augustin berque
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Comment la nature fait science : entretiens, souvenirs et intuitions
Kinji Imanishi
- Éditions Wildproject
- Domaine Sauvage
- 4 November 2022
- 9782381140353
Par-delà les sciences de la nature, nous avons besoin d'une science naturelle : le testament philosophique d'un des plus grands naturalistes du 20e siècle
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La liberté dans l'évolution ; le vivant comme sujet
Kinji Imanishi
- Éditions Wildproject
- Domaine Sauvage
- 14 January 2022
- 9782381140292
À la fin d'une carrière couronnée de gloire, le plus grand naturaliste japonais du 20e siècle - encore méconnu en France - propose une autre théorie de l'évolution.
À la fin d'une vie consacrée à l'étude de la nature, l'écologue, primatologue et anthropologue Imanishi Kinji examine et met au clair ses convictions sur l'évolution.
En revendiquant pour le vivant une qualité de sujet, il s'oppose au dualisme environnement/animal de la théorie darwinienne.
Pour Imanishi, le sujet de l'évolution est la société que chaque espèce forme dans son milieu - dans une une unité concrète qu'il appelle sumiwake, « écospécie ».
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écoumène ; introduction à l'étude des milieux humains
Augustin Berque
- Belin
- Alpha
- 9 May 2016
- 9782701199511
Guidé par ses compétences d´orientaliste et inspiré par la phénoménologie herméneutique, l'ambition d'Augustin Berque dans cet ouvrage est de retrouver l´unité de l´être et du monde.
Cette dernière a été sacrifiée par la géographie, devenue science de l´organisation de l´espace, mais aussi par la philosophie occidentale, qui privilégie l´être en lui-même, en dehors de sa relation au milieu. Cette relation existentielle des hommes à leurs lieux, il la nomme écoumène.
Il propose ainsi de « béer dans l´ombre, entre géographie et philosophie un vide immense », afin de « renaturer la culture et reculturer la nature ».
Pour cela, comprendre la relation entre l´homme et la Terre est essentiel, car « si l´oeuvre humaine a un rôle dans le poème du monde, un rôle nécessaire, elle perd tout sens lorsqu´elle prétend s´en dégager ».
Il s'agit d'aller « vers une civilisation plus humaine parce que plus naturelle, plus naturelle parce que plus cultivée ».
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La corne de vache et le microscope ; le vin « nature », entre sciences, croyances et radicalités
Christelle Pineau
- La découverte
- Sciences Humaines
- 14 February 2019
- 9782348041747
En quelques décennies s'est constitué un réseau de vignerons nature, conjuguant les apports de la biodynamie et de la microbiologie pour proposer un autre modèle de vitiviniculture. Très implanté en France, ce modèle prétend surtout à une rééducation du goût et ne cesse d'engendrer de nouveaux adeptes, tant du point de vue des professionnels que des consommateurs.
Dans les années 1980, des vignerons en dissidence avec le modèle vitivinicole productiviste et l'utilisation de produits chimiques de synthèse ont transformé leurs pratiques pour devenir des vignerons " nature ". Très implanté en France, ce réseau ne cesse depuis d'engendrer de nouveaux adeptes.
Cette nouvelle paysannerie militante et hétérogène fonde son identité commune sur le respect des sols, du milieu, privilégiant les actions de prévention dans le but de tendre vers une autonomie du végétal et des vins. Chaque étape nécessite un investissement total de ces " vignerons-chercheurs " qui peuvent avoir recours à la biodynamie (compost fait à partir de bouse de vache introduite dans des cornes par exemple) et/ou à la microbiologie (observation des levures indigènes au microscope). Par-delà les frontières des savoirs renvoyés soit dans les catégories du sensible ou de l'ésotérisme, soit de l'intelligible ou de la raison, ils tissent des liens.
