D'abord, pour ceux qui ne le sauraient pas : qu'est-ce qu'un Real Book ? « Un livre qui rassemble de nombreux standards de jazz », selon Wikipédia. Ce livre-ci est l'autobiographie d'un homme qui au long de ses différentes vies - « établi » en usine dans les années post-68, puis baba-cool fabricant de sabots suédois, puis universitaire, écrivain -a toujours rêvé d'être pianiste de jazz. Ça commence, assez classiquement, par un mauvais piano droit acheté par les parents, gage d'ascension sociale, et ça finit (provisoirement) par un Kawai quart de queue dans une grange aménagée en Ardèche. C'est l'histoire d'une passion dévorante : essais, progrès, ambitions, rêves, découragements, rencontres, rechutes, aventures, voyages... « Le piano n'est pas fait pour moi, il me dépasse et me dévore, mais je suis fait pour lui. » C'est d'une immense érudition jazzistique doublée d'une non moins grande érudition littéraire : on croise chemin faisant Mallarmé, Flaubert, Kerouac, Cendrars, Leiris, Thomas Bernhard, Ponge, Verlaine, Beckett, Réda bien sûr, Michaux naturellement, d'autres, sans que ce soit à aucun moment pesant.
Car c'est un livre plein d'humour. Ce n'est pas pour rien que Queneau est aussi un des héros littéraires de Jean-Pierre Martin. « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables, dans toute la vérité de sa nature, un homme qui a tenté de faire «pianiste de jazz», et cet homme, ce sera moi »: l'incipit paraphrasant ironiquement le début des Confessions donne le ton.
Avec ce quatrième volume de La Décennie Mitterrand, Pierre Favier et Michel Martin-Roland achèvent leur monumentale enquête sur l'histoire du double septennat de François Mitterrand.
Les Déchirements, 1992-1995, racontent avec la même rigueur et le même souci d'honnêteté la difficile fin du règne de François Mitterrand à l'Elysée.
A partir de dizaines de témoignages inédits et l'étude de milliers de documents d'archives, les auteurs décrivent la chute d'Edith Cresson, le calvaire de Bérégovoy, la cohabitation avec Balladur, la guerre de Yougoslavie.
Cet essai est une enquête sur la honte comme ferment et comme objet de l'oeuvre littéraire. La honte est un sentiment terriblement singulier, individué, et qui pourtant lie à un groupe. Elle est la chose du monde la mieux partagée, il en est de toute sorte, à la disposition de chacun : honte de l'origine sociale (mais on peut avoir honte d'être né pauvre comme d'être né riche), des parents, honte d'être blanc en Afrique du Sud (Coetzee), d'être noir aux Etats-Unis (Philip Roth), de son corps (Kafka, Leiris), de son sexe (et par exemple, d'être une fille en terre d'islam : La Honte, de Salman Rushdie), d'être homosexuel, d'une lâcheté commise (Lord Jim, de Conrad), d'avoir
survécu (Jean Améry, Semprun), de parler la langue des bourreaux (G-A Goldschmidt), etc., etc. L'écriture serait une transaction avec cette blessure originelle : une manière de la contourner en la mettant en scène. Le livre des hontes explore, à l'appui de cette thèse (qui, au demeurant, n'est jamais assénée, toujours donnée comme une piste, une hypothèse) un très vaste champ littéraire, de Rousseau, bien sûr, aux contemporains (Annie Ernaux, Marie Ndiaye, Juan Goytisolo, Michel del Castillo) en passant par Hawthorne, Dostoïevski, Bernanos, Mishima, Genet, des dizaines d'autres.
Jean-Pierre Martin poursuit ici une recherche entamé avec Le Livre des hontes (Fiction & Cie, 2006). Dans ce dernier livre, J-P Martin étudiait la honte comme ferment et objet de l½uvre littéraire, à travers une vaste palette dauteurs, de Kafka ou Conrad. Il sagit, cette fois, de cartographier les figures dans la littérature de ce quil appelle la « réinvention de soi », dévaluer le rôle de la discontinuité dans le processus de l½uvre. En dautres termes encore : le postulat de lunité de la personnalité, de l½uvre est une illusion, il est rare quune vie décrivain soit une. Le plus souvent, elle se construit à travers des ruptures, qui sont parfois des apostasies. Ce livre, où le ton neutre de luniversitaire laisse souvent percer un engagement plus passionné, est un plaidoyer instruit contre « lassignation au passé ».Jean-Pierre Martin étudie dabord ce quon pourrait appeler les stratégies de rupture ou de « déconversion », à travers nombre dexemples dont les principaux sont Gide, Roger Vailland, Duras. Ancien maoïste, ne cachant pas les motifs souvent personnels de sa recherche (et cest une des forces du livre), il accorde une place importante au tandem Sartre-Benny Lévy, au supposé « reniement » auquel le jeune intellectuel juif, abandonnant lui-même pour « létude » son être antérieur de politique radical, aurait conduit le philosophe.La seconde partie du livre est consacrée à létude de la vita nova qui suit, ou est supposée suivre l « apostasie ». Elle peut prendre beaucoup de formes, du retrait fantasmé du monde (Rousseau) à la conversion religieuse (Pierre-Jean Jouve), du rêve dune autre pratique décriture (Barthes) jusquau point extrême de linvention dun autre écrivain (Gary-Ajar). Fidèle à sa manière, J-P. Martin étudie cet ensemble complexe à travers une foule dexemples (outre ceux déjà cités, Leiris, Koestler, Fitzgerald).
