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jean michel devesa
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Né juste après la guerre, Maurice a repris le domaine viticole familial avec sa mère Hortense. Mais il perd une jambe suite à un accident de chasse. Et d'aimable jeune chatelain, l'homme devient tyran avec tous ceux qui l'approchent. Son échappatoire, loin de la tutelle de sa mère, la chambre de Véronique à Bordeaux, prostituée, qu'il finit par épouser et ramener au domaine pour faire souche. Mais l'union reste stérile et glisse progressivement vers le mépris réciproque. Jusqu'à sombrer dans la violence et la mort. Comme si la force ancestrale du terroir réduisait à néant, faute à ses coutumes, ses tournures et sa nature, la comédie sociale aussi piètre qu'absurde que se jouent de prévisibles acteurs.
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Un homme de soixante-treize ans, François Lister, arpente Bordeaux à la recherche de sa jeunesse et de son premier amour, cinquante et un ans après l'avoir quittée. Il n'y croise que des spectres, réactivant ses souvenirs dans un quartier, Saint-Michel, qui n'est plus aux couleurs de l'Espagne républicaine de ses vingt ans. Rencontrée par hasard dans un café, Rosario Paradis s'attache immédiatement à lui. La jeune femme s'escrime à rédiger une thèse d'histoire de l'art qu'elle finance par-delà le bien et le mal, entre peep-show et prostitution occasionnelle. Immergé dans sa mémoire, Lister comprend que, depuis Goya et sa Laitière de Bordeaux, c'est la même chimère qui parcourt la ville. Quand il saisit que pour lui l'heure a sonné d'embrasser la nuevia de la muerte, il rompt définitivement les amarres.
Jean-Michel Devésa enseigne la littérature francophone du XXe siècle et de l'extrême contemporain à l'université de Bordeaux Montai
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Le corps, la structure ; sémiotique et mise en scène
Jean-Michel Devésa
- PLEINE PAGE
- 2 June 2005
- 9782913406063
Depuis quelque temps, la représentation du corps dans les arts et la littérature, souvent liée d'ailleurs à celle de la sexualité, suscite de médiocres polémiques relatives à la transgression des " valeurs ", à la " décadence " des moeurs et à l'exacerbation de l'individualisme et du voyeurisme.
Trop souvent, les médias sont en la matière relayés par des experts et des observateurs prompts à fustiger les dérives d'une époque en proie à la " perte des repères ". L'effet de toge est garanti : par une curieuse ruse de l'Histoire, les dénonciateurs de la " marchandisation " se retrouvent à l'unisson des nostalgiques de l'ordre moral... Dans tous les cas, les uns et les autres occultent la tragique vérité d'un XXe siècle qui aura mis en scène, de manière concomitante ou presque, la négation absolue des êtres et des personnes (camps d'extermination nazis, Goulag, génocides " à la pelle et à la machette " du Cambodge et du Rwanda, etc.), et la revendication sans cesse plus affirmée, au sein de la société de consommation et du spectacle, d'" être bien dans son corps ".
Le programme de recherche et de publication " Arts, littérature et langage du corps " entend contribuer, sans a priori ni conformisme, à l'analyse des mutations en cours à partir d'une réflexion approfondie associant écrivains, artistes et universitaires. Ce premier volume dégage les axes essentiels d'un débat qui, en vérité, concerne chacun d'entre nous en cette " saison d'anomie " où un monde vacille et un autre émerge.
