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Peter Handke
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Zdenek Adamec : une scène
Peter Handke
- Gallimard
- Le Manteau D'arlequin
- 19 October 2023
- 9782072953859
«- Et nos rôles à chacun ? - Ils se préciseront au cours de l'action.- Et nos noms de joueurs ? - Ce sont les noms de nous, les joueurs. - Et nos costumes ? - De soirée (ou bien non). - Printaniers ? Estivaux ? Automnaux, hivernaux ? - Printemps, et automne, et été, et hiver, c'est selon. (Quand Zdenek Adamec, 18 ans, de Humpolec sur le plateau de Bohême, s'est immolé à Prague sur la place Venceslas, c'était un matin, et c'était au début de mars.)» La première mondiale de Zdenek Adamec a eu lieu au Festival de Salzbourg en 2020 dans une mise en scène d'Andrea Vilter. La pièce a ensuite été montée à Vienne par Frank Castorf, à Berlin par Jossi Wieler et à Prague par Dušan D. Parizek.
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L'angoisse du gardien de but au moment du penalty
Peter Handke
- Folio
- Folio
- 1 October 1982
- 9782070374076
Un ancien gardien de but se croit licencié de l'entreprise où il travaille et il quitte tout. Son errance finit par se transformer en vraie fuite après qu'il a étranglé une caissière de cinéma. Il va se livrer à de gratuites et dangereuses extravagances, jusqu'au jour où il assiste à un match de football au cours duquel le gardien de but réussit à arrêter un penalty : sa peur va alors être jugulée.Cet itinéraire intérieur, aux fausses allures de roman policier, permet à Peter Handke de démontrer sa maîtrise.
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Bienvenue au conseil de surveillance
Peter Handke
- Christian bourgois
- Litterature Etrangere
- 1 June 2023
- 9782267050783
Quel est ce conseil de surveillance qui se réunit dans une maison isolée quelque part en montagne ? La pièce n'est pas chauffée, les vitres sont cassées, le vent souffle dehors, et un enfant vient de mourir juste devant, heurté par une voiture alors qu'il faisait de la luge. Est-ce un des membres du conseil qui a tué accidentellement l'enfant du concierge ? Et quel est le but de la réunion ?
Bienvenue au conseil de surveillance explore tous les ressorts de la violence en dix-neuf récits : l'exploitation, l'accident, l'assassinat, la loi martiale, la pendaison. La destruction sous toutes ses formes, physiques ou verbales, se trouve examinée, fouillée, réfléchie, dans une prose hypnotique. La nouvelle et magistrale traduction de Laurent Cassagnau permet de découvrir ou de retrouver la puissance visionnaire d'un des écrivains les plus singuliers de notre temps. -
La deuxième épée est le récit d'une expédition vengeresse en solitaire, longuement mûrie mais toujours retenue. Tout au long d'une journée et jusqu'au lendemain matin, nous suivons à travers «l'Île-de-France, pays en soi, île-pays», en passant par Port-Royal-des-Champs, un homme dans ses préparatifs de meurtre vers l'endroit où aura lieu la vengeance de sa mère insultée publiquement par une autre femme.«Meurtrier je me sentais et me savais né... mais nullement vengeur.»Sur le chemin, tout est possibilité de diversions, de bifurcations mais aussi de «Zeitnot», «la sensation d'urgence... elle surgissait sans cause, par derrière. En général, elle ne faisait que m'effleurer, pour me libérer aussitôt, chassée comme sorcière par la contre-magie de la raison.»« Toute la vie par les chemins interdits. Et maintenant dans la vallée de la mort. Hors la loi. Contre la loi. Et que cela me semblait juste !»Mais y arrivera-t-il ?« Et soudain la boule roula, les billes roulèrent - dans une tout autre direction que celle envisagée au début de cette histoire.»Ce nouveau récit de Peter Handke condense la force littéraire de l'écrivain autrichien. Par une attention exceptionnelle portée aux détails du monde réel, La deuxième épée déploie une poétique de l'instant et offre une lecture qui suspend le temps.
