L'étude des épopées traditionnelles en général et de la chanson de geste en particulier a mis en valeur l'importance du phénomène de la stéréotypie, tant au plan du contenu que de l'expression. À partir de l'analyse critique des notions de « motif narratif » et de « style formulaire », le présent volume, réédition complétée et mise à jour d'un ouvrage paru en 1992, propose des critères stricts de définition : distinction entre motifs narratifs et motifs rhétoriques, structuration interne des uns et des autres, description de leurs possibilités de composition. Il ouvre enfin des perspectives vers l'étude thématique, l'analyse stylistique et l'évolution diachronique de chaque catégorie. Divers index le complètent, et notamment des index de motifs établis à partir du dépouillement de sept chansons totalisant près de 55000 vers. La méthode qui y est définie peut s'appliquer, au-delà des chansons de geste, aux épopées traditionnelles de nombreuses cultures et servir ainsi à de fructueuses études comparatives.
Les études réunies dans ce volume, plutôt que de s'arrêter à l'apparence d'indifférence au temps parfois dénoncée chez les auteurs de chansons de geste, ou de plaquer sans nuances sur les oeuvres le concept préétabli de temporalité cyclique, visent à dégager des textes eux-mêmes les structures temporelles qui en gouvernent l'organisation narrative. Trois perspectives sont ainsi envisagées. La première porte sur la nature du temps - essentiellement celui de l'origine chrétienne de l'Occident féodal, de Charles Martel à Louis le Pieux - où se déroule l'action épique et sur ses relations avec l'Antiquité païenne qui le précède et l'époque de la composition et de la performance qui lui fait suite. La seconde concerne, à hauteur de personnages, le temps de la vie et de l'action. La troisième enfin s'intéresse aux outils discursifs utilisés pour exprimer la temporalité. Ainsi se révèle une exploitation très cohérente de la dimension temporelle au service du récit et de la performance qu'il implique, mais aussi de ce récit lui-même dans la construction d'une mémoire collective.
Les textes et les images qui se donnent pour énigmatiques, au XVIe siècle, manifestent avec éclat la tendance caractéristique de la Renaissance à exploiter en tous sens les croisements inattendus de registres et de thèmes, les possibilités de lectures multiples, pour former des compositions volontiers provocatrices où toutes les audaces sont possibles, à titre ludique. Le présent recueil ne propose pas un nouvel inventaire des types d'énigmes littéraires ou picturales, mais plutôt un aperçu des ressources qu'elles offrent à une culture hétérogène, consciente de ses disparates et disposée à en exploiter les chances jusqu'à la témérité, par goût de l'aventure intellectuelle autant ou plus que par jeu.