rousso
-
Un poème graphique qui venge et console de la cruauté du monde. Il dépèce la bêtise à coups de crayons, et tout en poésie. Un cas unique, dans un monde où n'importe qui publie n'importe quoi Brainxit est un livre rare, un cas unique. Un auteur majeur, une légende vivante du dessin de presse qui a attendu ses 82 ans pour publier son premier ouvrage. Et quel ouvrage ! Un livre unique aussi parce qu'il déjoue la loi du genre. Si l'actualité vieillit mal, celle de Rousso se bonifie avec le temps. Ses dessins devancent « l'info » en même temps qu'ils l'illustrent, la comprennent, et la montrent à poil.
-
La fabrique interdiciplinaire ; histoire et science politique
Offerle, Rousso
- Presse Universitaire de Rennes
- Res Publica
- 19 June 2008
- 9782753506107
Les textes rassemblés dans cet ouvrage regroupent un ensemble de contributions qui présentent une démarche et non une thématique commune : la pratique de l'interdisciplinarité. Les auteurs sont presque tous de jeunes chercheurs en histoire, en sociologie et en science politiques. Chacun de ces textes est fondé sur des recherches empiriques préalables mais réfléchit de manière centrale à ce que penser avec et dans sa discipline veut dire. Avec quels emprunts, quels outils, quelle méthode peut-on penser avec et contre des disciplines proches, pour quels profits et quels malentendus productifs. Fabriquer l'interdisciplinarité signifie ici cultiver le goût de l'indiscipline et le goût de la curiosité.
-
Le régime de Vichy est né de la défaite brutale de juin 1940 devant l'Allemagne nazie. De juillet 1940 à août 1944, le nouvel « tat français a été tributaire de l'occupation partielle puis totale de la France. Cependant, cette dictature charismatique dont la légitimité reposait presque entièrement sur le maréchal Pétain a tenté d'imposer, sans l'intervention des occupants, un nouvel ordre politique, social et moral en rupture avec la République, défendant le principe d'une « ommunauté nationale dont devaient être exclus les éléments « nassimilables (juifs, communistes, francs-maçons, étrangers). Il a au demeurant ait le choix d'une collaboration stratégique avec le IIIsup>esup> Reich, dans l'espoir de voir la France se ménager une place dans l'horizon d'une Europe allemande.
Henry ousso retrace l'évolution de cette dictature en s'appuyant sur une historiographie qui a entièrement renouvelé le sujet depuis une quinzaine d'années. -
Le syndrome de Vichy ; de 1944 à nos jours
Henry Rousso
- Points
- Points Histoire
- 3 October 2016
- 9782757862964
La France est malade de son passé. Depuis 1944, le souvenir de l'Occupation n'en finit pas d'agiter la mémoire « collective ». Vichy est toujours d'actualité, dans la presse, dans le débat politique, au cinéma ou dans la littérature, dans les prétoires d'une justice constamment sollicitée. Le Syndrome de Vichy n'est pas un livre de plus sur cette époque trouble, mais l'histoire de sa difficile résorption ou de sa survivance, celle des mythes constitutifs, du pétainisme au résistancialisme, qui ont tenté de reconstruire et travestir une réalité plus complexe que les images d'Épinal, tout en perpétuant des clivages ancestraux. L'auteur s'interroge sur la transmission comme sur la réception des représentations mouvantes et contradictoires de quatre années que certains auraient souhaité rayer de notre histoire.
-
La Seconde Guerre mondiale expliquée à ma fille
Henry Rousso
- Le Seuil
- Expliqué À ...
- 18 April 2013
- 9782021041507
Avant la Seconde Guerre mondiale, jamais un conflit n'avait causé autant de pertes humaines en aussi peu de temps. Jamais une guerre n'avait concerné autant de belligérants sur les cinq continents - la guerre de 1939-1945 est bien la première guerre véritablement « mondiale ».
Jamais, surtout, une guerre n'avait donné lieu à des politiques d'extermination de populations entières sur des bases religieuses, culturelles ou ethniques. Encore omniprésent dans notre culture contemporaine, le souvenir de la Seconde Guerre mondiale revient trop souvent sous forme d'images simplifiées, erronées ou manipulées. Avec clarté et simplicité, Henry Rousso revient à la réalité de l'événement : expliquer cette guerre, c'est expliquer comment les hommes se sont battus, certes, mais aussi comment des millions d'hommes, de femmes et d'enfants ont pu vivre et survivre des années durant au coeur de cette violence extrême. C'est expliquer à quel point cette expérience de guerre est à la fois proche et lointaine. Un retour à l'essentiel indispensable aujourd'hui, alors que ses survivants disparaissent les uns après les autres.
