Un événement important dans notre culture est passé quasi inaperçu : le mot " âme " a disparu de notre langage, de notre pensée, de notre quotidien. C'était pourtant le mot le plus décisif de notre civilisation. Quel est le sens de cette disparition ? Que nous dit-elle de l'homme contemporain ? L'" âme " de notre culture peut-elle encore être sauvée ?
Où est passé le mot " âme " ? Pourquoi a-t-il été escamoté ? Comment s'est-il évaporé de notre langue, volatilisé de notre culture, évanoui de notre quotidien ? Que signifie sa disparition ? Et que nous dit-elle de l'humanité contemporaine ?
Il n'y est pas allé d'une subite révolution. Il s'est agi d'un lent mais implacable effacement. Celui que Robert Redeker dévoile et démontre ici en refaisant l'histoire de ce mot perdu. Peu à peu, on a doté l'âme, vocable crucial, d'apparents compléments qui ont fini par se révéler de complets substituts. On lui a préféré l'ego, le moi, le sujet, la conscience puis l'inconscient et, dernièrement même, le cerveau. Ainsi, de Descartes à Derrida, des premiers modernes aux ultimes déconstructionnistes, la spiritualité dévitalisée, le monde désanimé, l'homme désincarné n'ont cessé de croître sur l'âme désertée.
Mais la réalité de l'âme, elle, n'est pas éteinte. Elle s'est seulement absentée de notre pensée. Elle demeure le chiffre secret de la vie vivante et le restera tant qu'il ne sera pas trop tard.
Cet essai libre et libérateur nous invite à souverainement la redécouvrir, la retrouver, la sauver.
Quoi de plus dérisoire au regard de l'histoire du monde, des causes premières et des fins dernières, de la destinée post mortem de l'âme, de la lutte cosmique entre le Bien et le Mal, de la guerre entre les empires, que la course folle d'un ailier de football le long de la ligne de touche, que la percée serpentine d'un demi de mêlée de rugby dans la forêt effrayante des avants adverses. Les noms mêmes de Platini, de Pelé, de Coppi, ne pèsent rien face à ceux de Platon, de Shakespeare, de Beethoven. Et pourtant, dans cet empire du dérisoire, la beauté du sport trouve sa place.
Robert Redeker est un amoureux du sport, ce qui rend sa pensée critique radicale d'autant plus captivante. Le sport, dit-il, relève du phénomène culturel en fabriquant du consensus, et c'est en cela, ajoute-t-il, qu'il est antinomique avec la culture.
Ce livre s'applique à exhiber et analyser les conséquences politiques, culturelles, anthropologiques, et métaphysiques, d'une réalité qui projette les hommes dans une ère nouvelle, les réseaux sociaux. Leur montée en puissance est une volte des temps. Léviathan nouveau, ils entrent en guerre, en émissaire des GAFAM, contre le Léviathan traditionnel, l'État, pour exercer un pouvoir planétaire.
Leur effet anthropologique tient dans la déprivatisation de l'homme, dont la domotique est l'un des instruments.
Ils signent la fin de l'opinion publique, ce socle de la démocratie. L'auteur ausculte également les idéologies qui accompagnent les réseaux sociaux dans cette guerre, en particulier le mythe de la nature. oeuvre de philosophe, ce livre sans équivalent propose au public les analyses et les concepts pour comprendre et critiquer l'univers des réseaux sociaux, ainsi que lui résister.
Dans la crise de civilisation où nous sommes entrés, les figures du héros et du saint semblent faire l'objet d'une nouvelle attente. Si la philosophie commence avec l'étonnement, il y a là matière à méditer. De fait, héroïsme et sainteté sont des besoins collectifs et personnels - mais pourquoi ? Quelle est la réalité de ces deux conduites ? En quoi se séparent-elles et en quoi fusionnent-elles ? Pourquoi ont-elles été à ce point dévaluées ? Ces êtres d'exception n'ont rien à voir avec le surhomme ou le transhumain. Ils ne constituent pas des fuites hors de l'humanité. Ils nous rappellent ce que nous sommes - autre chose que des animaux et des machines - et nous appellent à vivre en conséquence. Ils sont paradoxalement les gardiens de notre finitude.
