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alain caille
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Résumons en quelques mots la vulgate, hyperdominante, à laquelle David Graeber s'en prend dans ce livre avec allégresse : la démocratie est une invention occidentale, due aux Grecs de l'Antiquité, puis ravivée aux XVIIe et XVIIIe siècles en Europe et aux États-Unis, qui en sont à la fois le berceau et la terre d'accueil par excellence.Non, ce n'est pas la «culture occidentale» qui a fait apparaître et prospérer la démocratie. Bien plus : si l'on entend le mot «culture» au sens anthropologique, il apparaît que la culture occidentale est introuvable. Et si l'on entend par ce mot la culture des lettrés, alors il n'est pas difficile de vérifier que ces derniers, en Occident comme en Orient, se sont constamment opposés à la démocratie. Celle-ci, défend Graeber, ne naît et ne vit en réalité que dans les marges des systèmes de pouvoir : elle est indissociable de l'anarchie.Une réflexion puissante, qui invite à mettre en question de façon radicale nos systèmes politiques contemporains et leur histoire.
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Extrême droite et autoritarisme partout, pourquoi ? : La démocratie au risque de ses contradictions
Alain Caillé
- Le Bord de l'eau
- 5 May 2023
- 9782356879363
Au tournant du millénaire tous les politologues estimaient que les dernières dictatures encore existantes allaient s'effondrer rapidement pour laisser partout la place à des démocraties parlementaires de marché. Vingt ans après, on se demande plutôt quelles démocraties vont encore tenir le coup face à la montée mondiale de l'extrême-droite et des régimes autoritaires. Comment l'expliquer? Ce livre suggère qu'il n'est possible de le comprendre qu'au regard de l'indétermination relative de l'idéal démocratique et des expériences totalitaires du XXe siècle.
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marcel mauss, neveu et héritier spirituel de durkheim, initiateur de l'ethnologie scientifique française, est universellement connu comme un des grands noms de la tradition anthropologique.
aucune discussion sur le don, qu'il s'agisse du don pratiqué dans les sociétés archaïques ou du don des modernes, ne peut ignorer son célèbre essai sur le don. mais, pour alain caillé et les auteurs regroupés autour de la revue du mauss, si l'essai est le texte le plus important de toute l'histoire des sciences sociales, c'est parce qu'il contient bien plus encore. même si mauss, épris de concret, se méfiait des grandes théories, il y a dans son oeuvre, et plus spécifiquement dans l'essai sur le don, les fondements d'une approche généraliste en sciences sociales qui concerne aussi bien la sociologie que l'économie, l'histoire ou la philosophie.
encore faut-il les rendre clairement visibles. c'est à ce travail d'explicitation et de systématisation que s'attaque ce livre, qui s'attache notamment à montrer comment mauss nous offre une pensée du rapport social irréductible aux paradigmes dominants et rivaux de l'individualisme et du holisme méthodologiques, un " tiers paradigme ", le paradigme du don. les bases d'une sociologie vraiment générale.
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Extensions du domaine du don ; demander, donner, recevoir, rendre
Alain Caillé
- Actes Sud
- Questions De Societe
- 18 September 2019
- 9782330120900
On a trop tendance à voir dans le don une petite affaire privée - le don de soi -, une disposition psychologique qui n'engage que la personne qui donne. Rien n'est plus faux. Derrière cette notion, c'est toute la vitalité de l'existence collective qui est en jeu. L'originalité de ce livre est de déployer toute la portée du système-don, à la fois levier d'action et clé de lecture permettant à l'homme d'exprimer et de comprendre les ressorts cachés des pratiques qui le caractérisent de tout temps : les soins, les sports, les arts, la quête spirituelle et religieuse, mais aussi l'engagement politique et jusqu'aux comportements plus récents du salarié et du manager.
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La révolution du don ; le management repensé à la lumière de l'anthropologie
Alain Caillé, Jean-édouard Grésy
- Points
- Points Économie
- 5 October 2017
- 9782757869628
À contrepied du néomanagement, qui sévit dans bien des organisations, l'anthropologie aide à comprendre - notamment grâce à Marcel Mauss et son célèbre Essai sur le don (1925) - comment sans art du don, il n'y a pas d'efficience possible.