-
Vichy, un passé qui ne passe pas
Henry Rousso, Eric Conan
- Pluriel
- Pluriel ; Histoire
- 12 June 2013
- 9782818503157
Éric Conan Henry Rousso Vichy, un passé qui ne passe pas Nouvelle édition mise à jour et augmentée « En vingt ans, la mémoire de Vichy a changé à la fois d'échelle et de nature. Elle n'est plus matière à d'interminables controverses. Elle a fait, au contraire, l'objet d'un investissement considérable de la part de l'État, des associations, de l'opinion en général. Le problème public qui émerge du début des années 1990 de manière conflictuelle, et que nous essayions alors de comprendre, a débouché sur de véritables politiques publiques de mémoire, qui ont à leur tour lancé d'autres débats. Ces politiques, elles-mêmes conséquence d'une profonde évolution des esprits, ont transfiguré la manière de voir les années 1940-1944 et sans doute ouvert une nouvelle étape du syndrome de Vichy. Notre livre a participé de ces changements. Son titre, repris depuis comme un leitmotiv, est devenu une expression du sens commun. Peut-être - mais c'est au lecteur d'en juger - notre propos avait-il anticipé les risques d'un usage abusif du devoir de mémoire dont on a pu observer les manifestations répétées ces dernières années, moins à propos de l'héritage de Vichy que des souvenirs conflictuels d'autres épisodes traumatiques de l'histoire récente. »
-
Les années noires ; vivre sous l'Occupation
Henry Rousso
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 3 December 2009
- 9782070399741
Été 1940, un peuple hagard se retrouve sur les routes de l'exode. Été 1944, la joie de la Libération efface la honte de la défaite. Entretemps, les Français ont vécu avec l'ennemi. Ils ont acclamé un Maréchal qui tendait la main à l'oppresseur nazi et parlait, les ruines encore fumantes, d'une « France nouvelle ». Ils traversent ces années noires, partagés entre la résignation et la résistance, hantés par les difficultés matérielles.
Henry Rousso, historien de la période de Vichy, retrace ces événements dont le souvenir est toujours vif.
-
Vichy ; l'événement, la mémoire, l'histoire
Henry Rousso
- Gallimard
- Folio Histoire
- 6 September 2001
- 9782070417490
Plus que d'autres, les historiens le savent : le pouvoir des mots peut aussi être celui de la confusion.Lorsqu'on parle de Vichy, il convient désormais de préciser si l'on entend : le régime installé avec l'ambition de conduire en profondeur, dans un pays occupé, une «Révolution nationale» ; le gouvernement et son administration dont la mémoire nationale, ces dernières décennies, privilégie le souvenir de la déportation des juifs ; ou l'objet de recherches menées par des historiens et dont la perspective globale sur l'époque diverge de plus en plus de celle que nourrit la justice.C'est à une traversée de ces trois acceptions qu'invite l'ouvrage d'Henry Rousso, reflet de plus de vingt ans de recherches et de travaux consacrés aussi bien à l'impact de l'événement sur la société (à travers l'économie, la politique et la culture), qu'à la postérité de l'événement (du bilan des épurations militaires, civiles et administratives au sortir de la guerre jusqu'aux tentatives contemporaines de juger ce passé dans les prétoires).Une réflexion, en quelque sorte, sur les manières d'écrire l'histoire contemporaine comme les usages qu'en font les générations successives.
-
Une vie d'enfant cachee - de l'allemagne nazie a la france occupee
Rousso Renee
- Jourdan
- 31 October 2019
- 9782874665769
Afin d'honorer une Juste, l'auteure recueille le témoignage de sa mère sur son enfance allemande en pleine montée du nazisme et son parcours difficile en France pendant la guerre. Une force puissante la pousse à aller plus loin, sur les traces d'une histoire familiale longtemps gardée sous silence. Elle se penche sur ses réalités de deuxième génération après la Shoah. Mère et fille se rapprochent, se comprennent peu à peu. Les deux voix se rejoignent, se mêlent.
