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jonas gardell
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1982. Rasmus vient d'avoir son bac et quitte la Suède profonde pour la capitale. À Stockholm, il va pouvoir être enfin lui-même. Loin de ceux qui le traitent de sale pédé. Benjamin est Témoin de Jéhovah et vit dans le prosélytisme et les préceptes religieux inculqués par ses parents. Sa conviction vacille le jour où il frappe à la porte d'un homme qui l'accueille chaleureusement, et lui lance : « Tu le sais, au moins, que tu es homosexuel ? » Rasmus et Benjamin vont s'aimer. Autour d'eux, une bande de jeunes gens, pleins de vie, qui se sont choisis comme vraie famille. Ils sont libres, insouciants. Or, arrive le sida. Certains n'ont plus que quelques mois, d'autres quelques années à vivre.
Face à une épidémie mortelle inconnue, toutes les politiques sociales ou sanitaires du « modèle suédois » échouent. Les malades séropositifs sont condamnés à l'isolement et à l'exclusion.
Roman traduit du suédois par Jean-Baptiste Coursaud et Lena Grumbach.
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Et un jour de plus est passé, ne reviendra jamais. Pia a trente ans, autant dire qu'elle est vieille. Elle voudrait juste un mec chouette avec qui parler, qui la fasse rire, et qui ne soit pas homosexuel. Est-ce beaucoup demander ? Le portrait acide et percutant de Pia, Anna et Håkan, mariés depuis dix ans, Henning soixante-quatorze ans... qui s'interrogent avec humour sur le sens de leur existence : se résume-t-il vraiment à farfouiller au rayon frais jusqu'à trouver la date limite la plus éloignée ?
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Qui donc s'est permis un jour de parler du " vert paradis des amours enfantines " ? c'est plutôt à une vertigineuse plongée dans l'enfer, dans un monde de méchanceté ordinaire - que tous nous avons connu et bien vite travesti - que nous convie jonas gardell, au travers de ce bref roman sur l'enfance, sur son enfance à lui peut-être, en tout cas celle d'un comique devenu grand.
Voyage introspectif, douloureux travail de mémoire, alternant les souvenirs anodins et les lettres sans espoir à un ami qui ne répondra pas. poignant, il n'y a pas d'autre mot pour ce texte émouvant qui nous renvoie à notre propre enfance, sans fard. implacablement. et notre enfance, c'est ce bric-à-brac sur lequel nous nous sommes construits, qui fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. et que nous croyons dominer.
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1979.
Sävbyholm, banlieue pavillonnaire au nord de Stockholm. Juha Lindström attaque ses années collège. " Chacun tisse des mythologies autour de son enfance ", dit Juha a posteriori. Et chacun se débrouille comme il peut de ses petits arrangements avec la faiblesse. La cruauté des uns impose aux autres la couardise. Juha est bien placé pour le savoir. Le besoin de reconnaissance de tous écrase impitoyablement certains.
Jenny, voisine et amie de Juha, surnommée Jenny la gerbe, est la première à en payer les frais. Une certaine image de l'adolescence, quoi. Dépeinte ici sans concession, mais avec cet humour caustique propre à l'auteur de Et un jour de plus et de Petit comique deviendra grand. Puis vient le jour où Juha décide de choisir la différence, de se ranger dans la marge. Quitte à devenir un ovni. Les autres se moquent de lui, mais il s'en fout.
Royalement. Une boucle à l'oreille gauche, les yeux noircis d'eye liner, Juha chante David Bowie : We can be heroes. Il se met à courir. Plus rien ni personne ne l'arrêtera.