Familier de la cour de France dès le règne de Louis XI, Louis II de La Trémoille joua durant près de quarante ans un rôle de premier plan dans les affaires du royaume. Homme de guerre, il s'illustra notamment en Bretagne et dans les diverses campagnes d'Italie ; amiral de Bretagne et de Guyenne, gouverneur de Bourgogne, on le rencontre sur tous les fronts. Mais il fut aussi un gran d seigneur qui, à l'ombre de la monarchie, construisit un vaste ensemble féodal autour de la vicomté de Thouars. Le personnage ne fut longtemps connu que par la biographique héroïque, que le grand rhétoriqueur Jean Bouchet composa en son honneur - Le Panegyric du Chevalier sans reproche (1527). Une grande part de ses archives personnelles subsiste également dans le Chartrie r de Thouars, et c'est grâce à cette manne documentaire - les journaux de son hôtel et sa vaste correspondance en particulier -que l'on arrive à retracer non seulement la vie publique, mais aussi la vie privée d'un courtisan de haut vol à la fin du MoyenÂge.
Bayard, chevalier sans peur et sans reproche, demeure un personnage central de la mémoire européenne des premières Guerres d'Italie. Son histoire reste pourtant largement tributaire des deux biographies chevaleresques rédigées dans les années 1520 par Symphorien Champier et Jacques de Mailles, le Loyal Serviteur. Ces oeuvres ont fondé l'historiographie du gentil capitaine, qui s'est ensuite fossilisée dans les manuels scolaires de la IIIe République. Pierre Terrail élevé au rang de dernier représentant de la chevalerie médiévale, y devint une grande figure de l'histoire nationale, aux côtés de Vercingétorix, Charlemagne et Jeanne d'Arc. L'histoire et la mémoire du célèbre Dauphinois comportent cependant de nombreuses zones d'ombre, et bien des épisodes de sa vie, à commencer par l'adoubement du roi lors de la bataille de Marignan, suscitent encore débats et controverses.Cet ouvrage propose de transcender la dimension nationale du personnage par une approche résolument européenne, car Bayard a été aussi célébré, et décrié parfois, en Italie, en Espagne, en Angleterre et dans l'Empire. Aux côtés de Gonzalve de Cordoue et de Jean de Médicis, il s'est imposé comme une figure de l'humanisme guerrier.
Cet ouvrage mène l'enquête sur toutes les formes d'irrationnel qui se manifestent en période de guerre, des signes surnaturels aux pathologies mentales. Miracles et prodiges émaillent les conflits humains depuis la nuit des temps et les chroniques ne manquent jamais de les rapporter. Aujourd'hui, dans notre appréciation de la guerre, ces questions tendent à être occultées ou considérées comme anecdotiques.
Avec le soutien du CHSSC, du conseil scientifique de l'université Picardie Jules-Verne, de l'université Paris-Sorbonne et de l'IUF.
Le Moyen Âge est moins silencieux qu'on pourrait le croire et une partie au moins des sons quotidiens et familiers se retrouve transcrite dans des chroniques, des chansonniers, des romans, voire dans des actes judiciaires. Il s'agit de les retrouver, de les analyser et de les donner à entendre de nouveau, dans une sorte d'extraordinaire essai d'archéologie sonore.
Avec le soutien de l'université de Poitiers.
Ce numéro de la revue Médiévales aborde la présence du Moyen Âge dans les séries télévisées à travers neuf panoramas thématiques ou études de cas. Les contributions portent autant sur des séries à visée historique prétendant restituer le Moyen Âge réel ou inspiré d'oeuvres littéraires médiévales que sur des séries de fantasy dont l'univers est perçu comme moyenâgeux.
Merlin, Chasseurs de dragons, Kaamelott, mais aussi, Game of Thrones, Xena : Warrior Princess, ce numéro de Médiévales montre comment par l'usage de signes et de thèmes récurrents (violence, dragons, châteaux, guerriers, cartes, etc.) les séries réinventent par l'image et le son un Moyen Âge immédiatement reconnu comme tel par les téléspectateurs
À la fin de l'Antiquité et durant le Moyen Age, peut-on considérer la lettre comme une arme de guerre ? Depuis plusieurs années, différents programmes européens de recherche explorent les ressources de l'art épistolaire, qui sert tout autant à maintenir le lien entre des amis éloignés qu'à alimenter la haine ou la controverse entre des protagonistes qui ne peuvent, ou ne veulent, se rencontrer. Le présent volume propose de réfléchir sur un temps long aux modalités épistolaires des conflits, à leur mise en forme et en mots, ainsi qu'à leur gestion mémorielle, afin d'éclairer les continuités et ruptures sur la période choisie, du IVe au XVe siècle, en combinant les approches historique et littéraire et en articulant l'étude du contenu et à celle du contenant.