-
Le dossier de Lyon III : Le rapport sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin
Henry Rousso
- Fayard
- Divers Histoire
- 27 October 2004
- 9782213623689
Comment se fait-il que des écrits extravagants, moralement inacceptables, et pseudo-scientifiques ? délictueux aussi depuis plusieurs années ? aient pu trouver à prospérer et à s?exprimer dans un lieu ayant, au contraire, vocation à dire et enseigner le vrai ? Pourquoi précisément dans les universités lyonnaises, et particulièrement dans l?une d?entre elles ? Quelles complicités, quels réseaux, quelles imprudences, quelles provocations, quelles manoeuvres politiques, quelles rivalités professionnelles ? Comment a-t-on fait un problème public d?une question au départ interne au monde académique ?
Pour y voir clair dans une « affaire » à répétition qui traînait depuis près de quinze ans, le ministre de l?Education nationale a commandé en 2002 un rapport.
C?est un spécialiste de la guerre, de l?occupation et de la mémoire, Henry Rousso (Le Syndrome de Vichy, Vichy, un passé qui ne passe pas, etc.), qui a été désigné pour présider la commission qui a épluché les archives existantes, interrogé les acteurs (de tous les bords). Et c?est en historien que Henry Rousso a travaillé, remontant loin dans le temps, reconstituant avec minutie la chronologie des événements. Et c?est un livre d?historien, qui va bien au-delà d?un simple rapport, que l?on va lire ici. Outre son intérêt intrinsèque, ce travail devrait faire école : oui, on peut faire l?histoire du temps présent pour peu que l?on déploie une problématique et qu?on emploie les méthodes éprouvées de l?historien ; oui, le chercheur en sciences humaines peut produire du savoir tout en étant dans l?arène publique. -
Jonas, le prophete qui fuyait dieu - recit biblique)
Rousso-Lenoir F.
- Gallimard Jeunesse
- 2 February 1995
- 9782070586455
-
Face au passé ; essais sur la mémoire contemporaine
Henry Rousso
- Belin
- Histoire
- 17 March 2016
- 9782701197630
Depuis le dernier tiers du XXe siècle, la mémoire est devenue l'une des modalités privilégiées du rapport que les sociétés contemporaines entretiennent avec le passé. Elle a suscité des politiques publiques d'un genre inédit, à l'image des « lois mémorielles » ou des réparations symboliques tardives des crimes du passé, proches ou lointains. Né dans l'après-coup de la Shoah, deux à trois générations après la chute du nazisme, le besoin de se souvenir et la hantise de l'oubli se sont étendus à d'autres grands épisodes mortifères de l'histoire : guerres, génocides, colonisations. Ils constituent aujourd'hui des éléments essentiels d'un nouveau régime d'historicité, entendu ici comme la place qu'une société accorde au passé, et donc au présent et à l'avenir.
Henry Rousso est l'un des premiers historiens à avoir travaillé sur l'histoire du souvenir des grands traumatismes collectifs. L'ouvrage s'attache à prendre en compte autant la présence que l'absence du passé dans la mémoire collective. S'il s'intéresse aux évolutions récentes des usages et politiques de mémoire en France, il montre aussi à quel point la compréhension de ces phénomènes dépasse le cadre national et doit se penser à une échelle globale, européenne ou mondiale, récusant en la matière l'idée d'une prétendue « exception française ». L'enjeu est d'importance : l'investissement considérable des sociétés modernes pour entretenir le souvenir des catastrophes historiques ne semble pas les avoir prémunies contre un retour du tragique et de la violence de masse qu'elles pensaient ainsi conjurer.
-
La dernière catastrophe ; l'histoire, le présent, le contemporain
Henry Rousso
- Gallimard
- Nrf Essais
- 23 November 2012
- 9782070759729
Naguère suspecte, voire rejetée, l'histoire du temps présent a pris aujourd'hui une place sans commune mesure dans l'espace public comme à l'Université - avec l'explosion du nombre d'étudiants en cette matière. À cela, plusieurs raisons : la mémoire et le patrimoine ont envahi l'espace public et scientifique ; le témoignage a pris l'allure d'un impératif social et moral ; la justice temporelle s'est muée en tribunal de l'histoire pour juger de crimes politiques vieux de plusieurs décennies mais dont l'après-coup continue de cheminer dans notre présent.
