A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, battent le pavé de Paris. Mais bientôt le destin va les conduire dans le sillage de la célèbre bande à Bonnot, puis vers l'aventure anarchiste.
Mêlant l'histoire au mythe et à l'autobiographie, ce récit romanesque à grand souffle nous entraîne sur les pas de son héros, de la Russie de 1917 à l'Espagne du Front populaire, de la vie ouvrière à la bohème artistique, parmi une foule de personnages obscurs ou illustres, tous animés de cet « increvable esprit de liberté » qui renaîtra en mai 68 et surmontera l'effondrement de l'utopie communiste.
Une grande fresque populaire par l'auteur des inoubliables Mouchoirs rouges de Cholet, prix des lectrices de Elle et prix Goncourt du récit historique.
Après la cité antique, la ville médiévale, après l'espace urbain de la Renaissance, le XIXe siècle apporte un nouveau changement. L'architecture et l'urbanisme deviennent les agents et les serviteurs de la révolution industrielle, celle du fer et du charbon, du béton et de l'électricité. Les hommes bâtissent alors de nouvelles villes en un bouleversement de styles et d'habitudes qui prennent parfois les couleurs de l'utopie...
Les trois volumes de l'Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes montrent et expliquent l'habitat humain dans ses réalisations et ses projets, de l'aube des temps contemporains jusqu'à nos jours. Une irremplaçable synthèse illustrée, comprenant un index des noms cités.
De l'influence des plasticiens à celle des ingénieurs, de l'urbanisme rationaliste (Le Corbusier, Gropius) à l'apport des pays nordiques, de l'architecture américaine (F. L. Wright) au développement d'un style international, tout ce qui préside au devenir de la cité moderne et notre propre environnement est évoqué dans ce deuxième volume.
Les trois volumes de l' Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes montrent et expliquent l'habitat humain dans ses réalisations et ses projets, de l'aube des temps contemporains jusqu'à nos jours. Une irremplaçable synthèse illustrée, comprenant un index des noms cités.
Michel ragon les mouchoirs rouges de cholet en 1796, dans un village du bocage vendéen ravagé par les colonnes infernales, une poignée de survivants recommence l'histoire du monde. ces hommes vivent une aventure où le tragique se mêle au sordide et l'espoir à la frustration. et c'est peu à peu la résurrection de toute une paroisse, l'épopée du monde chouan que, même après le génocide de 1793, l'histoire ne se lasse pas de persécuter - répression ponctuée d'événements sensationnels, comme en 1808 la désopilante et véridique visite de napoléon ier ou, finalement, le dérisoire et décevant retour des bourbons.
Les mouchoirs rouges de cholet, un superbe roman historique qui dresse un tableau foisonnant de la vie rurale d'autrefois, une belle histoire émouvante et drôle, riche en rebondissements et péripéties.
-bourse goncourt du récit historique.
-grand prix des lectrices de elle.
-prix de l'académie de bretagne -prix alexandre dumas.
Quel sujet, quel livre ! une formidable épopée rurale.
François nourissier, le figaro magazine.
Il semble qu'avec ce livre michel ragon ait été visité par la grâce.
Michel pierre, le magazine littéraire.
Traçant l'atlas de l'architecture au XXe siècle, esquissant une sociologie de l'urbanisme, ne ménageant pas les bâtisseurs de notre décor quotidien, ce livre rend aussi justice aux grands créateurs de notre époque. L'auteur brosse, par touches successives, de Barcelone à Moscou, de Paris à Brasilia, le tableau vivant des méthodes, des échecs et des rêves dont l'homme se sert pour construire ses cités et tenter d'y vivre.
Les trois volumes de l' Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes montrent et expliquent l'habitat humain dans ses réalisations et ses projets, de l'aube des temps contemporains jusqu'à nos jours. Une irremplaçable synthèse illustrée, comprenant une chronologie générale, une bibliographie et un index des noms.
Obscur moine franciscain, Rabelais devint le médecin le plus réputé de son temps. D'origine modeste, il fréquenta les papes, fut le protégé d'un cardinal et l'auteur favori du roi François Ier. Croyant sincère, il écrivit des livres dont la truculence et l'audace de pensée lui valurent les foudres de la Sorbonne. Célèbre dans toute l'Europe, il acheva sa vie dans un quasi-dénuement, au service des humbles, à Saint-Maur près de Paris...