Les entreprises, administrations, associations, équipes sportives, etc., qui fonctionnent bien savent trouver dans le cycle du don la véritable source de la coopération efficace, de la confiance et du travail pris à coeur. Le mauvais gestionnaire, qui s'acharne à tout contrôler et rationaliser, enferme tout le monde dans le cercle vicieux du chacun pour soi et du découragement.
En repensant le management à la lumière du don, ce guide contribue à repenser l'ensemble de nos relations humaines.
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La quête de reconnaissance ; nouveau phénomène social total
Alain Caillé
- La découverte
- 18 October 2007
- 9782707153326
De plus en plus, dans tous les secteurs de la société, au travail, dans les relations entre groupes sociaux ou entre traditions culturelles ou religieuses, entre les sexes ou les générations, dans les rapports à l'État et l'administration, ou même en famille, les individus se sentent mal ou guère reconnus. Ils aspirent à la « reconnaissance », nouveau maître mot. De même au plan collectif : durant les deux derniers siècles, les luttes sociales se sont massivement présentées comme des luttes pour la redistribution de la richesse ; elles apparaissent principalement aujourd'hui comme des luttes pour être reconnus. La thématique de la reconnaissance est ainsi devenue centrale en sociologie ou en philosophie politique, comme elle l'est dans la réalité même. Une société juste, pense-t-on maintenant souvent, est celle qui accorde à tous la reconnaissance sans laquelle nous ne saurions vivre. Mais pouvons-nous tous être reconnus, et reconnus à égalité dans nos singularités ? Qu'est-ce qui anime la demande de reconnaissance ? Et l'offre de reconnaissance, par les médias, les directions d'entreprise ou les appareils politiques, n'est-elle pas souvent illusoire et manipulatrice ? Qu'est-ce alors qu'une reconnaissance authentique ? Sur toutes ces questions brûlantes, cet ouvrage apporte le diagnostic et les réponses de sociologues connus (et reconnus) et soulève une question inédite : l'étude des luttes de reconnaissance n'est-elle pas l'objet par excellence non reconnu de la sociologie, celui qui fonde son identité disciplinaire oe
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Pour une nouvelle sociologie classique
Alain Caillé, Frederic Vanderberghe
- Le Bord de l'eau
- La Bibliothèque Du Mauss
- 10 October 2016
- 9782356874719
Il est grand temps de faire revivre le projet d´une théorie sociale générale... et généreuse. En tant que riposte et alternative à la colonisation des sciences sociales par l´économie néoclassique, nous proposons de reprendre en l'actualisant le projet des grands auteurs classiques, d'Aristote à Marx, de Kant à Habermas, d'Adam Smith à Durkheim et Mauss, de Schumpeter ou Keynes à Polanyi ou Braudel, etc.
Contre l´orthodoxie néoclassique des économistes et la doxa de la neutralité axiologique des sociologues, nous apellons à une nouvelle synthèse de la sociologie classique, de la philosophie morale et politique et des « Studies ». Si les sciences sociales veulent poursuivre leur travail de refl exivité, il est essentiel qu'elles renouent avec la grande tradition et se conçoivent comme la continuation de la philosophie morale et politique par d'autres moyens.
Si elles ne réussissent pas à se dégager de l'utilitarisme, elles risquent fort de connaître le même destin que les sociétés et les universités - elles ne seront plus une vocation, mais une profession, et en tant que telles une simple extension du Marché et de l'État.
