jean clet martin
-
La philosophie de Gilles Deleuze
Jean-Clet Martin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 13 November 2019
- 9782228924771
L'une des meilleures introduction à la pensée de Gilles Deleuze, qui est une philosophie de la vie, du concret. Elle embrasse et donne sens à un monde contemporain fragmenté, éclaté, chaotique, tout en variations, avec des bouleversements, des révolutions qui ne sont pas seulement le fait de l'économie ou de la politique. S'y décide une réforme de nos sensations, de nos pensées, redevables aux créateurs d'images et de concepts dont le cinéma et la philosophie ne manquent pas d'exemples.
-
À force d'insister sur la crise des fondements à travers les paradoxes de la seule logique formelle, nous sommes passés à côté du geste créateur des mathématiques. C'est bien sûr une tout autre tendance qui se fait jour du côté de la géométrie. Une expérience des espaces infinis dépassant notre intuition humaine, trop humaine. Se produit bien mieux une sortie hors des trois dimensions de notre monde vécu. Voire une autre aventure de la pensée amorcée depuis Leibniz jusqu'à Riemann selon un coup de dés que la philosophie n'a pas perçu dans sa passion des règles, dans sa rage de fonder. Se dessine, loin du rivage kantien de la phénoménologie, un puissant jeu de nombres auquel se soumet la nature, bien loin de notre interprétation, indifférente aux conventions de nos représentations. À 'angoisse de la modernité, soucieuse de produire sa raison dernière, se substitue un effort pour tisser d'autres mondes possibles.
-
De Blueberry à l'Incal : lire Jean Giraud/Moebius
Jean-Clet Martin
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 6 January 2022
- 9782874499241
-
Ridley Scott ; philosophie du monstrueux
Jean-Clet Martin
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 3 October 2019
- 9782874497193
Ridley Scott interroge la nature humaine par tous les moyens du cinéma, se livrant aux images choquantes autant que monstrueuses. Il renoue avec des questions philosophiques relatives à l'animal, l'automate, la machine.Tous ses films insistent sur cette faculté héroïque d'aller au-delà de son essence. Au point de se laisser porter par un désir d'éternité qui trouve sans doute dans l'intelligence artificielle des ressources capables de nous transformer.
Ce "transformisme", dans Blade Runner comme dans Alien Covenant, confronte l'homme au "Créateur" qu'il est devenu, concurrencé par d'étranges robots, des Cyborgs capables de remplacer, de le relever en direction d'un posthumanisme ou d'un transhumanisme dont l'oeuvre de Ridley Scott montre les risques.
-
En revenant près de 20 ans plus tard sur l'oeuvre de Deleuze, au moment où son livre de 1993 connaît plusieurs traductions à l'étranger, Jean-Clet Martin s'interroge sur l'impact d'une oeuvre sur notre quotidien et sur les commentaires à l'infini qui finissent par la figer dans une attitude très éloignée de la pensée vivante qu'a pu être la pensée de Deleuze. Parcourir alors (comme on traverse le Musée du Louvre au pas de course), la suite des concepts énoncés par Deleuze, depuis Différence et répétition jusqu'aux écrits sur le cinéma, c'est placer l'oeuvre de Deleuze au coeur de notre expérience quotidienne et s'en imprégner pour penser et créer encore. N'était-ce pas le but ?
-
Marlène, Serge et Pauline vivent dans la même chambre. Mais pas au même moment. Comment se rencontreront-ils, comment, par-delà les bifurcations du temps, l'amour bref, intense, que Marlène et Serge ont connu en ce lieu passera-t-il dans la vie de Pauline, venue plus tard, après que tout s'est tragiquement achevé? Les tableaux de Hopper, une statuette africaine, un mégot sur un balcon, et la lumière mêlée d'ombre d'une ville hantée, traversée du souvenir des vivants et des morts, tels sont les instruments de cette opération mystérieuse au bout de laquelle l'amour absolu aura effacé la frontière entre le rêve et la réalité.
