Lorsque Stefan Hertmans apprend que Monieux, le petit village provençal où il a élu domicile, a été le théâtre d'un pogrom il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il part à la recherche d'indices. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d'une jeune noble normande qui, à la fin du onzième siècle, convertie par amour pour un fils de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux. La belle Vigdis est tombée amoureuse de David, étudiant à la yeshiva de Rouen. Au péril de sa vie, elle le suit dans le Sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait, des chevaliers se lancent à sa poursuite. Puis les croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, s'intéressent à cette femme aux yeux bleus. C'est le début d'un conte passionnant et d'une reconstruction littéraire grandiose du Moyen Âge. S'appuyant sur des faits et des sources authentiques, cette histoire d'amour tragique, menée comme une enquête, entraîne le lecteur dans un univers chaotique, un monde en pleine mutation. Stefan Hertmans nous offre aussi un roman contemporain, celui d'une femme en exil que guide l'espoir.
Se promenant dans sa ville natale de Gand un jour de 1979, le narrateur tombe en arrêt devant une maison:visiblement à l'abandon derrière une grille ornée de glycines, cette demeure l'appelle. Il l'achète aussitôt et va y vivre près de vingt ans.Ce n'est qu'au moment de la quitter qu'il mesure que ce toit fut également celui d'un SS flamand, profondément impliqué dans la collaboration avec le Troisième Reich. Le lieu intime se pare soudain d'une dimension historique vertigineuse:qui était cet homme incarnant le mal, qui étaient son épouse pacifi ste et leurs enfants? Comment raconter l'histoire d'un foyer habité par l'abomination, l'adultère et le mensonge?À l'aide de documents et de témoignages, le grand romancier belge Stefan Hertmans nous entraîne dans une enquête passionnante qui entrelace rigueur des faits et imagination propre à l'écrivain. Examen d'un lieu et d'une époque, portrait d'un intérieur où résonnent les échos de l'Histoire, Une ascension est aussi une saisissante plongée dans l'âme humaine.
Quand Stefan Hertmans entreprend la lecture des centaines de pages de notes laissées par son grand-père, il comprend que cette vie-là vaut la peine d'être racontée. Une enfance très pauvre à Gand, le rêve de devenir peintre, puis l'horreur de la Grande Guerre dans les tranchées de Flandre sont les étapes d'une existence emblématique de tout un siècle. Mais l'histoire de cet homme nommé Urbain Martien ne se réduit pas à ce traumatisme et, grâce à son talent de conteur, Hertmans nous fait ressentir à quel point la peinture mais également un amour trop tôt perdu auront marqué l'existence de son grand-père.
Ce récit restitue avec une grande sensibilité un parcours marqué par la césure indélébile que représente la Première Guerre mondiale dans notre histoire collective et individuelle. Stefan Hertmans nous donne à lire une poignante saga familiale et un panorama puissant du siècle dernier.
Depuis plus de quarante ans, Stefan Hertmans élabore une oeuvre poétique de premier plan dans son pays, la Belgique, où elle a été couronnée de nombreux prix. Sous un ciel d'airain propose un parcours chronologique révélateur de l'évolution de son écriture:après un premier recueil influencé par la concision lapidaire de Paul Celan, Hertmans a donné au fil des années davantage d'amplitude à ses poèmes, qui se déploient avec fluidité et musicalité, oscillant entre réflexions philosophiques et discours amoureux, questionnements intemporels et actuels.Chaque poème de cette anthologie pourra être lu comme une énigme, un voyage onirique dans les territoires de la mélancolie, de la mémoire, de l'histoire et de l'art. La voix qui se fait entendre ici est certes intime, elle émerge souvent du coeur de la nuit, mais c'est sans doute pour mieux affiner son écoute du monde, tant elle se révèle aussi préoccupée par les tragédies modernes.
