«une image me poursuit», écrit julien green en mai 1997. «c'est toujours de cette manière que m'apparaît un livre: un personnage, un paysage qui s'imposent et je ne peux commencer que lorsque j'entends le son, un peu comme un film muet qui découvrirait la parole. cette fois, un garçon de vingt ans tout au plus se trouve au coin d'une rue de paris, il est immobile et soudain s'écrie “elle est folle, cette tocante!”... me voici à mon tour dans ce que je pressens être la réponse à mon voyageur sur la terre...»
à ce qu'il appelait son «roman»sont jointes ici des histoires d'époques diverses, presque toutes d'amérique.
le dénominateur commun de tous ces récits est le style, le beau français d'un auteur dont la simplicité se colore d'humour anglo-saxon.
LES ILLUSTRES FRANCAISAu début de 1713 parut à la Haye sous l'anonymat un "roman" d'une forme nouvelle. il s'élabore en quelque sorte sous les yeux du lecteur, dans une société d'amis qui se retrouvent après de longues séparations, à travers le récit de leurs rencontres, leurs conversations, l'histoire de leurs aventures.Une dizaine de femmes, ni princesses ni grandes dames, donnent ce titre mérité des Illustres Françaises à un roman dont l'influence s'est exercée sur des écrivains aussi divers que l'abbé Prévost, Diderot, Marivaux, Sade, Restif, ou Richardson. Pour la première fois dans l'histoire du roman français, l'auteur inclut dans les motivations de ses personnages le rôle de "complexes" nés soit d'une ancienne frustation, soit du désir féminin refoulé par les conventions sociales.Robert Challe (1659- 1721) fut un personnage original, provocateur; il eut maille à partir avec la justice et connut la prison; voyageur curieux des deux Indes, il en rapportera un admirable Journal de voyage; auteur anti-clérical des difficultés sur la religion, ce "jeune homme aux passions vives et au coeur très sensible" revint à des sentiments plus chrétiens à la fin d'une vie tourmentée - sur laquelle il entretint toujours un certain mystère. Présentation, notes et commentaires de Jacques Cormier et Frédéric Deloffre.
Écrit en grec au début de l'Empire romain, le Traité du Sublime est un manuel de stylistique, mais des plus éblouissants. Il eut avec la traduction de Boileau un retentissement européen, égal à celui de la Poétique d'Aristote. C'est à partir de lui que les Romantiques, Burke ou Kant élaborent le sens de sublime sur lequel nous vivons encore : celui d'un au-delà du Beau.
Pourtant, dans et par l'éblouissement, nous avons perdu tout un pan de l'oeuvre : la culture rhétorique des Romains. Il fallait donc une annotation nouvelle pour montrer au non-spécialiste la portée des concepts latins que Longin retraduit en grec. Car la rhétorique posait des questions limites : y a-t-il vraiment une technique pour devenir un grand écrivain ? Peut-on enseigner comment l'on suscite les plus grandes émotions ? Ces questions donnent tout son souffle à un livre qui, écrit Boileau, « en parlant du sublime est lui-même très sublime ».
Nous avons conservé le nom de Longin qui était considéré comme l'auteur au temps de Boileau. L'Introduction donne toute précision sur l'état des connaissances en la matière.
Traduction de Boileau Introduction et notes de Francis Goyet