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Dette, rente, et prédation néoliberale ; une anthologie de l'oeuvre de Michael Hudson
Michael Hudson
- Le Bord de l'eau
- La Bibliothèque Du Mauss
- 19 March 2021
- 9782356877642
Michael Hudson est considéré par certains comme un des meilleurs économistes contemporains. S'il comprend mieux le capitalisme actuel - un capitalisme rentier et spéculatif - que nombre de ses collègues, c'est sans doute parce qu'il a travaillé à Wall Street et dans diverses commissions avant de se plonger dans l'étude à la fois de l'histoire économique et des diverses théories économiques. Il en résulte, pour commencer, un renouvellement complet de l'histoire de la dette et du crédit (qui a fortement inspiré David Graeber dans Dette). Où l'on voit qu'à Babylone et dans le judaïsme antique, on abolissait les dettes tous les 25 ou 50 ans (c'est ce qu'on appelait le jubilé) pour permettre à l'économie et à la société de repartir. « Et pardonnez- nous nos offenses... » voulait dire à l'origine :
« Remettez-nous nos dettes. » De cette reconstitution historique résulte une critique radicale de l'économie de rente actuelle. L'endettement des États ne sert qu'à transférer la richesse aux prêteurs et aux financiers au détriment de l'économie réelle et des salariés.
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Oeil pour oeil, don pour don ; la psychologie revisitée
Alain Caillé, Jean-édouard Grésy
- Desclée de Brouwer
- 26 September 2018
- 9782220095509
Nous voulons tous être reconnus pour les dons que nousfaisons ou que nous croyons faire. Telle est la vérité que lesauteurs font apparaître. En relisant Sénèque, Marcel Mauss etbeaucoup d'autres, ils montrent comment notre existence s'inscritau coeur de nombreux cycles du demander, donner, recevoir etrendre, et analysent les troubles psychiques comme autant deblocages dans ces cycles qui fondent les sociétés.Ainsi, nous demandons trop (nous sommes exigeants) ou troppeu (nous sommes timides) ; nous donnons trop (nous sommesgrandioses) ou trop peu (nous sommes calculateurs) ; nousn'acceptons pas de recevoir (nous sommes blasés) ou surestimonstoujours ce qu'on nous donne (nous sommes extasiés) ; nous nesavons pas rendre (nous sommes ingrats) ou ne supportons pasd'être en dette (nous sommes tourmentés).Décrivant avec humour tous ces « ratés » de la relation avant qu'ilsne deviennent pathologiques, Alain Caillé et Jean-Édouard Grésynous donnent les moyens de les surmonter pour retrouverun équilibre, c'est-à-dire un juste rapport aux autres et au monde.
Alain Caillé, professeur émérite de sociologie à l'université Paris-Ouest- Nanterre et directeur de La Revue du MAUSS, est l'auteur d'une trentaine de livres, dont Anthropologie du don, Anti-utilitarisme et paradigme du don et co-auteur de Pour une nouvelle sociologie classique.
Jean-Edouard Grésy est anthropologue. Associé fondateur du cabinet AlterNego, docteur en droit et diplômé de l'EDHEC, ses recherches portent sur la conflictualité et la coopération. Il est notamment l'auteur de Gérer les ingérables, co-auteur de Gérer les risques psychosociaux et Comment les négociateurs réussissent.Ensemble, ils ont publié La Révolution du don. Le management repensé à la lumière de l'anthropologie.
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Pourquoi lui, pourquoi elle et pas moi ? Telle est la question tourmentée qui résonne ici. Celle de cette passion triste, l'envie, le seul des sept péchés capitaux que nul ne serait jamais disposé à admettre. Le plus ambigu et le plus obscène.
Envie, in-videre : regarder mal, regarder de travers. Que de fois n'a-t-on capté, dans le regard de l'autre, cet éclat torve et détourné, ce « mauvais oeoeil » de l'envie, qui provoque en nous un malaise inexplicable ? Mais n'est-ce pas l'envieux autant que l'envié qui en est la victime ? Car s'il est vrai que tout péché apporte du plaisir, le poison de l'envie génère le tourment et la souffrance de l'âme.
L'envieux souffre du bénéfice, du bonheur, de la jouissance des autres, vécus comme une réduction de son être, signe de son échec ou de son infériorité.
Bien nihiliste vocation alors que celle qui nous pousse à nous sacrifier nous-mêmes pour ne rien concéder à l'autre. Ou, pire, à entraîner dans notre chute les autres, tous les autres, préférant ainsi une égalité négative d'anéantissement à l'insupportable poids de la différence. Car l'envie vient de la comparaison. Elle est avant tout une passion relationnelle et relative.
