Race, religion, origine géographique, différences culturelles, etc. Faut-il en faire des catégories pour mesurer et compter la population? Le débat va et vient depuis les années 1980 dans une France de tradition assimilationniste. Pourtant, les années 2000 font l'objet d'un tournant lorsque la question de pose de manière frontale: faut-il accepter, refuser, tolérer les « statistiques ethniques » dans la statistique publique?L'ouvrage, rédigé par une équipe de chercheurs internationale et pluridisciplinaire (sociologie, démographie, histoire, géographie, anthropologie) qui a conduit la recherche aux États-Unis, en Russie, et au Brésil, présente deux caractéristiques singulières: il propose d'un côté non pas tant une ou des positions mais plutôt une analyse des termes et des évolutions du débat lui-même dans ces quatre pays; il montre de l'autre comment chaque contexte national et historique façonne les débats, au-delà d'un clivage politicien.
Un essai punch sur les grandes questions qui agitent la société française à l'aube d'un nouveau quinquennat (qu'Emmanuel Macron soit élu ou non). Où en est le wokisme ? Le repli identitaire ? Les luttes sociales d'une classe moyenne dont certains se sentent perdus et abandonnés ? Où en est cette violence qui a marqué la campagne ? Comme la montée des extrêmes ?
Bref, un livre punch qui interpelle directement Emmanuel Macron.
Pourquoi les Juifs sont-ils l'objet d'une haine particulière ? Quand l'antisémitisme est-il apparu ? Est-ce une forme du racisme ?
Qui sont les " Sages de Sion " ? Ont-ils existé et comploté ? Pourquoi Hitler détestait-il les Juifs ?
Comment l'antisémitisme a-t-il pu renaître après le génocide des Juifs ? Nier le génocide, est-ce être antisémite ?
Les Juifs ont-ils le monopole historique de la souffrance ? Existe-t-il un business de la Shoah?
Pourquoi une partie des jeunes issus de l'immigration sont-ils séduits par des discours antisémites ?
A-t-on le droit de critiquer Israël ? L'antisionisme ou le soutien à la Palestine, est-ce de l'antisémitisme ?
Ce petit livre n'hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes. Il démonte avec clarté et tranquillité les idées fausses, les pièges et les théories du complot.
L'échéance de la présidentielle approche. Michel Wieviorka penche un oeil sans complaisance et impertinent sur les éléments qui ont été le terreau de ces 4 années : les violences sociales avec les Gilets jaunes, les violences policières, les violences sanitaires avec l'épi- démie du COVID et ses répercussions sur la société française. L'Au- teur, sociologue de renom, va bien plus loin qu'une simple analyse, il restitue magistralement et de manière transversale les respon- sabilités des 5 derniermandats présidentiels. Cela pique les yeux et cela ouvre des piste
Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, s'est inquiétée en février 2021 de l' « islamo-gauchisme » qui, selon elle, « gangrène » les Universités. Ses déclarations ont suscité émotion et colère parmi les universitaires, qui ont signé en grand nombre une pétition demandant sa démission. La ministre a demandé dans le même contexte une « enquête au sens sociologique du terme », un « état des lieux », un « bilan de l'ensemble des recherches » sur « l'ensemble des radicalités qui traversent notre société » - au risque d'alimenter les passions, mais aussi le climat néo-maccarthyste et les menaces pesant sur les libertés académiques.
D'où ce rapport, qui ne s'arrête ni aux propos confus et mal informés de la ministre, ni aux réactions qu'ils ont entraînées. Il traite du fond, et apporte de quoi alimenter la réflexion par des éléments relatifs au racisme, à l'antisémitisme et à l'antiracisme tels qu'ils sont abordés par la recherche, non sans tensions ni dérives.
Un pamphlet brûlant et qui vient éclairer les divisons qui agitent le monde universitaire comme le montre la mise sous protection policière de trois enseignants de Grenoble.