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" sans raison ", sous le coup d'une illumination qu'elle n'expliquera pas, la femme de ce récit demande à son mari de s'en aller, de la laisser seule avec son fils de huit ans.
La voici, désormais, " libre ", bien que le mot, trop grand, trop précis, ne soit pas prononcé, ni pensé peut-être. avec la simplicité déroutante que nous lui connaissons, peter handke impose puissamment à l'enchaînement des faits et gestes insignifiants de la vie quotidienne une dimension universelle et tragique.
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Le narrateur, séparé de sa femme, vit seul avec son jeune enfant, en Allemagne d'abord, puis à Paris où ont lieu les premiers contacts avec l'école et la «langue étrangère». Pour eux, la vie quotidienne, nourrie d'aspiration au bonheur et de violence contenue, s'avère, par tâtonnements, un long apprentissage réciproque. Elle prend pourtant figure d'épopée sous la plume tendre et grave de Peter Handke, qui décrit ici ce que l'on élude habituellement : de menus faits, certes, mais d'une exceptionnelle grandeur.
«Ce qui est raconté ici, c'est l'histoire fondatrice de la vie individuelle, ce qui donne son sens aux choses car cette histoire d'enfant est engagée au plus profond de l'histoire, non seulement de l'homme qui la raconte, mais de notre époque tout entière.» Georges-Arthur Goldschmidt.
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Essai sur la fatigue, essai sur le juke-box, essai sur la journée réussie
Peter Handke
- Folio
- Folio
- 1 March 2000
- 9782070405695
«S'il est une fatigue qui creuse les êtres, s'il est aussi une mauvaise fatigue oisive, celle des tueurs survivant de l'extermination, il en est une tout autre forme aussi qui tout au contraire les fait clairvoyants. Elle rend attentif et confère une attention toute particulière qui agrandit ou exorbite les objets les plus dérisoires ou les plus surannés, tel un juke-box autour duquel pourtant toutes les impressions et les histoires peuvent se concentrer et réorienter le regard. C'est ainsi qu'une journée peut réussir par la réinvention toute simple du monde quotidien : la courbe d'une voie de chemin de fer y suffit. Les trois essais réunis ici restituent ce cheminement dans l'apparente insignifiance de petits faits et en révèlent l'inépuisable matière poétique.»Georges-Arthur Goldschmidt.
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Mon année dans la baie de personne ; un conte des temps nouveaux
Peter Handke
- Folio
- Folio
- 1 March 2000
- 9782070407286
Voici le grand livre de Peter Handke.L'auteur y emprunte, comme déjà dans plusieurs ouvrages précédents, le masque d'un narrateur qui lui ressemble : Georg Keuschnig, écrivain autrichien habitant près de Paris, qui évoque ici une année de sa vie dans une banlieue tranquille en lisière de forêt. La baie de Personne n'est autre que cette niche écologique, microcosme ouvert en fait sur le monde entier par le jeu du souvenir, de l'attente et des amitiés.Somptueusement écrit, ce récit poétique d'une aventure intérieure à la fois solitaire et unanimiste confirme magistralement la place de Peter Handke parmi les grands écrivains de ce siècle, comme Rilke, comme Pessoa.
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La mère de l'auteur s'est tuée le 21 novembre 1971, à l'âge de 51 ans.
Quelques semaines plus tard, peter handke décide d'écrire un livre sur cette vie et ce suicide. simple histoire, mais qui contient quelque chose d'indicible. histoire d'une vie déserte, oú il n'a jamais été question de devenir quoi que ce soit. vie sans exigence, sans désirs, oú les besoins eux-mêmes n'osent s'avouer, sont considérés comme du luxe.
A trente ans, cette vie est pratiquement finie. et pourtant, lorsqu'elle était petite fille, cette femme avait supplié "qu'on lui permette d'apprendre quelque chose ".