De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ? Souvenons-nous d'un propos de Paul Valéry : « la vie moderne (...) remplace l'imagination par les images ». Aujourd'hui, le meurtre est accompli. Le monde est rempli d'images de football. Les coeurs et les cerveaux, les espoirs et les passions, les esprits et les âmes, le sont également. Le football a installé sa demeure au centre de la vie moderne. Faites-nous rêver, demande-t-on souvent à une équipe de football ! Dès que nous posons la question du contenu de ce rêve, la consternation nous saisit. À quoi pourriez-vous nous faire rêver, vous les joueurs ? Vous les équipes ? Tenter de répondre à cette question provoque un malaise : le rêve que le football serait censé offrir est sans contenu. Vide. À quoi servent-elles, ces images ? Où conduisent-elles ?
Agrégé de Philosophie, Robert Redeker est l'auteur de nombreux livres. Il collabore également à plusieurs revues et journaux. Il a publié dernièrement Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Bienheureuse vieillesse (Le Rocher, 2015) , L'école fantôme (Desclée de Brouwer, 2016) et L'éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, 2017). Il s'emploie également à la photographie et à la critique littéraire.
Notre temps n'est-il pas celui d'une éclipse de la mort ?
Nous vivons (dans les discours, pas dans la biologie) une éclipse de la mort. C'est une éclipse dans le langage (où « partir » a remplacé « mourir ») et une éclipse citoyenne (la mort a été évacuée de la cité).
Le transhumanisme est la traduction idéologique de cette éclipse. La Toussaint, journée austère de pensée de la mort, qui est un appel à l'accepter et à la dépasser, s'efface dans nos sociétés derrière la festive Halloween qui nie la mort sans la surmonter.
D'où la question, qui peut paraître désagréable : pourquoi devons-nous nous réjouir d'avoir à mourir? Nous réjouir de nos bornes et de notre finitude ?
Egobody, l homme qui confond son âme et son moi avec son corps. Voilà ce que nous, humains du XXIe siècle, sommes en train de devenir. Les liens anciens qui nous encordaient les uns et les autres, nous rassuraient devant l avenir et nous protégeaient devant l inconnu et le vide du lendemain comme de la mort, se sont détricotés. C est la radiographie d une société à la dérive que dresse Robert Redeker avec le talent du polémiste et l acuité du philosophe.
Le sport est vécu par la plupart de nos contemporains comme quelque chose allant de soi. Envahissant, saturant l'espace et le temps, il n'est jamais questionné, échappant à toute critique approfondie. Le sport est pourtant, en quelque sorte, le moule dans lequel notre société est fabriquée. Il est le nouveau pouvoir spirituel. Il façonne les âmes autant que les corps. Il promeut un corps fabriqué de type inédit, quand l'âme du sportif lui a été enlevée pour la remplacer par le mental. Robert Redeker se livre à une attaque sans concession du sport contemporain. Il en dénonce les mutations, les travers et surtout les fonctions nouvelles : transformation des organismes humains, culte de la performance infinie, ersatz de religion, substitut de relations internationales.
Un livre nécessaire et polémique à quelques semaines des Jeux olympiques de Londres.
En douze mois, entre un discours dans le New Hampshire en janvier 2008 et le discours d'investiture du nouveau président des États Unis d'Amérique en janvier 2009, le slogan de Barack Obama est devenu un logo sonore planétaire.
L'événement est autant dans la victoire d'Obama que dans la reprise planétaire de son slogan comme s'il était un tube de musique pop. Dans cet ouvrage, Robert Redeker se propose autant de produire l'anatomie philosophique de ce slogan que de mettre en évidence les transformations de la politique et du monde rendant possible le succès sans-frontières du " Yes we can ".
la démocratie contemporaine, doxocratie, et même biodoxocratie, voit surgir un phénomène : ce qui est privé à chaque homme (son intime et sa santé) devient l'objet de la politique publique.
Le 19 septembre 2006, Robert Redeker, professeur de philosophie, publie dans Le Figaro une tribune intitulée : " Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ". Le lendemain, sa vie bascule. Accusé d'avoir " offensé le Prophète ", il reçoit par e-mail des menaces d'une extrême violence. Plus grave, il est frappé d'une condamnation à mort sur un site islamiste crypté, authentifié par la DST. Sa photo, son numéro de portable, son adresse, celle du lycée où il enseigne, des plans détaillés pour s'y rendre, tout cela figure sur ce site, où l'on appelle à lui trancher la tête. Depuis, Robert Redeker et les siens vivent cachés, sous protection policière permanente.