Si la relation et la comparaison sont constitutives de la condition humaine, sommes-nous alors inévitablement condamnés à l'envie ?
Certes, toute comparaison n'est pas nécessairement envieuse. Elle peut être simplement compétitive, émulative, ou même sympathique.
Néanmoins le germe de l'envie est toujours aux aguets. Notamment lorsque l'homme se voit réduit à la figure de l'homo oeoeconomicus, le narcissisme postmoderne règne en maître.
À la lecture de la mythologie et de la théologie, de la littérature et de la philosophie, des sciences sociales et de la psychanalyse, l'auteur poursuit cette passion triste de l'Antiquité à nos sociétés modernes, des contes de fées aux faits les plus ordinaires de notre vie quotidienne. Elle en souligne aussi toute la violence lorsqu'elle se transforme en ressentiment. Comment alors échapper au vertige de l'envie ? Quelles autres passions opposer à cette passion triste ?
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Le moment gorz
Alain Caillé, Christophe Fourel
- Le Bord de l'eau
- La Bibliothèque Du Mauss
- 13 October 2017
- 9782356875433
2017 sera l'année du 10e anniversaire de la mort d'André Gorz. La pensée d'André Gorz est d'abord une pensée vivante. Elle fait l'objet de plus en plus de commentaires, d'analyses et d'interprétations, notamment dans les milieux de l'écologie politique dont il fut un pionnier, et plus largement dans tous les cercles plus ou moins militants qui cherchent les voies d'une alternative à la sociétés actuelle dont les impasses se révèlent jour après jour plus manifestes (Économie sociale et solidaire, économie circulaire, critiques de la financiarisation, Convivialisme, etc...).
Les deux ouvrages dans le coffret :
André Gorz en personne avec les contributions de Michel Contat, Hans-Léo Krämer, Patrick Viveret, Françoise Gollain, Frédéric Worms, Willy Gianinazzi, François Bordes et deux textes inédit d'André Gorz sur le journalisme. Ce volume a été préfacé par Alain Touraine.
Sortir du capitalisme : le scenario Gorz avec les contributions de Geneviève Azam, Alain Caillé, Robert Castel, Jean-Pierre Dupuy, Jean-Marie Harribey, Florence Jany-Catrice, Anselm Jappe, Daniel Le Scornet, Alain Lipietz, Dominique Méda, Bernard Perret, Carlo Vercellone, Philippe Van Parijs. Avec une postface de Dominique Voynet.
Le Moment André Gorz reprend ces deux volumes augmentés des contributions de Paul Dumouchel, Olivia Gazalé, Serge Lafaurie, Dick Howard, Alexandra Richter, François Flahaut, Antonella Corsani, Aline Barbin, Fabrice Flipo, Aurélien Berlan, etc Avec un DVD reproduisant un entretien entre André Gorz et Jean Baptiste de Foucauld diffusé en 1994 par la chaine ARTE.
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Qu'est-ce que le religieux ?
Alain Caillé
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 8 March 2012
- 9782707171399
Pendant tout le XXe siècle, sociologues, politologues et philosophes se sont persuadés que la modernisation des sociétés allait signer l'arrêt de mort des religions.
Ou, à tout le moins, leur relégation dans la sphère privée. Or nous assistons au contraire à leur renaissance sous de multiples formes et nous constatons que les guerres, les révoltes ou les massacres sont indissociablement religieux et politiques. Comment le penser ? L'interrogation sur le rôle et la place du religieux était au coeur des sociologies classiques (qu'on pense à Durkheim, à Weber, etc.).
Pourtant, cent ans plus tard, nous ne savons toujours pas comment l'appréhender. Faut-il donc renoncer à fixer une essence du religieux, à saisir la continuité entre religions primitives et grandes religions universelles ? Comment expliquer le retour contemporain du religieux (comme un retour du refoulé) ? Sur toutes ces questions, ce livre, qui reprend une sélection de textes parus dans La Revue du MAUSS en 2003, rassemble les réponses des meilleurs spécialistes français.
