En principe, les choses sont claires. D'un côté un chorégraphe crée une oeuvre, de l'autre le danseur l'interprète. Parfois les deux rôles se confondent et cela s'appelle un solo. Mais avec Pedro Pauwels, cela se complique. Il fut danseur. Superbe et reconnu comme l'un des meilleurs interprètes contemporains, chez Karine Saporta ou Odile Duboc. Puis, comme beaucoup, il chorégraphia, mais tout en continuant à danser. En 2000, il propose Cygn Etc..., projet étonnant pour lequel huit femmes chorégraphes composent pour lui leur version de la Mort du Cygne (Fokine, 1905-1907) et qu'il danse seul. Il a renouvelé l'expérience suffisamment souvent et encore récemment pour que l'on ne puisse plus tenir le fait pour une anecdote, une exception, une originalité conceptuelle... Pedro Pauwels interroge tout simplement et en profondeur le fait même d'être chorégraphe, tout en continuant à chorégraphier ses propres pièces pour lesquelles il ne danse pas et qui s'articulent pourtant avec ces projets pour lesquels il ne chorégraphie pas mais qu'il danse néanmoins et pour des chorégraphes qui ne semblent pas tout à fait les auteurs de l'oeuvre... À ce moment de l'explication, si le lecteur s'avoue un peu perdu, la chose n'a rien d'étonnant. Même le théoricien le mieux éclairé y perd aussi ses concepts et a besoin de s'arrêter un peu sur cet objet chorégraphique aussi étonnant que complexe. Loin de l'improvisateur porté par la danse de l'instant, mais élaborant des projets construits et réfléchis, Pedro Pauwels interroge le statut du chorégraphe et celui du danseur. D'autant que certaines vicissitudes l'ayant affecté gravement, il remet en cause jusqu'à l'idée même que l'idée commune peut avoir du danseur comme figure humaine de la perfection physique tout en persistant dans son être de danseur... Décidément, pas simple de résumer Pedro Pauwels... Un livre entier n'y suffirait pas, mais on peut essayer !
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève visite le monde entier depuis près de vingt ans que Philippe Cohen le dirige. Il a fait reconnaître non seulement des oeuvres de chorégraphes aussi différents que Saburo Teshigawara, Benjamin Millepied ou Andonis Foniadakis, mais encore la qualité de ses danseurs tous virtuoses et pourtant tous unis au sein d'une structure dont son directeur se plaît à répéter?: «?la star, c'est le ballet?».
Car ces vingt ans de direction de Philippe Cohen ont été pour le Ballet du Grand Théâtre l'occasion d'expérimenter une organisation différente de cette structure dans le fond si étrange que l'on appelle «?ballet?» et que l'on comprend et connaît si mal. Alors, au moment de quitter ses fonctions, Philippe Cohen a souhaité, plus encore que tirer un bilan, analyser pourquoi et comment peut fonctionner un ballet dans le monde d'aujourd'hui. Comment et pourquoi cette organisation artistique qui renvoie à un imaginaire ancré dans le passé offre à la danse un outil qui permet d'appréhender l'avenir de l'art chorégraphique.
En effet, pas plus que les autres structures sociales, le ballet ne peut s'exonérer de s'interroger sur son rapport aux désirs profonds de ceux qui le constituent. Le ballet doit aujourd'hui se tourner vers les danseurs et permettre à la danse, à travers ces structures qui bénéficient de moyens et du filet de sécurité de l'institution les abritant, de conjuguer l'aspiration naturelle des danseurs à une vie plus normale et des chorégraphes à disposer des moyens de leur création.
Ce livre, réalisé avec Philippe Cohen par Philippe Verrièle, se veut à la fois le témoin d'une aventure et une réflexion pour servir à la danse à venir.
Qu'est-ce que la danse ? Qu'est-ce qu'un chorégraphe ?
Qu'est-ce qu'un danseur ? Quel sens a la danse ? Comment écrire la danse ? Telles sont les questions que Philippe Ver- rièle pose et auxquelles il entreprend de répondre dans cette série de 5 livres, fort de près de 30 ans de fréquentation des salles de spectacle, des chorégraphes, des danseurs, du public et des étudiants.
Derrière la simplicité de la méthode des questions et ré- ponses, son projet est de proposer une définition complète de la danse. Cette ambition, pour le citer, est de partager « un ensemble d'outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les oeuvres qui appar- tiennent à ce domaine du spectacle. Pour savoir même ce que l'on regarde quand on regarde la danse », car dit-il « on se tromperait gravement à regarder de la danse soit comme du théâtre soit comme un tableau ou une oeuvre plastique.