Nul mieux que l'auteur des Mouchoirs rouges de Cholet (Grand Prix des lectrices de Elle), ardent défenseur d'une littérature authentiquement populaire, ne pouvait faire revivre ce génie libre et tonitruant, qui sut créer avec les mots de la rue et les légendes d'almanachs une des oeuvres les plus puissantes de son temps.
Le grand mérite de Michel Ragon est de pointer très exactement tout ce qui a fait, dans le phénomène Rabelais, bondir ses contemporains et ferait bondir les nôtres s'ils se donnaient la peine de prendre la mesure exacte d'un génie.
Jérôme Leroy, Le Quotidien de Paris.
« Soulages aime se trouver absolument seul et dans une pièce en ordre, comme s'il faisait une peinture pour la première fois. Aussi, lorsque l'on pénètre dans un atelier de Soulages, est-on toujours frappé par le grand vide d'un espace où rien ne traîne. Toutes ses peintures sont cachées, sauf (et encore cela est exceptionnel), celle à laquelle il s'attaque. Jamais il n'étale ses peintures terminées, comme la plupart des artistes, mais les range hors de la vue. Homme de toutes les curiosités, homme de l'outil, Soulages s'est attaché à créer des objets porteurs d'émotions esthétiques, que ce soient de ces objets peints que l'on appelle des tableaux, ou de ces objets gravés que l'on appelle des estampes, ou des planches de ces gravures devenues bas-reliefs de bronze, ou de ces objets tissés que l'on appelle des tapisseries, ou de ces objets qui captent et émettent la lumière que l'on appelle des vitraux. Tous ces objets (il préfère dire : ces ''choses'') sont la composante d'une oeuvre unique, dont l'ampleur paraît de plus en plus évidente. »
Michel Ragon
En 366 entrées, de 3 lignes à 2 ou 3 feuillets (quelques-unes de 15 pages), ce dictionnaire recense, du milieu du XIXe siècle jusqu'à nos jours, et dans le monde entier, les personnages, les lieux, les procès, les revues, les journaux, les groupes, qui ont fait le mouvement. Côté personnages, on y trouve aussi bien les militants et théoriciens les plus obscurs que les grands noms (Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Louise Michel), jusqu'aux contemporains (Georges Brassens, Léo Ferré, Renaud, Daniel Cohn-bendit, etc.) qui, à un moment ou un autre de leur vie, ont embrassé la cause. Il rend compte aussi de l'impact des théories libertaires sur André Breton, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Céline, Simone Weil, Georges Simenon, Jules Verne, Léon Tolstoï, Richard Wagner, Ernst Jünger, Emile Zola, Noam Chomsky, John Cage, le Living Theater... On y trouver encore l'histoire des mouvements pacifistes, écologistes, naturistes, végétariens, comme celle des grands terroristes, de Ravachol à la Bande à Bonnot.
Lutte des classes, agents provocateurs, nihilisme, sexualité, antisémitisme, affaire Dreyfus, Commune de Paris, Révolution russe, Guerre d'Espagne : ces quelques thèmes, traités ici en tant que tels, témoignent de ce que ce dictionnaire formidablement documenté vaut aussi encyclopédie de l'histoire des XIXe et XXe siècles.
La maquette, fondée sur une structure typographique très originale, a été particulièrement soignée.
La littérature prolétarienne, très présente dans les années d'avant-guerre, est marquée par l'ambition de décrire la condition du peuple et des travailleurs. Mais au-delà de cette époque, illustrée par les noms d'Henry Poulaille, Eugène Dabit, Louis Guilloux, Michel Ragon nous offre un panorama de l'expression populaire dans la littérature du Moyen Age à nos jours.
Chansons de métiers, littérature de colportage, poésie populaire, socialisme romantique : ces continents perdus de notre culture, souvent méprisés, revivent dans ces pages illustrées d'abondantes citations. Adam Billaut, Vadé, Restif de la Bretonne, Jules Michelet, Béranger, Eugène Pottier, Panaït Istrati, Jean Giono, Louis Calaferte ou Bernard Clavel, autant d'écrivains qui reprennent place dans une tradition marquée par des courants, des écoles, des filiations, et aussi des enjeux sociaux et politiques.
Publié pour la première fois en 1974, ce classique rend hommage à une part injustement marginalisée de notre histoire littéraire.
1832 : des chouans surgissent une nouvelle fois dans l´Ouest. Cette cinquième guerre de Vendée, suscitée par la folle équipée de la duchesse de Berry et par un quarteron de hobereaux, ne durera que trois jours.