Une évidence, dira-t-on. Mais mesure-t-on pour autant le revirement qui se joue ici? Car le passé n'est plus cet ensemble de traditions à respecter, d'héritages à transmettre, de connaissances à élaborer ni de morts à commémorer ; c'est un constant «travail» de deuil ou de mémoire à entreprendre, tant s'est enracinée l'idée que si le passé doit être arraché des limbes de l'oubli, seuls des dispositifs publics ou privés peuvent l'en exhumer, avec ou sans l'aide de l'historien.
Tel est le «présentisme» : devenu un problème à résoudre, et désormais un champ de l'action publique, le passé - et singulièrement le passé proche, celui des dernières catastrophes en date - n'est pas oublié, il est constamment mobilisé et reformulé selon les urgences du jour. L'exigence de vérité propre à la démarche historique s'est muée en exigence sociale de reconnaissance, en politiques de réparation, en discours d'excuses à l'égard des victimes.
La question de la contemporanéité n'est pas nouvelle : elle s'est posée à travers les âges, mais Henry Rousso prend la mesure de sa profonde transformation au cours des deux grands après-guerres du XXe siècle et définit ses enjeux fondamentaux : comment écrire une histoire en train de se faire? Comment mettre à distance la proximité apparente? Comment se battre sur deux fronts à la fois - celui de l'histoire et celui de la mémoire, celui d'un présent que l'on ne veut pas voir passer et celui d'un passé qui revient hanter le présent? La nouvelle histoire du contemporain, toute entière inscrite dans cette tension, est plus que jamais marquée par l'incertitude, l'instabilité et l'inachèvement.
-
La vie de Stella Alhadeff racontée par sa fille. Née en Turquie en 1923, Stella et sa famille sont d'abord forcés d'émiger à Rhodes en raison de l'instabilité politique. La famille sera déportée à Auschwitz. Seule Stella et son frère Nissim survivront. Ils s'installeront d'abord à Milan dans une famille éloignée qui accueille jusqu'à 37 survivants de l'Holocauste, puis partent au Congo pour refaire leur vie, jusqu'à l'indépendance en 1961, où ils reviennent en Italie avant de s'installer à Bruxelles.
Malgré les épreuves, Stella fera montre d'une joie et d'une force inébranlables.
-
Le rapport Foronda. Les effets du terrorisme sur la société basque (1968-2010)
Raúl López Romo
- Orbis Tertius
- 22 March 2025
- 9782367834276
Le terrorisme est l'un des phénomènes les plus persistants et l'un des facteurs ayant le plus marqué l'histoire récente du Pays basque. Si ses origines sont relativement bien connues, ses effets nécessitent encore des recherches éloignées des positions militantes ou des interprétations visant à homogénéiser notre vision du passé. Rédigé par l'historien Raúl López Romo, avec le soutien du Centre de la mémoire des victimes du terrorisme et de l'Institut d'histoire Valentín de Foronda de l'Université du Pays basque, cet ouvrage examine quatre décennies de violence (1968-2010), en évaluant son impact social, mais également politique et économique. La prise en compte des victimes du terrorisme, les mobilisations (ou les silences) après les attentats, les blessés, les menacés, les coûts matériels... Tout cela fait l'objet d'une analyse approfondie, offrant des éléments de réflexion pour les politiques publiques en matière de mémoire historique.
-
Lois mémorielles anti-démocratique
Henry Rousso
- Kime
- Revue Mémoires En Jeu
- 22 November 2019
- 9782841749447
Le 24 février 2005, le parlement français adoptait une loi d'inspiration droitière exprimant la « reconnaissance de la Nation » envers les rapatriés d'Afrique du Nord, qui préconisait entre autres que l'on enseigne le « rôle positif » de la colonisation, disposition par la suite retirée. Le tollé soulevé déboucha par ricochet sur une critique de différentes lois promulguées avant 2005, de la loi Gayssot (1990) réprimant le négationnisme à la loi Taubira (2001) qualifiant l'esclavage de l'Europe des temps modernes de crime contre l'humanité. Qualifiées rétrospectivement de « lois mémorielles », terme à connotation péjorative, ces textes avaient pour point commun d'induire un discours normé sur l'histoire. Ils étaient nourris d'une inspiration progressiste, le « devoir de mémoire », cette injonction morale visant à une plus grande transparence des épisodes tragiques de l'histoire nationale et accordant aux victimes ou à leurs descendants reconnaissance et réparation. Le débat a mis alors en lumière à quel point, depuis les années 1990, la France comme d'autres pays européens s'était engagée dans des « politiques mémorielles » dont les lois du même nom n'étaient qu'un aspect parmi d'autres.