Parce que sa vie est en danger, Robert Redeker est réduit au silence. Afin de rompre cet enfermement, afin de dire aussi combien il est inacceptable qu'en République française, un homme soit condamné à mort et de facto censuré pour avoir usé de sa liberté d'expression et d'opinion, voici son témoignage.
Un texte poignant, où l'on prend la mesure, précise, concrète, quotidienne, de ce qu'il a traversé et devra encore affronter. Parce qu'il refuse tout simplement de capituler.
"La destruction de l'École peut se dire en quelques mots : notre École est devenue une École-méduse, une École gélatineuse, aux professeurs et instituteurs changés en animateurs socio-culturels et gentils organisateurs du vivre-ensemble, bref en urgentistes du libéralisme. Quel est le sens de ce désastre ?
Il est un lieu commun de dire que la crise de l'École indexe une crise de la société. Mais il faut prendre au sérieux le propos de Péguy, qui se montre plus profond que les travaux des sociologues et les réflexions des journalistes, en la comprenant comme une crise de vie. C'est moins la société qui est en crise, que la vie. Nous traversons une crise de la vie humaine, une crise de l'homme. Non de la vie sociale, non de la vie biologique, qui à leur façon passent par une crise aussi, mais de la vie en tant que vie humaine. Autrement dit : c'est l'homme, dans l'humanité de sa vie, qui est en question dans la triple crise épinglée par ce livre, crise de l'enseignement, crise de l'École, crise de l'éducation. C'est parce qu'on ne sait plus ce qu'est un homme, ce qu'est la vie humaine, ni non plus ce qu'est la mort humaine, qu'on ne sait plus ce qu'est l'École, ce qu'est l'éducation."
Mourir pour la France, faire la guerre, tomber au champ d'honneur... Les jeunes générations y songent-elles encore ? L'auteur nous invite à explorer le gouffre d'incompréhension qui sépare le soldat de la société civile actuelle à travers un arrière-plan philosophique et historique et en s'attachant à cerner l'essence de la guerre.
Gangrené par les pratiques maffieuses et le dopage, soumis aux exigences du spectacle télévisuel permanent, le sport emprisonne la vie dans un totalitarisme nouveau, barbarie douce appauvrissant l'intelligence de milliards d'hommes.
Prospérant sur la mort de la culture, le sport modélise un spécimen d'homme que le capitalisme, à la faveur de la mondialisation technomarchande, veut voir proliférer : l'humain dépolitisé. Le supporteur s'est substitué au citoyen tandis que les nations et les peuples cèdent le pas aux meutes sportives. Laboratoire hyperscientifique où se confectionne l'homme de demain, le sport s'est abîmé en un violent catéchisme futuriste, hymne tapageur au clonage planétaire des grandes marques, des médias et des individus.
Plus que l'opium des peuples (ce narcotique qui a fait marcher les peuples, les a fait travailler et aussi se fracasser les uns contre les autres), le progrès a été chez les modernes, l'opium de l'histoire.
Il a été la drogue qui a fait rêver tout l'occident à l'histoire, lui a laissé croire qu'il en allait de l'histoire comme de la nature chez Descartes - qu'elle était, cette histoire, dans la durée la même chose que la nature dans l'espace, cet élément de l'existence dont les hommes pourraient devenir " comme maîtres et possesseurs "
les conditions générales - sociologiques et anthropologiques - de la dépression se sont-elles modifiées ? la dépression - comme toute maladie, et après avoir accepté qu'elle en soit une - n'a de sens que dans un contexte.
une maladie est toujours une pièce dans un tableau, un élément d'un puzzle. ce contexte est à nos yeux double : l'homme et la société. comme toute maladie, la dépression est de nature sociale ; plus précisément : elle est déterminée par le cadre social, civilisationnel, dans lequel elle se déploie. au sens strict, ce que nous appelons dépression est sans doute impensable dans d'autres types de société.
il n'y a de maladie que de civilisation.
Si la dramaturgie du sport n'a pas changé - un événement sportif est toujours un suspens sans fiction -, les sportifs, eux, ont changé radicalement. On pouvait auparavant s'identifier, plaisir de la projection, à Platini, McEnroe ou même Eddy Merckx, mais aujourd'hui les champions, produits usinés méthodiquement pour et par le sport-spectacle, appartiennent à une autre espèce biologique que la nôtre.