Qu´advint-il de tous ces gueux, braconniers ou tisserands, paysans ou chômeurs, lorsqu´ils furent abandonnés par ceux qui les avaient poussés à prendre les armes ? Comment se cachèrent-ils de longues années dans les forêts pourchassés comme des loups par les sbires du dernier roi des Français : Louis-Philippe ?
C´est sur ce fond historique mal connu que Michel Ragon nous donne, après Les Mouchoirs rouges de Cholet, ce grand roman des soldats perdus de la chouannerie.
Il y évoque avec puissance les temps de la clandestinité et de la violence, de la répression et de la vengeance. Des personnages inoubliables tissent cette histoire singulière autour d´un couple de hors-la-loi : Louison, la Louve, impressionnante figure de femme, et Tête-de-loup, le braconnier, fils des Dochâgne.
Michel Ragon qui sait tellement bien retrouver les chemins de la mémoire populaire et de l´évocation historique juste nous donne aussi avec La Louve de Mervent un vrai roman de la forêt, sensuel et merveilleux où la vie quotidienne se mêle à l´épopée, le fantastique au réel et l´amour à la révolte.
Michel Ragon
Un amour de Jeanne
La première fois qu'elle voit Gilles de Rais, auprès
du futur Charles VII, Jeanne la Pucelle le surnomme Barbe-Bleue. Un amour impossible naît entre eux :
fasciné par celle que Dieu inspire, Gilles se refuse à prendre une virginité qui, pense-t-il, est son seul rempart contre le diable. Quand elle sera prisonnière à Rouen, il tentera, sans succès, de l'arracher des mains des Anglais.
Revenu sur ses terres, entre Anjou et Vendée - une région chère à l'auteur des Mouchoirs rouges de Cholet -, Gilles ordonne des spectacles somptueux pour glorifier l'épopée et le martyre de Jeanne. Mais cet homme désespéré va se laisser happer par la fascination du mal.
Michel Ragon rend magnifiquement l'ambiance de ce Moyen Age finissant, un monde de guerres et de violences partagé entre les puissances rivales de Dieu et du diable, auxquelles nul n'échappe.
L'épopée historique devient un conte fervent, jamais pervers... Beau livre, qu'on dévore d'une traite.
Gilles Pudlowski, Le Point.
Personnages en majesté d'Aloïse. Machines complexes d'Heinrich Anton Müller. Villes géantes d'Adolf Wölfli. Ces créations étranges, souvent élaborées avec des moyens d'infortune, ont en commun d'être nées dans l'ignorance presque totale de la culture établie, en marge des circuits de diffusion. De même le célèbre Palais du facteur Cheval, la maison de Picassiette, le manège du vacher Petit Pierre les sculptures du mystique Podesta ou les dessins du tonnelier Pépé Vignes relèvent d'un génie créatif sauvage et spontané. Orientées sous le vent de l'Art brut selon la formule de Dubuffet qui les trouvait a interloquantes, ces oeuvres fascinent aujourd'hui un nombre croissant d'amateurs, de collectionneurs et d'artistes. Familier de Dubuffet, Michel Ragon a été, dès 1947, le témoin privilégié des aventures et mésaventures de cet art populaire auxquelles fut incidemment mêlé le grand artiste Gaston Chaissac. Avec Du côté de l'Art brut, qui regroupe un choix exceptionnel de ces oeuvres souvent méconnues, et pour certaines inédites ou détruites, il nous conte l'histoire hors normes de ces créateurs qui semblent nier l'Art, au sens propre du terme, mais qui en réalité, le subliment.
Louise, c'est Louise Michel, la " bâtarde " devenue directrice d'une école pour les pauvres sur la Butte-Montmartre, militante anarchiste déportée en Nouvelle-Calédonie après la Commune.
Georges, c'est Georges Clemenceau : le tribun de la gauche radicale, défenseur de Dreyfus, ministre à poigne, qui justifiera plus tard les surnoms de " Père la Victoire " et de " Premier Flic de France ".
Entre eux, une amitié, une affection, une admiration réciproques qui les lieront pendant toute leur vie, alors même que leurs chemins n'ont cessé de diverger.
Deux personnalités hors du commun, avec pour toile de fond les luttes sociales, l'anarchisme, l'histoire politique tourmentée de la IIIe République : tout concourt dans ce livre à rassembler les passions et les talents de Michel Ragon, auteur de La Mémoire des vaincus et des Mouchoirs rouges de Cholet.