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Théorie anti-utilitariste de l'action ; fragments d'une sociologie générale
Alain Caillé
- La découverte
- 12 March 2009
- 9782707157485
Qu'est-ce qui pousse les sujets sociaux à agir ? Les mobiles de nos actes sont innombrables et la littérature entière, tout l'art, tous les films ne suffiraient pas à les décrire. Les sciences sociales ou la philosophie ont besoin quant à elles de se donner des repères leur permettant de saisir les ressorts essentiels de l'action. Et ici, on touche vite aux débats centraux de ces disciplines. L'opinion. largement dominante, y est que l'action des hommes s'explique nécessairement et exclusivement par l'intérêt, qu'il soit d'ordre économique, sexuel, de conservation, de pouvoir ou de prestige. Comme le montre Main Caillé dans ce livre, une théorie antiutilitariste de l'action, au contraire, s'attache à montrer que ce réductionnisme est intenable. Il laisse en définitive échapper l'essentiel de ce qui importe aux humains, car c'est précisément en s'affranchissant du cercle étroit des intérêts, sans pourtant les dénier, qu'ils deviennent des sujets. Et c'est parce qu'ils aspirent plus à être reconnus qu'à accumuler que les hommes ne sont pas réductibles à la figure de l'Homo oeconomicus. Ce qui est vrai des sujets sociaux individualisés l'est tout autant des sociétés, ces quasi-sujets collectifs structurés et rendus visibles et pensables par l'opération conjointe du politique et du religieux, dont l'auteur propose ici une conceptualisation systématique. Dès lors, une théorie anti-utilitariste de l'action doit constituer la pièce maîtresse, la matrice de toute sociologie générale qui entreprenne de rompre avec les approches économicistes, si dominantes aujourd'hui, de l'Histoire et de la vie en société.
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Anti-utilitarisme et paradigme du don.pour quoi?
Alain Caillé
- Le Bord de l'eau
- La Bibliothèque Du Mauss
- 22 August 2014
- 9782356873293
Depuis plus de trente ans La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en science sociale) critique la dérive économiciste et utilitariste des sciences sociales. Elle montre comment cette inflexion de la pensée contribue puissamment à la mercantilisation et à la financiarisation spéculative, catastrophique, du monde. Parallèlement, dans le sillage notamment de l'Essai sur le don de Marcel Mauss (1924), elle propose d'observer et de penser le rapport social en chaussant les lunettes du don, étant entendu que pour elle le don est politique (et réciproquement). Ainsi, s'est formée peu à peu, une école de pensée généraliste en science sociale, transversale à la sociologie, l'anthropologie, la science économique et la philosophie morale et politique.
Ce petit livre, issu d'une conférence donnée sous ce titre à l'université de Nanterre en octobre 2013, donne une vision très synthétique du travail accompli par le MAUSS et montre comment, en science sociale, contrairement aux vulgates en vigueur, il faut être résolument à la fois savant et politique
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Histoire raisonnée de la philosophie morale et politique
Alain Caillé, Christian Lazzeri, Michel Senellart
- La découverte
- 18 October 2001
- 9782707134219
Etre heureux, seuls ou ensemble : individus ou communautés peuvent-ils s'assigner un autre objectif ? comment penser cet " être ensemble " ? au coeur de cette interrogation s'en dissimule une autre, âprement discutée depuis vingt-cinq siècles : est-il d'autre fondement possible au politique et à la morale que l'intérêt ? mais l'intérêt, à son tour, consiste-t-il en autre chose que la poursuite du bonheur, du plaisir et de l'utilité ? de quels instruments intellectuels la pensée politique dispose-t-elle pour penser cette articulation ? c'est à partir de ces questions que s'organise cet ouvrage, proposant une histoire de la philosophie morale et politique ambitieuse et originale.
Une quarantaine de specialistes français et étrangers, parmi les plus reconnus dans leur domaine, y présentent de manière accessible le résultat de leurs travaux. de platon à john rawls, en passant par machiavel, adam smith ou rousseau, de montesquieu à weber et walras, ils montrent comment les interrogations se déplacent et les hypothèses se reformulent, mettant au jour les ruptures et les continuités.