Phénomène de société éphémère pour les uns, point de départ vers une redéfinition des façons de faire et de boire du vin pour les autres, les vins " nature " s'invitent dans les débats sur l'écologie et la santé publique. Entre attraction et répulsion, ils provoquent des réactions contrastées, rarement neutres ou pondérées.
Partie dans les vignobles de France où se concentrent majoritairement ces vignerons (Anjou, Ardèche, Beaujolais, Jura, Minervois, etc.), Christelle Pineau a cherché à comprendre les motivations profondes de leurs choix radicaux et exigeants qui les conduisent à élaborer ces vins si singuliers et pluriels. -
La forêt amante de la mer
Shigeatsu Hatakeyama
- WILDPROJECT
- Domaine Sauvage
- 11 September 2019
- 9782918490814
Au nord du Japon, la baie de Kesennuma est en crise.
Face à la marée rouge, l'ostréiculteur Hatakeyama Shigeatsu cherche à sauver un mode de vie et une baie où sa famille a vécu depuis des générations.
Lors d'un voyage en France, il comprend qu'un boisement riche en feuillus enrichit les eaux marines.
Ainsi naît le mouvement de reboisement « La forêt amante de la mer » - Mori wa Umi no Koibito. Ce mouvement populaire et citoyen donnera naissance à une ONG internationale qui établira un nouveau rapport des habitants à la baie de Kesennuma, et lui redonnera vie.
Dans un récit poétique plein de grâce, Hatakeyama raconte ce combat et cette victoire. Cet ouvrage est une bible de l'écologie au Japon.
Une fable écologique, une histoire vraie, un best-seller
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Une invitation à suivre des réflexions sur le privé, le public, le commun à l´ère de l´anthropocène dans un urbain généralisé où l´analyse comparatiste, menée entre Orient et Occident, s´avère lumineuse, et permet de mieux cerner en quoi l´écoumène est bel et bien la possibilité d´habiter la Terre.
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Histoire de l'habitat idéal : de l'Orient vers l'Occident
Augustin Berque
- FELIN
- Histoire Et Societe
- 22 September 2022
- 9782866459819
De ses plus anciennes expressions mythologiques jusqu'à l'urbain diffus contemporain, cette histoire couvre plus de trois millénaires. Elle aboutit aujourd'hui à un paradoxe insoutenable : la quête de « la nature » détruit son objet même : la nature. Associée à l'automobile, la maison individuelle est effectivement devenue le motif directeur d'un genre de vie dont l'empreinte écologique démesurée entraîne une surconsommation, insoutenable à long terme, des ressources de la nature.
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La pensée paysagère, ce n'est pas la pensée du paysage. Ce livre n'est pas une histoire de la pensée du paysage. Il pose la question?: pourquoi cet étonnant contraste entre, d'une part, ces innombrables générations qui n'avaient pas de pensée du paysage mais qui nous ont laissé tant d'admirables paysages, et d'autre part cette génération qui, tout en ne cessant de parler et d'écrire à propos du paysage, le détruit à grande échelle sur tout son territoire - hormis quelques icônes??
Nous avons une pensée du paysage, mais nous n'avons plus de pensée paysagère, c'est-à-dire cette pensée sensible, vivante et agissante qui s'exprimait par de beaux paysages. Fétichiser cet objet de consommation (touristique, immobilière, académique etc.) qu'est aujourd'hui le paysage, cela ne suffira pas pour retrouver cette manière d'être qui s'incarnait dans la pensée paysagère. Au contraire, même.
Si nous voulons cesser de «?tuer le paysage?», comme disait un poète chinois du IXe?siècle, il nous faut au préalable savoir ce que c'était que la pensée paysagère.
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Entendre la terre : à l'écoute des milieux
Augustin Berque, Damien Deville
- Le Pommier
- 19 January 2022
- 9782746523944
Augustin Berque, géographe, philosophe et orientaliste, est une figure discrète, mais dont l'oeuvre irrigue en réalité la pensée contemporaine. Ses pas, du Maroc au Japon en passant par l'Europe, l'ont mené à porter un regard sur les liens qui unissent les peuples à leur environnement, sur les liens qui font de nature et culture un chemin commun.