Qui aime le roman d'aventures sera bien servi. En plein XVII e siècle, la vie du nommé l'Olonnois a de quoi faire rêver : parti à vingt ans de La Rochelle à destination des Caraïbes, il deviendra, passant à travers naufrages, combats et massacres, une sorte de roi des flibustiers de l'île de la Tortue. (...) Pas question de s'ennuyer avec un aussi remuant personnage et un écrivain qui déteste les temps morts.
Lire. ... risquant maintes fois la mort, se faisant flibustier, errant sur les mers, gagnant un équipage, partageant la vie des Indiens des Antilles, devenu seigneur-corsaire amarré à l'île de la Tortue, craint des Espagnols, abordant l'Amérique, tailladant et bataillant au fil des voyages et des rapines, mélangeant les amours féminines et masculines, achevant sa destinée dans une apothéose légendaire. (...) II y a longtemps qu'on n'avait rencontré plus passionnant récit d'aventures.
Gilles Pudlowski, Le Point. Quelle santé ! Vif, alerte, violent, bariolé, tout cousu de rebondissements, documenté, c'est un roman turbulent qui vous redonne une âme d'adolescent.
Jean-Pierre Fily, Play-Boy.
Rien mieux que le téléphone ne fait surgir les accents.
Un jour, l'auteur de ce livre entend ainsi la voix de sa mère et découvre qu'elle a un accent...
Si l'accent lie profondément cette femme à la terre qui est la sienne, s'il atteste viscéralement son origine, par contre, l'auteur-narrateur, intellectuel requis par la ville et les livres, constate du même coup que lui, cet accent, il l'a perdu.
Tel est le motif, le moteur de sa quête : il doit remonter à ses sources, rechercher son identité ancestrale et culturelle et tenter de faire revivre cette mémoire du peuple, cette expression populaire qui se trouvait derrière l'accent de sa mère.
UN SI BEL ESPOIREn 1848, Hector et Ambroise ont enivré leur jeunesse des espoirs de Paris soulevé. Mais la République a vite cédé la place à l'Empire et, sous le règne de Napoléon III, c'est l'argent qui va mener le bal, cependant que le gouvernement populaire bâillonné gronde dans ses liens.
Comment un jeune Vendéen débarqué de Nantes à l'été 1945 est-il devenu ce critique d'art au flair redoutable qui a su déceler dès le début les peintres devenus désormais incontournables, celui qui a fait connaître le mouvement Cobra (Appel, Constant, Corneille) en France et a suivi avec une amitié fidèle l'oeuvre de Soulages, de Hartung, d'Atlan, de Dubuffet jusqu'à aujourd'hui ?
Michel Ragon dans ce Journal tenu entre 2009 et 2011, à l'occasion de rétrospectives et d'expositions de peintres devenus désormais des classiques, revient sur ses rencontres, ses amitiés, ses admirations et ses dégoûts. S'amusant du non-art, déplorant le " financial art ", il évoque une époque où les artistes créaient sans s'occuper du marché, revendiquaient une vision de l'art allant à l'encontre des modes du moment, suivis souvent par des galeristes qui croyaient en eux, en leur génie et quelques critiques pour qui l'admiration tenait lieu de pain quotidien.
Arman, Klein, Spoerri, Pollock, Alechinsky, Jorn, Chaissac, Etienne-Martin, Zao Wou-Ki, tant d'artistes qui ont marqué leur temps, d'autres oubliés comme Nicolas Schöffer ou Georges Mathieu après avoir été célèbres, Michel Ragon leur rend hommage en témoin, acteur et historien de cette seconde moitié du XXe siècle si foisonnant en oeuvres capitales qui font désormais partie de notre patrimoine culturel.
" A priori, tout paraît opposer ces deux êtres.
Aujourd'hui, cent trente ans après leur aventure qui commence, la distance qui les sépare n'a fait que s'accentuer. Ils semblent même, au regard de l'Histoire, ennemis irréductibles. Lui, le Vendéen qui se complaisait, dans sa vieillesse, à se dire " premier flic de France ", lui, le jusqu'au-boutiste nationaliste, "père la Victoire" en 1918. Elle, l'irréductible anarchiste, la "pasionaria" de la Révolution, l'éternelle rebelle.
Et pourtant une amitié, une affection, un respect, une admiration réciproque les lieront pendant toute leur vie.
Elle s'appelait Louise.