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Hélène Samia Lapérade, une Franco-Algérienne vivant d'expédients et de ses charmes, est amoureuse de Raymond Rossi, un juge de paix du « milieu ». L'intrigue court du 8 février 1960 au 2 juillet 1962. La jeune femme est une figure allégorique d'une décolonisation accouchée au forceps, et de la dérive, de part et d'autre de la Méditerranée, de filles et de fils de la Toussaint déboussolés et bafoués, marinant dans la rancoeur, le ressentiment et l'insupportable ressassement de leurs illusions. Sur le pont du Ville-de-Bordeaux, un navire de la Compagnie générale transatlantique, elle quitte sa terre natale pour disparaître de l'horizon de celles et ceux qui l'ont exploitée et maltraitée. Parvenue sur le sol métropolitain elle s'évapore sans laisser de traces, passée à la trappe de l'empire. Tout en se remémorant certains de ses propres souvenirs, les uns ayant trait à son enfance à Bal el-Oued, les autres à trois années passées comme professeur de français à Biskra, de 1980 à 1983, l'auteur examine un pan douloureux de l'histoire contemporaine de la France, la guerre d'Algérie, un des deux points aveugles de sa conscience collective (avec la période de l'Occupation et du gouvernement de Vichy), lequel continue de travailler ses contradictions, notamment quand la République, confrontée, dans ses institutions, ses principes et son mode de vie à un fondamentalisme et à un terrorisme musulmans, ignore qu'elle a moins mal au monde arabe qu'à l'Algérie, ou, ce qui revient au même, que c'est principalement à travers son rapport à l'Algérie qu'elle souffre du monde arabe
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Ce livre collectif rassemble des contributions de: Théo Ananissoh, Christiane Chaulet-Achour, Jean-Michel Devésa, Boniface Mongo-Mboussa, Maxime Ndebeka, Salaka Sanou, Sami Tchak et Amel Zmerli.
Composé comme un carnet, il propose un ensemble de textes récents, articles et entretiens, parfois inédits, en résonnance les uns avec les autres, et aussi en connivence de questionnement.
Ces pages dessinent une communauté de pensée et d'action ayant trait aux littératures et aux cultures de l'Afrique; elles tendent à établir que l' histoire littéraire africaine francophone relève indiscutablement d'un domaine élargi de la langue. -
L'empreinte du souvenir
Jean-Michel Devésa
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 December 2018
- 9782875053244
- La beauté, Mademoiselle, la beauté n'est jamais dans la maîtrise. Elle gîte toujours dans un quelque chose qui cloche. C'est ce que je voudrais obtenir de vous, je n'ai pas l'intention de vous imposer quoi que ce soit. Si j'insiste, c'est qu'il me semble bien que vous avez la sensibilité requise pour atteindre ces sommets... S'il vous plaît, réessayez...
L'homme alors se lève...
- Non, restez ! Il est inutile que je retravaille. Pour dégager l'émotion que vous attendez de moi, cette image fugace de la beauté, je dois sentir ma danse. Je sais comment...
Quand j'ai rédigé le premier jet de cette nouvelle, j'avais déjà été publié, sous nom d'auteur, mais je cherchais encore ma voix. En rendant visite à une amie chère à Schaerbeek, avenue Louis Bertrand, j'avais remarqué une demeure, à deux pas de chez elle, qui me semblait abandonnée, au milieu d'une parcelle quasiment ensauvagée. Elle a immédiatement constitué un support de rêve et de création. Cette maison, j'ai voulu la peupler d'une partie de mon monde et de mes fantômes. Ce récit a connu plusieurs versions, des longues et des plus courtes, car je l'ai « performé », avec une musicienne (toujours la même), et des danseuses différentes (que je remercie mille fois). Jusqu'à ce que je le remanie définitivement et qu'il soit au diapason, selon moi, du cours romanesque qui est désormais le mien et de la ligne mélodique d'Eugène Ysaÿe dans sa sonate L'Aurore. -
Tout en titrant son article : « Le Porno entre à la fac », le journal Sud-Ouest rendait hommage aux manifestations organisées en décembre 2004 et dont cet ouvrage est le produit. Après Le corps, la structure, ce deuxième volume de la collection « Arts, littérature et langage du corps », non seulement fait débat, mais dessine les lignes de clivage les plus efficientes au sein d'une société en pleine mutation : le corps et les sexualités ; leurs représentations et l'indispensable liberté qu'elles exigent pour que le sujet puisse assumer ses désirs, en vue de son épanouissement, sans préjugés et dans le respect de l'autre.
L'enjeu est considérable. Si l'on examine attentivement les productions littéraires et artistiques de ces dernières années, si l'on en comprend les problématiques et surtout si on les réfère au mouvement général de la société, on finit par déceler un tableau quelque peu effrayant du devenir technologique de l'individu.
Nous pourrions en effet vivre à l'échelle historique un mouvement de bascule : après avoir décuplé leurs forces et leurs potentialités en inventant des machines qu'ils n'ont cessé de perfectionner, les hommes sont peut-être en passe de voir émerger une humanité nouvelle, en réalité « bionique », de provoquer et d'instruire la « cyborguisation » de l'espèce.
