À travers les figures de Hannah Arendt, Victor Basch, Walter Benjamin, Bernard-Lazare, Ernst Bloch, Martin Buber, Gustav Landauer, Georg Lukács, Gershom Scholem et Manès Sperber, Michaël Löwy dresse le portrait d'une génération de juifs hétérodoxes qui ont marqué durablement la pensée du XXe siècle, entre messianisme et romantisme, utopie et révolution, espoir et catastrophe.
Ce livre rassemble pour la première fois des récits où s'articulent des combats pour la défense des droits sociaux et celle de l'environnement. Du Canada au Japon, des Philippines à l'Équateur ou au Brésil, de la France aux États-Unis en passant par l'Afrique du Sud ou le Moyen Orient : 20 récits, quinze pays.
Les Thèses « Sur le concept d'histoire » de 1940 sont le dernier écrit de Walter Benjamin et constituent peut-être le document le plus significatif dans la pensée critique du XXe siècle. T exte allusif, sybillin, dont l'hermétisme est constellé d'images et d'allégories, semé de paradoxes, traversé d'intuitions. Ce livre en propose une étude au mot à mot. Là où d'autres ne voient que contradiction ou ambiguïté, il met en évidence une cohérence fondamentale, dont la clé est constituée par la fusion de trois discours hétérogènes: le romantisme allemand, le messianisme juif, le marxisme révolutionnaire. Echappant aux classifications dans lesquelles on a voulu le ranger, Benjamin est en cela un auteur qui dérange.
La découverte de l'oeuvre de Benjamin fut, pour Michael Löwy, une émotion qui a ébranlé bien des convictions et dont l'onde de choc s'est ressentie pendant plus de 40 ans dans toute sa recherche sur les formes hétérodoxes du marxisme en Europe ou en Amérique latine. À la vision marxiste d'une révolution comme «locomotive de l'histoire», roulant inexorablement vers le «progrès», Benjamin propose une version de la révolution «comme frein d'urgence», annonçant une critique du progrès et de la croissance, qui se développera plus tard dans la pensée critique. Les 9 essais rassemblés ici se concentrent sur la dimension révolutionnaire de l'oeuvre de Benjamin, où s'imbriquent une approche inspirée d'un matérialisme historique non orthodoxe et des conceptions issues du messianisme juif.
Les auteurs imaginent que Marx et sa fille Jenny se rendent clandestinement à Paris pendant la Commune. Ils rencontrent les principaux acteurs : Eugène Varlin, Léo Frankel, Elisabeth Dmitrieff, Louise Michel. Marx suit les événements avec passion et donne parfois son avis.
Une uchronie sous forme de docu-fiction très vivante et informée. Une introduction à l´histoire de la Commune, et un portrait de Marx et de sa fille, non dénué d´humour et de tendresse.
Ce livre présente les analyses essentielles du courant écosocialiste. Outre le grand texte de Michaël Löwy, il republie certains documents clefs, comme le Manifeste écosocialiste international et deux études de cas : les Etats-unis et le Brésil.
En janvier 1919, Rosa Luxemburg était assassinée, avec Karl Liebknecht, par les Corps-Francs, et son cadavre était jeté dans le Landwehrkanal. Un siècle plus tard, que reste-t-il de la pensée et de l'action de celle qui avait lancé le mot d'ordre « Socialisme ou barbarie » ?
Dans ce livre, Michael Löwy réunit des essais sur certains aspects de l'oeuvre de Rosa Luxemburg qu'il juge méconnus ou d'une singulière actualité dans la perspective d'une refondation d'une espérance émancipatrice : l'internationalisme, sa conception ouverte de l'histoire, (contre un certain « déterminisme »), l'importance pour elle de la démocratie dans le processus révolutionnaire, et aussi, l'intérêt qu'elle portait aux sociétés du « communisme primitif ».
L'histoire du mouvement ouvrier raconte en détail les désaccords, les conflits et les affrontements entre marxistes et anarchistes, jamais les véritables alliances et solidarités agissantes entre ces deux mouvements. Olivier Besancenot et Michael Löwy ont choisi d'éclairer ce versant ignoré, souvent délibérément, qui révèle la fraternité de leurs combats depuis la Commune de Paris jusqu'à nos jours, souvent au coeur de sanglants affrontements. De Louise Michel au sous-commandant Marcos, en passant par Walter Benjamin, André Breton et Daniel Guérin.