Ou pire encore, comme une forme de musique visuelle. La danse n'a rien d'autre à promettre que d'être la danse. » Destiné aussi bien au public amateur de danse qu'aux pro- fessionnels, le résultat est une véritable somme qui permet d'apprendre à mieux regarder et invite à se débarrasser des préjugés. Par la multiplicité des points de vue sur le sujet, l'ensemble est, objectivement, un ouvrage sans équivalent à ce jour, pour ne pas dire indispensable.
Qu'est-ce que la danse ? Qu'est-ce qu'un chorégraphe ?
Qu'est-ce qu'un danseur ? Quel sens a la danse ? Comment écrire la danse ? Telles sont les questions que Philippe Ver- rièle pose et auxquelles il entreprend de répondre dans cette série de 5 livres, fort de près de 30 ans de fréquentation des salles de spectacle, des chorégraphes, des danseurs, du public et des étudiants.
Derrière la simplicité de la méthode des questions et ré- ponses, son projet est de proposer une définition complète de la danse. Cette ambition, pour le citer, est de partager « un ensemble d'outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les oeuvres qui appar- tiennent à ce domaine du spectacle. Pour savoir même ce que l'on regarde quand on regarde la danse », car dit-il « on se tromperait gravement à regarder de la danse soit comme du théâtre soit comme un tableau ou une oeuvre plastique.
Ou pire encore, comme une forme de musique visuelle. La danse n'a rien d'autre à promettre que d'être la danse. » Destiné aussi bien au public amateur de danse qu'aux pro- fessionnels, le résultat est une véritable somme qui permet d'apprendre à mieux regarder et invite à se débarrasser des préjugés. Par la multiplicité des points de vue sur le sujet, l'ensemble est, objectivement, un ouvrage sans équivalent à ce jour, pour ne pas dire indispensable.
Qu'est-ce que la danse ? Qu'est-ce qu'un chorégraphe ?
Qu'est-ce qu'un danseur ? Quel sens a la danse ? Comment écrire la danse ? Telles sont les questions que Philippe Ver- rièle pose et auxquelles il entreprend de répondre dans cette série de 5 livres, fort de près de 30 ans de fréquentation des salles de spectacle, des chorégraphes, des danseurs, du public et des étudiants.
Derrière la simplicité de la méthode des questions et ré- ponses, son projet est de proposer une définition complète de la danse. Cette ambition, pour le citer, est de partager « un ensemble d'outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les oeuvres qui appar- tiennent à ce domaine du spectacle. Pour savoir même ce que l'on regarde quand on regarde la danse », car dit-il « on se tromperait gravement à regarder de la danse soit comme du théâtre soit comme un tableau ou une oeuvre plastique.
Ou pire encore, comme une forme de musique visuelle. La danse n'a rien d'autre à promettre que d'être la danse. » Destiné aussi bien au public amateur de danse qu'aux pro- fessionnels, le résultat est une véritable somme qui permet d'apprendre à mieux regarder et invite à se débarrasser des préjugés. Par la multiplicité des points de vue sur le sujet, l'ensemble est, objectivement, un ouvrage sans équivalent à ce jour, pour ne pas dire indispensable.
Qu'est-ce que la danse ? Qu'est-ce qu'un chorégraphe ?
Qu'est-ce qu'un danseur ? Quel sens a la danse ? Comment écrire la danse ? Telles sont les questions que Philippe Ver- rièle pose et auxquelles il entreprend de répondre dans cette série de 5 livres, fort de près de 30 ans de fréquentation des salles de spectacle, des chorégraphes, des danseurs, du public et des étudiants.
Derrière la simplicité de la méthode des questions et ré- ponses, son projet est de proposer une définition complète de la danse. Cette ambition, pour le citer, est de partager « un ensemble d'outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les oeuvres qui appar- tiennent à ce domaine du spectacle. Pour savoir même ce que l'on regarde quand on regarde la danse », car dit-il « on se tromperait gravement à regarder de la danse soit comme du théâtre soit comme un tableau ou une oeuvre plastique.
Ou pire encore, comme une forme de musique visuelle. La danse n'a rien d'autre à promettre que d'être la danse. » Destiné aussi bien au public amateur de danse qu'aux pro- fessionnels, le résultat est une véritable somme qui permet d'apprendre à mieux regarder et invite à se débarrasser des préjugés. Par la multiplicité des points de vue sur le sujet, l'ensemble est, objectivement, un ouvrage sans équivalent à ce jour, pour ne pas dire indispensable.