Ce serait le sens de ce qu'il advient sous nos yeux au corps de plus en plus annexé et intégré à un flux informationnel, à des réseaux de communication, qui en font, au quotidien, une prothèse, un prolongement charnel de la machinerie sociale et technocratique.
Jean-Michel Devésa.
Avec CD-Rom contenant les interventions de Jacques Abeille, Judith Brouste, Catherine Millet et Ovidie.
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Jacques Chessex ou comment s'inventer au miroir de Dieu
Jean-Michel Devésa
- Pu De Bordeaux
- 13 May 2015
- 9782867819858
Le texte romanesque de Chessex procède comme un « tableau spectral » par rapport à la réalité historique, il opère par distorsions et décalages à partir de l'« image » qui en a déclenché l'écriture. C'est le coeur même de sa démarche et de son oeuvre que d'enfouir dans la langue le secret qui le tenaillait, et de l'exhumer en l'ensevelissant dans un « flux de phrases ». Aussi ne faut-il jamais prendre aux mots Chessex. Sa littérature ne dit pas la vérité, il est inutile d'y chercher celle biographique de l'écrivain et de sa famille, elle délivre une vérité « vivante ». Ce « mentir-vrai » n'est pas un divertissement ni une diversion, c'est une épreuve et un exercice qui ouvre une voie, celle de l'imitation, pour accéder au divin. Chessex a donc bien écrit pour ne pas mourir. De la mort, en effet, il nous a toujours entretenus: à propos d'elle et surtout depuis ses abords. D'autant que, pour lui, Dieu n'était pas seulement un Dieu caché, il était de surcroît un Dieu muet.
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Sony Labou Tansi écrivain de la honte et des rives
Jean-Michel Devésa
- L'HARMATTAN
- 3 May 2000
- 9782738441331
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Amarante Tome 9 ; scènes de la guerre sociale
Jean-michel Devésa
- Le Bateau Ivre
- 13 September 2020
- 9791092622539
Du 2 février au 8 juin 2019, Jean-Michel Devésa, professeur des universités et écrivain, s'immerge dans les manifestations des Gilets Jaunes et rapporte le soir-même ou le lendemain sur un réseau social l'intensité des événements relatés et des émotions ressenties. Ces pages n'ont donc pas vocation à être considérées comme un document sociologique. Le discours politique n'est pas ici premier. Il ne s'agit donc pas d'un tract mais d'une oeuvre littéraire, dont l'esthétique mobilise la violence faite au code et aux habitudes linguistiques, de façon que le lecteur entrevoie la violence affrontée chaque samedi dans la rue.
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Symposium on the work of / sur l'oeuvre de Patrice Nganang
Benicien Bouchedi Nzouanga, Jean-Michel Devésa, Raoul Djimeli, Oka, D. Vance Smith, Jean-Michel Wuteh Vakunta
- Teham Editions
- 27 December 2023
- 9791090147584
SYMPOSIUM on the work of /sur l'oeuvre de PATRICE NGANANG École normale supérieure de Paris (France), 24 mai 2022 Princeton University (USA), 6 octobre 2022. Bénicien Bouchedi Nzouanga, La corporalité de Patrice Nganang à l'épreuve de l'écrit, du regard social et du discours politique.
Jean-Michel Devésa, Patrice Nganang et le roman : l'hypothèse d'une langue française « minorée ».
Peter Wuteh Vakunta, Palimpsests: Indigenization of Language in Nganang's Temps de chien.
Raoul Djimeli, Les Bamiléké et l'engagement politique dans l'écriture de Patrice Nganang : lecture de Empreintes de crabe.
D. Vance Smith, Zigzag Writing and the rues of Irony: Nganang's Alphabets.
Eric Oka, Patrice Nganang : un écrivain entre la théorie et la pratique.
Roger Fopa-Kuete, Par delà la littérature, pour une action préemtive: l'exemple de la construction de salles de classe à Yaoundé.
Patrice Nganang, L'art de la jong.
Patrice Nganang, The kaba uprising.
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Cahiers Echinox, volume 31/2016 : La Trahison des images, la déficience des langues
Jean-Michel Devésa
- Pu De Valenciennes
- 24 April 2019
- 9782364240445
Axes de réflexion
Jean-Michel Devésa, « Le Texte, l'image et la physique du temps réel I 'hypothèse du livre augmenté » ;
Claire Olivier, « CLIQUER : vers le livre augmenté de Jean-Philippe Toussaint », " Le Cinéma, c'est de l'idéogramme " Entretien de Catherine Breillat avec Jean-Michel Devésa ».