Si les États ont toujours agi sur les représentations du passé pour en donner une version officielle, la tendance apparue dans les années 1990-2000, à la suite de l'anamnèse de la Shoah en Europe, des grandes transitions démocratiques consécutives à la chute du Mur de Berlin ou à la fin des dictatures militaires en Amérique latine, relevait d'un registre différent. L'obligation du souvenir, la stigmatisation de l'oubli, l'effort de transparence étatique, l'intérêt accordé au sort des victimes ou encore la fin relative de l'impunité des criminels, constituaient autant d'éléments d'une nouvelle configuration morale. La mémoire devenait un marqueur démocratique, un nouveau droit humain.
Cette évolution a toutefois rencontré d'évidentes limites. D'une part, de nombreux pays n'ont pas suivi le mouvement et ont continué à défendre une forme d'histoire officielle « héroïsante », excluant toute forme de reconnaissance des crimes commis par l'État. C'est le cas dans de régimes autoritaires, comme en Russie avec le silence relatif sur le Goulag, ou encore en Turquie avec la négation du génocide des Arméniens. C'est le cas aussi dans des régimes démocratiques, comme au Japon où persiste un fort courant révisionniste.
D'autre part, il y a eu ces dernières années à une forme de réaction au « devoir de mémoire » : des partis nationalistes ou néo-populistes qui critiquaient les lois ou politiques de mémoire d'inspiration progressiste, les accusant de porter atteinte à la fierté nationale ou de s'adonner à une forme de masochisme de la « repentance », une fois parvenus au pouvoir, ont à leur tour utilisé ces dispositifs pour imposer leur vision du passé national. Le cas le plus spectaculaire a été celui de la Pologne avec la promulgation, en février 2018, d'une loi pénale visant à réprimer « l'attribution à la nation ou à l'État polonais » de crimes commis durant la Shoah, texte amendé depuis, mais qui continue de laisser planer une menace sur le travail des historiens, des journalistes, des enseignants. C'est d'ailleurs le vote de ce texte, par un pays de l'Union européenne, qui a justifié le dossier que Mémoires en jeu consacre aux politiques de mémoire « illibérales », révisionnistes ou anti-progressistes, qu'elles soient anciennes comme en Russie, en Turquie, au Japon, qu'elles soient récentes comme en Hongrie, en Ukraine, ou encore en Espagne, en Israël ou en Colombie, où ces politiques constituent un retour en arrière. -
Le régime de Vichy (2e édition)
Henry Rousso
- Que sais-je ?
- Que Sais-je ?
- 10 March 2012
- 9782130592488
Le régime de Vichy est né de la défaite brutale de juin 1940 devant l´Allemagne nazie. De juillet 1940 à août 1944, le nouvel « État français » a été tributaire de l´occupation partielle puis totale de la France. Cependant, cette dictature charismatique dont la légitimité reposait presque entièrement sur le maréchal Pétain, a tenté d´imposer, sans l´intervention des occupants, un nouvel ordre politique, social et moral en rupture avec la République, défendant le principe d´une « communauté nationale » dont devaient être exclus les éléments « inassimilables » (juifs, communistes, francs-maçons, étrangers). Il a par ailleurs fait le choix d´une collaboration stratégique avec le IIIe Reich, dans l´espoir de voir la France se ménager une place dans l´horizon d´une Europe allemande.
L´ouvrage retrace l´évolution de cette dictature en s´appuyant sur une historiographie qui a entièrement renouvelé le sujet depuis une quinzaine d´années.