C'est en sociologue que Michel Wieviorka aborde la question du mal et formule une proposition aussi dérangeante que convaincante. Dans cette argumentation moins confortable que le lénifiant "ronron" habituel, il provoque et vise juste. Oui le conflit peut être un remède efficace à la haine et la violence.
Déclin des systèmes et des partis classiques, mise en cause de la représentation politique, montée du populisme et des nationalismes, emprise des fake news, tentation de la violence... : force est de constater la fragilité, aujourd'hui, de la démocratie. Alors que soufflent les vents mauvais de l'extrémisme, de l'autoritarisme, du racisme, de l'antisémitisme, du terrorisme, comment défendre ce bien commun qui nous semblait acquis mais ne l'est pas ?
Face à ces maux qui minent nos sociétés et qu'il décrypte en profondeur, Michel Wieviorka interroge la place et le rôle des sciences humaines et sociales. Il y invite le meilleur de sa discipline - la raison, la connaissance de l'histoire, l'imagination sociologique, l'esprit critique - à se mettre (se remettre ?) au service de l'idéal démocratique.
Pour une démocratie de combat est un ouvrage pionnier qui conjugue une orientation authentiquement citoyenne, des propositions théoriques et méthodologiques exigeantes et des pistes concrètes pour une démocratie vivante et active. Indispensable en ces temps de perte de repères, de fureur et de démoralisation : à coup sûr un livre de référence.
« Petit Lillois de Paris, rien ne me frappait davantage que les symboles de nos gloires : nuit descendant sur Notre-Dame, majesté du soir à Versailles, Arc de Triomphe dans le soleil ».
Ces phrases célèbres du général de Gaulle le suggèrent : si la France peut se définir par des valeurs, s'illustrer par de hauts faits, elle s'incarne également dans des lieux.
Olivier Wieviorka et Michel Winock, grâce aux contributions d'historiens de renom, présentent trente-quatre de ces hauts lieux, tous théâtres et témoins d'un moment précis du passé, qu'ils incarnent dans une forme de quintessence. Car, avant d'acquérir un statut iconique, ces sites, de Chambord à Sarcelles en passant par Versailles, Lourdes ou la ligne Maginot, ont assumé des fonctions propres à une époque, qu'elles fussent politiques, militaires, religieuses, industrielles...
Tous appartiennent désormais au patrimoine national et témoignent d'une réalité : la France s'est construite, au fil d'un cheminement complexe, par des strates successives. Et les édifices qui parsèment le territoire français en offrent l'une des plus vivantes illustrations. En les scrutant un à un, il est possible de comprendre une époque. En les présentant dans un ensemble, ils racontent l'histoire de France.
Les lieux : Lascaux, Carnac, Alésia, le pont du Gard, le Mont-Saint-Michel, Cluny, Notre-Dame de Paris, Reims, le palais des Papes, le Louvre, Chambord, Versailles, le Vieux-Port, l'Institut de France, la place de la Bastille, l'Arc de triomphe, Lourdes, l'Opéra de Paris, le Palais-Bourbon, la Santé, le Sacré-Coeur, la gare Saint-Lazare, la Sorbonne, la tour Eiffel, Courrières, la Promenade des Anglais, les usines Renault de Billancourt, le stade de Colombes, Douaumont, la ligne Maginot, Drancy, le Festival de Cannes, la Maison de la radio, Sarcelles.
Ouvrage dirigé par Olivier Wieviorka, professeur à l'ENS-Cachan, et Michel Winock, professeur émérite à Sciences Po.
Les auteurs : Martine Allaire, François Chaslin, Jacques Chiffoleau, Michel Ciment, François Cochet, Joël Cornette, Patrick Demouy, Paul Dietschy, Marion Fontaine, Etienne Fouilloux, Annie Fourcaut, Patrick Galliou, Jean Garrigues, Emmanuel Guy, Ran Halévi, Ruth Harris, Jean-Noël Jeanneney, Philippe Joutard, Bertrand Lançon, Thierry Lentz, Florian Mazel, Didier Mehu, Pascal Ory, Jean-Paul Pellegrinetti, Philippe Plagnieux, Alain Salamagne, Stéphanie Sauget, Alain-Gérard Slama, Xavier Vigna, Jean-Claude Vimont †, Jean-Louis Voisin, Annette Wieviorka.
