Présentée comme une manifestation naturelle de la générosité, mais moins désintéressée qu'elle ne se donne à voir, la largesse des nobles, du souverain aux chevaliers sans fortune, a peu de chose à voir avec la morale et répond en réalité à des visées économiques, sociales ou politiques souvent inavouables. La générosité, sous la forme du don amical et de la dépense ostentatoire, a donc ses ruses, que la littérature perçoit fort bien et qu'elle s'emploie à mettre en scène avec une liberté d'esprit que sa prétendue soumission à l'idéologie aristocratique ne laissait pas espérer. Fondée sur les acquis de l'anthropologie sociale, l'étude porte sur des textes épiques et romanesques qui font apparaître les enjeux multiples d'une libéralité aristocratique qui peut être parfois ruineuse mais qui s'avère le plus souvent particulièrement fructueuse.
La collection est dirigée par Michel Delon, professeur à l'Université de Paris X - Nanterre et Michel Zink, titulaire de la chaire de littérature médiévale au Collège de France. Elle souhaite accompagner et rendre visible la transformation des études littéraires grâce à l'histoire des idées et des mentalités, il s'agit d'ouvrir des perspectives, de rendre possible de nouveaux objets de recherche.
Qui était Jean de Meun, l'auteur de la seconde partie du Roman de la Rose, le plus grand succès de la littérature médiévale française ? Un clerc originaire de Meung-sur-Loire, certes, mais encore ? C'est donc à un auteur et à l'ensemble de ses écrits qu'est consacré le présent ouvrage, qui réunit autour de cette oeuvre, de ses enjeux et de son impact sur la longue durée, jusqu'à la Renaissance, les réflexions d'historiens de la culture et de la littérature.
Avec le soutien de l'université d'Orléans.