Quand les associations oublient de mettre en pratique les valeurs qu'elles défendent avec leurs propres employés...
Un véritable mythe entoure les associations. Elles sont le creuset de la démocratie, de l'engagement citoyen, désintéressé et collectif. Avec leurs 1,8 million de salariés, elles constituent aussi un véritable monde du travail qui attire chaque année des centaines de milliers de salariés et de volontaires animés par l'espoir de « travailler autrement ».
L'expérience n'est pas toujours à la hauteur.
Car, bien souvent, la pression est forte et le salaire bas... sous prétexte que le poste est motivant et que les employés travaillent pour la bonne cause !
Comment faire pour que le monde du travail associatif tienne ses promesses ? Pour qu'il évite de gâcher les énergies et que l'engagement des salariés (et des bénévoles) ne se transforme pas en espoirs déçus ? Comment faire pour que ces organisations qui veulent changer le monde soient d'abord attentives à leurs propres employés ?
S'appuyant sur une large enquête, l'auteur montre l'importance de comprendre la spécificité de ces « entreprises associatives », et de penser la signification du travail dans cet univers particulier.
Depuis Alexis de Tocqueville, les sciences sociales étudient les associations comme des « écoles de la démocratie », lieux d'engagement et de participation à la vie civique. Depuis une vingtaine d'années, les chercheurs sont venus enrichir ces réflexions en abordant le monde associatif comme un acteur économique spécifique et comme un véritable monde du travail.
Cet ouvrage présente les principaux travaux de sociologie des associations et permet de saisir un univers profondément protéiforme. Quelle comparaison possible entre de petites associations de bénévoles et des mastodontes qui pèsent plusieurs millions d'euros et emploient des milliers de salariés ? Qu'ont en commun les associations de défense de l'environnement et celles du secteur sanitaire et social ?
Pour répondre à ces questions, ce livre explore l'histoire des associations, puis offre un panorama du monde associatif français. Il propose ensuite une synthèse des principaux travaux traitant du bénévolat, de la mutation des relations entre les structures « loi 1901 » et les pouvoirs publics. Il analyse enfin la particularité du travail associatif.
Le développement du numérique réalise une forme de privatisation du champ de l'action publique qui ne dit pas son nom : les entreprises privées du numérique les plus puissantes s'emparent d'activités jusqu'ici dévolues au secteur public : dans les transports (Ouibus, informations voyageurs), dans les services urbains (ville intelligente), dans l'utilisation de l'espace public (trottinettes électriques) ou même dans certaines fonctions de régulation (aide au trafic). L'informatisation des administrations publiques, le développement de services en ligne et la présence sur internet des services publics, se sont réalisés en sous-traitant ses dispositifs à des entreprises privées. La conquête du privé sur la sphère publique en cours aujourd'hui est d'une toute autre nature : elle repose sur une transformation des relations entre l'Etat et les usagers (simplification des relations avec les utilisateurs souvent en substituant des algorithmes aux agents publics, généralisation des mécanismes de notation, développement de l'uberisation des tâches). Ce processus s'adosse, d'une part, à des des capacités d'investissement énormes qui dépassent celles des pouvoirs publics (ingénierie, datacenters) et, d'autre part, à des monopoles détenteurs de brevets puissants. Si cette privatisation passe le plus souvent inaperçue, tant elle prend la forme douce de dispositifs d'utilisation très pratiques qui améliorent notre quotidien, ses effets sociaux sont pourtant considérables : elle déstabilise les entreprises et les administrations, renforce les inégalités sociales, préempte des communs et accélère la perte de souveraineté publique. Les pouvoirs publics ont beau mobiliser diverses ressources (offre concurrente, régulation, etc.), ils apparaissent trop souvent démunis face à un tel processus qui oeuvre a` l'échelle internationale (les GAFA). Les tentatives de réappropriation des communs numériques par les citoyens ordinaires ouvrent cependant des perspectives, parfois sous la forme d'un militantisme de fonctionnaires qui défendent la « souveraineté numérique » nationale. L'objet de l'ouvrage est porter au jour, derrière la sympathique appli dans nos smartphones, les conséquences économiques et techniques réelles de cette privatisation et de montrer quelles sont les perspectives de résistance et de réinvention du service public.