"Les cendres d'un homme ont été dispersées dans le jardin de sa maison de campagne, sous le banc qui jouxte un imposant noyer. C'est là que le disparu rêve désormais, acteur invisible d'une scène aussi étrange qu'émouvante. Alors qu'il médite sur les épreuves et les joies de son existence, sa compagne s'assied sur le banc et s'ouvre au ressenti de l'inexorable dégradation du malade, un temps où malgré l'amoindrissement, il s'était efforcé, par touches sensibles, de rester l'homme qu'il avait été."
La guerre 14-18, en Belgique. Dans chacune de ces nouvelles, Marianne Sluszny donne une voix à un de ces personnages ordinaires, dont la vie a basculé dès le début des hostilités - soldat inconnu, musicien, jeune mariée, combattant flamand, infirmière, Congolais, pigeon voyageur, tous, le désastre de l´occupation les a broyés. Dans ces brèves histoires crûment racontées, des visages et des vies se dessinent. Les lieux du drame, Andenne, Namur, Malines, Anvers, Bruxelles, La Panne, Ypres, villes martyres, zones de combat ou zones d´occupation, balisent le territoire où ces destins, éphémères comme des coquelicots, ont été anéantis.
Marianne Sluszny vit à Bruxelles et travaille depuis plus de vingt ans à la RTBF (Radio Télévision de la Communauté française de Belgique) comme productrice de documentaires culturels. Elle a compulsé pendant trois ans les archives de la Grande Guerre pour une série d´émissions qui seront diffusées au printemps 2014. La Différence a publié Toi, Cécile Kovalsky en 2005 (Prix de la première oeuvre de la Communauté française de Belgique et Prix Lucien Malpertuis de l´Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique) et Le Frère du pendu en 2011.
Toi, Cécile Kovalsky, premier roman de Marianne Sluszny, évoquait une légende familiale et le malheur d'une diaspora juive émigrée à Bruxelles, moins intégrée qu'elle ne le croyait. Marianne Sluszny revient sur ces thèmes dans Le Frère du pendu. Thomas, jeune cinéaste désespéré par sa rupture avec Rivka, ?lle de juifs orthodoxes, découvre dans un coffre lui appartenant une série de cahiers racontant la vie d'un aïeul de son ex-?ancée, un certain Meier, né en 1880 à Siedlice en Pologne. Il se passionne pour l'existence de cet homme, éternel exilé, révolté par la pendaison de son frère Saul par les cosaques en 1905, et décide de réaliser un ?lm sur le destin mouvementé de ce personnage Marianne Sluszny vit à Bruxelles et travaille depuis plus de vingt ans à la RTBF (Radio Télévision de la Communauté française de Belgique) comme productrice d'émissions et de documentaires culturels. Elle est professeur de philosophie à l'Institut national supérieur des arts visuels de la Cambre, après avoir enseigné à l'Institut national supérieur des arts de la scène (INSAS). Toi, Cécile Kovalsky, paru aux Éditions de la Différence en 2005, a obtenu le prix de la première oeuvre de la Communauté française de Belgique et le prix Lucien Malpertuis de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Le Frère du pendu est son deuxième roman.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, seules les veuves de guerre, les mères de soldats disparus et les opposantes bénéficient du tout nouveau suffrage universel en Belgique. À croire que les autres, les femmes « ordinaires », n'ont pas souffert... Et pourtant, l'une a donné naissance à un « enfant de la honte », l'autre prend soin de son mari, ravagé par le souvenir des tranchées... Chacune livre bataille, au quotidien, dans le silence. Pour protéger les leurs. Contre le défaitisme, pour maintenir le moral. Pour conquérir leur place dans la société.
Ce recueil raconte leur chemin, qui résonne, étrangement, de manière assourdissante, avec notre société actuelle. Un siècle plus tard...