NOUVELLE ÉDITION.
Dans ce livre qui fut un événement lors de sa première parution en 1981, les historiens nord-américains Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton révélaient que la politique antisémite menée en France dès l'été 1940 était due au seul gouvernement de Vichy, sans pressions directes allemandes. À l'époque, la question de la responsabilité du régime de Vichy n'était déjà plus complètement refoulée mais le sujet était traité en marge et l'accès aux archives françaises et allemandes extrêmement laborieux. Beaucoup de choses ont changé depuis (ouverture des archives, reconnaissance du rôle de l'État français dans la déportation des Juifs, etc.) et ont permis aux auteurs d'étudier une matière abondante pour approfondir et affiner leur démonstration. Une synthèse devenue un classique dans le paysage intellectuel.
Une réédition bienvenue. L'Histoire.
Une version revue et augmentée qui contre implacablement le révisionnisme toujours vivant. Télérama.
L'extermination systématique des Juifs d'Europe par les nazis occupe une place troublante dans l'histoire de notre époque. Comment décrire un événement aussi horrible ? Le nom même d'Holocauste, dont l'usage ne s'est répandu qu'après 1960, semble vouloir renforcer le caractère intangible d'une expérience extrême qui se situerait pour ainsi dire en dehors de l'histoire.
Pourtant, depuis 20 ans, l'Holocauste est devenu un objet historique, où la rigueur, le détachement et l'objectivité ont pris le pas sur la passion sans nuire à l'émotion retenue. C'est le sujet de ce livre : Michael Marrus dégage les questions essentielles que les débats ont longtemps obscurcies.
Comment la politique nazie a-t-elle évolué vers l'extermination de masse ? Comment évaluer le rôle des collaborateurs (gouvernements et sociétés), mais aussi celui des Alliés, des témoins, des Juifs eux-mêmes ? Que savait-on vraiment pendant la guerre en Allemagne, dans les territoires occupés, chez les Alliés ? Quelle fut la politique du Vatican ? Comment les nazis eux-mêmes négocièrent-ils, pendant et à la fin de la guerre, la fin du martyre juif ? Comment, enfin, écrire une telle histoire, apprécier documents et témoignages ?
Ecrit de manière mesurée et sensible, ce livre accessible au plus large public prend acte, avec lucidité, des progrès de l'enquête où l'intelligence historienne analyse les conditions de l'horreur innommable.
18 octobre 1940 : le "statut des Juifs" est publié. juillet 1944 : le dernier convoi de déportés quitte Drancy pour Auschwitz. Ces deux faits et ces deux dates marquent le début et le terme de la politique du régime de Vichy envers les Juifs.
Mise en oeuvre dès l'été 1940, la politique antisémite est due au seul gouvernement de Vichy sans pressions allemandes. En 1941, Xavier Vallat, premier Commissaire général aux questions juives, l'organise systématiquement. Exclus d'un nombre très important d'activités, recensés, spoliés par l'"aryanisation" des entreprises, les Juifs sont internés dans les camps de concentration français tels que Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande, etc. Cette politique a des responsables. Elle a aussi des exécutants, à tous les niveaux de l'administration.
1942 : Laval revient au pouvoir. Darquier, antisémite forcené, remplace Vallat. Bousquet dirige la police.Chez les Allemands, le pouvoir des SS augmente. La "solution finale" est décidée. Désormais les nazis veulent déporter l'ensemble des Juifs de france, en procédant par étapes, ne serait-ce que pour obtenir le concours, indispensable, de la police française. Celle-ci , en juillet 1942, exécute la rafle du Vel d'Hiv, au cours de laquelle 13 000 Juifs sont arrêtés. Ils seront déportés -enfants compris, livrés par laval. L'occupation de toute la France accroît le danger de mort qui pèse maintenant sur tous les Juifs. Vichy maintient sa politique, imposant par exemple en décembre 1942 l'apposition de la mention "Juif" sur les cartes d'identité.
