Le négationnisme naît dès la fin de la Seconde Guerre mondiale au sein de cercles dont l'antisémitisme aurait dû être définitivement discrédité par les événements. Pourtant, niant la politique d'extermination nazie, ces « révisionnistes », comme ils se désignent - car ils affirment opérer une révision de l'histoire -, prétendent que les Juifs culpabilisent l'Occident pour légitimer la création de l'État d'Israël et étendre leur domination. En total désaccord avec leurs méthodes pseudo-historiques, les historiens, à la suite d'Henry Rousso, ont rétrospectivement qualifié ce discours de « négationnisme ».
Valérie Igounet revient sur ce terme et sur l'idéologie qu'il recouvre, laquelle consiste à réactualiser le « mythe du complot juif international » et à l'instrumentaliser à seule fin de dédouaner Vichy et le nazisme de leurs crimes. Elle en explore les multiples avatars, jusqu'aux plus récents, comme celui de l'antisionisme, qui prolifère non seulement dans l'extrême droite, mais également parmi les partisans d'une extrême gauche tiers-mondiste, pro-arabe et anti-israélienne.
A la suite de Maurice Bardèche, Paul Rassinier, Robert Faurisson, des hommes, remettant en cause l'authenticité de la Shoah, se sont prévalus du terme de " révisionnistes ".
Les historiens leur ont opposé - leur travail étant révisionniste par définition - le mot " négationnistes ". Cette histoire est l'histoire d'un délire, mais, comme tout délire, bâti sur une démarche rationnelle. Cependant, derrière cette apparente folie interprétative, un des buts politiques ne tarde pas à se révéler : il s'agit, en France comme dans les autres pays où le négationnisme s'est répandu, de nier les fondements historiques de l'Etat israélien.
Cet ouvrage retrace avec minutie la genèse d'une idéologie et ses variations dans le temps et dans l'espace. La soutenance d'une thèse d'histoire par l'auteur en est l'origine.
À la faveur de luttes intestines, d'opportunités politiques, mu par un désir impérieux de participer au jeu politique national, Jean-Marie Le Pen s'impose peu à peu parmi les siens et mène le Front national, agrégat de groupuscules né au début des années 70, sur le devant de la scène. Dans les années 2000 il transmet à sa fille Marine un parti toujours aussi extrémiste sur le fond, mais présentable, qui a réussi à recueillir jusqu'à 17. 9% de voix à l'élection présidentielle de 2012.
Valérie Igounet retrace l'histoire politique et idéologique du Front national. Elle s'intéresse en particulier à ses origines, à ses mouvances, au long travail de gestation, de formation de militants et de cadres. Elle décrypte le travail des idéologues du parti, ceux qui lui ont donné sa couleur, son identité et théorisé le discours frontiste. Elle s'attache particulièrement au parcours de Jean-Marie Le Pen. L'histoire du Front national, c'est celle d'un homme politique qui reste à la tête de son parti pendant près de quarante ans, d'un provocateur bruyant qui ne supporte pas ses numéros deux, ses rivaux potentiels, tous ceux qui pourraient lui faire de l'ombre, jusqu'à l'arrivée de sa fille, Marine.
Avec patience et détermination l'historienne a réussi à pénétrer le parti jusqu'à obtenir de longs entretiens avec nombre de militants, de dirigeants anciens et nouveaux, jusqu'à Jean-Marie le Pen lui-même, qu'elle reproduit largement. Plusieurs d'entre eux lui ont confié archives et papiers personnels. Cette masse de documents inédits lui a permis d'élaborer de nouvelles thématiques (la formation interne, les guerres intestines, les jeunes, la propagande...) et d'aborder différemment l'histoire du parti d'extrême droite. Elle bâtit un livre résolument novateur et qui fera référence pour comprendre le phénomène Front national.
Sommes-nous face à un nouveau Front national depuis que Marine Le Pen a remplacé son père à la présidence du parti ? Valérie Igounet retrace à travers les principaux slogans rattachés à la propagande graphique du FN une histoire du parti d'extrême droite et de ses idées. Elle décrit comment, malgré ses contorsions, ses ruptures et ses confl its internes, le Front national a pour l'essentiel conservé le socle idéologique à partir duquel il s'est constitué. Slogan après slogan, dans cet ouvrage aux archives souvent inédites, c'est autre chose qui se dessine : la viralité du discours frontiste au sein de la famille des droites françaises, la propagation sémantique et la contamination idéologique qui commencent dès l'émergence du FN pour peu à peu s'insinuer dans le discours de grandes formations politiques.
