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gilles mayne
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Pornographie, violence obscène, érotisme
Gilles Mayne
- Descartes & Cie
- Essais
- 21 November 2001
- 9782844460257
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En finir avec Onfray ; du déni de Bataille à la boboïsation ambiante
Gilles Mayne
- Champ Vallon
- L'esprit Libre
- 15 February 2018
- 9791026706656
Le « problème » d'Onfray, son immense déficit philosophique par rapport à Georges Bataille, et à tout ce que la philosophie et la psychanalyse modernes ont pu avoir d'innovant et de prégnant depuis l'après-guerre, est qu'à aucun moment il n'éprouve le besoin de s'astreindre à une réflexion de fond sur le sens, c'est-à-dire les limites de son propre discours. C'est faute de vouloir ou de pouvoir le faire, et afin de sécuriser par tous les moyens cet hédonisme qui lui a tant donné, que la politique d'écriture d'Onfray a depuis longtemps cédé aux pires compromissions. Cet éternel rétropédalage discursif n'est qu'une somme de truismes, de concepts frelatés, d'inversions, de contre-vérités ; un kitsch verbal à la limite de l'ésotérisme et de la science-fiction où les accumulations succèdent aux excommunications ciblées d'un nombre toujours croissant d'auteurs et de philosophes. Car avec Bataille, ce sont rien moins que Kant, Hegel, les Lumières, Sade, Freud, Lacan, les structuralistes, qui sont jetés avec l'eau du bain ! Sans parler d'Artaud, de Blanchot et Levinas. Onfray ose tout, il n'a pas de limites, et c'est dans la mesure où il n'en a pas qu'il précipite la pensée française (européenne? occidentale ?) dans une ornière dont, si elle ne se reprend pas rapidement, elle aura énormément de mal à se sortir.
Cet essai montre ainsi à quel point la responsabilité de la novlangue d'Onfray dans la « médiocratisation » générale est écrasante. Il fait le lien entre celle-ci et le politiquement correct français, sorte de record dans le genre. Il démontre les côtés caméléon de quelqu'un qui s'adapte en permanence, et n'a cure de retourner sa veste, intellectuellement et politiquement parlant. Il s'appuie principalement sur divers textes d'Ortega y Gasset, Roland Barthes, Philip Roth, Shmuel Trigano et sur les analyses prémonitoires de Jean-Michel Heimonet, pour tenter de trouver des remèdes à la boboïsation en cours.
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Post-modernisme et néo-fascisation : le grand retournement livre I : une comparaison à risques
Gilles Mayne
- Kime
- 16 September 2022
- 9782380720761
Dans cet ouvrage Gilles Mayné prolonge les préceptes mis en lumière par Victor Klemperer dans son LTI, la langue du 3ème Reich (1947), livre unique par son érudition de « philologue apolitique », et de Juif ayant échappé d'extrême justesse à la déportation, - pour établir un parallèle entre la LTI de l'époque et le « capharnaüm d'emprunts démagogiques » qu'est devenue notre novlangue postmoderne décomplexée et « multidéculturée ». Nazisme et postmodernisme : Gilles Mayné pointe les redoutables similitudes entre les deux régimes. Car si la LTI frappe par sa rigidité quand la novlangue actuelle le fait par son caractère liquide ou ductile, une fois regardées de près, dans les deux seul le curseur (entre hard et soft) varie. Les deux ingénieries verbales s'appuient sur un processus de brouillage conceptuel élaboré n'ayant pour but que de captiver et de capturer les affects au détriment de l'intellect, vomi par les nazis, vanté sans mesure par Emmanuel Macron, qui se contente de faire rutiler une géométrie variable de clichés rétropédalistiques qu'il impose « en douce et en douceur », « collectivement » et en toute « transparence »... Au fil des pages, Georges Bataille, Tocqueville, Jean-Michel Heimonet pour la philosophie, Lionel Richard et Johann Chapoutot pour l'histoire, George Orwell et Thomas Mann pour la littérature viennent parmi beaucoup d'autres, compléter ses analyses, dont Victor Klemperer reste de bout en bout le fil rouge.