Le bilan : 75 000 déportés. La politique antisémite de Vichy a commencé par mettre les Juifs au ban de la société. Elle a ensuite, directement et indirectement, facilité leur arrestation et leur déportation. Etudiant les étapes de cette politique, l'attitude des principaux responsables - Pétain, laval, Vallat, Darquier, Bousquet, etc.- et les réactions de l'opinion notamment des Eglises, le livre de Michael Marrus et Robert Paxton, fondé sur des documents d'archives, analyse avec la rigueur de l'historien un des chapitres les plus tragiques de l'histoire récente de la France.
En 1981, dans la première édition de ce livre, les deux historiens américains révélaient que la politique antisémite menée en France dès l'été 1940 était due au seul gouvernement de Vichy, sans pressions allemandes. À l'époque, la question de la responsabilité du régime de Vichy n'était déjà plus complètement refoulée mais le sujet était traité en marge et l'accès aux archives françaises et allemandes extrêmement laborieux.
Beaucoup de choses ont changé depuis. Les archives se sont ouvertes, notamment grâce à la loi du 15 juillet 2008, autorisant aux chercheurs l'accès à des dossiers ultra-confidentiels. Vichy est passé au centre des intérêts des historiens. Autres événements majeurs de ces dernières décennies : le gouvernement français a reconnu le rôle de l'État français dans la déportation des Juifs ; l'Église de France a fait acte de repentance pour son silence initial ; des citoyens français ont été accusés, jugés, et punis pour crimes contre l'humanité, ou pour complicité de crimes contre l'humanité.
Les auteurs ont donc trouvé une matière abondante pour enrichir et approfondir leur argument de base. Ainsi, l'idée qui se répand actuellement que la survie de 75 % des Juifs de France est un résultat louable, et que ce résultat heureux est en partie attribuable à Vichy qui aurait essayé dès le début d'épargner les Juifs anciennement établis en France, ne tient pas longtemps face à une analyse approfondie.
Il est crucial de lire aujourd'hui ce classique enrichi et mis à jour, et de s'élever contre ceux qui se demandent pourquoi tant de Juifs ont survécu en France quand il faudrait plutôt comprendre pourquoi tant ont péri.
L'histoire de l'Europe du vingtième siècle est faite de rectifications de frontières, de barrières diplomatiques et idéologiques édifiées, puis démantelées au gré des relations entre Etats.
Mais qu'en est-il des hommes ? Comment se sont tracés ces itinéraires de fuite, comment sont apparues des terres d'accueil ou de répulsion ? Michael Marrus nous propose à la fois un diagnostic sur la santé morale des sociétés européennes et une analyse des modifications profondes de l'équilibre démographique du Vieux Continent.
Ces millions d'exclus par les guerres, les révolutions, les flambées de racisme, ont modifié l'histoire intérieure de tous les grands pays européens. Ils ont suscité de nouvelles fractures et remis à vif des cicatrices enfouies dans la mémoire des sociétés. L'ouvrage de Michael Marrus constitue la première histoire globale des réfugiés. Parce que celle-ci nous concerne tous, ce livre nous permet de comprendre les faiblesses et la grandeur des démocraties.
Michaël r. marrus/robert o. paxton vichy et les juifs 18 octobre 1940 : le « statut des juifs » est publié.
31 juillet 1944 : le dernier convoi de déportés quitte drancy pour auschwitz. ces deux faits et ces deux dates marquent le début et le terme de la politique du régime de vichy envers les juifs. mise en oeuvre dès l'été 1940, la politique antisémite française aura donc d'abord été l'apanage du seul gouvernement de vichy, sans qu'il soit besoin de pressions allemandes. bilan : 75 000 déportés.
Désormais ouvrage de référence, vichy et les juifs n'est pas seulement un remarquable document, qui étudie en détail les étapes d'une politique d'exclusion et montre avec rigueur quelles formes elle a revêtues au fil des ans, c'est aussi une analyse exceptionnelle de précision, alimentée aux meilleures sources, de l'une des périodes les plus tragiques et les plus controversées de l'histoire de france.
Edition revue et corrigée.