Louise Michel. Et lui Georges. Georges Clemenceau. " Deux personnages hors du commun ; deux mondes celui des libertaires et celui de la Vendée ; une relation secrète et méconnue ; une époque forte en luttes et contrastes, de la Commune à l'affaire Dreyfus. Tout concourt dans ce livre unique à rassembler les multiples talents et les passions de Michel Ragon, historien singulier et grand romancier, auteur des Mouchoirs rouges de Cholet, de La Mémoire des vaincus et d'Un si bel espoir.
La vieillesse est un naufrage disait de Gaulle. Michel Ragon raconte les fins de vie de quelques grands personnages qui, après le naufrage de leur oeuvre comme de leur santé, ont connu une vieillesse tragique, puis, après un oubli qui semblait définitif, sont redevenus illustres. Alexandre Dumas, René Descartes, Gustave Courbet, Alphonse de Lamartine, Knut Hamsun, Pierre Kropotkine, Ezra Pound, Georges Clémenceau, Fréhel, Françoise Sagan, Le Corbusier font l'objet de portraits passionnants, souvent cruels ou tragi-comiques tant dans la chute et la déchéance, que dans les erreurs politiques et les désillusions qui n'épargnent pas les plus grands les rendent plus proches de nous et de nos propres travers. Dans une société où individualisme et longévité nous font redouter la vieillesse, cette évocation de la fin lamentable des grands hommes, où le grotesque, la tendresse et la férocité s'entremêlent, nous tend un surprenant miroir du destin, de son mystère et de son absurdité.
Confronter l'homme et les villes, c'est s'apercevoir que l'homme n'a cessé d'être fasciné par les villes, utopiques lieux de toutes les libertés mais qu'en même temps ces cités sont l'émanation d'un pouvoir qui devient vite tyrannie. Produit de l'Histoire et lieux où se fait l'Histoire, les villes sont à la fois le territoire de l'aliénation et de la permissivité. De Sumer aux rêves des futurologues, chaque chapitre de ce livre représente une étape dans l'analyse des grands phénomènes idéologiques que reflètent symboliquement les cités dans la forme de leurs architectures comme dans le dessin de leurs plans.
Toutes les villes, depuis les premières nées il y a cinq mille ans en Mésopotamie, et dont il ne reste que des ruines, jusqu'à nos villes neuves nées de l'industrie et du commerce, ont suscité tour à tour l'espoir, le dégoût et la haine. Peut-être cela provient-il seulement de ce qu'elles restent toujours un mirage. La ville pétrifie des rêves, incarne des idées, concrétise des fantasmes collectifs. Son instabilité est aussi gage de sa vitalité. Sans cesse la ville bouge, se transforme, se métamorphose. Rien ne ressemble plus à un être vivant que ce corps de pierre.
Certaines lettres vous bouleversent. d'autres vous intriguent. Comme celle reçue d'une prison avec une étrange requête. Le prisonnier me parlait bizarrement de Christine, mon ancienne épouse, dont il avait perdu l'adresse. L'élan amoureux de ce message était tel que je demandai d'abord à Christine si elle souhaitait entrer en relation avec cet inconnu. elle me répondit : « Qu'il crève ! » Commença alors une correspondance régulière avec cet inconnu. Je ne me doutais pas que, peu à peu, c'est moi qui deviendrais le prisonnier de ses chimères.
Edition anglaise du livre Esthe´tique de l'architecture contemporaine, paru en 1968 aux Editions du Griffon (épuisé).
Ecrivain français, critique et historien d'art et d'architecture, historien de la littérature prolétarienne et de l'anarchisme, autodidacte libertaire, Michel Ragon (né en 1924) a entrepris de « donner une cohérence à une oeuvre foisonnante allant des écrivains du peuple à l'art d'avant-garde, des racines terriennes à l'utopie architecturale ».
Comment vivait-on, dans une petite ville de province, dans la première moitié de ce xxe siècle qui nous paraît déjà si loin ? Le temps de ce temps-là ne se mesurait pas comme le nôtre. La vitesse dépendait encore du pas des chevaux, de la traînée des charrois tirés par des couples de boeufs. Les pauvres gens (les gens pauvres) vivaient pour presque rien et de presque rien, dans la familiarité des animaux et en étroite harmonie avec la nature.
A travers la vie d'un fils unique, près de sa mère veuve et de ses grands-parents, anciens domestiques que la ruine de leurs maigres économies conduit à la misère, Michel Ragon évoque une nouvelle fois cette mémoire populaire qu'il nous conta avec tant de vérité dans L'Accent de ma mère.