...
Sept lettres, pas une de plus, échangées par la philosophe Simone Weil et le poète Joë Bousquet entre avril et mai 1942. Elles font suite à une rencontre que l'urgence du départ attendu par Simone Weil vouait à rester sans lendemain. À la veille de cette rencontre provoquée par Jean Ballard, directe...
« Parlerons-nous politique ? » demande Drieu à Paulhan, un jour de 1936, après dix années de promesses non tenues et de vagues reproches. Le dialogue sera vain, peut-être, mais il est sincère, bien que l'écart se creuse, jusqu'en 1943, entre le conseiller municipal du Front populaire et le thuriféra...
Jean Follain est né dans la Manche, en 1903. Vingt-deux années plus tard, il vient vivre dans la capitale, dont il connaît par coeur le plan des rues, et s'inscrit au barreau. Entre Montmartre et Montparnasse, entre le milieu de la magistrature, du journalisme et celui des poètes, des artistes, ce «...
Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisi...
Après avoir publié des poèmes et des contes fantastiques - La Maison dans l'oeil du chat (G. Crès, 1917) et un roman à clé, Carnaval (Albin Michel, 1923) -, celle qui fut autrefois la prometteuse « petite poyétesse » d'Apollinaire s'enfonce dans une terrible impasse : «Pas d'argent. Pas de rémissio...
Mireille Havet (1898-1932), la «petite poyétesse» d'Apollinaire, jusque-là sûre de l'originalité ravageuse de son talent littéraire, de sa personnalité et de ses amours, rencontre une femme qui ne lui ressemble vraiment pas, Reine Bénard : ce nouveau tome de son Journal des années 1924-1927 - qui pr...
Lorsque Valery Larbaud (1881-1957) s'associe à l'hommage que La Nouvelle Revue française rend à son directeur, Jacques Rivière (1886-1925) qui vient de mourir prématurément, il écrit, pesant chaque mot : «Nous lui devons tous beaucoup : nous surtout, les premiers collaborateurs de cette publication,...
Pierre Jean Jouve écrivit dans son «Journal sans date», En Miroir (Mercure de France, 1954) : «Un plus mauvais jour fut celui où je rencontrai Jean Paulhan, car on sait le dommage qui s'ensuivit pour toute une partie de mon oeuvre.» Si la vie éditoriale du poète, entre 1925 et 1961, a été partiellem...
Ireille Havet [ de Soyecourt ] (Médan, 4 octobre 1898 - Montana, 21 mars 1932) : ses amis - Paul Fort, Guillaume Apollinaire (qui l'appelait la « petite poyétesse »), Colette, Edmond Jaloux, Natalie Barney et Jean Cocteau - favorisèrent la publication de ses poèmes (dans Les Soirées de Paris, 1914 ;...
Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint- John Perse), secrétaire géné...
« Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque, j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en fantoche de bois. Horreur ! Puisque tu es si consciente, me direz-vous, ô mes rare...
Hélène Hoppenot a 23 ans quand elle débarque, en février 1918, à Rio de Janeiro où son mari est nommé auprès de l'ambassadeur Paul Claudel, dont l'épouse est restée en France. Fine et intelligente, tenue à une certaine réserve, elle va rapidement s'orienter dans les arcanes de la diplomatie et en in...
La femme de Jean-Richard Bloch a vécu un Exode mémorable en juin 1940 : dix-sept journées de marche sur les routes de Paris jusqu'à Poitiers, en compagnie de sa fille Marianne, enceinte, de la jeune Allemande Mops Sternheim, du peintre flamand Frans Masereel et de sa femme. Sitôt arrivée, Marguerit...
Il m'arrive de rêver que nous aurions pu nous connaître avant. Avec le même âge. Je crois que nous serions restés amis. » (Georges Perros à Jean Paulhan) 1953 : La Nouvelle Revue française renaît de ses cendres. Jean Paulhan, alors septuagénaire, cherche des regards neufs : Jean Grenier lui présente...
Au sujet de Catherine Pozzi (1882-1934), Jean Paulhan écrivait au jeune Dominique de Roux, vers 1963 : « Karin Pozzi était une grande jeune femme, gracieuse et laide, qui fut la femme de É[douard] Bourdet, la mère de Claude B[ourdet] et la maîtresse de Valéry (à qui s'adresse le poème « la grande am...
...
« Que subsiste-t-il de mes souvenirs ? ». Dans Noizemont-les-Vierges, Roger Martin du Gard (1881-1958) livre les souvenirs de sa petite enfance, « merveilleusement rassemblés dans une brume d'or?»?; il y évoque « le bonheur stable de la province d'autrefois », les « soirées sous la lampe à huile pa...
Née en 1895 dans une famille juive d'Ukraine, Rachel Bespaloff, exilée à Genève, se destinait à la musique et à la danse. Mais dans l'entourage de son père, Daniel Pasmanik, théoricien du sionisme, elle fit la connaissance du philosophe russe Léon Chestov, dont elle devint la disciple. Au début des ...
Pour répondre à la question de Maurice Martin du Gard, alors directeur des Nouvelles littéraires - " J'aimerais connaître en détail une de vos journées de travail " -, Valery Larbaud se livra à un bref et subtil exercice d'autobiographie intellectuelle, resté inédit dans son intégralité, jusqu'à ce ...
Fils d'un paysan vosgien, mort des suites de la grande guerre, et d'une institutrice, Henri Thomas se distingua dès le lycée par un premier prix de philosophie au Concours général de 1931. Un jour, il paria avec ses camarades du collège de Saint-Dié qu'André Gide lui-même répondrait à l'envoi de ses...
Ce n'était certainement pas dans la nature, ni dans l'esprit de Jean Paulhan (1884-1968) de tenir un journal intime ou littéraire : « Tu commences à peine et tu butes déjà, notait-il en s'adressant à lui-même le 15 décembre 1926. Il te semble déjà qu'un journal ne peut pas être tenu et essentielleme...
"Conquête facile, Daniel aime l'amour, les Champs-Élysées, les grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d'asperges où l'on coupait, à l'automne, des brassées de feuillages roux que sa mère dis...