filter
elsa fottorino
-
Je ne pouvais plus échapper à mon histoire, sa vérité que j'avais trop longtemps différée. J'avais attendu non pas le bon moment, mais que ce ne soit plus le moment. Peine perdue. La mienne était toujours là, silencieuse, sans aucune douleur, elle exigeait d'être dite. J'ai espéré un déclenchement involontaire qui viendrait de cette peur surmontée d'elle-même. La peur n'est pas partie mais les mots sont revenus.
En 2005, la narratrice a dix-neuf ans quand elle est victime d'un viol dans une forêt. Plainte, enquête, dépositions, interrogatoires : faute d'indices probants et de piste tangible, l'affaire est classée sans suite. Douze ans après les faits, à la faveur d'autres enquêtes, un suspect est identifié : cette fois, il y aura bien un procès.
Depuis, la narratrice a continué à vivre et à aimer : elle est mère d'une petite fille et attend un deuxième enfant.
Aujourd'hui, en se penchant sur son passé, elle comprend qu'elle tient enfin la possibilité de dépasser cette histoire et d'être en paix avec elle-même Elsa Fottorino livre ici un roman sobre et bouleversant, intime et universel, qui dit sans fard le quotidien des victimes et la complexité de leurs sentiments.
-
Hélène Tessier, jeune femme élégante, rejoint un pensionnat de jeunes filles dans l'espoir de fuir l'emprise de sa mère et la province. Nous sommes à Paris, dans le XVIème arrondissement. Nous sommes dans les années 1960, reconnaissables à quelques indices encore que rien ne soit dit. Nous sommes surtout dans l'esprit d'Hélène dont la fragilité s'accentue au fil du temps. Hélène ou la tentation du gouffre.
Le tout sous le regard du démon Marie Dangerais, professeur de musique et artiste ratée. Entre Hélène et Marie, c'est la guerre. Trouble aussi d'une histoire ancienne qui refait surface dans le foyer des lycéennes, celle de la disparition d'une élève prénommée Anne-Lise Brisset. Comment a-t-elle pu disparaître du pensionnat ? Pourquoi l'affaire a-t-elle été étouffée ?
Elsa Fottorino a 26 ans. Elle est critique musicale. En 2010, elle a publié un premier roman remarqué, Mes petites morts, aux éditions Flammarion.
-
Chaque journée s'ouvrait sur le même soleil brûlant, exaspéré.
C'est à cela que devaient ressembler les vacances, la chaleur prenant peu à peu la forme de l'ennui. Nicole avait l'habitude de se lever à l'aube.
Interroger le ciel sans surprise, mais renouveler la demande chaque matin, le regard avide de lumière. Et quand l'envie venait, faire le tour de la propriété. Mais elle se dérobait le plus souvent, il ne restait que la douceur de l'air, qui s'offrait à elle, en pure perte.
Près de l'océan, dans sa belle maison, avec son mari et sa fille, Nicole semble couler des jours heureux. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Quelque chose d'indicible semble peser sur Nicole, une étrange mélancolie l'habite, comme une « douleur repliée au fond d'elle- même ». Tout son univers est en ordre, mais quelque chose détonne.
D'ailleurs son nouveau voisin ne s'y trompe pas, qui décèle en cette parfaite maîtresse de maison une autre femme, plus fragile qu'elle ne le paraît. Il pourrait bien profiter de la situation...
-
" Pourquoi avais-je choisi l'Irlande? Je ne le savais pas moi-même, peut-être m'étais-je laissé convaincre par le descriptif sommaire que j'avais lu dans un guide qui traînait au hasard des étagères. Cork était "une ville de brouillards", c'est à Sarah que je laissais la lumière, on ne pouvait pas toujours tout partager. "