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theodor wiesengrund adorno
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Combattre l'antisémitisme
Theodor Wiesengrund Adorno, Armand Croissant
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 7 February 2025
- 9791030431360
Dans cette conférence prononcée en 1962, Adorno constate la persistance de l'antisémitisme dans la société allemande. Inavoué, celui-ci se propage par rumeurs et insinuations, par un réflexe de déculpabilisation collective. Les moyens de lutte sont selon lui la pédagogie et la prévention, ainsi qu'une loyauté inébranlable envers la raison.
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Minima moralia ; réflexions sur la vie mutilée
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 17 February 2016
- 9782228914499
Entre les moralistes français, Marx et les romantiques allemands, Adorno entreprend, à travers de courts chapitres, vignettes, instantanés, une critique du mensonge de la société moderne, traquant au plus intime de l'existence individuelle ce qui nous détermine et nous opprime. Un livre à méditer comme un art de penser et à pratiquer comme un art de vivre. Mieux : un art de résister.
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Le caractère fétiche dans la musique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 3 September 2020
- 9791030413045
Parmi tous ses ouvrages, Adorno attachait la plus grande importance à ce texte-ci, qui résume à lui seul toutes ses thèses sur le processus moderne qui fait de l'art une simple marchandise. En appliquant ses idées à la musique, Adorno en cerne les difficultés actuelles.
Omniprésente, la musique est devenue une marchandise et nous prive de la faculté d'écoute, indispensable à l'appréciation esthétique. Réputée éthérée, au-delà des choses matérielles, la musique est devenue le véhicule de la publicité. L'élève d'Alban Berg plaide pour une écoute désintéressée et exclusive. Un texte dérangeant, parfois provocateur, au croisement de la philosophie, de la sociologie et de la musicologie.
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Études sur la personnalité autoritaire
Theodor Wiesengrund Adorno
- Éditions Allia
- 6 April 2017
- 9791030405187
L'auteur formule l'hypothèse que les convictions politiques, économiques et sociales d'un individu forment un modèle cohérent, reliées entre elles par une mentalité qui est l'expression profonde de sa personnalité. En 1950, s'appuyant sur des sondages, il dresse un tableau de la société américaine qui cache, derrière son apparente rationalité, beaucoup de préjugés et de stéréotypes.
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Kierkegaard : Construction de l'esthétique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Klincksieck
- Critique De La Politique
- 5 February 2025
- 9782252047965
Cet ouvrage est la traduction du tome II des OEuvres complètes d'Adorno ; c'est dire qu'il contient, outre Kierkegaard, Construction de l'esthétique, publié en Allemagne en février 1933, deux essais, La Doctrine kierkegaardienne de l'amour (1940) et Encore une fois Kierkegaard (1963), témoignant ainsi d'une présence constante de Kierkegaard dans le trajet d'Adorno.
Qui connaît la prégnance de Kierkegaard dans la philosophie du XXe siècle - notamment dans la philosophie allemande, à propos de laquelle on a parlé d'une « renaissance de Kierkegaard » dans les années vingt - mesurera l'importance de cet ouvrage : interprétation nouvelle de Kierkegaard, il marque une étape déterminante dans la pensée d'Adorno et constitue, de surcroît, une pièce essentielle de la confrontation continuée entre Adorno et Walter Benjamin. Dans sa recension du Kierkegaard, ce dernier écrivait : « Dans ce livre beaucoup tient en peu de place ; il est aisément prévisible que les livres à venir de l'auteur trouvent en celui-ci leur source. »
Contrairement à ceux qui croyaient découvrir dans le concept kierkegaardien d'existence un antidote à l'idéalisme, Adorno fait de la philosophie de Kierkegaard à la fois le sommet et le déclin de l'idéalisme allemand. L'existence n'est-elle pas une pure abstraction ? Partant de l'aliénation historique du sujet et de l'objet, la critique philosophique prend pour cible ce qui se donne comme la substantialité du sujet, à vrai dire, une intériorité sans objet que dénonce comme telle la métaphore du château fort employée pour la décrire. Ce moi sans objet est conçu comme « une île romantique où l'homme entreprend de sauver » son sens « face au flux historique » perçu comme un maelstrom dévastateur. Sensible au détail de l'écriture de Kierkegaard, Adorno explore les significations de l'image centrale de l'intérieur bourgeois du XIXe siècle qui, selon lui, fonctionne comme une image mythique.