-
Logique de la science-fiction ; de Hegel à Philip K. Dick
Jean-Clet Martin
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 5 October 2017
- 9782874495632
Dans cet essai novateur, Jean-Clet Martin relève un pari inattendu, celui d'analyser l'immense champ de la science-fiction à la lumière de la philosophie.
Passé le cap d'un temps réversible et d'un espace infini, la science-fiction connait un formidable essor dans les voyages et les trajectoires extraordinaires qui, de Philip K. Dick à Vinge, déplacent les frontières du réel. Mais ce déplacement, s'il est fictif, ne se réfugie plus dans l'imaginaire de l'utopie. La science-fiction est plutôt une exploration de la réalité dans ce qu'elle a de plus contradictoire et de plus terrible. Elle nous conduit au coeur des ténèbres vers un fond qui est celui de la réalité elle-même.
-
Van gogh. l'oeil des choses
Jean-Clet Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 15 November 1998
- 9782843240355
-
Cent mots pour jouir de l'erotisme
Jean-Clet Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 2 January 2004
- 9782846710695
Ce livre, à déguster, réalise un parcours amoureux où chaque mot, au lieu d'expliquer l'érotisme, la fait exister, sentir, vibrer.
Il ne s'agit pas de la comprendre mais d'en jouir, d'entrer dans le labyrinthe de l'érotisme composé d'ivresse et de séduction, de charme et de grâce. Chaque mot est lui-même un tremblement, un craquement d'âme, une caresse ou un apprentissage des pratiques du plaisir. C'est d'Aphrodite dont il faut faire l'éloge plutôt que de nos Viagra les plus aseptisés.
-
Derrida ; un démantelement de l'occident
Jean-Clet Martin
- Max Milo
- L'inconnu
- 17 October 2013
- 9782315004829
-
Spinoza et Vermeer sont nés la même année, en 1632, mais le rapprochement qu'établit entre eux Jean-Clet Martin n'a rien à voir avec l'anecdote biographique, et ils auraient pu naître à cinq siècles de distance ou sur deux planètes éloignées que leur secrète et intime parenté n'en serait pas moins réelle. Affaire de forme, de manière, de regard, d'obsession peut-être - pour la modulation de la lumière, pour l'infinie multiplicité des variations de l'unité profonde des choses. Au concept spinozien de Dieu, substance unique constituée d'une infinité d'attributs, répond ainsi, dans L'Astronome de Vermeer, le rayon illuminant de mille feux le globe terrestre.
Jean-Clet Martin, dans cet essai philosophique libre, forme légère donnée à une interrogation profonde, interroge l'éternité telle qu'elle se présente quand elle rencontre le temps. Il contemple les concepts de Spinoza et médite la lumière de Vermeer pour approcher la réalité de ce qui dépasse toute réalité, et en donner, avec la modestie que nécessite toute entreprise hardie, l'abrégé, le bréviaire.
-
Le mal n'est pas un sujet exclusivement moral pour dénoncer des comportements abusifs. Il est au coeur du théâtre, de l'opéra, du cinéma, de la littérature où il montre des figures ultimes, supérieures, qui ne vont pas sans vertus. Le mal est vécu comme l'intrusion démoniaque de forces qui ne sont pas reconnaissables, des forces qui échappent au quotidien et avec lesquelles il s'agira de composer sans disposer de règles.
Autant de transgressions dont la philosophie a traité sous le nom de passion.
Le mal n'est pas simplement une mauvaise conduite réprouvée par une société aux valeurs relatives et changeantes. Il fait l'expérience d'une rencontre terrible, bouleversante, qui va au coeur des ténèbres, là où défaille notre propre limite, où s'éveillent angoisse et stupeur devant tout ce qui conteste notre pouvoir d'agir. Le mal dessine une frontière, une ligne d'affrontement pour celui qui va au bout de ce qu'il peut.
Il y découvre des mondes impossibles à évaluer de manière empirique, placés hors de nos maximes étriquées. Il s'agira donc d'une approche ontologique, élaborée « par-delà le bien et le mal », loin de tout manichéisme.
