filter
Littérature
2 produits trouvés
-
"J'aime que tu sois différent, imprévisible, asocial, curieux de tout et anormalement autonome. Tu es un monstre séduisant et j'ai grandi avec toi." C'est ainsi qu'Aloe parle de Jérémie, le frère bien-aimé, trop aimé, sur lequel le diabète fait en permanence planer la menace du coma sans retour. Depuis la disparition de leurs parents, Aloe détient de son frère le redoutable privilège de lui administrer l'insuline salvatrice. C'est comme un nouveau rite entre eux, moins ludique et plus périlleux que tous ceux qu'ils avaient jusqu'alors instaurés au nom des enfants qu'ils furent un jour et dont ils ne veulent à aucun prix trahir la mémoire.
Mais Aloe n'est pas malade : elle travaille, côtoie ses contemporains. Sortir du cercle magique que Jérémie s'emploie à tracer autour de leur "couple" devient bientôt plus qu'une tentation - une question de survie. La beauté de Jérémie, son génie maladif, son existence en sursis, ses sortilèges sont en train de la prendre en otage. Il faut, à un moment, choisir. Et sans doute trahir en basculant du côté le plus obscur de l'amour.
Véhément, excessif comme l'urgence, ce premier roman n'est pas un traité des passions mais il est écrit dans leur langue. -
New York, Room 0, c'est là que Blanche, entre 3 et 5 heures du matin, rédige le journal d'une fièvre. Elle mène - elle veut mener - dans la mégapole de tous les fantasmes une existence incandescente, en proie au vertige des sens. Etre normale ne lui suffit plus.
Avec la ville, Blanche signe le pacte qui fait de l'exercice de la transgression la seule discipline. Omniprésente, toute- puissante, immense totem dionysiaque, la ville oblige à s'exposer mais permet de s'atteindre.
D'illuminations en illuminations, l'écriture fixe le vertige, s'empare du chaos, des brèches s'ouvrent. Au bout des nuits blanches de Blanche, l'architecture convulsive de la vision dérègle l'ordre du mythe.