Des poèmes qui invitent à la promenade au sein de paysages où les saisons perdent leurs logiques et se confondent.
Dans ce monde du manque d'amour, de travail, de considération, " parfois on voudrait fuir/mais l'on reste là ", dans une attente vaine, peut-être des jours légers où " il y a une fête entre amis/un repas au bord de l'eau ", " un éclat de vivre ". Véronique Joyaux nous fait toucher du doigt avec des mots simples, mais avec chaleur, avec tendresse, l'usure des jours, la dignité des femmes et des hommes d'en bas. Au fond, " il suffirait d'un geste/pour que tout vacille ", l'espoir subsiste, quelque part, au moins dans l'oeil du poète. Loin du nombrilisme ou de l'hermétisme d'une certaine poésie actuelle, voici un recueil qui réchauffe, qui nous incite, peut-être, à ne plus accepter d'être malmenés par la vie.
© Jean-Pierre Brethès
Véronique Joyaux est née en 1953 à Nantes. Elle est enseignante à Poitiers, s'adonne à la poésie et à des compositions textiles (broderies calligraphiques). Elle aime / souhaite travailler avec des plasticiens (nombreux textes d'expositions).
Résurgences est son cinquième recueil de poèmes. Elle figure dans l'Anthologie de la poésie française, Seghers, 2007.
"Le recueil évoque la fin d une relation alors que l amour subsiste pour l une tandis que le fil s est cassé dans le couple. Aux yeux de cette femme là, se séparer n est pas déchirer les pages mais les tourner, laisser la porte ouverte aux possibilités qu offre encore la vie. - Les illustrations sont de Pierre Rosin."
" Ecrire, c'est creuser dans du noir ", ces vers de Guillevic, Véronique Joyaux aurait pu les mettre en exergue à ses " Haies vives ", car elle creuse sans arrêt dans la matière brute de la vie.
Il lui faut " tenter de dire ce qui est essentiel " avec les mots de tous les jours. Il s'agit pour elle de sentir plus loin et plus profond notre domaine terrestre et de le sublimer. C'est ainsi qu'elle trouve les mots et les assemblages de mots qui correspondent à cette chose secrète, ombreuse qu'elle porte en elle. Elle parle pour " sauver les mots ". Les choses de la vie, le pain, les arbres, le fleuve, en sont transfigurés et on s'attachera en particulier à ces évocations de sa maison, " La maison est ce feu allumé dans le méandre du fleuve...
La maison est ce vaste nous-mêmes devant nous étalé une bulle d'air dans la pierre "... une maison onirique tout à fait bachelardienne. Odile Caradec
Un air juvénile, le sourire aux lèvres, Raphaël est un garçon touchant dès le premeir abord. Son enfance est bercée dans un univers musical. Il est fasciné lorsqu'il découvre David Bowie. Le garçon s'épanouit avec une palette d'interprètes divers du moment que chacun touche sa sensibilité. Il écrit, compose ses premières chansons et arrive à convaincre une maison de disques. Une réussite fulgurante ...
Les mots galets sur la plage / polis par la mer / abandonnés sur le sable / doux à la main comme le galbe d'une jambe / ;
Les mots ne demandent qu'à se dire / Et j'ai le goût des mots / polis par la mer / Je connais leur couleur leur musique / et je les lirai jusqu'au terme de ma vie / comme un habit de silence / un manteau de soleil / ;
Quel sera mon dernier mot ?