Ces quatre essais, précédés d'une préface inédite de l'auteur, présentent un concentré de la réflexion de Stefan Hertmans sur le langage et son rapport au silence. S'emparant d'une question cruciale depuis le romantisme, le grand écrivain néerlandophone s'interroge:est-il vrai que l'écriture et la parole nous détournent de l'expérience véritable, de la vie? Pourquoi Hofmannsthal, Holderlin, Jakob Lenz et Paul Celan ont-ils décidé de se taire, et quel recours à ce silence pourrait-on trouver dans l'oeuvre de W. G. Sebald?Étude à la fois érudite et limpide, Poétique du silence révèle l'importance de ces plumes germanophones dans la formation philosophique et linguistique de l'écrivain. C'est une nouvelle facette de l'auteur d'Une ascension qui est ici révélée:le romancier à succès est également brillant théoricien littéraire, et son oeuvre s'éclaire ainsi d'une passionnante lumière réflexive sur sa propre pratique.
Antigone a` Molenbeek est une re´e´criture du ce´le`bre mythe de cette jeune femme, fille d'oedipe et de Jocaste, qui tenta jusqu'a` la mort d'enterrer son fre`re, Polynice. Transpose´e dans l'actualite´ politique contemporaine, cette figure du de´vouement s'incarne dans une soeur dont le fre`re a commis un attentat suicide a` la bombe.
Stefan Hertmans de´voile la complexite´ des sentiments de cette Antigone moderne, livre´e au me´pris, empe^che´e, elle aussi, de rendre les derniers hommages a` son fre`re. Bien loin d'en faire un cas d'e´tude, l'auteur re´ve`le nos contradictions face a` un sujet a` la fois politique, social, et humain avant tout.
Entre villes nous mène au coeur de l'existence humaine en milieu urbain. De la périphérie où Stefan Hertmans s'installe pour porter un regard sur les gens et les villes, il découvre une archéologie de rues et de visages. Qu'il s'intéresse à des cités marginales comme Trieste, Dresde et Bratislava, ou à des cités de premier plan telles que Vienne, Marseille, Sydney ou Amsterdam, Stefan Hertmans ne cesse d'évoquer le sentiment d'être à l'étranger et de perdre une partie de soi pour mieux la retrouver. Mêlant récits de voyages et considérations philosophiques, il confirme que tout périple est un voyage autour de sa chambre.
Le paradoxe de Francesco est composé de récits, d'essais et de poèmes. Stefan Hertmans dévoile ici son côté le plus intime en le projetant sur d'autres figures de l'histoire de l'art. Sensuel, affectueux et caustique, il fait de Pétrarque son contemporain et se glisse dans la vision de Cézanne, la folie de Nijinski, les méditations d'un promeneur solitaire dans le Vaucluse. Néanmoins, sa démarche n'est jamais encyclopédique, mais radicalement existentielle ; pour l'écrivain, l'art est un mode de vie, pas une théorie. Stefan Hertmans nous ouvre l'atelier de l'artiste : grâce à des récits, des notes et des réflexions proposées en regard des poèmes, il nous guide dans la beauté labyrinthique et obstinée de son univers.
Shortly before his death, Stefan Hertmans' grandfather Urbain Martien gave his grandson a set of notebooks containing the detailed memories of his life. He grew up in poverty around 1900, the son of a struggling church painter who died young, and went to work in an iron foundry at only 13. Afternoons spent with his father at work on a church fresco were Urbain's heaven; the iron foundry an inferno.
A brilliant reconstruction of an incredible journey across medieval Europe to Egypt, and an untold story of forbidden love.
In the small village in Provence where Stefan Hertmans has made his home, people have long spoken of an ancient pogrom and hidden treasure. Then, at the end of the nineteenth century, an extraordinary collection of Jewish documents was found in a synagogue in Cairo.
Hertmans has based The Convert on these historical sources, tracing the life of a young Christian noblewoman who abandoned everything for the love of a rabbi's son. In this startlingly contemporary novel, Hertmans follows in her footsteps as the lovers flee through France together, pursued by crusading knights, and recounts her dazzling journey full of love and hardship, courage and hate, as she journeys on towards Jerusalem alone.
The Convert brings the chaos of the Middle Ages to life with boundless imagination and stylistic ingenuity, portraying the tragic love story of a woman in exile and a world in flux.