Comme y insiste Éliane Escoubas dans la préface, le Kierkegaard d'Adorno se montre très influencé par le livre de Walter Benjamin sur le Trauerspiel publié en 1928 : en effet, Adorno transpose à la lecture de Kierkegaard les concepts forgés par Walter Benjamin pour l'interprétation du drame baroque et, tout particulièrement, celui d'allégorie et sa détermination comme « expression », nous donnant ainsi à lire un Kierkegaard « penseur baroque ».
L'interprétation philosophique d'Adorno est exemplaire du travail de la théorie critique ; loin de s'appesantir sur les « erreurs » d'un penseur à partir des déterminations sociales qu'il subit, elle s'interroge bien plutôt sur ce qui, au-delà de ces déterminations, constitue la teneur de vérité d'une oeuvre dressée, dans le cas présent, contre le consentement à ce qui est, au « subsistant ». -
Leçons sur l'histoire et sur la liberté (1964-1965)
Theodor Wiesengrund Adorno
- Klincksieck
- Critique De La Politique
- 4 October 2024
- 9782252047545
Dans le semestre d'hiver 1964 - 1965, Adorno consacre vingt-huit cours à la philosophie de l'histoire et à la doctrine de la liberté, qui viennent par avance éclairer deux des dernières séquences de la Dialectique négative (1966), intitulées « Esprit du monde et histoire naturelle. Digression sur Hegel » et « Liberté. Pour une métacritique de la raison pratique ». Loin toutefois de se réduire à un laboratoire de la Dialectique négative, ces cours ont l'ampleur d'un livre autonome où Adorno s'explique de la manière la plus profonde avec les philosophies de l'histoire de Hegel et de Benjamin. Contre Hegel, le philosophe de Francfort tient que la postulation d'un sens de l'histoire est devenue péremptoire et intenable après la catastrophe de la Seconde Guerre Mondiale. Contre Benjamin, il refuse d'abandonner l'histoire à la discontinuité.
« Affirmer qu'un plan universel, dirigé vers le mieux, se manifeste dans l'histoire et lui donne sa cohérence, serait cynique après les catastrophes passées et celles qui sont à venir. Mais il ne faut pas pour autant renier l'unité qui soude ensemble les moments et les phases de l'histoire dans leur discontinuité et leur éparpillement chaotique » énoncera la Dialectique négative. Aussi les Leçons sur l'histoire et sur la liberté se présentent-elles comme une grande leçon de « dialectique négative », objectée à la fois à Hegel (dont la dialectique spéculative resterait trop rivée à l'identité) et à Benjamin (dont la conception discontinuiste de l'histoire resterait, au contraire, trop rivée à la non-identité).
Par cette double « explication » avec Hegel et Benjamin, Adorno fraye la voie d'une « histoire universelle négative » où devient possible non plus la lecture d'un sens de l'histoire, mais celle de « tendances objectives » à l'oeuvre dans l'histoire. Ces « tendances objectives » régies par des causalités multiples et hétérogènes permettent à Adorno de donner congé à l'idée de nécessité et de rouvrir l'histoire à la contingence pour y introduire les pratiques de la liberté. -
Dialectique négative
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 12 September 2003
- 9782228897754
Dialectique négative est l'oeuvre maîtresse de theodor w.
Adorno et l'un des grands textes philosophiques de notre temps. une formule définit le geste de pensée d'adorno : la dialectique est la conscience rigoureuse de la non-identité. celui qui, aujourd'hui, lit dialectique négative, fait une expérience proche de celle des athéniens que socrate arrêtait, il y a plus de deux mille ans, sur la place du marché, pour les arracher à leur affairement et les faire s'ouvrir à une interrogation abyssale.
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Prismes ; critique de la culture et société
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Petite Bibliothèque Payot
- 18 April 2018
- 9782228920902
Ce livre est l'un des meilleurs accès à l'oeuvre d'Adorno. Tout l'univers de ce philosophe au génie composite y est présent : philosophie, théorie de la société, musique, littérature. Son objet : prévenir le risque de voir une tradition culturelle pervertie par le conformisme. Nul n'est exempt d'aveuglement, écrit Adorno, pas même le « critique de la culture » dont il brosse le portrait en introduction. C'est que les plus grands artistes, les penseurs les plus vigilants avancent sur une corde raide, guettés par la régression d'un côté, et, de l'autre, la complaisance.
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Vers un nouveau manifeste
Theodor Wiesengrund Adorno, Max Horkheimer
- LA TEMPETE
- 23 October 2020
- 9791094512159
Vers un nouveau manifeste montre Theodor Adorno et Max Horkheimer dans un échange d'idées inédit, animé et fluide. Ce livre est un compte rendu de leurs discussions au printemps 1956, enregistrées en vue de la production d'une version contemporaine du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels.