Dans ce livre d'entretiens avec Damien Deville, jeune géographe et anthropologue, Augustin Berque revient sur son parcours d'intellectuel, de la géographie à la philosophie, il commente les grands événements qui l'ont traversé, décrit l'évolution du Japon, les douleurs de l'archipel tout comme les espoirs qu'il peut offrir au monde ; il porte son regard sur une nouvelle discipline, la mésologie - la science du milieu - qui permet de penser autrement les liens que nous entretenons à l'autre, humains comme non humains ; il invite enfin à habiter autrement la Terre en repensant territoires, architectures et démocraties.
À l'heure où les peuples n'ont jamais été aussi séparés, où les relations se brisent, où les crises perforent nos sociétés, où les fossés n'ont jamais été aussi profonds, il existe, dans les approches forgées par Augustin Berque, des voies pour évoluer dans ces mondes incertains, des méthodes pour tisser le lien, des solutions pour réparer, ici comme ailleurs, le ciment de nos sociétés.
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Plutôt qu'une discipline, qui serait en somme une écologie phénoménologique, il faut plutôt considérer la mésologie comme une perspective générale, périmant le dualisme moderne. Pour la mésologie, la réalité, celle des milieux concrets, n'est ni proprement objective, ni proprement subjective, mais trajective. Cela concerne aussi bien les sciences de la nature que les sciences humaines. Relevant à la fois de l'ontologie et de la logique, la perspective nouvelle qu'apporte la mésologie est onto-logique. Dépassant le paradigme moderne classique, cette perspective nouvelle s'impose, en un temps où l'abstraction du dualisme, jointe au principe du tiers exclu, avec ses attributs divers (mécanicisme, réductionnisme, analytisme, individualisme, capitalisme, industrialisme...), en est arrivée à provoquer non seulement ce que l'on appelle désormais la Sixième Extinction de la vie sur Terre, mais en outre décompose le lien social et ravage les paysages ; autrement dit, a entraîné une perte de cosmicité qui pourrait bien nous être fatale. Recosmiser l'existence humaine, la reconcrétiser, la réembrayer à la Terre, voilà le triple objectif que se donne la mésologie.
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Descendre des étoiles, monter de la Terre ; la trajection de l'architecture
Augustin Berque
- Eoliennes
- 16 February 2019
- 9782376720188
L'humanité est-elle en train de se déterrestrer? L'architecture moderne a revendiqué un « espace universel » qui, perdant tout lien avec la singularité des lieux concrets, aboutit aujourd'hui à l'acosmie d'un « espace foutoir » (junkspace) où une starchitecture - une « architecture E. T. », comme descendue des étoiles - se pose ici ou là comme elle se poserait ailleurs. Comment en est-on arrivé là, et pouvons-nous recosmiser l'architecture ? La question n'est pas moins profonde que celle de l'origine de toute réalité.
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Le sauvage et l'artifice ; les Japonais devant la nature
Augustin Berque
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 11 September 1986
- 9782070706778
Le sauvage et l'artifice : la société japonaise a devant la nature un comportement contrasté. D'un côté elle tend à l'ignorer, qu'elle la laisse en l'état ou bien qu'elle la saccage ; de l'autre elle en fait sa valeur suprême et l'aboutissement de sa culture. Comment ces deux extrêmes apparents peuvent-ils s'allier au sein d'un même milieu ? Cette ambivalence du milieu, ou fûdo, renvoie à une logique d'ensemble qui mène l'auteur, géographe d'origine, au coeur de la société japonaise, dont il est un des meilleurs connaisseurs français. Ce qu'une société voit dans la nature est toujours fonction de sa propre nature. Le regard sensible et savant que pose Augustin Berque sur la manière plus sensible encore et plus naturellement savante qu'ont les Japonais de regarder leurs monts et leurs eaux, leurs herbes et leurs bois aux quatre saisons de l'année nous en apprend long sur eux, et sur nous.