Universitaire atypique, ex-maoïste (cela compte dans son parcours intellectuel), Jean-Pierre Martin, né en 1948, enseigne la littérature française contemporaine à luniversité de Lyon 2. Il est lauteur, notamment, dune monumentale biographie dHenri Michaux, parue en 2003 chez Gallimard, dun Contre Céline (José Corti, 1997), et dun récit publié par Fayard en 2004, Sabots suédois. Nous avons publié de lui Le Livre des hontes (Fiction & Cie, 2006).
Tome 1 - Les ruptures Ce livre est la première histoire complète de la gauche au pouvoir.
Il raconte les dix ans qui ont changé la France. Ce premier volume, Les Ruptures (1981-1984), fait toute la lumière sur l'alternance du 10 mai 1981, les réformes socialistes, la politique étrangère de François Mitterrand et les grands débats économiques et politiques.
Les auteurs, journalistes à l'AFP, ont vécu ces années aux premières loges, observant tous les faits et gestes du président de la République.
Pour la rédaction de cet ouvrage, ils ont mené une enquête de trois ans, interrogé 200 personnalités de tous bords, et dépouillé d'innombrables documents d'archives confidentielles, en principe inaccessibles pendant trente ans, qui confèrent à ce texte une crédibilité incontestable.
Ni hagiographie ni pamphlet, mais somme de faits, d'analyses et d'anecdotes, La Décennie Mitterrand passe au crible l'action des hommes de pouvoir, à commencer par le président de la République.
Construit comme un récit romanesque, ce livre est destiné à devenir un ouvrage de référence.
Tome 2 - Les épreuves Pierre Favier et Michel Martin-Roland, au terme d'une enquête menée auprès de 200 personnalités de tous bords et de l'étude de milliers de pages d'archives inédites, éclairent d'un jour nouveau les épisodes majeurs que furent la guerre scolaire, l'affaire Greenpeace, les entretiens du président avec Reagan et Gorbatchev, le drame calédonien, celui des otages du Liban.
Surtout ils révèlent les secrets de la cohabitation et la violence de l'affrontement Chirac-Mitterrand.
Le tome 1, " Les ruptures ", a été salué unanimement par la presse :
" Un ouvrage de référence de nature à ravir les historiens. Un exposé clair, précis, pour tout dire irréfutable de ce morceau d'histoire de France. " Jean-Marie Colombani, Le Monde " Le tour de force de Favier et Martin-Roland est de parvenir à concilier souci de la précision et plaisir du lecteur, à s'épargner courbettes comme coups de griffe.
" Francis Brochet, Le Progrès " Le premier ouvrage de référence sur la présidence depuis 1981. Avec vue imprenable sur les archives protégées. Les 588 pages de ce livre seront vite écornées à force d'être consultées. " Christine Fauvet-Mycia, Libération " Un ouvrage de référence sur dix ans passés à l'Elysée. Si le travail est sérieux et crédible, il n'est pas pour autant austère. Les anecdotes y ont leur place, souvent désopilantes.
" Nicole Kern, Le Figaro Tome 3 - Les défis Pierre Favier et Michel Martin-Roland, dans la lignée des deux premiers volumes de La Décennie Mitterrand, poursuivent leur enquête sur les débuts du second septennat Mitterrand avec le même souci de rigueur et d'exhaustivité. A partir de quelque deux cents témoignages et de l'étude attentive de milliers de documents d'archives, ils mettent à nu la relation Mitterrand-Rocard, livrent le fond du dossier controversé de l'unification allemande et révèlent de l'intérieur les affrontements politiques chez les socialistes au pouvoir, sans oublier les tractations européennes, les méandres de la politique africaine et les coulisses secrètes de la guerre du Golfe.
Les deux premiers volumes de La Décennie Mitterrand, Les ruptures (1981-1984) et Les épreuves (1984-1988), ont été salués par la presse comme des ouvrages de référence : " Même travail de bénédictin : deux cents personnalités de tous bords interrogées, des milliers de pages d'archives inédites consultées, outre leurs carnets personnels de journalistes politiques.
