L'ouvrage analyse la période charnière de la crise révolutionnaire par un questionnement sur le rôle politique des femmes mené par une spécialiste des comportements politiques et de l'histoire des femmes. Les fonds d'archives provençales et comtadines ainsi que l'historiographie locale sont revisités en fonction d'une grille de lecture qui veut mettre en visibilité le rôle des femmes dans l'espace public en situation de crise, la façon dont elles transgressent, détournent ou utilisent les normes pour agir dans le champ politique.
L'engagement des femmes des conflits d'Ancien Régime aux pratiques révolutionnaires ou contre-révolutionnaires est confronté aux représentations qui, dénonçant les furies de guillotine et valorisant les victimes de la Révolution, influencent l'évolution des mentalités politiques.
Cet ouvrage explore, dans une perspective interdisciplinaire, dans la longue durée et à différentes échelles, la dialectique norme/transgression analysée au prisme du genre. Il met en lumière la façon dont le genre fait constamment norme, dans les pratiques comme dans les représentations. Mais il permet aussi de mesurer combien le contexte influe sur le contenu de cette norme.
Il entend enfin redonner voix à celles et ceux qui, souvent au prix de leur vie ou au risque d'une mise au ban promesse d'oubli, ont tâtonné vers un chemin de liberté. De leurs transgressions dont on a renoué les fils à partir d'indices parfois ténus, peuvent surgir, demain, de nouveaux chemins d'émancipation.