Cette histoire " raisonnée " de la philosophie morale et politique, sans méconnaître les clivages irréductibles, choisit de montrer qu'entre les doctrines parfois les plus opposées peut surgir un dialogue et que des points de rencontre et de débats inattendus peuvent alors se créer. destine à un public d'étudiants et d'enseignants, mais aussi au plus grand nombre, ce livre, qui est à la fois un outil d'initiation et l'exposé des recherches les plus récentes, constitue un ouvrage de référence sans équivalent.
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Critique de la raison utilitaire
Alain Caillé
- La découverte
- Re-Decouverte
- 27 March 2003
- 9782707139962
Paru en 1989, ce petit texte pédagogique a peu à peu pris des allures de livre culte et exercé une influence souterraine sur des pans importants de la sociologie, de l'anthropologie, de la science économique ou de la philosophie morale et politique.
Paru en 1989, ce petit texte pédagogique qui présentait le travail de pensée accompli par la Revue du MAUSS, a peu à peu pris des allures de livre culte et exercé une influence souterraine sur des pans importants de la sociologie, de l'anthropologie, de la science économique ou de la philosophie morale et politique. C'est que l'objectif premier du MAUSS -; " Montrer que l'obstacle principal sur lequel bute la pensée moderne est celui de l'économisme, [...] que c'est lui qui souffle l'essentiel des réponses et qui limite abusivement le champ du possible et du concevable " -; est devenu chaque jour plus actuel. Aujourd'hui, nous y sommes en plein. Ce n'est plus seulement la pensée qui se dissout dans l'économisme, c'est le rapport social lui-même qui se dilue dans le marché. D'où la nécessité urgente de chercher des ressources théoriques et pratiques qui permettent de sauvegarder l'essentiel, la civilité ordinaire et le goût de ce qui fait sens par soi-même, à commencer par celui de la démocratie. Épuisé depuis plusieurs années, ce livre est réédité avec un avant-propos et une postface inédits qui permettent également d'introduire le lecteur aux analyses ultérieures du MAUSS sur la genèse de l'utilitarisme (et donc de l'économisme) et sur le paradigme du don. -
La médiation au travail ; comment réussir ?
Florence Duret-salzer, Jean-édouard Grésy, Cristina Kuri
- De Boeck Supérieur
- Le Management En Pratique
- 15 October 2019
- 9782807323414
La médiation en entreprise : un outil de prévention et un atout fondamental pour le management des équipes.
Le bien-être et la performance sont indissociablement liés au travail bien fait et à la possibilité d'en débattre. C'est pourquoi les organisations les moins exposées aux risques ne sont pas celles où l'on se dispute le moins, mais celles où l'on débat le mieux sur la manière de réaliser les tâches et d'exercer ses fonctions. Mais rien n'est moins simple : en moyenne, un tiers de notre temps est consacré à lever des obstacles dans les décisions à prendre. Ces blocages paraissent parfois insurmontables en face à face et nécessitent la présence d'un tiers pour raffermir le dialogue et faire émerger des pistes de solution.
Au-delà de cette raison évidente, si la médiation s'installe aujourd'hui dans les entreprises, les établissements publics, les associations..., c'est aussi en tant qu'outil de prévention des violences discriminatoires, sexuelles, sexistes et/ou psychiques... pour lesquelles l'employeur a l'obligation renforcée d'en préserver ses collaborateurs. De fait, en questionnant notamment les représentations et les ressentis de chacun, la médiation offre ce cadre sécurisé nécessaire à la compréhension mutuelle des origines de la violence.
Cet ouvrage s'adresse ainsi à toute personne (dirigeant, manager, pilote de projet, collaborateur, RH, représentant du personnel, avocat, médiateur...) convaincue par les vertus d'une conflictualité saine et productive pour maintenir la confiance et renforcer les coopérations. Illustrée de nombreux exemples et témoignages, la médiation est repensée comme une histoire de don, tant dans les dispositions du tiers (sa posture, son éthique, sa méthode) que dans sa contribution à une meilleure gouvernance de l'organisation (sortir de la maldonne pour une nouvelle donne). -
La Fièvre de l'évaluation : Quels symptômes ? Quels traitements ?