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Cinq propositions pour une théorie du paysage
Augustin Berque
- Champ Vallon
- Pays/paysages
- 1 May 1994
- 9782876731912
Notre époque voit se multiplier, dans la confusion des repères et du vocabulaire, des conflits qui témoignent que le paysage devient un enjeu social d'une importance déterminante.
Il importait de mettre en relief quelques idées fortes, combinant unitairement diverses échelles d'espace et de temps pour saisir, de manière cohérente, pourquoi la notion de paysage n'existe ni partout ni toujours, pourquoi la société française de cette fin de millénaire est si avide de paysage, pourquoi, suivant les cas, le passage d'une autoroute peut massacrer ou au contraire aviver l'identité d'un lieu...
Pourquoi, en somme, le paysage, en dépit de son apparente évidence, est une invention toujours nouvelle de la réalité.
D'où ces cinq propositions pour y voir plus clair dans notre paysage - notre façon de voir le monde, laquelle a subi au xxe siècle une mutation d'ampleur équivalente à celle qui, au début des temps modernes, vit apparaître consécutivement la notion de paysage et le point de vue scientifique.
Cinq propositions qui articulent cette mutation cosmologique - ce bouleversement de l'ordre que nous voyons dans le monde - aux problèmes d'aménagement concrets qui se posent à une société en quête d'identité à travers le sens de son environnement.
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Logos et lemme ; pensée occidentale, pensée orientale
Yamauchi Tokuryu
- CNRS
- 13 February 2020
- 9782271131287
Logos et Lemme, oeuvre de maturité du philosophe japonais Yamauchi, nourrit l'ambition de relier ces " deux ailes de la pensée mondiale " que sont l'Orient et l'Occident.
L'auteur propose ainsi de faire se rencontrer la pensée occidentale, qu'il identifie au logos grec, et la pensée orientale, dont il voit le principe dans le lemme, soit ce que l'on saisit intuitivement ou que l'on se donne pour acquis afin de poursuivre un raisonnement.
Si, en effet, d'Aristote à Kant, le logos se manifeste par une logique ramenée au principe d'identité, au principe de (non)contradiction et au principe du tiers exclu, Yamauchi entreprend de montrer que le lemme représente un mode de pensée de plein droit, qui prend notamment la forme d'une discipline mentale rigoureuse dans le bouddhisme du Grand Véhicule. Il en trouve le modèle dans le Traité du milieu de Nagarjuna, qui incorpore le lemme dans un raisonnement en quatre moments - le tétralemme, lequel enveloppe, selon le philosophe japonais, le tableau complet de l'esprit humain.
Parcourant de manière à la fois érudite et spéculative le champ mondial de la pensée, l'auteur convoque et interroge la logique d'Aristote et le bouddhisme indien, Parménide et le taoïsme, la dialectique hégélienne et la philosophie de Nishida, faisant dialoguer le rationalisme occidental et la pensée " lemmique ", en vue de bâtir par-delà les déchirures tragiques du XXe siècle un véritable pont entre l'Orient et l'Occident.
Traduit du japonais et commenté par Augustin Berque -
Recosmiser la terre. quelques lecons peruviennes (b2-69)
Augustin Berque
- Éditions B2
- Design
- 1 February 2018
- 9782365090759
Cet ouvrage développe la pensée d'Augustin Berque, selon laquelle chaque culture humaine a eu son propre monde. La modernité occidentale, à partir du XVIIe siècle, est le seul paradigme qui ait privé le sujet humain de cosmicité, en reléguant « le monde » à l'état d'objet. Au siècle dernier, cela aboutit à ce que l'architecte Rem Koolhaas a nommé junkspace, l'« espace foutoir ». Par-delà la détérioration de l'environnement, cette acosmie globalisée atteint aujourd'hui au cosmocide. Au Pérou, comme dans tous les pays colonisés ou en développement, ne faut-il pas alors s'inspirer de la cosmicité de leurs communautés autochtones ? Mais peut-on faire face aux réalités contemporaines et à venir? Et créativement « recosmiser » la Terre ?