Qu'est-ce que la danse ? Qu'est-ce qu'un chorégraphe ?
Qu'est-ce qu'un danseur ? Quel sens a la danse ? Comment écrire la danse ? Telles sont les questions que Philippe Ver- rièle pose et auxquelles il entreprend de répondre dans cette série de 5 livres, fort de près de 30 ans de fréquentation des salles de spectacle, des chorégraphes, des danseurs, du public et des étudiants.
Derrière la simplicité de la méthode des questions et ré- ponses, son projet est de proposer une définition complète de la danse. Cette ambition, pour le citer, est de partager « un ensemble d'outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les oeuvres qui appar- tiennent à ce domaine du spectacle. Pour savoir même ce que l'on regarde quand on regarde la danse », car dit-il « on se tromperait gravement à regarder de la danse soit comme du théâtre soit comme un tableau ou une oeuvre plastique.
Ou pire encore, comme une forme de musique visuelle. La danse n'a rien d'autre à promettre que d'être la danse. » Destiné aussi bien au public amateur de danse qu'aux pro- fessionnels, le résultat est une véritable somme qui permet d'apprendre à mieux regarder et invite à se débarrasser des préjugés. Par la multiplicité des points de vue sur le sujet, l'ensemble est, objectivement, un ouvrage sans équivalent à ce jour, pour ne pas dire indispensable.
Les rapports entre danse et érotisme semblent manifestes. La danse à la réputation d'être un art sensuel, mais où sont les oeuvres érotiques ? Il y a des corps, il y a des sexes, mais finalement peu de créations qui relèvent de l'érotisme. À partir de ce paradoxe, l'auteur propose de revisiter l'histoire de la danse. De Salomé à Anna Teresa de Keersmaeker, du tango au butô, du mythe de la ballerine à celui du « danseur pédé », il s'agit de défendre un érotisme chorégraphique dont certaines oeuvres contemporaines annoncent peut-être la venue.
Ce livre, initialement paru en 2006, fait référence dans le domaine de la danse : écrit par un spécialiste du domaine, il s'agit du seul ouvrage théorique à aborder cette question. Quinze ans plus tard, à l'aune de l'évolution de la discipline, de MeToo, des créations les plus récentes, il était nécessaire d'en proposer une version revue et actualisée.
Édition intégralement revue, corrigée et augmentée.
Il est parfois utile de prendre des chemins assez contournés. Par exemple, ce livre qui s'appuie sur le parcours de Pascal Montrouge procède d'une réflexion sur le désaccord entre Lifar et Balanchine. On sait que ces deux rejetons ultimes de l'aventure des Ballets Russes ne s'aimaient guère, mais cela ne nous importe pas : il se trouve surtout qu'ils ne sont pas non plus du même avis sur la question du chorégraphe...
Ancien rédacteur en chef des Saisons de la Danse, Philippe Verrièle est chroniqueur et critique du magazine Danser, journaliste spécialisé en politique du spectacle pour la Lettre du spectacle et La Scène. Il est aussi le correspondant pour la France du magazine italien Danza y danza. Il est également enseignant.
- Un approche complète et polyphonique pour analyser la singularité d'un chorégraphe très contemporain, Sylvain Groud, passionné de lien social, d'exploration de l'univers des jeunes, de l'espace de l'hopital.
- Le portrait du Directeur du Centre chorégraphique national des hauts de France : Le Ballet du Nord.
- Un ouvrage dirigé par un spécialiste du sujet : le journaliste critique de danse Philippe Verrièle.
- Des contributions de spécialistes, critiques de danse, photographes et dessinateur.
- Le septième titre de la collection "L'univers d'un chorégraphe".
Après un parcours exemplaire Abou Lagraa compte aujourd'hui parmi les plus repérés des chorégraphes français. Une oeuvre conséquente, des expériences marquantes - comme le premier ballet contemporain algérien qu'il a dirigé - ou avec des institutions majeures comme l'Opéra de Paris, un style gestuel bien à lui : tout va bien.
Mais cela vient de loin. Partis d'Algérie pour s'installer à Annonay, les parents d'Abou Lagraa ne pouvaient pas imaginer une telle réussite pour leur fils. Le chorégraphe a commencé la danse assez tard, à 16 ans, mais s'y est aussitôt ouvert un chemin très personnel. Non seulement il danse, mais il ne s'est pas cantonné aux formes de danse urbaine qui ont permis à de nombreux hommes de sa génération de percer. Abou Lagraa assume, dès les premières créations, une sensualité qui marque son style et sa démarche. Il donne un sens à la sensualité masculine de sa danse sans rien renier de sa culture.