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Les cabanes du narrateur ; oeuvres choisies
Peter Handke
- Gallimard
- Quarto
- 12 November 2020
- 9782072889493
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une «oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien.Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter - faux départs, difficiles retours, voyages, etc. - la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres:«Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde.»Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
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«Par les villages est l'épopée du quotidien. Un chantier, des ouvriers, un village, la vie de chaque jour deviennent la matière d'une vie autre, à laquelle on ne prêtait jusque-là pas attention. C'est cela que raconte le poème dramatique. L'un des frères parti pour la ville, devenu écrivain, est exclu de l'héritage par les autres. À son retour le village est métamorphosé par la vie moderne. Pancartes et panneaux indicateurs ont tout envahi. Pourtant tout bascule déjà dans une ère nouvelle, celle de Nova qui ne proclame aucune vérité nouvelle mais annonce un regard nouveau. Laissez s'épanouir les couleurs, dit-elle.»Georges-Arthur Goldschmidt.
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Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille
Peter Handke
- Folio
- Folio
- 13 September 2001
- 9782070419616
Le pharmacien de Taxham, faubourg de Salzbourg, raconte à l'écrivain-narrateur l'étrange voyage qui l'a mené à l'improviste, à l'aventure, des mois durant, depuis l'Autriche jusqu'en Andalousie. Parti solitaire et muet, il en est revenu éveillé et serein, après un parcours apparemment arbitraire qui fut en somme initiatique.
Jamais le grand écrivain autrichien n'a sans doute mieux allié le romanesque à la poésie.
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Le narrateur, un écrivain autrichien, trouve à son arrivée aux États-Unis un mot de sa femme lui interdisant de la revoir. Il lui obéit, la fuit à travers les États-Unis sans cesser de s'interroger sur elle et sur lui-même et en la tenant indirectement au courant de ses déplacements. Lorsque la jeune femme, qui n'a cessé de le poursuivre, finit par le rejoindre, le couple parvient de façon inattendue et spectaculaire au bout de la haine amoureuse et se réconcilie avant de rompre. Dans ce roman d'une grande richesse, Peter Handke renoue avec le «roman de formation» de la tradition allemande.
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La voleuse de fruits ; ou aller simple à l'intérieur du pays
Peter Handke
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 26 November 2020
- 9782072801938
Depuis son enfance, Alexia aime à voler des fruits dans les jardins, les vergers, les parcs. Au fil des années, cette activité est devenue son identité, sa manière de vivre presque vagabonde dans un monde où elle essaye de trouver peu à peu sa place. Sur les traces de sa mère disparue, elle poursuit ses détours au coeur des terres de Picardie dans un voyage aventureux au cours duquel, comme le dit l'un de ceux qu'elle rencontre, elle apprend sur elle-même:«Tu reviens d'un combat, tu reviens de la guerre, une double:l'une dans laquelle tu t'es bien battue, et une autre où personne ne peut donner des coups:la guerre avec toi-même. Pour l'heure, à celle-ci aussi, tu as survécu, et les deux guerres t'ont fait t'épanouir.»Attentif aux lieux, aux trésors cachés de la nature, au quotidien encore peu exploré d'une région, aux turpitudes et aux joies qu'une jeune femme de notre époque peut traverser, Peter Handke exprime dans La voleuse de fruits une vision personnelle et acérée de notre société, doublée d'un hommage à la famille, dans une histoire aussi vaste qu'introspective.
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Quatre personnages anonymes, une femme, un soldat, le joueur et le vieil homme, réunis par l'aventure de l'espace quotidien le découvrent au fur et à mesure qu'il s'étend devant eux : le plus proche devient un paysage lointain, un terrain vague devient l'immensité, une étendue dénudée le désert. A chaque pas naissent des paysages inconnus, c'est le regard qui les fait apparaître. Les endroits les plus banals deviennent des terres inconnues.