Ce livre vaut ainsi comme une Critique de la raison pathétique s'ouvrant à des vertus prises forcément a priori ne disposant d'aucune règle antérieure. L'opinion ne permet pas d'en juger et le tribunal des moeurs ne saurait en mesurer la justesse. Se rencontrent ainsi des monstres et des terreurs dont l'imagination rend l'affrontement accessible par des recours au mythe ou encore à des personnages dont la grandeur dépasse toute interprétation moralisante comme le montre Flaubert mis en procès pour sa version d'Emma Bovary.
Jean-Clet Martin est phi
-
Un cours de référence sur l'oeuvre de Derrida.
-
Ce livre, en traversant les différentes formes de multiplicités, antiques et modernes, interroge la pensée qui s'en arrache, le concept vital qui fraie son passage entre tant de chemins entremêlés. Quel est le principe qui nous différencie? Quel axe de développement peut parfaire la singularité, l'unicité d'un individu, la frontière sur laquelle il se ferme sur lui mais tout autant se divise et se reproduit en perdant sa ligne? Dans le scénario d'une figure singulière, se présentent des hypostases par lesquelles chacun procède et remonte à ce qui enveloppe l'écriture complexe de tout vivant, sa formule et sa signature. Ce processus trouve sa première formulation chez Plotin. Il apparaît comme un nouvel artisan de la philosophie qui non seulement inspire Spinoza ou Schelling mais, dans l'orientalisme de ses visions, nous permet de renouer avec des écrivains comme Hermann Hesse ou des naturalistes comme Von Uexküll, des constructeurs de mondes comme Deleuze ou des déconstructeurs d'univers comme Derrida pour expérimenter ainsi le foisonnement de tout organisme : une évolution byzantine de fragments dont la multiplicité réalise des enveloppements de plus en plus amples, largeur et profondeur entrant dans un combat qui trace les ourlets de tout ce qui vit et péniblement surexiste, autant les corps, les énergies de la physique que les idées de la pensée.
-
Une intrigue criminelle de la philosophie
Jean-Clet Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 10 September 2009
- 9782359250008
La doctrine de Hegel a la réputation d'être obscure. Sa philosophie suit le sens d'une « histoire racontée » très différente de la pensée démonstrative qui ne saisit guère les aventures d'un concept. Hegel, sera le premier à mettre en haleine le mouvement de toute pensée, lui conférant ainsi le sens d'une Histoire qui comporte différentes scènes, souvent meurtrières. À partir de la défense d'un criminel, Hegel a montré que la philosophie est toujours une pensée très concrète, tandis que l'abstraction et la précipitation sont du côté de l'opinion populaire, du jugement de la foule.
Ce sont des images, parfois funestes, que l'auteur a privilégiées : agressivité de l'animal, violence du maître, outrages de Bacchus, mort d'Antigone, celle d'un roi, meurtre de Dieu ou mort de l'homme... Pour Hegel, toute création conceptuelle se traduit par un crime : elle se nourrit du corps de son ennemi comme une araignée « s'enrichissant jusqu'à ce qu'elle ait arraché toute la substance à la conscience, sucé et ingéré tout l'édifice de ses essentialités ».
Cette intrigue, l'auteur la suit en sa richesse époustouflante, réintégrant Hegel à l'intérieur de la philosophie contemporaine qui l'a injustement refoulé, au profit de Nietzsche dont pourtant il permet de renouveler l'approche. Cette lecture nouvelle et intégrale de la Phénoménologie de l'Esprit montre un Hegel penseur du nihilisme, de la mort de Dieu et de l'homme submergé par sa foi naïve dans l'économie capitaliste naissante.
