La pièce se déroule dans une maison de famille à trois périodes (1913, 1968, aujourd'hui) mais en même temps. Ce sont les interactions entre les événements et les époques qui tissent l'action de ces trois générations, racontées en parallèle et en simultané.
Les destins de trois couples se font écho à travers leurs blessures, leur incapacité à vivre, leur culpabilité. Les mensonges des uns se répercutent sur ceux des autres et, comme dans un choeur polyphonique, chacun exprime son désarroi.
Les répliques se croisent pour façonner un thriller psychologique où chacun donne progressivement à entendre sa propre version de la réalité.
Comme dans tous les textes de Rasmus Lindberg, le temps et la question existentielle sont au coeur du processus d'écriture. Ici, la pièce pose une question essentielle : Qu'est-ce qui détermine et influence un individu ? De quoi est faite cette mémoire, consciente ou inconsciente, qui se transmet de génération en génération ? Quelle part prend-elle dans la constitution de notre individualité ?
Comédie décalée, à l'humour burlesque, Le Mardi où Morty est mort brouille les cartes de la chronologie.
Ses personnages cherchent un sens à leur vie dans une logique qui leur est propre et où le normal et l'anormal se confondent, tout comme le rêve et la réalité. Ainsi dès la première scène le grand-père meurt, sa vie défilant en quelques mots. Viennent à l'enterrement les différents protagonistes dont le Papa Pasteur qui va se mettre à douter de son métier. Edith, la grand-mère, mais aussi Amanda, sa petite fille, semblent à un tournant de leur vie.
Quant à Sonny, l'ami d'Amanda, il lui est préféré Herbert, le médecin d'Edith, qui, pour sa part, ne se sent compris que par son chien Morty. Mais les événements s'accélèrent et chacun poursuit sa quête : à commencer par Morty qui s'échappe et rencontre Edith dans le cimetière où erre le Papa Pasteur.