Robert Faurisson est aujourd'hui considéré comme l'idéologue du négationnisme.
Le portrait dressé par ses hagiographes laisse apparaître un homme banal. Un père de famille quelconque, sportif accompli, qui habite en province; un enseignant de littérature découvrant, presque par hasard, le sujet dont il deviendra le héraut; un homme apolitique ou plutôt de gauche. Enfin, une personne qui aimerait par-dessus tout la vérité. Depuis des années, cet homme bruyant tente de s'imposer dans l'espace public français avec cette construction.
Il entend également se faire passer pour un chercheur, animé par le seul désir de faire entendre ses thèses prétendument historiques. Robert Faurisson tronque l'histoire mais préserve la sienne. Il ne veut pas que l'on entre dans son passé, et pour cause. En s'appuyant sur les archives départementales et nationales, sur des entretiens avec les principaux négationnistes français et sur de nombreux témoignages inédits, Robert Faurisson.
Portrait d'un négationniste retrace l'itinéraire d'un provocateur qui trouve, dans la négation d'un des événements les plus douloureux du XXe siècle, un " fonds de commerce en or". Le livre dévoile la véritable personnalité du chef de file d'une propagande politique et son passé d'extrémiste. Il revient sur son étrange nomination à l'université malgré un lourd passif dans l'enseignement secondaire. Il évoque également ses nouvelles fréquentations le conduisant en Iran et annonçant son heure de gloire.
La vie de Robert Faurisson et ses zones d'ombre montrent à quel point cet homme voulait et ce, à n'importe quel prix, être connu et reconnu. Le négationnisme existait avant Robert Faurisson. Pourquoi a-t-il réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué ? Le propagandiste s'est avancé à visage couvert. Il s'est approprié le négationnisme sous un angle technique puis est parvenu, aux yeux de certains, à le rendre présentable.
Il l'a politisé en le calquant sur le contexte international. La question du rapport du monde arabe à Israël reste centrale dans la thématique négationniste. Cet ouvrage entend aussi montrer ceci : de la contestation de l'existence des chambres à gaz à la négation de l'extermination nazie, de la défense des Palestiniens à la remise en cause de l'Etat d'Israël, le fil conducteur reste la haine des Juifs.
Rose, journaliste dans un magazine féminin à Paris, rentre chez ses parents à Rennes pour un week-end. Elle découvre que son frère, Adrien, flirte avec des réseaux complotistes. Ce qu'il lui montre sur Internet sidère la jeune femme : des thèses farfelues comme des thèses beaucoup plus dangereuses. La semaine suivante Adrien disparaît après avoir laissé dans sa chambre un prospectus consacré à la grande fête de l'Insigne doré à Saint-Lubin-de-la Haye où Piero San Giorgo, un survivaliste réputé, organise des stages. C'est aussi le fief de Dieudonné...
Rose et ses parents s'y rendent et découvrent toutes sortes de personnages inquiétants ou grotesques: des platistes (la Terre serait plate) aux obsédés du complot juif en passant par les théoriciens qui attribuent les attentats du 11 septembre à la CIA, tout y est. Ils ratent de peu Adrien qui les fuit. Aidée par un ancien grand reporter spécialisé dans l'extrême droite et le négationnisme, Rose s'engage alors dans un voyage en terre complotiste pour sauver son frère.
Deux ans d'enquête dans les municipalités frontistes.
Un reportage en forme de roman-photo où rien n'est inventé, où tout est vrai.
Chaque propos entendu est retranscrit à la virgule près. Les photos saisissent des scènes quotidiennes : des échanges entre une mère et sa fille, une élue et son chien, un maire et son conseiller, entre le sosie de Johnny Hallyday et celui d'Eddy Mitchell.
Au final, un constat sans appel : le Front national s'est engouffré dans un vide politique.
Le parti de Marine Le Pen capte les voix d'une population convaincue et d'une autre qui, hier encore, jurait qu'elle ne voterait jamais pour le Front national. Certes, le vote FN répond à des marqueurs politiques intemporels. Il exprime aussi le sentiment de trahison. Les personnes rencontrées ne croient plus aux partis de gouvernement, alors pourquoi ne pas essayer le Front national ?