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«Pourquoi parler d'éthique de l'écoumène, et non pas, comme le veut l'usage ordinaire, d'éthique de l'environnement ? C'est qu'il y a quelque chose de plus, dans la relation de l'humanité à l'étendue terrestre, que dans la relation des autres êtres vivants à leur environnement ; l'humanité aussi, en tant qu'espèce vivante, a un environnement ; mais seule l'humanité possède une écoumène : la Terre en tant que nous l'habitons. Plus encore, en tant que lieu de notre être. L'écoumène, à savoir la relation de l'humanité à l'étendue terrestre, est, par nature, quelque chose d'éthique. L'objet de ce livre est d'examiner cette relation éthique, pour essayer d'en comprendre les principes. Et de mieux comprendre ainsi pourquoi, en tant qu'humains justement, nous devons agir autrement vis-à-vis de la Terre.» Augustin Berque.
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Du geste à la cité ; formes urbaines et lien social au Japon
Augustin Berque
- Gallimard
- 26 October 1993
- 9782070729906
C'est à l'intelligence sensible et savante de la ville japonaise qu'invite Augustin Berque, poursuivant ici, «du geste à la cité», sa longue méditation sur l'attitude des Japonais devant l'espace, le temps, la nature, sur les rapports subtils entre l'écologique et le symbolique. Ces rapports, il les place sous le signe de l'«urbanité» ; le terme, usité pour parler des bonnes manières, prenant un sens supplémentaire : le sens de la ville. Respect des formes, respect de la forme urbaine, il s'agit de la même «aménité». Le géographe rejoint ici le sémioticien, et l'historien le théoricien de la «médiance», science du milieu, pour dégager, par exemple, la géométrie morale qu'exprime la position des invités sur les tatamis du pavillon de thé, la persistance du «bois sacré» que l'on préserve en pleine pollution ou le rôle de l'eau comme symbole de l'écoulement et de l'impermanence. Plasticité de la ville, périssable et transformable. Entre le pôle maison et le pôle société, Augustin Berque repère et explore cette zone à la fois visible et invisible de l'«extérieur», où le moindre élément est non seulement porteur, mais générateur d'un sens dont il déchiffre pour nous le charme, l'esthétique et le mystère.
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Milieu et identite humaine - notes pour un depassement de la modernite
Augustin Berque
- Donner Lieu
- 7 October 2010
- 9782953209334
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Là, sur les bords de l'Yvette ; dialogues mésologiques
Augustin Berque
- Eoliennes
- 22 June 2017
- 9782376720003
Sur les bords de l'Yvette, un vieux monsieur très savant, le Dr No, et sa petite-fille Mélissa, lycéenne en seconde, parlent de mésologie - la science des milieux, c'est-à-dire de la relation spécifique que tout être vivant crée avec son environnement. Alors que l'environnement est universel - le même pour tous -, le milieu est singulier, que ce soit à l'échelle de l'espèce - le milieu d'un ragondin n'est pas celui d'un canard, bien qu'ils vivent côte-à-côte dans la même rivière - ou à l'échelle des organismes?; et, dans le cas de l'humain, que ce soit à l'échelle des personnes comme à celle des cultures?: un même donné environnemental pourra être perçu et utilisé de manières très différentes par des sociétés différentes, et dans un même environnement, deux personnes pourront vivre dans deux milieux très différents.
La découverte de cette spécificité des milieux a révolutionné les sciences de la nature au XXe siècle, avec les travaux du naturaliste balte Jakob von Uexküll (1864-1944), et du philosophe japonais Tetsurô Watsuji (1889-1960). Les perspectives nouvelles sur la nature et sur l'existence humaine qui découlent de leur mésologie sont ici même - sur les bords de l'Yvette - mises à la portée de tous dans une suite de dialogues entre Mélissa et son grand-père, où s'invitent tour à tour, fictivement, quelques-uns des grands noms de la mésologie?: Uexküll et Watsuji, bien sûr, mais aussi quelques autres savants qui ont fait de la mésologie sans le savoir. Le tout, sous l'oeil du roi de l'Yvette... le ragondin.