Bernard Friot, Jean-yves Trépos, Henri Sterdyniak, Nathalie Heinich, Albert Ogien, Bénédicte Vidaillet, Charles Hadji, Jean-Marie Harribey, Alain Caillé, Frédéric Jacquemart, André Bruston, Véronique Thomas-Vaslin
- Pu Du Septentrion
- 17 March 2016
- 9782757412695
L'évaluation envahit tous les champs de l'existence. La fièvre de l'évaluation interroge les pratiques évaluatrices dans des domaines très différents d'activités profondément humaines.
Forte de son aura de rationalité, elle s'impose comme une contrainte dont les objectifs sont mal définis, et dont les finalités et les modalités de mise en oeuvre ne peuvent être discutées. Elle devient alors une source d'inquiétude.
Dans un premier temps, cet ouvrage revisite dans toutes leurs dimensions économique et sociétale la notion de valeur, fondement étymologique de l'évaluation, et celle de richesse. L'évaluation de l'art contemporain constitue alors une bonne articulation vers l'étude des enjeux de l'évaluation dans les champs du monde du travail, de l'éducation, et plus globalement dans ceux des impacts des technologies, des politiques publiques, des risques et de l'expertise.
Ces exemples permettent de mener une analyse critique des approches quantitatives et normatives et d'aborder les questions essentielles des acteurs, des objectifs et des modalités de l'évaluation afin d'en appréhender les constances et les divergences. Finalement, cet ouvrage met en avant la nature profondément duale de l'évaluation des activités humaines : matérielle et économique ou spirituelle. -
Depuis les années 1960 est apparue dans certains secteurs des sciences humaines et sociales une prise de conscience de la transformation spatiale du monde. On en trouve les échos chez Arnold Toynbee ou Marshall McLuhan. Cependant, c'est véritablement à partir du milieu des années 1980 qu'est diffusé sur l'ensemble de la planète académique le substantif « globalization » et l'adjectif « global ». Les auteurs réunis ici se donnent pour objectif de repérer et de comprendre les transformations disciplinaires provoquées par la prise en compte du « global ».
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De la convivialité ; dialogue sur la société conviviale à venir
Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret
- La découverte
- Cahiers Libres
- 20 January 2011
- 9782707167149
Décroissance, recherche de nouveaux indicateurs, de richesse, anti-utilitarisme et paradigme du don, plaidoyer pour la sobriété volontaire etc., tous ces nouveaux courants coninuent de penser un vivre-ensemble encore possible.
Tout le monde sent bien, sait bien que nos sociétés ne pourront pas continuer longtemps sur leur lancée actuelle, en ravageant toujours plus la nature, en laissant exploser les inégalités, en lâchant la bride à une finance folle qui dévaste et corrompt tout. Mais quelle alternative imaginer ? Les idéologies politiques héritées ne semblent plus être à la hauteur des défis de l'époque. C'est dans ce contexte qu'il convient d'examiner ce qui est susceptible de réunir certains des courants de pensée les plus novateurs de ces dernières années : décroissance, recherche de nouveaux indicateurs de richesse, anti-utilitarisme et paradigme du don, plaidoyer pour la sobriété volontaire, etc.
Confrontant ici leurs points de vue, en cherchant davantage ce qu'ils ont en commun que ce qui les oppose, certains des animateurs les plus connus de ces courants constatent que l'essentiel, dans le sillage de certaines analyses d'Ivan Illich, est de jeter les bases d'une société conviviale : une société où l'on où l'on puisse vivre ensemble et s'opposer sans se massacrer (Marcel Mauss), même avec une croissance économique faible ou nulle. -
Le don est-il généreux ? Il serait très présomptueux de vouloir répondre simplement à une question d'une si redoutable complexité. Je vais néanmoins tenter d'en traiter certaines de ses dimensions. Je parle ici en tant que représentant d'un courant de pensée qui s'exprime à travers "La Revue du Mauss", une revue interdisciplinaire de sciences sociales qui existe depuis 25 ans. Mauss signifie "Mouvement Anti-Utilitariste (ou anti-économiciste) dans les Sciences Sociales.