Une jam-session philosophique au cours de laquelle les deux penseurs improvisent librement, souvent de manière sauvage, sur des thèmes centraux de leur travail - théorie et pratique, travail et loisirs, domination et liberté - dans un registre politique unique.
Un exemple passionnant de philosophie en action et une carte convaincante d'un passage possible vers un nouveau monde.
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Notes sur la littérature
Theodor Wiesengrund Adorno
- Flammarion
- Champs Essais
- 9 March 2009
- 9782081221161
Un ensemble de textes critiques consacrés à des auteurs comme Balzac, Proust, Valéry, Beckett... Contient les études philosophiques et littéraires du critique qui fut l'un des grands théoriciens de l'école de Francfort.
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Walter benjamin, écrit theodor w adorno, " n'était pas le talent qui se construit calmement mais le génie qui se trouve en nageant à contre-courant avec l'énergie du désespoir.
" cet ouvrage, rassemblant des études sur des thèmes benjaminiens, des préfaces à des ouvrages de benjamin, des souvenirs ou des correspondances, est l'indispensable complément à la lecture des trois tomes des å'uvres de walter benjamin (dans la même collection, nâ° 372, 373 et 374).
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Cours d'esthétique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Klincksieck
- Critique De La Politique
- 14 January 2021
- 9782252044933
Le Cours d'esthétique fait partie du long et vaste chantier qui aboutira au livre (inachevé) d'Adorno : Théorie esthétique (1969).
Le texte consiste en la transcription de l'enregistrement de 21 cours tenus sur un semestre. C'est un cours au sens emphatique conféré à cette pratique par l'université allemande de cette époque : un lieu qui agence étroitement enseignement et recherche.
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Amorbach ; et autres fragments autobiographiques
Theodor Wiesengrund Adorno, Antonin Wiser
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 4 February 2016
- 9791030400885
Les écrits à caractère autobiographique sont extrêmement rares dans l'oeuvre du philosophe de l'École de Francfort, et d'autant plus précieux. Adorno s'y révèle, dans tous les sens du mot. Il y parle de musique, de son adolescence, de ses rencontres. Il multiplie les anecdotes à valeur sociologique. Et surtout, ces souvenirs sont littéralement incarnés car spécifiquemet reliés à un lieu. Amorbach, c'est le nom d'une ville d'Allemagne et aussi celui d'une abbaye bénédictine. Petite ville qui, par un phénomène de miroir inversé, permet à l'auteur de parler de l'Amérique, de la standardisation et, là aussi, d'industrie culturelle. L'on saisit mieux à la lecture de ces textes la genèse d'une philosophie de la radicalité.
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Jargon de l'authenticité ; de l'idéologie allemande
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 7 November 2018
- 9782228922203
Ouvrage féroce contre Heidegger, «Jargon de l'authenticité» met au jour les mécanismes qui permettent à une idéologie d'imprégner et de corrompre les strates les plus profondes de la pensée et du langage. Qu'est-ce que le jargon ? C'est un maniement de la langue qui vise à exercer un charme magique sur les lecteurs grâce à une sacralisation du langage et à un pathos de l'authenticité. Nationalisme, repli sur soi, mépris de la réalité sociale sont dès lors autant de voies pour perdre l'objet, le monde, les choses. Un essai dans la droite ligne du «LTI» de Klemperer ou de «Rêver sous le IIIe Reich» de Charlotte Beradt.
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Beckett atteint le point d'indistinction du récit et de la théorie, tout comme marx (et hegel) voulaient transformer la philosophie en histoire.
Accomplissement de la tendance au roman réflexif. possibilité d'interpréter beckett comme une tentative pour répondre à la formule biblique: "tu redeviendras poussière. " le panthéiste dit: après la mort, je deviendrai fleur, feuille, terre. beckett en fait la preuve: ce que je suis quand je suis boue. pas une abstraction mais une soustraction. archétype d'une métaphysique matérialiste.
