Dépassant l'approche limitée à une simple étude de l'imaginaire mythique et merveilleux du détroit de Gibraltar, lieu des confins du « monde habité », ce livre explore de nouvelles sources et croise les regards qui se sont posés sur cet espace : regards des mythes, revisités par les textes médiévaux arabes et latins ; regards de savants, voyageurs et marins ; regards aussi des pouvoirs qui ont tour à tour contrôlé, ou tenté de le faire, ce seuil essentiel entre Méditerranée et Atlantique, entre Europe et Afrique, entre monde chrétien et monde musulman. Il est proposé ici une étude diachronique de l'image que renvoie le détroit de Gibraltar depuis la présence romaine jusqu'à la fin de la Reconquista.
Dès le milieu du XXe siècle, le concept d'empire fut utilisé par les historiens comme instrument d'analyse des formations politiques qui se constituèrent dans la péninsule Ibérique et au Maghreb au Moyen Âge. Si l'«idée impériale» fut longtemps conçue comme un projet cohérent et unitaire, une émanation d'une conscience nationale, aujourd'hui les empires sont envisagés comme des entités politiques instables, hybrides et éminemment pragmatiques. Fondé sur une approche pluridisciplinaire, cet ouvrage les aborde comme des expériences politiques, en s'interrogeant sur ce qui fait empire et sur la mise en évidence de cultures impériales, à la fois diverses et connectées, irréductibles à un modèle unique.