Ce livre est issu de la conférence tenue le 10 décembre 2018 au conseil départemental de la haute Garonne dans le cadre des Rencontres de la Laïcité.
Il reprendra le texte liminaire du président Georges Méric, ainsi que la retranscription amendée sur la forme, des questions et interventions de la salle à l'issue de la prise de parole de Michel Wieviorka.
La conférence, synthétisée par l'auteur en un texte compact et éclairant, porte sur différents points relatifs aux populismes en Europe.
Après un court rappel sémantique et historique sur les populismes, Michel Wieviorka décrit et analyse la situation en Europe, différencie les populismes de l'Europe de l'Est de ceux en croissance à l'Ouest, pour finalement amener le lecteur sur une analyse des néo populismes, émanant autant d'extrême droite que d'extrême gauche, bâtis sur une société en crise morale et politique. Exclusion, xénophobie, préférence nationale pour certains, euroscepticisme, idéalisation de la lutte des classes et manichéisme pour d'autres, les populismes croissent et parfois, comme en Italie, convergent, au plus grand péril de la République et du vivre ensemble. Ce livre éclaire des concepts parfois utilisés sans aucune référence et, en prenant le soin de comparer, donne au lecteur les clefs pour se forger une opinion indépendante.
Les luttes sociales et culturelles n'occupent pas toujours la place qu'elles méritent. Ainsi, il ne faudrait pas que Nuit Debout, née en mars 2016, disparaisse de l'imaginaire collectif et de l'histoire pour passer aux oubliettes, parce que rattrapée par d'autres mouvements ou événements ultra-médiatisés, dont les Gilets jaunes, puis le Coronavirus.
Comme d'autres luttes du début de ce siècle, Nuit Debout a donné à voir, de façon particulièrement spectaculaire, une ferme volonté populaire d'occuper l'espace public pour crier haut et fort de multiples formes de mécontentement, et exprimer une volonté partagée de changement politique, économique et social.
Pour la première fois, un ouvrage de référence passe au crible le "phénomène" Nuit Debout, et l'observe sous toutes ses coutures, pour mieux comprendre ce qui a "mis le feu aux poudres", mais aussi ce qui a poussé des milliers de Français à s'assembler, plusieurs mois durant, sur nos places publiques. Conciliant enquêtes sociologiques de terrain et analyses théoriques de la démocratie, ce livre donne à voir la singularité de ce mouvement, tout en permettant de mieux appréhender son inscription dans le contexte social très particulier des "mouvements des places".
Nuit Debout, phénomène spectaculaire, unique, certes, expression particulièrement alarmante d'une époque ne pouvant laisser nos politiques indifférents. Nuit Debout, affirmation de citoyens en quête d'une réinvention démocratique.
La France est inquiète, et les Français seraient incapables de se projeter vers l'avenir. Le « déclinisme » frappe des pans entiers de la population : qui n'est pas convaincu de la perte d'influence de notre pays, de son impuissance face à la mondialisation, qui croit vraiment que son inclusion dans l'Europe est la réponse ? Qui ignore que les jeunes générations vivront plus mal que les anciennes ? L'idée de progrès a cédé face à celles de la régression, voire de la décadence. Et faute d'avenir, le passé ne fait guère sens tant priment le présent, l'actualité ou le fonctionnement des médias et d'Internet.