Le résultat est à la hauteur de l'entreprise : un récit vivant où fourmillent les détails concrets, une multitude de portraits brossés sans a priori ( ... ). Un formidable travail à mi-chemin entre la tâche du journaliste et celle de l'historien. " Aimé Savard, La Vie " En rapportant tous les faits, rien que les faits, les auteurs ont réussi un livre d'Histoire majuscule. Sur chaque dossier, le lecteur en apprend autant qu'un ministre.
La logique des événements, qui ne s'aperçoit jamais au jour, éclate. " François Granon, Télérama " Le premier tome de La Décennie Mitterrand était un ouvrage de référence.
Le second le surpasse. " Jean-Yves Lhomeau, Libération Tome 4 - Les déchirements Avec ce quatrième volume de La Décennie Mitterrand, Pierre Favier et Michel Martin-Roland achèvent leur monumentale enquête sur l'histoire du double septennat de François Mitterrand.
Les déchirements (1992-1995), racontent avec la même rigueur et le même souci d'honnêteté la difficile fin du règne de François Mitterrand à l'Elysée.
A partir de dizaines de témoignages inédits et l'étude de milliers de documents d'archives, les auteurs décrivent la chute d'Edith Cresson, le calvaire de Bérégovoy, la cohabitation avec Balladur, la guerre de Yougoslavie.
Les précédents volumes de La Décennie Mitterrand, Les ruptures (1981-1984), Les épreuves (1984-1988), Les défis (1988-1992), ont été salués par la presse.
" Fidèles à leur méthode [ ...
], Favier et Martin-Roland ont interrogé des centaines de personnes pour reconstituer minutieusement la face cachée de l'activité présidentielle. Mais cette fois [ ... ], c'est à l'utilisation systématique des archives que le récit doit sa richesse. Les deux auteurs ont eu accès à des comptes rendus de Conseils des ministres, des notes des collaborateurs, aux argumentaires pour traiter certains dossiers délicats, à des échanges de courrier avec des chefs d'Etat étrangers [ ...
] .
La Décennie Mitterrand [reste] l'ouvrage de référence de ce double septennat. " Libération " le journalisme se met au service de l'histoire. Là réside le grand talent de Favier et Martin-Roland. " Le Nouvel Observateur " Tome après tome, leur Décennie Mitterrand s'impose comme l'ouvrage de référence sur le double septennat de l'ancien président. " Le Point
La cueillette aux champignons, « le marché » dans le potager familial, l'épluchage des légumes de la soupe, la descente à la cave pour aller chercher l'énorme meule de Beaufort... Guy Martin a su élever au rang de la haute gastronomie l'amour de cuisiner et le plaisir des saveurs. Aujourd'hui chef trois étoiles au restaurant Le Grand Véfour à Paris, Guy Martin met en lumière à travers l'ouvrage cet héritage paternel, source de son inspiration. 45 recettes illustrées du chef se mêlent à 45 recettes du père : soupes, entrées chaudes et froides, poissons, viandes, desserts... Les lentilles en salade au cumin côtoient l'émincé de cèpes au combava et au fromage blanc, le ragoût de légumes d'hiver, le gratin d'aubergines à la crème d'amande et anchois... Chaque chapitre est introduit par un texte évoquant ce lien tout autant savoureux que sentimental entre le père et le fils. La maquette élégante et moderne de l'ouvrage sublimée d'une impression métal donne à son contenu toute sa dimension : évocation du père dans la créativité et la modernité de Guy Martin.
Ce livre a d'abord le mérite de poser rigoureusement la question de savoir ce qu'est vraiment la fameuse " mondialisation " dans ses diverses dimensions, économiques, politiques, sociales et culturelles.
On discerne ainsi mieux dans quelle mesure raisonner en termes de mondialisation peut être productif ou parfois détourner des vraies questions. Ainsi, une relecture critique des débats de ces vingt dernières années dissipe la part de fantasme déployé par des discours catastrophiques qui promettent la fin des nations, la fin des cultures originales, la fin du travail, la domination par d'une élite complotant contre l'humanité.
La mondialisation n'est, pleinement, rien de tout cela, mais, sous couvert d'un nouvel ordre, c'est bel et bien un vaste processus de préservation des ordres anciens par l'émergence des règles nouvelles non encore stabilisées. Une fois précisée ce qu'est la mondialisation et ce qu'elle n'est pas, une sociologie critique et ouverte aux apports des autres sciences sociales autorise un décryptage rigoureux des mutations en cours dans le monde du travail, dans les relations internationales, dans le fonctionnement des Etats et dans la culture.
Elle analyse aussi le rôle des nouveaux acteurs collectifs, ONG, syndicats, associations, collectifs mondiaux, les alternatives qu'ils portent et les pistes possibles pour de nouvelles régulations. A la fois étude scientifique, essai engagé et synthèse pédagogique des débats en cours, cet ouvrage séduira tout ceux, militants ou non, qui aspirent à l'intelligence des métamorphoses du monde.