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La fonction de la couleur dans la musique : timbre, musique et peinture, Wagner, Strauss et autres essais
Theodor Wiesengrund Adorno, Sofiane Boussahel
- Contrechamps
- 8 October 2021
- 9782940068630
Le thème unificateur de ce volume d'écrits de Theodor W. Adorno - la plupart tardifs - est celui de la couleur dans la musique, le mot Farbe en allemand ayant donné celui de Klangfarbe, qui désigne le timbre. Il faut l'entendre de deux façons : d'une part, Adorno explore, dans plusieurs des textes réunis dans ce volume, les relations qu'entretiennent musique et peinture, réfléchissant aussi bien sur la singularité propre aux deux arts que sur leurs échanges. C'est le cas notamment des cours sur la couleur dans la musique donnés à Darmstadt et inédits en français. D'autre part, dans les essais consacrés à Wagner et Richard Strauss, il s'attache à des musiques dans lesquelles la question du timbre, le caractère évocateur, voire illustratif, de la couleur sonore, est une dimension importante. Elle est liée, chez ces deux compositeurs, aux genres de l'opéra et du poème symphonique.
En revenant sur Wagner, auquel il avait consacré un livre extrêmement critique, et en développant une réflexion très approfondie sur la musique de Strauss, qui s'articule à celle, centrale chez lui, sur Schönberg, Berg et Webern, Adorno dévoile de nouveaux aspects de sa pensée. Dans les notes consignées de 1940 à 1969, année de sa mort, il tente de pénétrer l'Idée du phénomène musical dans la fulgurance de fragments apparentés à des aphorismes, ces notes se présentant tel un laboratoire des essais et monographies consacrés à la musique.
Ainsi, dans l'Allemagne de l'ouest des années 1960, Adorno fait entendre une voix discordante, refusant de dissocier la destinée de la culture allemande des événements politiques qui se sont succédé, notamment de l'expérience du national-socialisme.
Si certains des textes de ce volume ont fait l'objet d'une traduction aujourd'hui introuvable, la plupart sont inédits en français. Une grande partie d'entre eux se trouvent dans le volume 16 des oeuvres complètes publiée en Allemagne. Cet ouvrage fait suite à la publication par Contrechamps de trois autres livres d'Adorno : Introduction à la sociologie de la musique, Figures sonores (Écrits musicaux I) et Moments musicaux.
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Philosophie de la nouvelle musique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Gallimard
- Tel
- 27 April 1979
- 9782070287048
«Le "déploiement de la vérité" : en assignant cette mission à l'art, par épigraphe de Hegel interposée, Adorno ne situait pas seulement la musique hors de la sphère de l'industrie culturelle banale, mais visait sans doute aussi le type de discours qu'on peut porter sur elle. Face à l'invasion des biographies romancées, des vulgarisations douteuses et du colportage promotionnel, qui forment la majeure partie de la littérature musicale d'aujourd'hui, voici un livre qui vise la réalité musicale dans ce qu'elle a de plus essentiel : le parti de composition. Les deux études sur Schonberg et Stravinsky, qui, sous le "chapeau" commun d'une brillante Introduction où se résume toute la pensée d'Adorno, constituent la Philosophie de la nouvelle musique, proposent de jauger celle-ci à partir de deux expériences antithétiques, deux types de comportements musicaux traités en forme de paradigmes. Chez l'un, la musique nous interpelle au plus crucial, et les dissonances nous effraient, qui nous parlent de notre propre condition. Chez l'autre, un mythe originel voudrait nous rassurer et permettre l'"accès à la région d'un être absolument 'authentique'". Schonberg contre Stravinsky ; le progrès contre la réaction.»
Dominique Jameux. -
Pourquoi tant de gens croient à l'astrologie et lisent régulièrement, tout en s'en défendant, les horoscopes des journaux ? Lors de son séjour d'exil aux Etats-Unis, en 1952-53, le philosophe allemand Theodor W.
Adorno entreprend d'étudier la rubrique astrologique du " Los Angeles Times ". Faisant appel aux concepts de la sociologie et de la psychanalyse, il en tire une analyse brillante des " superstitions secondaires ", cet irrationnel rationalisé qui s'épanouit dans les sociétés modernes. " Les gens auxquels nous nous intéressons tiennent l'astrologie comme quelque chose d'acquis, exactement comme la psychiatrie, les concerts symphoniques ou les partis politiques ; ils l'acceptent parce qu'elle existe, sans beaucoup y réfléchir, à la seule condition que leurs propres demandes psychologiques correspondent d'une manière ou l'autre à l'offre.
Ils ne s'intéressent guère à la justification du système. " Que propose précisément ce système ? Une soumission subtile à l'idéologie dominante, une dépendance aux mass media, une acceptation de la division sociale entre forts et faibles - où l'on voit qu'à travers la question de l'astrologie populaire, Adorno offre un essai politique sur une société qui fait de chaque individu un pion.