L'ouvrage part de tels constats sans s'y réduire, et encore moins s'y résoudre. Un retour sur la notion d'utopie s'impose alors. Celles du passé, qui ont parfois débouché sur de grands drames, sur des catastrophes totalitaires. Mais aussi celles qui s'inventent aujourd'hui, notamment en matière écologique. De même, la recherche scientifique ouvre des formidables perspectives pour l'avenir, à propos par exemple de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, ou au sujet de l'humanité toute entière, de son histoire et de ses transformations. En même temps, il invite à rompre avec toute idée de sens de l'histoire et de lois générales de la vie collective, pour s'intéresser de plus en plus aux ruptures, aux discontinuités, aux singularités. Le sentiment d'une perte de sens, d'une absence d'avenir est souvent décrit en termes de crise. Crise économique. Crise politique. Crise des institutions, de la famille, de l'École, de l'Église, du système de santé et, au-delà, crise de notre modèle d'intégration républicaine, version française de l'universalisme. Crise de l'Europe, comme projet et comme construction, etc. Sortir de la crise, plutôt que de retourner au stade antérieur et à des fonctionnements un moment mis en difficulté, ne doit-il pas relever d'une tension vers l'avenir ? De l'idée d'une mutation et d'une entrée, certes difficile, dans une ère aux contours encore indéfinis, mais permettant de mettre fin au déclin et de retrouver sens et la confiance, alors que règnent la perte de repères et la méfiance ?
La prévision et la prospective sont difficiles. Comment penser l'inconnu, prévoir l'imprévisible, ou plus simplement, s'y préparer ? Qu'il s'agisse des institutions, du système politique, de l'Europe, de la démocratie, qu'il s'agisse de retrouver une certaine idée de progrès, d'ébaucher des utopies, de produire des grands récits, nous ne sommes pas pour autant condamnés à l'impuissance ou au pessimisme généralisé. Redonner sens et perspective à l'idée d'avenir : tel est l'enjeu de cet ouvrage.
Sous la direction de Michel Wieviorka Sommaire PASSE-PRÉSENT-AVENIR - Étienne Klein, (Physicien, directeur de recherches au CEA) Quel avenir pour nos origines ?
- Jean Bauberot (Historien et sociologue, Président d'honneur de l'EPHE) L'histoire, une projection dans l'avenir ?
- A Ariel Colonomos (Directeur de recherche au CNRS, CERI, Sciences Po) La politique des oracles - Hervé Le Bras (Directeur d'études à l'EHESS, Chaire « territoires et populations » du collège d'études mondiales) Le futur passé : pourquoi les prévisions démographiques ont échoué ? Pourquoi elles échoueront (sans doute) ?
- Daniel Innerarity (Directeur de l'Institut de gouvernance démocratique) Après les utopies. Sur la possibilité d'un futur alternatif VIVRE ENSEMBLE QUESTION DE CONFIANCE ?
- Yann Algan (Professeur d'économie à Sciences Po Paris) Bonheur et Confiance - Marc Fleurbaey (Professeur à l'université de Princeton, membre du Collège d'Études Mondiales) L'utopie démocratique - Philippe Fremeaux (Éditorialiste au magazine Alternatives Économiques) Le défi de la transition écologique - Monique Castillo (Professeur à l'université Paris Est) Crise de confiance et culture européenne - Joël Roman (Philosophe, membre du comité de rédaction d'Esprit) À quoi, à qui faisons-nous confiance ?
- Alberto Toscano (Journaliste et écrivain italien) L'avenir de l'Italie - Michchel Morineau (Président de la Section Prospective « Bourgogne 2030 » du CESER de Bourgogne) 2030 : Si la Bourgogne m'était « Comté » ?
