exclus ou marginalisés, selon deux axes : culture et exclusion ; publics atypiques (dans le cas des prisons, des milieux ouverts, des hôpitaux et de la santé).
Au-delà de la question de la relation entre l'art contemporain et le musée, ce numéro de Culture & Musées s'intéresse plus généralement aux enjeux de la conservation et de la transmission de toutes les formes de performance artistique. Il articule ainsi une réflexion épistémologique et méthodologique sur les usages du terme de performance dans le cadre des institutions culturelles avec l'analyse des pratiques d'exposition non seulement de l'art contemporain, mais aussi de l'opéra baroque, du patrimoine chorégraphique ou de l'oeuvre musicale de Brassens. En resituant ces pratiques dans l'histoire cuIturelle, ce numéro enrichit notre compréhension du rôle du public et des objets techniques dans la conservation et la transmission de l'émotion artistique, ainsi que de la dimension performative du travail du conservateur.
Les investissements publics montrent que l'histoire des guerres, des conflits civils et des camps trouve au musée un lieu d'élection renouvelé pour rencontrer des publics. S'il sert encore à montrer des armes, des uniformes et la geste de soldats, le musée d'aujourd'hui est bien éloigné des classiques militaria. Les commanditaires lui demandent en fait d'accomplir la difficile transmission de questions qui restent sensibles. S'élaborent à la fois une nouvelle fabrique du musée et une nouvelle fabrique de l'histoire.
On assiste actuellement à un développement significatif de projets qui mettent en prise artistes, scientifiques et ingénieurs, et dont l'énoncé articule les différentes façons d'associer les termes "art" et "science". Ce nouveau numéro examinera ces démarches exploratoires généralement présentées comme inédites et étonnantes, et analysera les productions qui en résultent et leurs enjeux communicationnels.
Bien que cette thématique d'action n'ait rien de véritablement nouveau, comme en témoigne l'histoire des relations entre art contemporain et sciences humaines ou celle du théâtre de sciences, on assiste actuellement à un développement significatif de projets qui mettent en prise artistes, scientifiques et ingénieurs, et dont l'énoncé articule les différentes façons d'associer les termes "art" et "science".
Au-delà des aventures singulières, portées par des individus ou des collectifs de création et de recherche, un champ se structure, avec ses lieux, ses réseaux d'acteurs spécialisés, ses discours propres et ses modes d'action spécifiques. Les discours d'accompagnement de ce phénomène émergent mettent en valeur les bénéfices réciproques de rencontres généralement présentées comme inédites et étonnantes, empruntant simultanément au vocabulaire de l'idéologie de la convergence et de l'innovation et à l'argumentaire du discours culturel lorsque celui-ci est centré sur la création.
Que recouvrent les dispositifs qui cherchent à opérer ces rapprochements, comment s'articulent les stratégies des acteurs, quelles convergences et quelles divergences se produisent-elles au cours des processus de coopération ?
L'objet de ce numéro, qui envisage les relations entre arts, sciences et technologies dans toute leur variété, et non pas du seul point de vue de la coproduction simultanée entre artistes et scientifiques, est d'examiner les espaces et configurations qui désignent et abritent ces démarches exploratoires, par l'analyse des productions qui en résultent, de leurs processus de socialisation et de leurs enjeux communicationnels.
En particulier, les auteurs analysent les formes culturelles de ces associations d'acteurs, telles que les résidences, les commandes institutionnelles, les nouveaux territoires de l'art que sont les "laboratoires" mixtes - scientifiques et artistiques -, les festivals dédiés au thème "art et science", les restitutions techniques d'oeuvres anciennes, et la conception d'interfaces technologiques. Ils mettent également en évidence le rôle des territoires dans la conception et l'inscription institutionnelle des projets ponctuels et des associations plus durables, ainsi que la place, souvent minorée au bénéfice d'une conception assez floue de la science dans les discours d'accompagnement, de la technologie.
