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andré schiffrin
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Ce livre raconte l'itinéraire d'un homme et l'histoire d'une maison d'édition. La maison, c'est Panthéon Books, fondée en 1941 à New York par des émigrés (dont Jacques Schiffrin, le fondateur de La Pléiade). L'homme, c'est André Schiffrin, qui va faire de Panthéon l'une des plus prestigieuses maisons d'édition américaines, publiant entre autres Foucault, Sartre, Chomsky, Medvedev... Comment il résiste quand Panthéon est racheté par Random House, comment il démissionne avec toute son équipe quand à son tour Random House est rachetée par le tycoon Newhouse, comment il parvient à faire prospérer The New Press, une nouvelle maison à but non lucratif, telle est sa passionnante aventure. A l'heure de la concentration massive de l'édition mondiale (en particulier en France où deux grands groupes publient les deux tiers des livres), L'édition sans éditeurs est un ouvrage révélateur et salutaire, indispensable pour ceux qui considèrent le livre comme autre chose qu'un " produit " et souhaitent le maintien d'une édition et d'une librairie indépendantes.
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L'édition sans éditeurs, suite ; le contrôle de la parole
André Schiffrin
- Fabrique
- 7 February 2005
- 9782913372351
Cinq ans ont passé depuis la publication de L'Edition sans éditeurs. Cinq ans qui ont vu l'écroulement de l'empire Messier, le partage de Vivendi entre Hachette et Wendel et la vente des éditions du Seuil à La Martinière/Wertheimer/Chanel : un bouleversement sans précédent dans l'édition française, dont André Schiffrin retrace les étapes et les redoutables conséquences. La situation n'est guère moins préoccupante dans la presse : avec le rachat de la Socpresse, l'essentiel de ce qui est imprimé en France est désormais sous le contrôle de marchands d'armements (Lagardère/Matra, Dassault) qui dépendent étroitement des commandes de l'Etat. Hors de France, le paysage décrit dans ces pages - qu'il s'agisse de l'édition, de la presse, du cinéma, de la radio et de la télévision, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis - montre partout, la concentration à l'oeuvre, avec comme seul critère la rentabilité des investissements. Mais Schifrrin l'indomptable ne se laisse aller ni au pessimisme ni a la résignation et le livre se conclut par des propositions nouvelles que seuls les néolibéraux endurcis jugeront utopiques.
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Aussi loin du catastrophisme ambiant (" Tout va disparaître ") que de l'angélisme bêtifiant (" On en a vu d'autres "), André Schiffrin, dans ce nouveau livre, trace des pistes pour sauvegarder l'indépendance de l'édition, de la librairie, du cinéma et de la presse. Il ne se contente pas de faire un triste état des lieux : s'inspirant de tentatives qui ont réussi, d'Oslo à Paris, du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) à Minneapolis (Minnesota), il propose des solutions, simples ou sophistiquées, qui ont en commun de pouvoir être appliquées dès demain sans ruiner les finances publiques. Toutes ces solutions, Schiffrin le souligne, nécessitent des décisions politiques mais pas nécessairement gouvernementales : les municipalités, les régions, les États en Amérique ont un rôle important à jouer, qui peut partout contrebalancer les néolibéralismes nationaux.
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avant d'être l'éditeur américain le plus connu en france pour ses prises de position en faveur de l'édition indépendante et contre les grands groupes, andré schiffrin a suivi un itinéraire mouvementé.
fils de jacques schiffrin, fondateur de la pléiade, il a six ans lorsqu'en 1941 il doit quitter la france pour les etats-unis, ses parents, juifs tous les deux, fuyant l'avancée des allemands. leur installation à new york s'avérera définitive. le milieu intellectuel dans lequel il grandit, qui mêle américains et réfugiés, dont hannah arendt, forge son éducation politique. en 1949, ses parents l'envoient seul en france pour un séjour qui lui permettra de rencontrer andré gide, roger martin du gard...
ses années d'étudiant à yale sont marquées par le climat pesant du maccarthysme et c'est avec incrédulité et bonheur qu'il découvre la liberté de s'instruire à cambridge. une excellente préparation au vent de libération des années soixante. dès lors, il ne cessera ses allers-retours entre europe et etats-unis, puisant dans sa double appartenance l'essence de son indéfectible liberté de penser.
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Les cahiers de la NRF : correspondance ; 1922-1950
André Gide, Jacques Schiffrin
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 7 April 2005
- 9782070773602
En matière éditoriale, André Gide était un stratège. Sa relation avec l'éditeur Jacques Schiffrin (1892-1950) - trente années d'une amitié sans faille dont témoignent les quelque deux cents cinquante lettres inédites ici rassemblées - le confirme de façon exemplaire. Né en Russie et installé en France en 1922, Schiffrin associe Gide au premier livre qu'il fait paraître, dès 1923, à l'enseigne de sa firme, les Éditions de la Pléiade. L'écrivain confie à la jeune maison quelques-unes de ses oeuvres et suit de très près les débuts d'une collection promise à un grand destin : la «Bibliothèque de la Pléiade» (1931). Et quand l'éditeur aura besoin de recourir à des fonds complémentaires, il conseillera à Gaston Gallimard de l'accueillir sous son toit. Schiffrin devient dès lors directeur de la collection pour la NRF. Gide sera le premier auteur à voir l'une de ses oeuvres entrer de son vivant dans la collection : le Journal, à la mise au point duquel nous assistons ici. Puis c'est la tragique bousculade de l'Histoire : mobilisé en 1939, Schiffrin se voit contraint de quitter la France en 1941. Son exil à New York ne sera possible que grâce au soutien pécuniaire et logistique de Gide. S'ouvre alors la période américaine, où la correspondance entre les deux hommes se prolonge. Années douloureuses, hantées par l'espoir d'un retour toujours reporté...