Les mouvements en faveur de la nature se développent dans la plupart des pays occidentaux depuis la fin du XVIIIe siècle. Protéiformes et redoutables à définir, ils partagent finalement tous le même objectif : construire un monde meilleur.
Cet enjeu, qui est avant tout politique, relève aussi de questions sociales, économiques, culturelles, car vouloir sauvegarder l'environnement, c'est s'interroger sur la répartition des richesses, le rôle des régulations, l'expression des citoyens, la modification des modes de vie, etc. Autant de thèmes qui sont abordés ici à travers l'analyse de la pensée d'acteurs incontournables - de Reclus et Rousseau à Malthus ou Veblen - et la présentation d'événements emblématiques - comme la contamination au mercure du site de Minamata, au Japon, ou le périple du cargo-poubelle Khian Sea.
Au final, c'est toute la question du progrès social que les combats pour la nature placent au coeur du débat.
Le végétarisme est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Il existe depuis fort longtemps et les écrits de Pythagore attestent de sa présence dès le vie siècle av. J.-C. Mais il s'est vraiment développé à partir du XVIIIe siècle et surtout de la seconde moitié du XIXe siècle, la viande étant alors perçue comme non naturelle et source de mal-être pour l'homme : la supprimer permettrait de revenir à un régime plus sain.
D'autres motivations, d'ordre plus spirituel, voire religieux, rencontrent un certain succès aux XIXe et XXe siècles, mettant en avant le respect d'un ordre « naturel » et l'abstinence comme expression d'une libération et d'une élévation de l'âme.
La reconnaissance de l'animal ainsi que des préoccupations environnementales s'imposent dans les années 1960-1980 et fournissent aujourd'hui un nouveau socle à la pratique.
À chaque fois, le végétarisme représente pour ses adeptes une forme d'épanouissement personnel fondé sur une privation volontaire, dont la justification - sanitaire, spirituelle ou politique -, s'inscrit toujours en tant que courant minoritaire.