Cette sensualité endossée sans arrogance mais aplomb pose aussi des questions théoriques qu'explorent ici auteurs et plasticiens.
Un ouvrage tout entier consacré à l'univers du chorégraphe Thomas Lebrun, directeur du CNC de Tours, alliant pour les 20 ans de sa compagnie le savant et le populaire avec humour.
- Un ouvrage complet sur l'univers du chorégraphe Thomas Lebrun, directeur du CNC de Tours;
- Un ouvrage réunissant les expertises de critiques, journalistes, chorégraphes, de photographe et d'un illustrateur;
- Un ouvrage pour le 20e anniversaire de la compagnie;
- Le 10e ouvrage de la collection "L'Univers d'un chorégraphe" dirigée par le critique Philippe Verrièle.
Qu'est-ce que Giselle, pièce du chorégraphe Mats Ek (1945) et pourquoi est-ce un chef-d'oeuvre que tout le monde devrait connaître ?
Après une diffusion initiale très rapide, Giselle, le célèbre ballet de Perrot et Coralli, a bien failli disparaître. Puis il est revenu pour devenir une manière de référence de la danse romantique, au point d'en décourager les relectures. Jusqu'aux années 1980 lorsque Mats Ek, le fils de la chorégraphe Birgit Culberg, véritable mère du ballet contemporain suédois, s'en empare. Et Giselle redevient une oeuvre incontournable présente au répertoire des grandes institutions de la danse...
À la fin d'une décennie (années 1980) qui a vue l'affirmation de la Jeune Danse Française comme mouvement esthétique majeur, Dominique Bagouet livre une pièce intime, universelle et bouleversante.
Mais c'est aussi une oeuvre dont la finesse de composition et la maîtrise signent à la fois un sommet d'un mouvement et annonce sa fin. So Schnell offre ainsi à la Jeune Danse Française un classique... Après la mort du chorégraphe, cette pièce considérée comme une oeuvre majeure de la danse contemporaine sera reprise par plusieurs chorégraphes.
Venu à la danse sur le tard, à 23 ans, après un atelier d'amateur, Emanuel Gat a rattrapé le temps perdu. Deux ans après, il débutait sa carrière de chorégraphe indépendant ! Depuis la fondation de sa compagnie, en 2004, il enchaîne les créations, du Sacre du Printemps (2004) à Goldlandberg (2013) en passant par K626 (2006), Silent Ballet (2008) ou Sunny (2016) qui se réfère à la fameuse chanson de Bobby Hebb... Manière de souligner que, toujours, l'oeuvre du chorégraphe vient examiner la musique, toute la musique. Et sa récente création, Story Water (2018), n'a pas hésité à se mesurer au monument Boulez ! On appréciera l'éclectisme. Mais, après Cage, Cunningham et toute l'aventure de la danse contemporaine, comment s'intéresser à la musique ? Personne ne doute aujourd'hui que la musique est un art suffisamment important pour ne pas avoir besoin de la danse pour exister... Et les difficultés des chorégraphes à se faire reconnaître comme auteur d'oeuvres à l'image des compositeurs devrait dissuader de retourner voir du côté de la musique. Sinon que ces considérations et les précautions n'appartiennent pas au caractère d'Emanuel Gat, lequel fait de la matière musicale l'un de ses sujets. D'une façon tout-à-fait originale : le corps du danseur devenant une manière d'espace pour la musique !
Danser l'oeuvre d'un artiste, tel est le défi lancé par le photographe Laurent Paillier et le critique de danse Philippe Verrièle à onze jeunes chorégraphes représentant la plus remuante des scènes d'aujourd'hui.
Onze chapitres donc : pour chacun l'oeuvre d'un plasticien a été proposée à un chorégraphe. Chaque séance dansée et photographiée est rendue par une dizaine d'images, accompagnée d'un texte sur le plasticien lu dans la perspective de son lien à l'art chorégraphique ainsi que d'un entretien avec le chorégraphe à propos de ce plasticien et, plus généralement, de sa relation aux arts plastiques.
Onze artistes majeurs, de Fontana à Klein, de Pollock à Degottex, et c'est là que les jeunes chorégraphes sont indispensables : quand on prendrait plutôt des gants pour se frotter à certaines figures, eux les abordent à bras le corps, voire au corps à corps.