Le sport est-il le laboratoire de cette entité nouvelle, qui conserve la forme visible de l'homme mais qui n'est plus tout à fait ce que l'on appelait un homme oe
Vous prenez de l'âge ? Réjouissez-vous ! Vous abordez les rives d'une grande et belle aventure. Celle d'une humanité vraie. Bienheureuse est la vieillesse ! Prenant à contrepied bien des idées reçues, Robert Redeker remet à l'honneur - et en pleine lumière - ce moment de la vie qui suscite de nos jours tant de crainte et de refoulement. Quel peut être, dans ces conditions, l'avenir de la vieillesse ? Faut-il singer, dans son apparence physique, ses vêtements ou ses choix de vie, le jeunisme ambiant pour rester vivant ? Il faut savoir accepter la vieillesse pour l'assumer et la vivre, répond le philosophe dans un livre puissant et prophétique.
Bien comprise, la vieillesse est résistance non d'un passé mort et idéalisé mais de la vie qui vient du fond des temps. Elle assure le maintien dans l'être des racines que la société travaille à détruire, dont elle ne veut plus entendre parler. Il faut sauver la vieillesse de l'élimination : car sans elle, c'est notre civilisation qui risque de s'éteindre. Et si la vieillesse était l'avenir et le salut du monde ?
Le monde contemporain a les idées courbes plus encore que courtes : voilà pourquoi, désormais, il ne tourne plus rond qu'en apparence. Pis : il se veut tellement réglé, formaté, normatif, telle une parfaite machine à fabriquer un totalitarisme qui s'ignore, un fascisme qui ne dit pas son nom, qu'il a fini, au comble d'un paradoxe aussi vertigineux que compréhensible, par se dérégler, sans plus de limites pour le contenir dans la sphère de la raison, du simple bon sens. Nous en payons aujourd'hui, précisément, le lourd et tragique tribut ! Le système, en ces temps aux rumeurs d'apocalypse, est, manifestement, à bout de souffle : un minuscule mais surpuissant virus peut anéantir, ou presque, sinon une civilisation entière, du moins l'arrogance des hommes ! La technologie, fût-elle la plus sophistiquée, n'y peut rien : la nature, à défaut de coeur, a ses raisons que la raison ne connaît pas ! Allez, courage, hommes et femmes de bonne volonté : malgré l'immense souffrance de ce monde.
Notre époque est marquée par un bouleversement radical qui affecte l'être profond de notre pays et, au-delà de lui, de notre aire de civilisation.
Jamais sans doute dans leur histoire il n'y eut de changement aussi profond, rapide et lourd de conséquences que celui que nous connaissons actuellement, que ce soit sur le plan démographique, le cadre institutionnel et politique, la civilité ou les valeurs culturelles.
Or ce qui advient, malgré ou sans doute plutôt à cause de son importance inouïe, est tantôt soigneusement gommé, voilé, nié, puis, brusquement, présenté comme nécessaire, souhaitable et inévitable par un complexe médiatico-politique qui n'a jamais été aussi monolithique, omniprésent, pesant et exclusivement tourné vers la justification idéologique.
Dans ce contexte, la seule voie qui reste à la différence, à la raison, à la liberté de dire non ou au moins de demander pourquoi ? est celle de la dissidence et chaque voix dissidente est précieuse.
Les cahiers de l'in-nocence sont une de ces voix rares, ténues, rendues presque inaudibles par le silence, quand elles ne sont pas clouées au pilori de l'infamie.
Renaud Camus, écrivain, est président du parti de l'In-nocence. Il vient de publier Décivilisation (Fayard) et Le Grand Remplacement (David Reinharc).
Emmanuel Carrère est écrivain. Il a publié récemment D'autres vies que la mienne (P.O.L.) et Limonov (P.O.L., prix Renaudot).
Michel Francesconi est écrivain. Il a notamment publié le roman La vitesse à laquelle nous oublions est stupéfiante (Éditions Ad libris).
Richard Millet est écrivain, membre du comité de lecture des Éditions Gallimard.
Il a publié récemment Arguments d'un désespoir contemporain (Hermann) et Fatigue du sens (Pierre-Guillaume de Roux).
Xavier Raufer, criminologue réputé, enseignant en France et en Chine, conseiller de diverses instances nationales et internationales, directeur de collection est l'auteur de nombreux ouvrages, dont le dernier, Quelles guerres après Oussama ben Laden ?, vient de paraître chez Plon.
Robert Redeker est philosophe. Il a publié récemment Yes we can (slogan électoral) (Pleins Feux) et Egobody. La fabrique de l'homme nouveau (Fayard).