CRITIQUES DE LA RAISON TECHNOSCIENTIFIQUE - Jean-Mich el Besnier (Professeur de philosophie à l'Université Paris-Sorbonne, Directeur de l'Équipe de Recherche « Rationalités contemporaines ») L'immortalité, pour en finir avec l'avenir. Fantasmes et programmes technoscientifiques - Françoise Thibault (directrice de programme à la FMSH) L'éternelle utopie numérique - Dominique Leglu (Directrice de la rédaction de Sciences et Avenir) Sous le signe des algorithmes ÉTHIQUE, HUMANISME, DROITS DE L'HOMME - Rony Brauman (Directeur d'études à la fondation Médecins Sans Frontières, professeur associé à Sciences Po Paris) L'avenir de l'humanitaire - Véronique Fournier (Médecin des hôpitaux, Centre d'éthique clinique Hôpital Cochin) Le retour du singulier : utopie ou projet d'avenir ? L'expérience d'éthique clinique.
- Valentine Zuber (Directeur d'études à l'École pratique des hautes Études) Les droits de l'homme ont-ils un avenir ?
GÉOPOLITIQUES DE L'AVENIR - Jean-Pierre Dozon (Anthropologue, directeur d'études à l'EHESS) L'Afrique-monde. C'était hier, ce sera demain - Michel Fouch er (Géographe et diplomate) La France : s'ouvrir au Monde - Franckck Galland (Directeur général d'Environmental Emergency & Security Services, chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique) Les enjeux stratégiques et sécuritaires liés aux ressources en eau - Jean-Vincent Holeindre (Maître de conférences en science politique à l'Université Paris 2) La guerre a-t-elle un avenir ?
- Pascal Perrineau (Professeur des Universités à Sciences Po) L'avenir de la politique
Comment comprendre la violence ? La plupart des explications disponibles, tant en sociologie qu'en anthropologie ou en sciences politiques, sont souvent réductrices, tant la violence combine des aspects différents, depuis la violence fondatrice jusqu'à la violence gratuite de l'extrême cruauté. Dans ce livre, Michel Wieviorka tente de proposer une vision d'ensemble, qui ne laisse de côté aucun des traits de la violence et la resitue dans sa véritable dimension : manifestation d'une fêlure, voire d'une fracture du sujet, dans les moments où le sens se dérobe.
Peut-on en finir avec l'argent-roi ? Collection Les Entretiens d'Auxerre ? Ces interrogations se nourrissent d'un constat empirique : l'argent est aujourd'hui plus qu'hier caractérisé par sa dématérialisation. Il est devenu numérique, sa circulation est planétaire, instantanée, il est fluide et d'accès universel. Il en devient plus puissant et se déconnecte de toute signification. L'argent est- il nécessairement synonyme de mal, de domination ou d'exploitation, et pas seulement de dérives passagères qui n'appelleraient que des interventions ponctuelles de la part de la puissance publique ? À quelles conditions peut-il fonctionner comme un facteur d'émancipation personnelle, de développement et de liberté individuelle, tout en correspondant à l'intérêt collectif, à la justice sociale, à la régression des inégalités, à l'échelle de la planète ? Faut-il beaucoup attendre de la puissance publique, de l'État, comme si l'argent privé était moins propre que l'argent public, ou, en tout cas, l'argent contrôlé et maîtrisé par l'État ? Finalement, s'interroger sur l'argent, c'est réfléchir sur le lien social, sur la démocratie, sur le projet d'un monde plus juste et plus démocratique.
Enseignants agressés, voitures brûlées, conducteurs de bus attaqués, émeutes dans les banlieues, pillages, saccages, incivilités : depuis vingt ans, la France est entrée dans l'ère des violences urbaines.
Le sentiment d'insécurité grandit. D'où vient cette violence nouvelle ? Comment faire reculer l'insécurité ? Pour bien comprendre, pour distinguer entre la réalité de la violence et la manière dont elle est perçue ou représentée, il faut analyser le fonctionnement des médias, la crise des institutions républicaines, le comportement des équipes municipales, l'impact des politiques de la ville. Il faut aussi aller aux sources, sur le terrain même.
Michel Wieviorka et son équipe ont enquêté dans les quartiers populaires, dans les entreprises de transports, dans les écoles, en Région parisienne, au Havre, à Strasbourg, dans l'agglomération lyonnaise. Le résultat de ce travail met à mal les idées reçues. Loin du prêt-à-penser, ce livre documenté et nuancé prolonge l'analyse par des recommandations politiques.