Un livre militant et sensible, porté par l'espoir que l'avenir sera rouge et noir.
Dans les années 1881-1882, Marx développe un intérêt particulier pour les sociétés pré-capitalistes (parmi lesquelles notamment les communautés rurales russes) ainsi que pour des pays comme l'Égypte, l'Algérie ou l'Inde, où s'engagent alors des luttes contre la domination capitaliste. On fait souvent de Marx le principal connaisseur, et théoricien, du prolétariat d'usine. Cette assertion, sans doute légitime, mérite pourtant d'être précisée, car l'étude des communautés paysannes constitue également une partie très importante de son oeuvre, et elle la traverse en quelque sorte dans son intégralité - jusqu'aux célèbres propos, décisifs et bouleversants, qu'il tiendra sur la Russie. De telles réflexions sont développées dans une lettre à Véra Zassoulitch, figure éminente du populisme révolutionnaire, et surtout dans les nombreuses versions préparatoires de celle-ci. Maximilien Rubel verra dans ces manuscrits le véritable « testament politique » de Marx.
On y trouve un refus de l'idée, partagée par la majorité des marxistes russes et calquée sur un modèle occidental, selon laquelle il s'agit d'en passer par un développement du capitalisme en Russie. En rejetant la conception évolutionniste et linéaire du « progrès », Marx s'intéresse à une forme sociale « archaïque » - mot par lequel, à son avis, « il ne faut pas trop se laisser effrayer ». Le socialisme de l'avenir en représenterait une manifestation supérieure, qui y mêle certains acquis de la modernité. Marx reprend des analyses présentes dans les Grundrisse, et notamment dans les cahiers publiés sous le titre de Formen, die der kapitalistischen Produktion vorhergehen, axés sur les différentes formes communautaires qui précèdent le surgissement du mode de production capitaliste. Un ensemble composite de « communautés naturelles » où la forme sociale dominante, la commune, « n'apparaît pas comme résultat mais comme présupposé de l'appropriation (temporaire) et de l'utilisation collective du sol ».
"Liste des 100 mots Abstraction - Accumulation - Aliénation - Anticapitalisme - Appropriation -Argent, monnaie - Auto-émancipation - Autogestion - Base, structure, superstructure - Barbarie - Besoins - Bonapartisme - Bourgeoisie - Capital -Capital bancaire, capital financier - Capital industriel, capital du commerce des marchandises et capital du commerce de l'argent, capital marchand - Capital fictif - Circulation du capital - Classes et revenu - Classes sociales - Commerce (entre les hommes) - Communisme - Communisme primitif - Composition du capital - Concentration et centralisation du capital - Concret de pensée - Concurrence et prix - Contradiction - Contradictions du mode de production capitaliste -Coopération - Crédit (système de) - Crise - Critique - Dialectique - Dictature du prolétariat - Dernière instance - Droit - Économie classique - Écosocialisme - Émancipation - État - Être générique - Fascisme - Fétichisme de la marchandise - Formes - Gauche - Guevarisme - Hégémonie - Histoire -Humanisme - Idéologie - Impérialisme - Individu - Intérêt - Internationalisme - Léninisme - Liberté - Lutte de classes - Maoïsme - Marchandise et valeur - Marxisme occidental - Matérialisme - Méthode - Mode de production - Monopoles - Morale - Nation - Naturalisme - Nature - Parti - Paysannerie - Philosophie (critique, réalisation de la -, sortie de la -) - Plus-value ou survaleur - Politique (État et -, critique de la -, fin de la - ) - Pratique/Praxis - Procès de travail - Production - Profit - Progrès - Prolétariat - Réification - Reflet - Religion (opium du peuple) - Rente foncière - Reproduction - Révolution (- bourgeoisie, - ouvrière, - paysanne, réforme et -) - Robinsonnade - Salaire - Science - Socialisation - Stalinisme - Subordination du travail au capital - Surdétermination - Tendance - Totalité - Transformation des valeurs en prix de production - Travail - Trotskisme - Utopie (Socialisme utopique et scientifique, utopie concrète)."