Quel est aujourd'hui le professionnel de musée, commissaire d'exposition, conservateur ou responsable de la communication, qui n'a pas l'oeil rivé sur "les papiers" que la presse consacre à sa dernière exposition temporaire ? Peu à vrai dire, tant les articles que les critiques des expositions participent à l'image du musée auprès de tous les professionnels de musées, comme auprès des politiques et des mécènes.
Mais la critique agit aussi sur les réactions des publics potentiels quels qu'ils soient, ces visiteurs convoités dont les concepteurs d'exposition savent bien à quel point une critique plus ou moins favorable, plus ou moins brillante, participe du succès d'une exposition. Car c'est désormais un fait avéré : la critique d'exposition participe pleinement de la communication et de la médiation de l'exposition.
Mais par quelles subtiles opérations d'écriture le texte du critique parvient-il à instaurer le dialogue entre les différents acteurs de l'exposition : experts, amateurs, grand public etc ? Quels sont, au regard des mondes de la culture et des médias, les jeux de langage et les jeux de pouvoir qui se trament au plus profond des stratégies de l'énonciation de chaque critique d'exposition ? Peut-on déceler, dans les autres discours de la littérature critique, d'éventuels archétypes stylistiques dont la critique & exposition se nourrit, sans pour autant se confondre avec la critique d'art ? Autant de questions auxquelles s'intéressent les auteurs de ce numéro.
Ce numéro est consacré à la documentation muséale et patrimoniale. Qu'est-ce que documenter une oeuvre, un courant esthétique, une pratique muséographique ? Quelles sont les normes en vigueur et comment évoluent-elles ? Comment observer la fonction d'inscription sur les listes du patrimoine ?
Ce numéro de Culture & Musées a pour ambition d'analyser les rapports entretenus de nos jours entre le musée et l'artiste à partir des multiples stratégies que ce dernier peut développer - en partenariat ou en confrontation - envers l'institution.
Tout au long du XIXe siècle et du premier XXe siècle, le musée s'est inscrit dans un ensemble de pratiques de contrôle, social et moralisateur : il devait consolider les vertus publiques et travailler à la prospérité indus-trieuse. Le musée s'inscrivait aussi dans le jeu des rivalités internationales, autant dans la crainte de déper-ditions patrimoniales que dans la compétition autour de nouvelles collections à former. Mais à partir des années 1960 et 1970 cet idéal a été de plus en plus vivement contesté. On a voulu mettre au jour les agendas politiques cachés de l'institution en montrant ses liens avec les pouvoirs, politiques, industriels, ?nanciers, et en cultivant au contraire les utopies d'un musée forum. La muséologie nouvelle entretient alors des liens étroits avec la ré?exion politique et les théories sociales, le développement de nouveaux savoirs - l'écologie, les études matérielles, l'anthropologie -, aussi bien qu'avec le postcolonialisme et le multiculturalisme.
La «politique du musée» est, au sein des démocraties contemporaines, une catégorie ou un sous-ensemble de politiques culturelles plus générales. De nouveaux musées nationaux témoignent de la réé-criture des thèmes traditionnels de l'État, de la nation et des identités, tandis qu'à l'inverse des musées «de l'Europe» ou du monde et de l'histoire globale tentent de proposer un récit. Les mises en scène et les choix des expôts peuvent susciter de vives polémiques, capables de conduire à l'annulation de la manifestation, la fermeture de l'institution ou l'échec de sa fondation. Les processus de collectionnisme et d'interprétation peuvent faire l'objet de propositions participatives dans une visée de démocratie directe. Des pressions, liées à des populismes ou à des groupes d'in?uence, sur la possession et la disposition des collections remettent en cause des organisations qui paraissaient réglées naguère par un consensus sur les compétences professionnelles de la conservation. Ce numéro propose un panorama des con?gurations qui, depuis plus de deux siècles, articulent le musée et le politique