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Association et democratie ; s'associer pour quoi faire
Alain Caillé, Jean-Louis Laville, Philippe Chanial, Ahmet Insel
- La découverte
- Recherches Mauss
- 17 May 2001
- 9782707135001
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Refonder l'université ; pourquoi l'enseignement supérieur reste à reconstruire
Olivier Beaud, Alain Caillé, Pierre Encrenaz, Marcel Gauchet, François Vatin
- La découverte
- Cahiers Libres
- 7 October 2010
- 9782707166463
En mai 2009, alors que s'enlisait la lutte engagée par les enseignants-chercheurs contre le décret statutaire issu de la Loi de 2007 sur les universités, un petit groupe d'universitaires lançait dans la presse et sur Internet un ' Appel à refonder l'Université '. Ce manifeste, qui recueillit alors plus de cinq mille signatures, a été perçu comme un tournant décisif dans le débat. Ce groupe de ' Refondateurs ', qui réunit des représentants de disciplines et de sensibilités idéologiques les plus variées a continué à réfléchir à une indispensable refonte de l'enseignement supérieur. Et c'est le fruit de la réflexion originale de ce groupe qui est présenté dans ce court ouvrage par quelques-uns de ses animateurs. La réforme qu'ils proposent est fondée sur la conviction suivante : la société française ne peut plus se permettre de confiner l'Université au rôle de voiture-balai de l'enseignement supérieur, avec la charge d'accueillir le public que les autres établissements (classes préparatoires, classes de BTS, grandes, mais aussi moyennes ou petites écoles) auront refusé. Cette situation est tout à la fois antidémocratique, car elle favorise le développement de formations privées, payantes et pas toujours de qualité, et néfaste au développement scientifique et intellectuel français, car elle marginalise les universités, qui sont au coeur de la production de savoir et de la transmission de la culture. L'ouvrage présente un ensemble de solutions qui permettraient de remettre l'Université au service de la société. Si les problèmes sont complexes et les obstacles nombreux, on n'échappera pas à la nécessité d'une réforme de fond de l'ensemble de l'enseignement supérieur français. Car prétendre réformer l'université sans toucher aux autres cursus est un leurre. Cette politique aveugle continue à aggraver le mal qu'elle prétend soigner en entretenant la fuite des étudiants, elle engendre la désespérance de enseignants-chercheurs sans l'appui duquel toute réforme est vouée à l'échec, et coûte cher à la nation sans espoir de profit.
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De-penser l'economique
Alain Caillé
- La découverte
- Hors Collection Decouverte
- 10 March 2005
- 9782707145185
La fatalité revêt aujourd'hui les traits de la nécessité économique : nous n'aurions plus d'autre choix que de nous y soumettre.
Comment échapper à ce destin funeste ? En critiquant le discours économique dominant, assurément. Mais si ce discours triomphe partout, n'est-ce pas que sa critique a échoué ? Il lui a manqué, en définitive, de ne pas assez rompre avec les postulats fondateurs de la vision économique du monde : la certitude que l'être humain est d'abord un Homo oeconomicus ; la croyance à la clôture de l'ordre économique sur lui-même ; la foi dans la visée d'une science économique.
D'où ces multiples projets, toujours avortés, de créer une " autre économie ", plus rationnelle ou plus humaine, ou d'édifier une autre science économique, plus scientifique. Or, viser une " autre économie ", c'est encore accréditer l'idée que l'essentiel serait d'ordre économique. Aspirer à une " autre science économique ", c'est encore croire en la science des économistes et contribuer à sa consolidation.
Plutôt que d'élaborer des alternatives aussi fracassantes que décevantes, Alain Caillé se propose donc ici d'apprendre à " dé-penser " l'économique, en le soustrayant au monopole des économistes pour le placer sous les regards croisés de l'anthropologie, de l'histoire, de la philosophie et de la sociologie. Au bout du compte, l'économique se trouve ainsi replacé dans la perspective du politique. Que gagne-t-on à ce déplacement du regard, à la fois modeste et ambitieux ? Rien, diront sans doute certains.
Le principal, penseront peut-être quelques autres...