Déjouer la déficience : Hybridation, transfert et métaphorisation
Sandor Albert, « "Apprenez l'allemand... ! " En quelle mesure la langue détermine-t-elle nos pensées - et inversement ? » ;
Timéa Gyimesi, « De l'image trahie à l'image ravie et au-delà... Duras et ses images de " derrière les yeux " » ;
Eloïse Delsart, « L 'Identité signée à même la chair, une lecture de Circonfession de Jacques Derrida » ;
Zeineb Guessoum Boucetta, « La Dérivation du langage : transformation et imitation ».
Écriture, critique et interprétation : quête de vérité ou perpétuelle interrogation ?
Sandrine Cherat, « Truismes de Marie Darrieussecq : (Dé)formation des images, du langage » ;
Louis Bertin Amougou, « Tragédies africaines postcoloniales etpoétique de la défaillance des mots » ;
Virginie Darriet-Féréol « La Saison de l'ombre de Léonora Miano, une enquête autour de la mémoire de la capture » ;
Julie Beslay, « L 'Espace théâtral de Wajdi Mouawadpour suppléer la défaillance des langues » ;
Monica Alina Toma, « Modalités defranchissement des limites de la pensée conceptuelle dans le théâtre de Samuel Beckett » ;
Gabriella Bandura, « La déficience de I 'écriture chez Eric Chevillard et Anne Garréta : enjeux cognitifs » ;
Cécile Kovacshazy, « La Rose d'Otto Tolnai ou des âmes mortes de quelques escargots abandonnés en temps de guerre » ;
Judit Karacsonyi, « Novellisation contemporaine : une littérature qui émerge de l'image. Supplément à la vie de Barbara Loden de Nathalie Léger ».
Les Images et les textes : Impermanence, individuation et indicible
Philippe Gaildraud, « Marc Sabathier-Lévêque ou I 'écriture étoilée » ;
Nelly Sanchez Alexandra, « Eve n 'estpas Lilith » ;
Noemina Radut, « Paul Klee: le signe, la limite ou le tableau organique » ;
Cristian Pascalau, « Double-Crossing Images: Intentionality and Representation in the Work OIM. C. Escher » ;
Andreea Bugiac, « J'aurais voulu parler sans images, simplement... ». Le rejet des images poétiques dans la poésiefrançaise contemporaine » ;
Mercedes Montoro Araque, « Trahison des images ou épiphanie de I'inaperçu? L 'imaginaire chez Sylvie Germain » ;
Ricard Ripoll, « Gabriel Osmonde, les images et les mots de / 'Alternaissance » ;
Lori Saint-Martin, « De l'intraduisible en traduction littéraire : expérience et réflexion ».
Les antiutopies ; effet, déficience, trahison des utopies
Radu Toderici, « L 'utopie contre la nature humaine : les origines d'un argument » ;
Simina Ratiu, « The Betrayal of Utopias » ;
Marius Conkan, « Betraying Reality: Defamiliarization 's Effect on Fantasy Worlds » ;
Olga Stefan, « Simulacra and Phantasms in Wunderkammern: Collections as Sites of Utopia » ;
Corin Braga, « Réversion des races et réduction à I 'absurde. Paraboles antiutopiques animalières ». -
Eidôlon : littérature du moi, autofiction et hétérographie dans la littérature française et en français du XX et du XXI siècles
Jean-Michel Devésa
- Pu De Bordeaux
- Eidolon
- 29 May 2015
- 9791091052139
L'ensemble des contributions réunies dans cet ouvrage part de l'hypothèse selon laquelle, au XXe et au XXIe siècles, la littérature française présente quatre moments décisifs dans une évolution articulant une critique de l'écriture comme miroir de la réalité et du réel à un questionnement du langage et à un dépassement tendanciel des genres et de leur cloisonnement, avec pour perspective l'émergence de livres qui subsument l'opposition du vécu et de la fiction, de la prose et de la poésie, et redéfinissent «en actes» les catégories de récit, de roman et d'autofiction.