Drancy, en banlieue parisienne, demeure dans toutes les mémoires comme le camp où a transité la majeure partie des Juifs déportés de France vers les centres de mise à mort. 80 000 juifs ou considérés comme tels y ont séjourné, de quelques jours à plusieurs années, d'août 1941 à août 1944. Dès son origine, il mêle des Israélites français de vieille souche à des Juifs étrangers d'immigration récente, des élites du pouvoir et du savoir aux professions les plus humbles, adultes, vieillards, femmes et enfants. Commandé par des Allemands, gardé et administré par des Français, Drancy, à la fois camp de représailles, de transit et de concentration, atteste de l'ambiguïté criminelle des responsabilités entre l'occupant et Vichy. Des sources inédites - correspondances clandestines, journaux intimes, témoignages oraux- permettent de reconstituer l'existence des internés, avec ses solidarités multiples mais aussi la course aux privilèges, les clivages sociaux et nationaux, la famine et le désespoir mais encore l'école et le théâtre, les innombrables rumeurs et l'ordre imposé parfois par les victimes elles-mêmes, enfin la menace permanente et insoutenable de la déportation.
Le Front national était extrémiste à la naissance : jusqu'à quel point l'est-il encore ? Il est généralement tenu pour populiste : mérite-t-il pleinement cet étiquetage ? Capable de parler avec un certain succès au nom des « oubliés » et des « invisibles » et ainsi de se référer à des figures sociales, le FN n'est pas seulement une force nationaliste. Porté par la hantise de l'islam, il semble soucieux de se rapprocher des Juifs, et de s'écarter de son lourd passé antisémite - mais n'est-il pas, ici profondément ambivalent ? Ses succès politiques récents dessinent une carte de France inédite, dans laquelle les villes, et même les « banlieues » dites « difficiles » prennent leur distance avec ce parti, tandis que des pans entiers de son électorat résident aujourd'hui dans des zones périurbaines : cette tendance est-elle appelée à se renforcer ?
En retraçant l'histoire de ce parti, l'ouvrage répond entre autres à ces questions en mettant à disposition du lecteur des connaissances précises, documentées et à jour sur le Front national. Et pour comprendre l'installation durable de cette force politique elle-même en changement, il analyse les transformations sociales, politiques, économiques et culturelles de la France.
À travers différents éclairages et points de vue de spécialistes et duniversitaires, le livre présente les fondements et les enjeux nombreux et sans cesse renouvelés de la question de la justice.
La question des origines interroge les ressorts les plus profonds de l'être humain. Il faut s'avoir d'où l'on vient pour savoir qui l'on est. D'où le besoin individuel de s'ancrer dans une lignée ; d'où le besoin collectif de se créer un mythe fondateur ; et d'où le besoin universel d'expliquer l'origine du monde. Les réponses à ces questions de la psychologie, avec Sophie Marinopoulos (1re partie), de la sociologie, avec Michel Wieviorka (2e partie) et de la cosmologie, avec Etienne Klein (3e partie). En guise de conclusion, ces trois experts confrontent leurs points de vue dans une dernière partie.
Préparé par Michel Wieviorka, le dossier contient un débat, le premier jamais publié, entre Dany Cohn-Bendit et Alain Geismar, des analyses sur quelques expériences étrangères de Karol Modzelevski (Pologne), Sergio Zermeno (Mexique), etc., les interventions d'Alain Touraine, d'Elizabeth Roudinesco, d'Edgar Morin, etc. L'ensemble revient sur l'importance qu'a revêtue le mouvement de mai, à chaud, mais aussi au fil des 50 années qui viennent de s'écouler, dans une perspective largement internationale et, ce qui n'est pas la même chose, globale.
