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klaas van walraven
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Socialismes en Afrique : Socialisms in Africa
Léon Saur, Benedito Machava, Beatrice Wayne, Théophile Mirabeau Nchare Nom, Sebastian Pampuch, Klaas Van Walraven, Elara Bertho, Eric Burton, Sabine Planel, Chris Rominger, Claudia Gastrow, Jakob Zollmann, Abdulahi Ali Ibrahim
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 10 June 2021
- 9782735126989
Ce volume est un état de la recherche internationale sur les socialismes africains. Y sont rassemblés des articles traitant de débats théoriques autour de ce thème et de ses sources intellectuelles mais aussi d'expériences très concrètes de socialisme, tant dans les villes que dans les campagnes : coopératives, comités de quartier, camps de rééducation... La situation de l'Afrique lusophone, parent pauvre des études africaines en France, et dont l'ensemble des pays ont justement fait l'expérience de régimes socialistes, a fait l'objet d'une attention particulière. Les rapports de l'Afrique avec l'URSS, les démocraties populaires, Cuba, la Chine, ou encore Israël sont également abordés. Les communications faites dans les colloques ont été repensées, avec pour résultat un fructueux dialogue avec les auteur.e.s et des articles complémentaires. Les auteurs espèrent ainsi donner à l'étude des socialismes africains une légitimité dans le champ plus général de l'histoire des socialismes, de même que dans celui de celle de la guerre froide.
This volume is intended to be a state of international research on African socialisms. It brings together articles dealing with theoretical debates about socialism in Africa and its intellectual sources, but also very concrete experiences of socialism, both in cities and in the countryside: cooperatives, neighborhood committees, re-education camps, etc... Particular attention was paid to the situation of Portuguese-speaking Africa, the poor relation of African studies in France, and whose countries as a whole have precisely experienced socialist regimes. Africa's relations with the USSR, the People's Democracies, Cuba, China, and Israel were also discussed. For the sake of coherence, the papers given in the colloquia have been rethought in a fruitful dialogue with the authors and complementary articles have been requested... In this way, it is hoped to give legitimacy to the study of African socialisms in the more general field of the history of socialism, as well as in that of the Cold War. -
Le désir de calme ; l'histoire du mouvement Sawaba au Niger
Klaas Van walraven
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 8 June 2017
- 9782753553958
En 1954, Djibo Bakary, un activiste nationaliste de gauche nigérien fonda l'Union Démocratique Nigérienne (UDN), un parti politique qui visait non seulement à combattre la domination coloniale, mais aussi à réaliser une transformation large de la société nigérienne. Le parti fut salué par le cri de ralliement Sawaba, un terme haoussa qui indique le soulagement par rapport à l'adversité et un retour au calme et à la sérénité soulignant l'aspiration des Nigériens à être délivrés de la pauvreté et de l'oppression coloniale sous toutes ses formes. Le Sawaba, dont le noyau était constitué d'un petit peuple de ruraux ayant migré en ville, remporta les premières élections générales au suffrage universel du Niger en 1957 et forma le tout premier gouvernement autonome du pays, sous suzeraineté française. En 1958, le mouvement eut maille à partir avec le pouvoir gaulliste de France préférant l'indépendance immédiate à une nouvelle forme d'autonomie et appelant à rejeter la constitution de la Ve République. Les Français, compte tenu la situation stratégique du Niger, réagirent de manière implacable. En violation flagrante de la constitution, un nouveau gouverneur émascula le gouvernement Bakary. La campagne du Sawaba fut contrecarrée. Le parti, interdit, devint une organisation militaire menant la guérilla. Cependant, la guérilla du Sawaba (1960-1966), soutenue par des régimes gauchistes étrangers, aboutit à un échec entraînant la destruction définitive du mouvement.
Le récit des luttes du Sawaba n'est pas dénué d'ambiguïté, ce qui renvoie au caractère hybride du mouvement et aux métamorphoses vécues au long de son existence. Les sawabistes se montrèrent un mélange singulier d'activistes politiques et de combattants qui, au lieu de faire violence à la population, s'engagèrent dans la bataille comme les agitateurs de rue qu'ils furent jadis - certes armés, mais avec l'espoir de plaire à l'électeur et d'entraîner une fin instantanée aux souffrances du peuple. Millénariste plutôt que militariste, cette mentalité donne la clef de la tragédie de leur défaite.