Ces scansions correspondent au surréalisme, au Nouveau Roman, à Tel Quel et, dans la dernière période, à l'essor de la littérature à caractère autobiographique au sein de laquelle émerge en particulier une «hétérographie» ou un «roman du Je», selon la terminologie suggérée par Philippe Forest. Récuser le réalisme du XIXe siècle n'a pas en effet pour corollaire de se détourner du réel et de la réalité dont on peut essayer de s'approcher en mariant l'appris avec le vécu, les potentialités de notre appareil psychique avec les ressources de la virtualité.
Si le langage a été «donné» aux humains pour qu'ils en fassent un usage surréaliste (André Breton), les mots et les phrases font alors l'amour, et «s'enfilent» les uns les autres et les uns aux autres. Néanmoins le spectacle auxquels ils nous convient est d'autant plus renversant s'il demeure étranger à celui que l'on goûte derrière une glace sans tain, nous invitant au contraire à nous départir du cliché et de «l'universel reportage» (Stéphane Mallarmé).
Revivifier la langue et une narration exténuées par le positivisme et le naturalisme d'une communication «marchandisée» suppose de mettre en relation les phénomènes par le truchement de l'association et de mobiliser ce que l'on sait du monde, en envisageant ses représentations sous le prisme de la physique et de la technologie, lesquelles remodèlent notre champ sensible et les modalités de notre intellection.
Ecrire impose donc de (nous) rendre visibles les tangentes (ou les sutures) réunissant les pièces constitutives du réel et de la réalité.
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Le présent ouvrage puise sa matière dans le colloque international « L'Espace caribéen, chaudron des Amériques: du déracinement et de la pensée de la « trace » au devenir historique et à ses représentations » qui s'est déroulé du 12 au 15 octobre 2017 à l'Université des West Indies (Saint-Augustine) à Trinidad. Y ont été débattues et discutées les conditions d'émergence de l'identité caribéenne; de son économie psychique, linguistique et idéologique; de ses représentations notamment dans la littérature.
Cette manifestation a conforté ce que la communauté scientifique et universitaire considère aujourd'hui comme un socle avéré de connaissances. Elle a aussi formulé des hypothèses de nature à accompagner et éclairer le procès dans lequel est prise cette aire culturelle, qui est un laboratoire pour le futur d'une humanité n'ayant pas d'autre choix que de subir la mise sous relation induite par la mondialisation et la globalisation programmée par le capital financier et le marché, ou d'opter pour une mise en relationimpliquant des représentations nouvelles, pour qu'affleurent des imaginaires inédits, condition d'agencements originaux, à l'échelle individuelle et collective. Et ce, sur les ruines des mondes anciens, de leurs organisations politiques et sociales obsolètes (ces empires et nations entrés en phase d'effondrement), et en vue de la construction de « méta-nations » fournissant le cadre rhizomatique de l'épanouissement des sujets humains dans un équilibre avec la nature, et non plus dans sa dévastation. -
Malgré les « outils » d'investigation dont nous disposons, les analyses mettant l'accent sur la « fabrique » des littératures africaines en français sont encore trop rares.
Ce manque - disons - d'ardeur à situer rigoureusement les textes dans le champ dont ils relèvent et à les appréhender à partir du « régime d'identification de l'art » dont ils ressortent (pour user des catégories proposées par Jacques Rancière) est symptomatique d'un embarras politique envers un ensemble de productions « retentissant » au sein du champ littéraire français davantage comme un facteur de « diversification » que comme l'expression d'un espace culturel et humain spécifique et autonome.
Dans cette perspective, les collègues et ami(e)s d'Afrique et du « Nord » qui ont participé à ce livre ont eu à coeur de formuler de stimulantes hypothèses de travail: qu'ils en soient chaleureusement remerciés. -
L'écriture du Je dans la langue de l'exil
Jean-Michel Devésa, Isabelle Grell-Borgomano
- Eme Editions
- Proximites
- 31 July 2019
- 9782806636898
Inscrivant leurs travaux dans la lignée de l'écriture autofictionnelle théorisée et pratiquée par Serge Doubrovsky et alii, Isabelle Grell et Jean-Michel Devésa ont réuni écrivains et universitaires du monde entier à l'ENS-Ulm de Paris afin d'interroger praxis et théories des écritures translingues du « je ». Par les entretiens, les témoignages et les études qu'il renferme, ce livre croisant les perspectives et les domaines littéraires et linguistiques est appelé à s'imposer comme ouvrage de référence.