Peut-être le voyage s'est-il déroulé à travers un grand pays vide ou aux confins immédiats d'une ville, on ne sait, mais il révèle aux voyageurs les lignes du sol, sa consistance, ses dimensions et les transforme en lieux d'être. La fin du voyage, aussi fortuite que le début, sépare ce groupe rassemblé par le visible et rend chacun des voyageurs à sa solitude initiale. Le "guide" qui les a conduits est peut-être l'absence.
Ce qu'ils ont en commun, c'est ce qu'ils ont vu.
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Gregor Keuschnig, attaché de presse à l'ambassade d'Autriche à Paris, rêve, une nuit de juillet, qu'il assassine une vieille femme. À peine le rêve l'a-t-il rejeté à la vie éveillée qu'il constate qu'il est devenu un autre, étranger à tout. Il commence alors une extraordinaire pérégrination, de son domicile à son bureau, chez sa maîtresse, à une conférence de presse de l'Élysée, à un dîner «littéraire». Aventure dont les événements marquants sont moins peut-être la rupture avec sa femme, ou même sa petite fille perdue dans Paris, que sa folle recherche des moments, situations, pensées, objets ou rencontres qui lui permettent de se sentir un instant «hors d'atteinte». À ces images, Peter Handke a imposé un montage d'une rapidité étourdissante qui font de son roman une sorte de «film à lire» tout à fait fascinant.
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Un aubergiste devient le dépositaire de la véritable histoire de Don Juan.
Celui-ci n'est pas un séducteur ; il n'a rien de remarquable. Son pouvoir vient de son regard : il dévoile la vérité des êtres.
Voici que les papillons se posent sur ses mains, que la timide loutre renifle ses orteils, que le corbeau fait tomber à ses pieds un fruit de la passion.
Don Juan se révèle dans la rencontre amoureuse, celle qui suspend le temps, quand présent et éternité se rejoignent. Conscientes de ce que fut jusque-là leur solitude, leur désir enfin libéré, les femmes accourent vers lui, exigeantes et belles...
C'est ainsi que nous rencontrons le vrai Don Juan.
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Les innocents, moi et l'inconnue au bord de la route départementale ; un spectacle en quatre saisons
Peter Handke
- Gallimard
- Le Manteau D'arlequin
- 5 December 2019
- 9782072885266
Sortant de l'obscurité, au bord d'une route pour l'instant déserte, un « Moi », qui se présente immédiatement comme scindé « en alternance entre Moi, le narrateur et Moi, le dramatique», prend la parole et salue le printemps. Il est ici chez lui, quand soudain « les innocents » surgissent. Certes, ils ne sont pas coupables, mais leur présence mue la saison de l'été en menace pour le Moi. Puis viennent l'automne et l'hiver, accompagnés de cette femme qui s'appelle « l'inconnue » et qui invite à ne pas considérer le monde comme nécessairement condamné.Dans cet univers qui semble suspendu et essentiellement symbolique, le Moi va être confronté aux autres présences, et s'opposer à elles par les mots. La route, à la fois promesse d'un chemin libre mais également image du monde où autrui nous encombre, devient l'enjeu des rencontres et des dialogues, et apparaît en dernière instance comme un équivalent du destin, où le Moi épique, le Moi dramatique, et leurs doubles éventuels sont réunis. Avec Les innocents, moi et l'inconnue au bord de la route départementale, Handke dramaturge prolonge ce qui était à l'oeuvre dans Toujours la tempête (2012), et livre une nouvelle interrogation sur le lieu comme trace du passé et sur la force du langage.
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Essai sur le fou de champignons ; une histoire en soi
Peter Handke
- Gallimard
- Arcades
- 12 October 2017
- 9782070146093
Dans le dernier volet du polyptyque qu'il consacre à l'exploration littéraire de notre quotidien (après Essai sur le Lieu Tranquille, Essai sur la journée réussie, Essai sur le juke-box et Essai sur la fatigue), le grand écrivain autrichien narre la vie d'un ami «fou de champignons» et transforme le coeur des forêts en lieu d'enchantement.