Le regain d'intérêt pour la pensée marxiste en ce début de XXIe siècle nécessite que soit accompagnée la lecture de l'une des philosophies les plus riches, mais aussi les plus sujettes aux récupérations, en partant du coeur des textes eux-mêmes dont il s'agit de tirer le sens originel.
Quel est le rapport du surréalisme au romantisme ? Dans un célèbre paragraphe du Second Manifeste du surréalisme (1930), André Breton écrivait : nous sommes d'accord pour être considérés, historiquement, comme la queue de la comète romantique. Mais il ajoute une note d'umour : il s'agit d'une queue éminemment préhensile... Une comète avec une queue de singe : l'image est sans doute surréaliste. On peut l'interpréter comme une référence au caractère actif du surréalisme, et sa capacité à saisir ce qui lui semble important. Mais d'autre part, la queue d'une comète n'est pas moins une jetée météorique de feu dans les hauteurs, une trace incandescente de lumière dans le dôme céleste.
Prague, 1939. Misha a 10 ans et adore les après-midis au magasin de jouets avec son père. Mais quand les troupes allemandes envahissent la ville, les lois antisémites se multiplient, et l'insouciance de Misha vacille.
Avec sa famille, ils sont envoyés dans un ghetto puis déportés dans le camp de Terezin. C'est là que Misha se lie d'une amitié fraternelle avec quarante garçons.
Erich, Jan, Koko, Felix, Pavel... et surtout Franta, leur éducateur et mentor. Dans les coups durs comme lors de leurs parties de football, ils sont les Nesharim, unis à la vie, à la mort !
Mais avec le danger constant des convois « vers l'Est », Misha peut-il garder espoir ?
En collaboration avec l'auteur Todd Hasak-Lowy, Michael Gruenbaum partage son histoire bouleversante d'humanité et de fraternité. Son témoignage, ainsi que les nombreux documents et photographies originaux qui l'accompagnent, apportent une contribution essentielle à la littérature de l'Holocauste.
Défendant "l'option prioritaire pour les pauvres", la théologie de la libération est devenue l'expression d'un vaste mouvement social qui s'enracine dans la vie et la culture du sous-continent latino-américain. Elle met en jeu les conflits de classe en Amérique latine et les tensions entre l'éthique catholique et l'esprit du capitalisme. L'assimilation est si forte, dans une réalité sociale et politique particulièrement âpre, que cette pensée fonde désormais une éthique sociale de l'Amérique latine.
Ce que Michael Löwy définit comme le "christianisme de la libération" a pénétré toutes les couches de la lutte sociale dans la région ; le chapitre sur les origines socio-religieuses du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre - jusqu'alors inédit en français - montre très clairement ce processus d'intégration organique. Vingt ans après la première édition de La Guerre des dieux en 1996, la théologie de la libération n'est plus l'objet d'une répression opiniâtre de la part du Vatican comme elle le fut sous le pontificat de Jean-Paul II.
Ce qui avait permis, à l'époque, à ceux qui voulaient l'enterrer dans la foulée de la fin du "socialisme réel" et qui, sous le mantra néolibéral de la "fin des idéologies", la décrivaient comme un accident de l'histoire du christianisme, n'est plus. Mais les espérances et pressentiments que Löwy exprimait alors se sont avérés.
"Il s'agit ici d'un pessimisme révolutionnaire qui n'a rien à voir avec la résignation fataliste, et encore moins avec la variante réactionnaire et préfasciste du pessimisme culturel, tant il est inséparable des idées libertaires. Sa préoccupation n'est pas le « déclin » des élites ou de la nation, mais les menaces que fait peser sur l'humanité le progrès technique et économique promu par le capitalisme, ou la domination impersonnelle et meurtrière des appareils bureaucratiques". Michael Löwy
La littérature peut-elle contribuer de façon significative, et peut-être mieux que la sociologie, à la connaissance de la réalité sociale? se demandent deux sociologues. Peutelle même apporter des éclairages qui vont au-delà des acquis des sciences sociales? A travers l'étude de différents textes littéraires, de Huysmans à Ahmadou Kourouma, de Brecht à Umberto Eco, de Borges à Alison Lurie, Löwy et Dianteill explorent les richesses du corpus littéraire quand il s'agit de comprendre le monde, et les phénomènes religieux.