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Au siècle dernier, Theodor Adorno (1903-1969) s'impose comme l'un des rares penseurs à oser prendre parti en faveur de l'art moderne et des avant-gardes. Sans attendre prudemment la consécration que le temps finit parfois par accorder à des oeuvres résolument nouvelles, le philosophe s'engage, dès 1923, dans les controverses artistiques, notamment musicales et littéraires, de l'entre-deux-guerres. C'est ainsi qu'il défend âprement contre ses détracteurs la nouvelle musique classique et les compositeurs Alban Berg, Arnold Schönberg et Anton von Webern. Il se fait l'avocat de James Joyce, de Paul Celan, de Samuel Beckett à qui il dédie la Théorie esthétique.
Peu avant sa mort, en 1969, Adorno comprend, toutefois, que sa théorie de la modernité est confrontée au déclin de l'art moderne, à l'apparition de la postmodernité, au triomphe du kitsch et à la suprématie de l'industrie culturelle. Il craint que l'art lui-même ne survive dans la société actuelle que sous la forme d'une culture docile, entièrement soumise aux impératifs de la rentabilisation marchande. Tel est bien, quarante ans après la mort du philosophe, le défi majeur que doit relever une création artistique préoccupée par la sauvegarde de son autonomie et soucieuse de se définir encore comme espace de liberté.
- Marc Jimenez -
Alban Berg ; le maître de la transition infime
Theodor Wiesengrund Adorno
- Gallimard
- Bibliothèque Des Idées
- 2 February 1989
- 9782070715275
Ce livre d'Adorno sur Berg - le dernier qu'il ait publié de son vivant, en 1968 -, s'il n'est pas un des ouvrages majeurs du philosophe, en est l'un des plus attachants. Sa qualité toute particulière tient sans doute, comme Jean-Louis Leleu le souligne dans sa présentation, à la convergence de raisons différentes. Il y a d'abord la compétence qu'Adorno tire de son expérience de compositeur et de sa formation au sein de l'École de Vienne ; être l'élève de Berg, c'était recevoir indirectement l'enseignement de Schonberg, avec ce qu'il impliquait d'exigence et de responsabilité dans le rapport au matériau musical. Il y a d'autre part la distance critique qu'un regard de philosophe rompu à la dialectique lui permet d'avoir à l'égard de cette École, et notamment de Schonberg lui-même, distance dont témoigne avec éclat la Philosophie de la musique nouvelle et qui lui permet de mettre Alban Berg à sa juste place. Il y a surtout l'amitié que depuis leur rencontre en 1924 Adorno vouait à l'auteur de Wozzeck et qui donne à tous ces écrits leur «tonalité propre». Il s'est appliqué à établir un lien étroit entre la «physionomie musicale» de l'oeuvre et la manière d'être dans la vie de celui qui l'a produite. De là la cohérence profonde de ses analyses et la force de son portrait.
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Beaux passages ; écouter la musique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Critique De La Politique
- 6 November 2013
- 9782228910033
Constellation inédite de textes des années 60, consacrés à l'analyse de l'influence de la radio et du disque sur la musique, la variété des types d'écoute, la création musicale et sa réception, les liens entre musique et cinéma...
Dès les années 30, le philosophe Theodor W. Adorno s'est intéressé à l'apparition conjuguée de la musique contemporaine (l'École de Vienne) et des nouveaux moyens techniques de reproduction du son et de l'image (la radio, le disque, le cinéma). Jusqu'à sa mort, en 1969, il a inlassablement cherché à penser les relations complexes qu'entretiennent l'art, la technique et la culture dans la société moderne.
Certains de ces textes sont l'écho des émissions de radio qu'Adorno présentait lui-même, afin d'introduire les auditeurs à l'essence et à la connaissance de la musique et de les initier au sens de l'art et à sa raison d'être.
Tout en ruinant bien des clichés, encore en usage aujourd'hui, sur la culture, l'art et la musique, Adorno développe une pensée à la fois théorique et concrète, philosophique et poétique, sociologique et esthétique. Qu'est-ce, en effet, qu'écouter ? Comment écouter ? Comment et pourquoi écouter la musique ? Qu'entendons-nous au juste quand nous écoutons une oeuvre ? Dans quelle mesure les nouveaux moyens de reproduction et de diffusion du son modifient-ils notre écoute, voire la musique elle-même ? Critique radical de l'industrie culturelle et de la barbarie feutrée qu'elle annonce, il réhabilite cependant les techniques de reproduction et de diffusion.