La relation danse et arts plastiques est revisitée dans ce cadre original et décapant où, une fois n'est pas coutume, c'est aux chorégraphes de donner leur sentiments sur des artistes et de les prendre comme sujet, quand il est plutôt l'usage que ce soit l'inverse. Au moins une certitude, cela va bouger .
Florentine installée entre la Belgique et la France, Erika Zueneli est éclectique. Formation classique en Italie, travail de psychomotricienne, découverte de la danse contemporaine avec Simona Bucci. En 1997, elle entame une recherche personnelle avec les solos Frêles Espérances et Ashes.
Mais, de Noon (2000) à Tant'amati (2013) en passant par Daybreak (2007), ses oeuvres vont développer des univers familiers voire familiaux, une quotidienneté d'autant plus troublante que ces bulles de banalité rassurante sont le champ de ces mille tournois (c'est le titre d'une des pièces d'Erika Zueneli) par lesquels se construit ce que l'on appelle notre intimité. Amoureuse, familiale, identitaire : la chorégraphe explore toutes les formes de l'intimité, mais avec les moyens de la danse.
Pas question donc de mise en discours du soi, de l'affirmation verbale, mais une gestuelle de ce conflit entre soi-même et « les autres si proches ». La danse procède volontiers d'une agonistique assumée. Le concours de rock est frère de la battle du hip-hop autant que du grand pas de deux classiques, avec ses alternances de soli, coda et variation ; Le grand Balanchine en signa un chef-d'oeuvre, Agon (1957). Ainsi, renouant avec cette forte tendance, Erika Zueneli explore l'intime comme combat, celui qui permet d'exister au monde, d'affirmer : « Intimement, ainsi, je suis. ».
Supervisé par des spécialistes des milieux des arts du spectacle et de la danse, Amélie Grand et Philippe Verrièle, ""Avignon, l'affaire Mallarmé"" revient sur les liens qu'a pu entretenir Mallarmé avec la danse, non seulement au fur et à mesure de son parcours et de son existence, mais également à travers son écriture :
« Mallarmé à la Chartreuse, quelle drôle d'idée ! L'érudit, le poète en gésine a certes vécu à Avignon, contre toute fortune, quelques années avant 1870. (.) Bonne fille, prompte à la gratitude et pas trop niaise, la Chartreuse devait donc hospitalité à Mallarmé, cet étrange voisin un peu torturé. Le poète inflige à sa (la) langue une sorte de bonsaïsation audacieuse. Ciselures, tailles, ellipses, conduites, festons.(.) (Il) parcourt drôlement l'espace du sens, les chemins du langage. Les ellipses de la phrase, les sautes de ponctuation, les jeux de typographie, futuristes, les résonances d'images improbables, les syncopes de vocabulaire. C'est une danse. » (François de Banes Gardonne, préfacier).
Jeune, mais déjà auteur d'une oeuvre très conséquente, Yvann Alexandre est un chorégraphe de l'errance, élégante et désabusée. Ses danseurs semblent flâner avec détachement sur un plateau tenu pour un étrange endroit de rencontre. Ils s'y croisent, ne semblent pas vraiment s'y rencontrer et pourtant ne sont jamais vraiment seuls. D'ailleurs, Yvann Alexandre s'abandonne très peu à l'exercice - pourtant fréquent dans le monde de la danse contemporaine - du solo. Or, cette année, avec « Les Soli Noirs », ce chorégraphe au ton singulier aborde cette forme du solo, et même par cinq fois dans une oeuvre qui est à la fois le résumé de ses obsessions autant qu'une ouverture vers des horizons nouveaux.
C'est l'occasion d'interroger ce que signifie cette solitude singulière du chorégraphe en demandant à l'écrivain Stéphane Bouquet, au plasticien Olivier de Sagazan et à plusieurs personnalités du monde de la danse d'aujourd'hui de s'y pencher.
Témoigner de 30 ans d'activité intense est chose ardue. D'autant que les Journées Danse Dense ont été parcourues par de nombreux flux, animées par des centaines de chorégraphes et, sans doute, des milliers de danseurs... L'idée finalement retenue est de regrouper, année après année, une image significative, le commentaire d'un ami, une note explicative d'Annette Jeannot, la directrice, et une frise historique qui précise les grands événements de l'histoire chorégraphique nationale. Résultat : un almanach passionnant, prouvant, s'il en est besoin, la bouillonnante activité des Journées Danse Dense et de la danse contemporaine !