-
Notre monde plie sous le poids d'objets consommables à souhait, caducs à la mesure de leur " utilité ", encombrant l'espace de notre respiration, jusqu'à ce qu'essouflés nous protestions : "Mais avait-on besoin de tant de choses?" Il en est d'autres pourtant, insaisissables, joignant le "futile à l'agréable", se dérobant à l'emploi avec une élégance espiègle. Objets inconsommables, débordant nos certitudes, surgissant au coeur d'une oeuvre littéraire (Borges, Proust), d'un tableau (Le Radeau de la Méduse de Géricault, La Machine à gazouiller de Klee), d'un film (Eve de Mankiewicz, Gladiator de Ridley Scott), ou heurtant le flâneur au détour d'une rue, d'un musée de la porcelaine, ou d'un portique ouvrant sur un ancien jardin. Dès lors, l'éloge de ces objets inconsommables consistera à désigner le territoire où ils nous livrent un sens nouveau, un plein étonnement, une revenue au monde, dessinant les contours mêmes de la philosophie.
-
Plurivers ; essai sur la fin du monde
Jean-Clet Martin
- Puf
- Travaux Pratiques
- 9 October 2010
- 9782130583868
Nous vivons l'époque de la fin du monde.
Mais cette fin ne signifie pas l'apocalypse. Elle signifie plutôt que nous avons commencé à accepter que notre univers soit en fait un plurivers, un monde de mondes. Mondes moléculaires et mondes stellaires, mondes des nanotechnologies et mondes virtuels, mondes urbains et mondes des Empires ressuscités : nous avons besoin d'une nouvelle cosmologie pour accueillir tous les bouleversements de l'époque.
Une cosmologie à hauteur de l'ordre du pluriel, du divers et du feuilleté que ces ruptures imposent à nos existences - et à la vieille idée de monde unifié à laquelle nous continuons à nous accrocher pour les comprendre.
-
« Un jour peut-être, le siècle sera Deleuzien » disait Foucault dans une recension sur Deleuze. Notre étude aura montré comment la philosophie cherche souvent à dire un siècle : « Le siècle de Descartes », « Le siècle des lumières ». Et cela se produit sur un autre théâtre que les événements politiques. Ces noms séculaires pour marquer une figure du monde échappent surtout à leur temps, à leur histoire comme des flèches jetées vers l'avenir. « Le siècle Deleuzien », ce sont les enfants terribles de Deleuze, ses lecteurs nombreux auxquels nous avons confronté les thèses deleuziennes comme pour en dégager l'ombre : ombre projetée sur notre parcours ainsi que sur ceux de Derrida, de Badiou, de Jean-Luc Nancy. « Multiplicités », « différences », « variétés », tels sont des noms pour une époque qui n'a plus rien de commun avec le « siècle de la Raison », lequel pensait toujours par unité et totalité. Le siècle de Deleuze n'est pas celui de l'infini comme pour Descartes, mais bel bien celui du Chaos.
Points abordés :
*Une analyse pertinente de l'après Deleuze *Une approche de la philosophie du XXIe s *Une phénoménologie animale *La technique et les machines
-
Chris, pour financer un diplôme en physique, est laveur de carreaux sur les grandes façades de Manhattan. Il découvrira à la mort de sa mère qu'il est l'un des premiers « bébés éprouvette », et que le père dont elle lui parlait n'a jamais existé.
Marco deale de la cocaïne et étudie la théologie. Il travaille sur les évangiles apocryphes, en particulier sur Judas, dont, sous l'influence de l'opium, il confond l'image avec celle du Christ.
Mathias est organiste à Saint-John-la-Divine. Il recompose La Passion selon saint Mathieu de Bach. Il est secrètement amoureux de Chris. Virginia, designeuse qui s'efforce de redonner vie, dans tous le sens du terme, à l'intérieur de Chris, s'éprend de lui à son tour.
Roman construit avec la régularité géométrique d'une façade de gratte-ciel new-yorkais, dont chaque fenêtre s'allumerait peu à peu, révélant l'intimité de ses habitants, Morningside Park croise les destins, les fait s'entrechoquer, autour d'une attente et d'un choc unique : une révélation, entre accident existentiel et épreuve mystique.