-
-
-
Actes des Entretiens du Patrimoine 2001 : Le Regard de l'Histoire. Émergence et évolution de la notion de patrimoine au XXe s. en France
Henry Rousso
- Fayard
- 19 November 2003
- 9782213617060
Ces douzièmes Entretiens du Patrimoine qui se sont tenus en novembre 2001 au Cirque d?Hiver, sous la présidence de Henry Rousso, retracent l?évolution en France de la notion de patrimoine tout au long du XXe siècle, avec une attention particulière portée à la période qui s?étend des années 1960 à aujourd?hui et dont les principales caractéristiques sont l?invention, l?apogée et la banalisation des politiques culturelles. Par une mise à distance que permet le regard de l?histoire, ces rencontres examinent sous un angle critique les pratiques patrimoniales qui, dans un passé récent, ont pu être suspectées notamment de participer aux abus de la mémoire. Il s?agit donc de replacer cette évolution dans la moyenne durée du siècle, en l?inscrivant dans un cadre conceptuel plus général : celui d?une interrogation sur les changements de « régime d?historicité », c?est-à-dire des modalités politiques, culturelles, sociales ou autres par lesquelles une société laisse entrevoir la nature singulière de son rapport avec le passé en même temps que sa propre perception de son présent et de son futur.Deux phénomènes contraires et complémentaires retiennent l?attention : d?un côté la manière dont une société opère la mise au présent du passé, de l?autre la façon dont s?opère la « mise en histoire » progressive du présent. Ces questions sont indispensables pour saisir les débats sur les meilleurs moyens de parler du passé avec les images, les techniques, les mots d?aujourd?hui, et les discussions ou controverses sur les réalisations du temps présent qui doivent ou non passer à la postérité. Cette approche dialectique est l?occasion d?offrir un regard ouvert sur l?histoire des usages du passé dans la France contemporaine.Conçues en 1988 pour débattre de questions techniques et doctrinales, ces rencontres sont devenues le lieu d'une réflexion sur la place et le rôle du patrimoine dans notre société en révélant d?autres types d?approche et de nouveaux axes de recherche.Collection des Actes des Entretiens du Patrimoine(5 volumes parus)SCIENCE ET CONSCIENCE DU PATRIMOINE (1994)Sous la présidence de Pierre Nora.PATRIMOINE, TEMPS, ESPACE (1996)Sous la présidence de François Furet.PATRIMOINE ET PASSIONS IDENTITAIRES (1997)Sous la présidence de Jacques Le Goff.L'ABUS MONUMENTAL (1999)Sous la présidence de Régis Debray.VILLE D'HIER, VILLE D'AUJOURD'HUI (2001)Sous la présidence de François Loyer.
-
Paris, 4 octobre 1945. Cravate blanche, légende noire, Pierre Laval comparaît devant la Haute Cour. L'acte d'accusation s'appuie sur une phrase qui résonne aujourd'hui encore aux oreilles des Français : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne, parce que sans elle, le bolchevisme s'installerait partout en Europe. » La défense du mal-aimé tient en deux cris : « On m'a toujours combattu par le mensonge », « Je meurs pour avoir trop aimé mon pays. » Dans la mémoire collective, cet homme occupe une place unique. Il a toujours concentré sur lui les rancoeurs : dans les années vingt, quand, maire d'Aubervilliers, il se faisait traiter de « Louis XI de grande banlieue » ; en 1935, quand on lui faisait porter le péché de la crise ; en 1944, quand il incarna à lui seul les crimes de Vichy. Il n'est pas jusqu'à Pétain qui n'ait rejeté celui qui fut son instrument et son dauphin. De fait, comment oublier le fossoyeur de la République en juillet 1940 (le « Bougnaparte », disait-on alors), l'initiateur du STO, le chef de la Milice, l'homme qui livra aux Allemands les juifs de France ?
Le « mauvais génie », le « traître » a occulté l'autre Laval. L'Auvergnat, attaché à petite patrie comme à la France, le solitaire sorti du socialisme, qui tissa un prodigieux réseau d'amitiés dans tous les partis, le père oublié des assurances sociales, l'héritier de Briand, le diplomate de grand gabarit qui tint les cartes de la France devant Mussolini, Staline et Hitler, l'homme de l'année de Time Magazine en 1932, et l'un des rares opposants aux accords de Munich.
La biographie de Fred Kupferman, sereine et complète, est la référence absolue sur Pierre Laval.
Elle s'appuie sur les archives privées et publiques, et sur les témoignages des acteurs de l'époque.
Henry Rousso en donne une édition actualisée, tenant compte des dernières avancées de l'historiographie.