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Contribution à une métacritique de la théorie de la connaissance
Theodor Wiesengrund Adorno
- Payot
- Critique De La Politique
- 9 November 2011
- 9782228907040
L'intérêt de Theodor Adorno pour l'oeuvre de Husserl remonte à ses années d'études et à la thése qu'il lui consacra en 1924, et n'a ensuite jamais cessé. Paru en 1956, Pour une métacritique de la théorie de la connaissance est un livre auquel Adorno a commencé à travailler dés les années 1930 et qui lui tenait tant à coeur qu'il s'y est attelé pendant plus de vingt ans.
Éclairant les thèses de Husserl en les resituant dans l'histoire de la philosophie, en commentant également de façon serrée les passages fondamentaux des Recherches logiques, des Méditations cartésiennes ou des Ideen, Adorno fait ici preuve d'une compréhension réelle du sens du projet phénoménologique et de son évolution . Discuter la théorie husserlienne de l'essence, c'est aussi discuter le refus husserlien de penser l'être comme individuel et contingent - et les conséquences politiques de ce refus. Car, pour Adorno, la logique n'est pas un objet extérieur au champ du politique.
Cette traduction devrait contribuer à remettre en cause la confortable vision selon laquelle théorie critique et phénoménologie se seraient développées parallèlement sans jamais se croiser et inviter également à se demander ce qui de la phénoménologie husserlienne est passé dans la pensée d'Adorno.
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Correspondance, 1925-1935
Theodor Wiesengrund Adorno, Alban Berg
- Gallimard
- Bibliothèque Des Idées
- 22 April 2004
- 9782070755592
Theodor W. Adorno n'a que vingt-deux ans lorsqu'il part pour Vienne, en 1925, y suivre l'enseignement d'Alban Berg. Élève du compositeur pendant quelque six mois, il en devient presque aussitôt l'ami, puis le correspondant fidèle, au cours d'échanges épistolaires qui se poursuivront jusqu'à la mort, en décembre 1935, de celui qu'il n'a cessé d'appeler son «maître». Leur correspondance, que leurs recontres interrompent seulement à deux reprises, noue le récit de leur vie et celui de la vie musicale d'une époque. Aux menus événements du quotidien qui sont, pour Adorno, ses démêlés avec l'Université, ses voyages en Italie, son activité de plus en plus engagée dans la presse musicale en faveur de l'avant-garde, malgré son désir constant de composer, et, pour Berg, ses problèmes de santé, son succès inattendu et grandissant, la découverte de la voiture et de la radio, se mêlent comptes rendus de concerts, annonces d'articles, descriptions de compositions en cours, récits de lectures et propos théoriques sur l'atonalité et la technique dodécaphonique. Témoignage vivant d'une amitié nourrie de lectures, de dialogues incessants et d'entraide, toujours plus étroite en dépit de l'exil d'Adorno en Angleterre et la mise au ban de l'oeuvre musicale de Berg, ces quelque cent quarante lettres retracent en même temps un chapitre essentiel de l'histoire de la musique et de l'école de Vienne.
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Introduction à la sociologie de la musique
Theodor Wiesengrund Adorno
- Contrechamps
- 10 March 2010
- 9782940068357
Dans Introduction à la sociologie de la musique, écrit au début des années soixante, Theodor W. Adorno cumule les expériences, les observations et les intuitions d'une vie entière, au long de laquelle la musique tint un rôle capital, indissociable de la réflexion philosophique plus générale. Mais la force de cet ouvrage, l'un des grands classiques de la musicologie du XXe siècle, tient également dans sa dimension visionnaire, d'une portée aujourd'hui encore tout à fait singulière. En effet, à l'heure où la sphère musicale, dans son ensemble, est de plus en plus soumise aux conditions de production de masse et aux impératifs médiatiques, les analyses développées ici révèlent plus que jamais leur pertinence. La démarche adornienne ne se limite pas à décrire sous quelles formes et dans quelles conditions la musique est reçue dans la société. Elle s'attache plutôt - et c'est son originalité profonde - à déceler le contenu intrinsèquement social des oeuvres et des genres musicaux. De plus, débordant le cadre strictement musical, l'ouvrage d'Adorno s'ouvre constamment vers les horizons d'une philosophie cri-tique de la culture. «La dimension sociale des oeuvres d'art n'est pas seulement leur adaptation aux desiderata externes des commanditaires ou du marché, mais constitue précisément leur autonomie et leur logique immanente.»