Peter Handke atteint un degré de sensibilité et de précision, une attention au détail qui n'ont que peu d'équivalents dans le paysage littéraire contemporain. Assis à sa table, muni d'un crayon, il mue ses pérégrinations à la périphérie de nos existences urbaines en campagnes d'observation et poursuit rigoureusement le mot juste.
À la recherche du miracle dans le profane, de ces moments d'exaltation intense où les choses simples se révèlent étincelantes, Peter Handke fait émerger l'utopie du plus ténu.
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«Joue le jeu. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n'aie pas d'intentions. Évite les arrière-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Implique-toi et méprise la victoire. N'observe pas. N'examine pas, mais reste prêt pour les signes».C'est par ces mots, reprenant la célèbre invitation faite dans le poème dramatique Par les villages, que Peter Handke a ouvert son discours de réception du Nobel. Il nous invite à entrer pleinement dans sa poétique, décrite de façon très personnelle et souvent au moyen d'anecdotes venues de l'enfance. Ce discours prend ainsi des allures d'autobiographie littéraire et livre un portrait étonnant, presque intime, du grand écrivain autrichien.
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«Il est temps de mettre les choses au clair : les lieux tranquilles, tels et tels, ne m'ont pas seulement servi de refuge, d'asile, de cachette, de protection, de retrait, de solitude. Certes ils étaient aussi cela, dès le début. Mais ils étaient, dès le début aussi, quelque chose de fondamentalement différent ; davantage ; bien davantage. Et c'est avant tout ce fondamentalement différent, ce bien davantage qui m'ont poussé à tenter ici, les mettant par écrit, d'y apporter un peu de clarté, parcellaire comme il se doit.» Après Essai sur la fatigue, Essai sur le juke-box et Essai sur la journée réussie, des textes inclassables qui ont contribué à le rendre célèbre, le grand écrivain autrichien poursuit ici son exploration littéraire de notre quotidien, et ce quatrième opus de la série surprend le lecteur autant qu'il le séduit.
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«L'exceptionnel n'est pas ici qu'un père élève seul son enfant et prenne soin de lui, ce qui fait de ce petit livre une oeuvre d'une telle portée, c'est qu'il s'agit d'un texte premier, initial, comme sans précédents, écrit avec les mots les plus réels du monde. Les petits faits racontés sont si nets, à ce point pris dans ce qui les fait être ce qu'ils sont, qu'ils paraissent comme les originaux mêmes, les modèles de ces faits. Un geste aussi simple que de pousser une voiture d'enfant devient comme une épopée de l'espace.Ce qui est raconté ici, c'est l'histoire fondatrice de la vie individuelle, ce qui donne son sens aux choses car cette histoire d'enfant est engagée au plus profond de l'histoire, non seulement de l'homme qui la raconte, mais de celle de notre époque tout entière. Son universalité vient de ce que l'histoire n'est pas un épisode, mais comme la trame de toute histoire possible. Rien n'est nommé, mais tout est reconnaissable.»Georges-Arthur Goldschmidt.
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L'homme aux bras croisés de cézanne occupe tout entier le regard de l'auteur, c'est à peine s'il remarque les différentes montagne sainte-victoire dans la rotonde de l'exposition cézanne, au grand palais.
Or, la montagne sainte-victoire, à peine regardée, ne le lâche plus, au point qu'il va à aix-en-provence, en suit toute la crête à la recherche de ce " point invisible " à l'oeil nu et qui pourtant ne cesse de revenir dans les tableaux de cézanne.
La peinture de cézanne devient une expérience personnelle, une aventure, un voyage, une réalisation de l'espace. elle est vécue comme un lieu du corps ; calme et exaltante à la fois, elle fait insensiblement s'éclairer et devenir anonyme le " soi ".
Regarder un tableau de cézanne, c'est découvrir les assises du monde.