-
Il y a dix ans, en novembre 1995, Gilles Deleuze se suicidait. Il était l'auteur de nombreux livres, dont Proust et les signes, Nietzsche et la philosophie, Logique du sens, ou encore L'Anti-OEdipe. La philosophie de Gilles Deleuze est une philosophie de la vie, du concret. Elle embrasse et donne sens à un monde contemporain fragmenté, éclaté, chaotique, tout en variations, un monde dont les bouleversements, les révolutions ne sont pas le fait de l'économie ou de la politique, mais d'une réforme de nos sensations et de nos pensées redevables aux créateurs d'images et de concepts dont le cinéma et la philosophie ne manquent pas d'exemples.
-
Ossuaires ; anatomie du Moyen Âge roman
Jean-Clet Martin
- Payot
- Bibliotheque Scientifique
- 3 January 1995
- 9782228888738
-
Ce livre témoigne en faveur de la légèreté, de la gloire irradiante des apparences.
Il longe les mouvements les plus subtils de nos parures, retrouvant l'âme des êtres à la frontière de leur accoutrement. L'érotisme n'est, du reste, rien d'autre que ce mouvement extraverti du corps au travers ses multiples superficies. Le vêtement, la fourrure, le travestissement, le fard, le tatouage n'ont rien de commun avec la nécessité de se cacher ou d'enfouir le noyau sous la protection d'une écorce.
Etre superficiel, consiste bien mieux à s'empreindre d'une aura nouée d'effleurements, d'exhibitions allusives, d'indices ou de signes discrets par lesquels le corps s'expose à son impossible nudité. Nous n'existons que par des postures, des positions : des manières de nous tenir qui font notre style, notre démarche, pour nous glisser entre tout le monde et y introduire nos propres signatures, nos propres étoffements, d'après un corps à corps parfois extrême.
-
Le corps de l'empreinte - photographies de francois rouan
Jean-Clet Martin
- Kime
- 12 January 2004
- 9782841743247
Tout dans la nature est photographique ! la photographie constitue un arrêt sur image dont s'extrait la vie, stabilisée par-delà la mobilité affolante du temps.
Elle s'arrache à la lumière une énergie focalisée par une photosynthèse qui fait se lever un peuple de cellules de plus en plus résistantes à la mort. s'incarne ainsi un désir d'immortalité comme une armée de fantômes, un cortège de répliquant qui chercheraient à se perpétuer dans l'image, ce cristal durable de l'âme. de la lumière, s'extraient des reflets, des traces dont le corps n'existera qu'en ossifiant leurs contours les plus fins, les plus volatils, un peu à la manière de l'aile du papillon reproduisant le dessin de son milieu naturel jusque dans la disposition de ses farines.
La vie est une évolution créatrice du visible dont nous avons cherché à tracer les axes, partant du règne minéral et végétal jusqu'à toucher aux empreintes génétiques du corps pour se coaguler finalement dans les imageries de l'art comme témoigne ici le travail photographique de françois rouan soumettant ainsi la philosophie à l'épreuve de la photographie.
-
Le voyage dans l'image que nous proposent les réalités dites virtuelles a de quoi surprendre jusqu'aux idéalistes les plus obstinés qui, comme Platon ou Descartes, ont toujours douté de la vérité de notre vision naturelle ; une vision condamnée à ne percevoir qu'un vague reflet des choses, une empreinte, une trace, voire une simple ombre projeté au fond de l'oeil à la manière d'une copie irréelle.
En ce sens l'image virtuelle renoue assurément avec cette interrogation philosophique à laquelle nous sommes conviés, depuis Platon, concernant le statut de la réalité, une interrogation que " l'allégorie de la caverne " met en oeuvre, pour retrouver, en dehors des orbites qui retiennent nos yeux en otage, un monde de formes vraies, éternelle, où règne le soleil des choses véritables. Sortir du globe oculaire, si ce n'est de la caverne de nos perceptions, en nous détournant de tous les reflets projetés sur le fond de cette cavité obscure ou, au contraire, s'approcher de cet écran spongieux où dansent les ombres pour nous immerger dans l'image, ce sont là deux mouvements, deux tendances qui ne s'opposent pas forcément et qui nous paraissent être la tresse, si ce n'est le noeud, de la philosophie.