-
Le régime de Vichy est né de la défaite brutale de juin 1940 devant l'Allemagne nazie. De juillet 1940 à août 1944, le nouvel " État français " a été tributaire de l'occupation partielle puis totale de la France. Cependant, cette dictature charismatique dont la légitimité reposait presque entièrement sur le maréchal Pétain, a tenté d'imposer, sans l'intervention des occupants, un nouvel ordre politique, social et moral en rupture avec la République, défendant le principe d'une " communauté nationale " dont devaient être exclus les éléments " inassimilables " (juifs, communistes, francs-maçons, étrangers). Il a par ailleurs fait le choix d'une collaboration stratégique avec le Ille Reich, dans l'espoir de voir la France se ménager une place dans l'horizon d'une Europe allemande.
L'ouvrage retrace l'évolution de cette dictature en s'appuyant sur une historiographie qui a entièrement renouvelé le sujet depuis une quinzaine d'années.
-
" Faut-il ranger le devoir de mémoire au pupitre? Non pas, mais que cesse ce rituel infantile consistant à s'indigner tous les six mois parce qu'un scoop révèle que des Français ont collaboré, ou que Vichy fut complice de la " Solution finale ": on le sait, on le dit, on l'enseigne et on le commémore. L'important aujourd'hui n'est plus de dénoncer ni de dévoiler des secrets. Il est de comprendre et plus encore d'accepter. Non pas se résigner, mais accepter que ce passé, et peut-être plus encore la manière dont il a été géré après la guerre par la génération qui l'a subie, est révolu. D'autant que l'insupportable avec " Vichy " ce n'est pas tant la collaboration ou le crime politique organisé que ce qui fut au fondement même de l'idéologie pétainiste et qui eut, un temps, les faveurs du plus grand nombre: la volonté de mettre un peuple tout entier hors de la guerre et le cours de l'Histoire entre parenthèses." Cette tentation n'appartient pas seulement au passé: elle est constante _ et les Français n'en ont en rien l'apanage. Il suffit, entre deux documentaires sur le Débarquement et la Libération, de s'interroger sur le sens de ces images lointaines venues du Rwanda ou de Bosnie, et d'imaginer ce que nous diront les générations futures. Elles ne parleront pas de Munich ou de Vichy. Mais de Kigali et de Sarajevo." C'est cela qui rend le souvenir de l'Occupation si obsédant: il est le reflet permanent non pas de " nos " crimes, commis toujours par une minorité, mais de notre indifférence et de la difficulté de rompre, comme le firent naguère les premiers résistants. [...]" Faire exploser les tabous fut en ce sens nécessaire et salutaire, et hommage soit rendu à ceux qui ont allumé la mèche ou lancé les pavés. Mais aujourd'hui? Le devoir de mémoire donne-t-il le droit d'ouvrir un procès perpétuel à la génération de la guerre? D'autant que, pour la nôtre, l'obsession du passé, de ce passé-là, n'est qu'un substitut aux urgences du présent. Ou, pis encore, un refus de l'avenir. "Eric Conan (né en 1955) est journaliste à L'Express. Il a publié un ouvrage sur les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande en juillet 1942, Sans oublier les enfants (Grasset, 1991). Henry Rousso (né en 1954) est directeur de recherche au CNRS (Institut d'histoire du temps présent). Il est l'auteur, entre autres, du Syndrome de Vichy (Le Seuil, 1987).
-
Evoquer la suisse des années 1940, c'est ouvrir une boîte de pandore : combien étaient les français, les italiens et les allemands, compromis pendant la guerre, qui s'y réfugièrent ? quel fut le rôle des services secrets et des polices suisses comme des politiques ? quel appoint donnèrent les réseaux sociaux, religieux ou professionnels ? comment s'organisèrent les filières d'exfiltration vers l'espagne de franco et l'amérique latine, ou encore quel rôle exact jouèrent les américains dans les eaux troubles de la guerre froide ? a toutes ces questions, par l'analyse d'une exceptionnelle masse d'archives provenant de sept pays différents, luc van dongen apporte une réponse circonstanciée.
Grâce à l'étude de cinq cents cas - figures de la haute société industrielle ou intellectuelle, techniciens hors pair de la chimie ou de l'aéronautique, anciens miliciens ou ss, dont certains acteurs de la solution finale, combattants de toujours contre le communisme-, les arcanes du " refuge brun " sont ainsi pour la première fois dévoilés. le purgatoire helvétique apparaît enfin pour ce qu'il fut : une vaste machine à recycler, refouler, oublier, sélectionner.