Après les "approches classiques", les "approches insolites", les "approches dissidentes", voici l'approche littéraire de la sociologie des religions qui complète ce cycle initié aux PUF en 2003.
Peu d'auteurs ont saisi avec autant d'acuité les caractéristiques de la modernité occidentale comme Max Weber : désenchantement du monde, rationalité instrumentale, domination rational/bureaucratique, différentiation des sphères, polythéisme des valeurs. Peu d'auteurs ont laissé une empreinte aussi profonde sur les débats historiques, sociologiques, épistémologiques et philosophiques du XXe siècle, suscitant controverses, interprétations et réinterprétations. Ce qui ne veut pas dire que son oeuvre n'est pas rigoureuse et cohérente. Simplement, par sa richesse, sa subtilité, son approche pluraliste des causalités, sa méthodologie complexe, mais aussi son ambivalence envers les manifestations centrales de la modernité - l'État bureaucratique, l'économie capitaliste - il se prête à des lectures différentes, sinon opposées.
Ce livre n'est pas un essai de plus sur Kafka. La lecture proposée par Michael Löwy ne manquera pas de susciter des controverses, tant elle se dissocie du canon habituel de la critique littéraire concernant cet auteur. Car il s'agit de trouver le fil rouge permettant de relier, dans la vie et l'oeuvre de Franz Kafka, la révolte contre le père, la religion de la liberté (d'inspiration juive hétérodoxe) et la protestation (d'inspiration libertaire) contre le pouvoir meurtrier des appareils bureaucratiques.
A partir de données biographiques souvent négligées, tels les rapports de l'écrivain pragois avec les milieux anarchistes, et d'une étude des trois grands romans inachevés ainsi que des nouvelles les plus importantes, éclairée par des fragments, des paraboles, des éléments de la correspondance et du journal de Kafka, Michael Löwy met en évidence la dimension formidablement critique et subversive de cette oeuvre.
Ce livre traite du rapport entre visions du monde (idéologiques ou utopiques) et connaissance, dans le domaine des sciences sociales, à partir d'une discussion des principales tentatives d'élaborer un modèle d'objectivité scientifique apparues au sein du positivisme, de l'historicisme et du marxisme.
Il s'agit de montrer que, contrairement à ce que prétend le positivisme, toute connaissance et interprétation de la réalité sociale est liée, d'une façon directe ou indirecte, à une des grandes visions sociales du monde, à une perspective globale socialement conditionnée. Ce que Pierre Bourdieu désignait comme « les catégories de pensée impensées qui délimitent le pensable et prédéterminent le pensé ».
La vérité objective sur la société n'est donc pas concevable comme une image renvoyée par un miroir, elle est plutôt un paysage peint par un artiste, un paysage qui sera d'autant plus vrai que le peintre sera situé à un observatoire ou un belvédère plus élevé, lui permettant une vue plus vaste et plus étendue du panorama irrégulier et accidenté de la réalité sociale.
L'ouvrage tire son titre du « trilemme de Münchhausen », raisonnement et argumentation découlant de l'histoire du Baron de Münchhausen qui, pour se sortir du marais où il était enlisé, s'est luimême soulevé par les cheveux.
Une nouvelle préface enrichit ce livre paru chez Anthropos en 1985 et épuisé depuis longtemps.
On oppose volontiers Max Weber à Karl Marx. Certes, le grand sociologue allemand était un libéral, hostile au communisme. Mais c'était aussi, nous rappelle Michael Löwy, textes à l'appui, un analyste très critique du capitalisme et de sa course effrénée au profit qui enferme l'humanité moderne dans un système implacable. Relisant la célèbre étude sur les " affinités électives " entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Michael Löwy prolonge l'analyse. Il explore ainsi les " affinités négatives " entre l'éthique catholique et l'esprit du capitalisme et en retrouve la trace dans divers courants catholiques de gauche en Europe comme dans la théologie de la liberté en Amérique latine aujourd'hui. Il suit également les autres filiations anticapitalistes du sociologue de Heidelberg. D'une part celle du marxisme wébérien qui va de Georg Lukàcs à Maurice Merleau-Ponty, en passant par les premiers théoriciens de l'École de Francfort. D'autre part, celle d'un courant socialiste/romantique, essentiellement promu par des auteurs juifs allemands de la République de Weimar, tels Ernst Bloch ou Walter Benjamin.