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Entre Japon et Méditerranée
Maurice Sauzet, Augustin Berque, Jean-Paul Ferrier
- Massin
- 3 May 2000
- 9782707203342
Au-delà de l'espace universel de l'utopie moderne, et au confluent de l'architecture, de la géographie et de l'orientalisme, trois auteurs s'interrogent sur la redécouverte du sens des lieux dans cette fin du xxe siècle.
Jalonnant cette redécouverte, l'oeuvre architecturale de maurice sauzet a développé ses caractères dans la double expérience du japon et de la méditerranée. en elle s'allient intimement une réflexion sur les principes de la spatialité japonaise traditionnelle et une réinterprétation de l'habitation de style provençal ancien, mais cela dans des créations résolument contemporaines. a l'inverse de l'ironie postmoderniste, faite de rappels et de transpositions de formes nées ailleurs et en d'autres temps, cette oeuvre ne sépare jamais la forme architecturale du lieu oú elle se fait, et qu'elle crée en retour.
Son principe, c'est la recherche patiente du point d'origine de " l'habiter " humain, dans la présence aux choses et à notre corps, ici et maintenant ; et c'est le déploiement de cette présence par les formes architecturales, sans exotisme et sans fétichisme du vernaculaire, mais dans la fidélité aux principes d'une spatialité qui sut exalter le sens des lieux, là-bas en extrême-orient, et dans le respect de l'harmonie des paysages de provence.
Augustin berque (pour le japon) et jean-paul ferrier (pour la provence) analysent cette oeuvre oú s'interpénètrent le japon et la méditerranée, dans l'engendrement des formes d'une architecture que l'on habite véritablement : une architecture de la présence au monde, en un certain lieu, nulle part ailleurs ni en d'autres temps.
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Après quatre siècles de modernité, nous avons à ce point négligé nos liens avec la Terre qu'il n'est pas sûr que nous puissions continuer d'y vivre longtemps encore. Certes, une recouvrance de ces liens s'est amorcée dans les domaines les plus divers, de l'agriculture à la poésie, en passant par les jeunes pousses de notre économie et les sciences de la nature ; mais ces amorces de recouvrance ne deviendront une nouvelle civilisation que lorsque nous aurons dépassé la modernité dans son principe même, qui est 'onto/logique' : à la fois ontologique et logique.
Ce principe onto/logique et ces amorces concrètes, voilà ce dont parle ce livre, en partant de l'Orient, d'où vient le jour : ex oriente lux. Nous sommes terrestres, et la Terre est 'l'humainement habitée' : notre écoumène, la demeure de notre être.
'Pour que Terre demeure humaine', telle est la relation essentielle que nous devons recouvrer.
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En 1969, laissant tout tomber en France, Augustin Berque part à 26 ans découvrir un autre monde: le Japon. Devenu membre de l'Académie européenne en 1990, il sera aussi, en 2009, le premier Occidental à recevoir le Grand Prix de Fukuoka pour les cultures d'Asie (??????????). Parallèlement à l'étude de l'Asie orientale, il développe, sur les traces d'Uexküll et de Watsuji, une mésologie - une étude des milieux - qui lui vaudra, en 2018, le Prix Cosmos international. De lieu en lieu, de l'Atlas à l'Altaï, des bords du Nil à la vallée de Chevreuse, il se retourne ici, à la façon d'un shishôsetsu ??? - un roman à la première personne -, sur une vie hors des sentiers battus. Ces longitudes se terminent par une allongitude rappelant le parcours intellectuel de l'auteur, "De Hokkaidô en souffle écouménal".
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