Le France souffre de ne plus avoir de projet partagé collectivement. La crise du système politique est aussi une crise intellectuelle, morale et citoyenne. Dans ce livre qui sort de l'ordinaire politique, Yannick Jadot invite diverses personnalités de la société civile - acteurs sociaux, culturels, économiques, chercheurs en sciences sociales - à relancer le débat public. Il leur demande non pas de s'engager politiquement derrière lui, ce n'est pas l'objet de l'initiative, non, mais de livrer leurs réflexions, leurs analyses, leurs suggestions éventuelles et d'enrichir le débat public sur des thèmes essentiels de la vie d'aujourd'hui qu'il s'agisse du monde, de l'Europe, de l'environnement, bien sûr, de la justice et du progrès social, de la culture, de la laïcité, etc.
Ces propositions, ajoutées au texte programmatique de Yannick Jadot, ont pour objectif de forger dans notre pays un nouvel espoir, une façon de réinventer la politique, qui n'est rien d'autre que d'être et de faire ensemble avec bienveillance.
L'idée de solidarité est ancienne, elle a une histoire, ne serait-ce qu'en occident, chrétienne, souvent caritative, puis républicaine : la « fraternité » de notre devise républicaine vient l'exprimer, mais peut-être aussi la transformer. L'idée de solidarité est au coeur de bien des mobilisations collectives, auxquelles elle apporte le ciment et la condition même pour pouvoir résister à un adversaire, ou mettre en oeuvre une action offensive. Mais elle est aussi partie prenante du corporatisme, et elle permet à des sociétés secrètes de se perpétuer voire se développer. C'est pourquoi toute approche un tant soit peu générale de la solidarité doit envisager son ambivalence.
Où est la solidarité aujourd'hui ? Quand il n'y a pas d'emploi et donc de travail pour tous, peut-elle encore s'exercer à partir de l'entreprise, du bureau, de l'atelier et de l'action des travailleurs ? La nouvelle culture du partage, qui doit beaucoup à Internet et aux réseaux sociaux, à l'oeuvre en particulier chez les plus jeunes, relève-t-elle de la solidarité ? Cette culture conjugue des formes d'entraide solidaire avec l'intérêt économique de ceux qui utilisent Airbnb ou BlaBlaCar. Cette évolution parfois qualifiée d' « uberisation » est peut-être plus la marque d'une métamorphose du capitalisme que celle de l'entrée dans une nouvelle ère de solidarité. En revanche, le reproche tombe lorsque l'on considère les théories et les pratiques du « care » qui promeut la sollicitude, l'attention réciproque entre ceux qui bénéficient d'une aide et ceux qui l'apportent, entre soignants et soignés par exemple. La solidarité devient ici interpersonnelle, tout en ayant besoin de conditions favorables, institutionnelles ou étatiques. Elle introduit sur un mode à la fois éthique et concret de la sollicitude en direction des plus fragiles dans diverses activités d'entraide, de soin, de travail social, etc.
L'individualisme, d'une part, et la globalisation d'autre part, exercent de forts effets sur la solidarité. La solidarité peut-elle être, doit-elle être tout azimut, inconditionnelle ? La conscience de notre appartenance à un monde global suscite des formes de solidarité qui dépassent le cadre de l'Etat-nation. Les phénomènes migratoires aujourd'hui mettent en évidence les difficultés qu'il y a, en période de crise économique et d'inquiétudes liées notamment au terrorisme et à l'islamisme, à faire valoir un point de vue solidaire et humaniste face aux peurs et aux égoïsmes qui sont à la fois nationaux et sociaux. De même, précisément, le terrorisme a pour effet paradoxal d'encourager diverses formes de solidarité, et d'en récuser d'autres.
La question des solidarités ne se pose pas seulement dans l'espace, à un moment donné, elle se pose également dans le temps. L'idée de développement durable implique de penser la solidarité entre générations, de la part de celles qui vivent aujourd'hui au profit de celles à venir.