Cette postérité, Michaël Löwy, qui est à la fois un wébérien érudit et un marxiste engagé, l'incarne à sa manière. Et il entend montrer combien le courant critique du marxisme wébérien reste d'actualité alors que la toute puissance des marchés emprisonne, plus que jamais, les peuples dans la cage d'acier du calcul égoïste.
Faire converger deux projets de transformation radicale de la société, l'écologie et le socialisme.
Dans la perspective historique d'un nouveau paradigme de civilisation, tel est l'enjeu de l'écosocialisme. Les auteurs de cet ouvrage partagent une critique radicale du capitalisme moderne et l'aspiration à une alternative globale à partir des idées et pratiques écologiques et socialistes.
Les « insolites » présentés dans ce volume sont des auteurs qui ont tous étudié le fait religieux, mais qui ne se situent dans aucune école en sociologie des religions. Certes, certains se réfèrent à Marx, Weber ou Durkheim, mais il serait difficile de les définir comme leurs disciples, même « infidèles ». Walter Benjamin, Erich Fromm, E. P. Thompson, Eric Hobsbawm, W. E. B. Du Bois, Ernesto De Martino, Roger Caillois, Lydia Cabrera et Michel Leiris sont des électrons libres des sciences sociales qui refusent de graviter sagement autour d'un noyau. Ils sont insolites tantôt par l'objet même de leur recherche par exemple le capitalisme comme religion qui ne cadre pas avec la liste canonique des objets des sciences sociales des religions, et tantôt par leur façon inattendue, inhabituelle, non-conforme, d'examiner des questions classiques de nos disciplines : le sacré, le millénarisme, le christianisme primitif, la sorcellerie. Tous ces auteurs ont donc en commun d'introduire un peu de « jeu », dans tous les sens du mot, dans l'étude de la religion.
Erwan Dianteill et Michael Löwy sont chercheurs et enseignants à l'École des hautes études en sciences sociales, Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux.
Cet ouvrage rassemble une abondante documentation photographique sur les principaux mouvements révolutionnaires, depuis la Commune de Paris jusqu'à la révolution cubaine des années 1950-1960.
Aborder l'histoire par la photographie, en particulier celle des révolutions, permet de découvrir ce que les textes ne peuvent raconter : les visages, les gestes, certains mouvements, certaines situations, des ambiances.
On y lit ce que les révolutions ont d'universel, mais aussi leurs particularités historique, culturelle et nationale.
Chacune des révolutions abordées est présentée en trois temps : un texte, écrit par un historien reconnu, restitue le contextes politique, culturel et photographique de l'époque, ainsi que le rapport à l'image de ce moment d'histoire ; il est suivi d'une chronologie retraçant les différentes étapes de ces mouvements, puis de nombreuses photographies.
Si certains de ces temps historiques ont fait l'objet par le passé de publications très riches en photographies, comme par exemple la guerre d'Espagne ou la révolution cubaine, d'autres ont plus rarement été abordés sous cet angle (la révolution hongroise de 1919, les révolutions chinoises de 1911 et 1949...). Ce parcours mondial expose donc des décors, visages et ambiances restés bien souvent méconnus.
L'autre originalité de cet ouvrage réside dans son parti-pris, annoncé dès l'avant-propos par Michael Löwy : considérer la photographie comme un support à part entière du récit historique, et non comme un seul élément artistique ou journalistique. De ce fait, on n'y retrouve pas seulement les clichés célèbres de photographes réputés, comme Robert Capa ou Henri Cartier-Bresson, mais également de nombreux instantanés réalisés par des anonymes, des révolutionnaires eux-mêmes, dévoilant un regard plus incarné, intime et spontané sur ces moments historiques.