Il fait si chaud à Paris l'après-midi du 29 août 2014. Eléna Filleul, ancienne joueuse de tennis, va chercher son fiancé Ismaël Chèvreloup à la gare de Lyon. Plus tôt, Eléna a vu ses amies de lycée. Elles se sont remémoré leur adolescence, le rôle joué par la famille Chèvreloup, et tout particulièrement celui de Catherine, figure emblématique pour ce groupe. Au cours de cette journée qui aurait pu ressembler à toutes les autres, Eléna se confronte aux fantômes et aux dieux de sa jeunesse.
Ce roman ambitieux allie modernité et classicisme pour nous conter une histoire intemporelle dans le Paris du XXIe siècle.
« Ce livre est né de mon amitié pour les sirènes : pour les filles de Lilith et non d'Eve qui transgressent les limites imposées à leur sexe et se risquent dans la rue, la bagarre ou l'écriture. Donner une voix aux adolescentes. Et prendre au mot Virginia Woolf : «Une féministe est n'importe quelle femme qui dit la vérité sur sa vie.» » L. P.
Elle grandit dans la mauvaise partie de la ville : une petite ville de la banlieue ouest, collée à Paris. Elle a une grand-mère blanche et bourgeoise, une grand-mère vietnamienne et humble : une famille aimante qui se désunit. La narratrice veut s'échapper. Sans arrêt, elle s'échappe. Elle a le démon de la liberté.
Alors elle fugue. Avec les garçons de la cité, elle traîne dans les rues, la nuit. Elle n'arrive pas à croire qu'elle est une fille. Au collège, ceux qui la harcèlent la surnomment « Lolito ». Mais l'adolescence se déclare. La vilaine chenille se métamorphose en papillon. L'adolescence brutalement sexualise Lolita et son monde vole en éclats. Est-elle amoureuse d'Otman, le roi des rues de sa banlieue, ou d'Ambre, l'amie de son lycée parisien, qui pique des voitures, boit et se prostitue la tête haute ?
Et Lolita, où est sa place ? Elle qui renferme un mélange de « races », de classes sociales, de masculin et de féminin ? Jusqu'à quand pourra-t-elle agir comme un garçon, impunément ? Qu'est-ce qui arrache à l'enfance ?
Pour sa première autofiction, Lolita Pille se réapproprie la narration de sa propre histoire et signe un récit d'apprentissage au féminin bouleversant d'authenticité et de résilience.
Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo : sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l'équivalent de votre revenu mensuel, fait l'amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l'essentiel : elle vous méprise profondément...
Jusqu'au soir où elle tombe amoureuse d'Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés du monde, dans un corps à corps passionnel, ils s'affranchissent du malaise qu'ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d'un « adorable monstre » de dix-neuf ans.
« Manon vit à Terminus, village paumé du sud de la France. Elle déteste sa vie, son job (elle est serveuse dans le bistrot de son père). Elle a vingt ans. Elle regarde trop la télévision, elle lit trop de magazines. Elle se trouve trop jolie pour rester enterrée là. Elle veut devenir célèbre. La voici bientôt à Paris, où elle survit comme serveuse dans un restaurant, en attendant mieux. Le mieux se manifeste sous les traits de Derek Delano. C'est l'archétype du jeune et bel héritier blasé. Volontairement, j'en ai fait une sorte de personnage de BD. Il vit au Ritz, achète tout le monde, joue du piano, couche avec des putes, s'ennuie. Il imagine un jeu plutôt pervers : façonner, voire briser le destin d'un être innocent ».
Lolita Pille Derek sera donc le Pygmalion, à l'ère des media, d'une Manon devenue actrice, voyageant de Londres à New York et traversant les fuseaux horaires d'un show-biz sous antidépresseurs. Jusqu'au jour où... le strass et la gloire se changent en cendres amères. Tout n'était-il qu'un rêve ? Seule, désormais inconnue là où son visage s'affichait sur les murs de Paris, au bord du suicide, Manon comprend que Derek le milliardaire a bel et bien existé. Et elle se venge, d'une manière qu'on découvrira.
Roman à deux voix, anti-conte de fées traversé par toutes les illusions de gloire et les fantasmes d'une télé-réalité permanente, jeu cruel sur l'échec et l'absence de morale des personnages réduits à leur avidité, Derek Delano marquera autant que Hell, roman-culte de la Génération Logo.