«arbres blancs arbres de mai vos roses en beauté vos neiges explosent hâtivement comme ausone et malherbe qui morts têtes sans force dans leur nuit foulent le pré des blanches asphodèles la Vieille Parque parmi les ruines y trébuchant ramasse leurs derniers mots les ultimes joyaux avec un râteau pour blason si nous aimer dressés diffère de couchés, Euphrasie, beau prénom à prendre à f... une petite croix endeuille ton nom une tombe fraîche cueillons vite la nuit un chien nommé Vieux Soleil y signera le ciment de sa pisse arabesque en nitchevoque alias carpe diem» (in Dédicaces à la Parque)
« court paradis perdu coupable de Mort.
Je ne puis aller au père.
Mais aux filles et au vin.
La loi m'y condamne hélas.
Depuis Adam le glébeux.
Que dégrossit Ève le.
Serpent la tentant à.
L'oreille de sa bifide langue.
En quel idiome ? Il rampe.
Ainsi que débout j'erre.
En mes décombres.
Couleur muraille.
Que l'on rase ».
"aux Gyrovagues à la fourbure du cheval profitons des trois w wein weib würfel vin femme et les dés (ô poëshies de Frédéric II !) Goliards ou Vagants qui chantiez en latin-allemand stetit puella rufa tunica eia !
Riez-vous des choses dernières dieu, le jugement avant que le vent ne couche le Vieillard lui soit épargnée l'agonie urémique !
Le terme de Caprices (Capricci, *kep, couper) désigne en tout art les oeuvres qui allient, au pur gré de l'auteur, dans leur architecture, la fantaisie à la réalité - ainsi les ruines dans les paysages.
(Dictionnaire étymologique Labrune)" Jude Stéfan.
Pandectes : Recueil de lois constitué sous Justinien au VIe siècle. Ici Commentaires: sorte de Bréviaire laïc ou Lexique partial figurant un résumé, par entrées électives, des dégoûts, refus, appropriations, rencontres, affinités d'un esprit critique lors de son parcours mini-baylien de Lecture-Littérature.
Entre les critiques courtes (scholies) et les longues (chroniques catoniques), ces Xénies ou brefs essais variés - du Sens au Contemporain, de l'être tombal au Pied footballeur, du Sein à la Note, de la Peinture à la Mise à mort - offrent un autoportrait portant reconnaissance aux intercesseurs tels Rimbaud, Grosz, Barthes, Blanchot, Perros, Ponge, entre autres, selon le sens même du mot grec.
Le vieux renne va mourir au cimetière des noms propres où la douleur ne connaît ni jour ni nuit un cerveau plissé la volonté de l'eau à rester pâmé devant tes hanches Donneuse de sang assise au fond du car, Poésie avec poèmes poèmes sans poésie
« éphéméride
au pire du Temps à Noël
un 25/12/1773
deux soldats se tuèrent de compagnie
dans une auberge à Saint-Denis
après avoir ensemble dûment bu
et rédigé leur testament puis
posté quatorze lettres d'adieu
avec courage
qui se nommaient par bonheur
Humain et Bordeaux
vive la vie vive la mort ! »
Jude Stéfan.
Disparates, ces poèmes le sont moins que l'auteur veut bien le dire. Car une vraie homogénéité se dégage de l'ensemble, qui tient à la voix singulière du poète, à sa stylistique ainsi qu'à sa fidélité aux thèmes qui fondent sa poésie : l'amour, la beauté des femmes, la pitié pour les chiens, la mort et les hommages aux maîtres anciens.
Disparates, ces poèmes ne le sont que comme les instants ou les éclats d'une vie vécue et écrite dans la fidélité à soi-même. De là cette franchise et cette crudité du trait qui caractérisent l'oeuvre poétique de Jude Stéfan.
Trois Lits reposent en ma demeure le Mortuaire où l'on sera sauvé le lit de Malade où l'on vous choyait le Solitaire où lire oublié l'une chambre longtemps reste close l' autre attendant votre fin l'ultime abandonnée aux Bibles : de vrai il n'est que tombe et cendres la vie ne nous prêta qu'insanité l'art n'est que des grands Seuls