Jon Fosse
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L'autre nom : septologie I-II
Jon Fosse
- Christian bourgois
- Litterature Etrangere
- 30 September 2021
- 9782267044713
Nous sommes sur la côte sud-ouest de la Norvège, quelques jours avant Noël. Asle, un peintre veuf, mène une vie recluse ; ses deux amis sont un voisin, Åsleik, un pêcheur traditionnel, et Beyer, son galeriste. À Bjørgvin, la grande ville d'à côté, habite un autre homme du nom de Asle. Lui aussi est peintre, mais vit dans la solitude la plus complète et est alcoolique au point d'y perdre la santé. Pour une raison ou pour une autre, Asle entend ramener son homonyme du côté des vivants.
L'Autre Nom se déroule sur quelques heures de la vie d'un homme confronté aux grandes questions de l'existence : le deuil, la mort, les silences qui nous lient ou nous éloignent les uns des autres. Écrit dans une langue hypnotique et musicale capable d'exprimer les fluctuations les plus subtiles de la conscience, c'est un grand roman qui explore la façon dont nous luttons tous pour garder l'espoir et la foi dans un monde sans transcendance.
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Le héros de ce roman, Lars Hertervig (1830-1902), est aujourd'hui considéré comme un des plus grands noms de la peinture nordique. Très tôt, dès ses études à Düsseldorf, il fut victime de troubles nerveux. Après un séjour en asile, brisé, il vécut jusqu'à sa mort de charité publique. Comme s'il tentait de capter cette lumière qui illumine les toiles du peintre, avec une grande économie de moyens, une sorte de minimalisme emporté, Jon Fosse fait revivre le martyre d'Hertervig en deux monologues intérieurs où une écriture enveloppante, répétitive, rythmée, développe jusqu'à l'angoisse l'obsession amoureuse et la tresse cruellement à la volonté créatrice.
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Rêve d'automne : Dors mon petit enfant ; Et jamais nous ne serons séparés ; visites
Jon Fosse
- L'arche
- Scene Ouverte
- 3 December 2021
- 9782381980249
Un cimetière à la fin de l'automne. Un homme et une femme se croisent sur un banc. On devine une relation amoureuse passée - ou à venir ? Autour d'eux tout le monde s'affaire, s'agite, le temps semble s'accélérer, toujours en suspens. Que s'est-il passé ? Des fantômes ou flottements de présences nichés dans les souvenirs, qui évoquent ces « voix des limbes » dont parlait Jacques Lassalle.
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Et la nuit chante ; un jour en été ; variations sur la mort ; hiver
Jon Fosse
- L'arche
- Scene Ouverte
- 3 December 2021
- 9782381980263
Au centre de Et la nuit chante, un couple : lui passe son temps à lire, allongé sur un canapé et voit passer sa carrière d'écrivain qui s'effiloche ; elle désire une autre vie et cherche à s'évader de cette médiocrité du quotidien. Ils ont un bébé et les parents du jeune homme viennent voir leur petit-fils, mais disparaissent aussitôt arrivés. Une nuit, alors qu'elle est sortie en ville, le jeune homme regarde par la fenêtre et attend son retour. L'aurait-elle quitté pour de bon ? La pièce a été adaptée à l'écran par Romuald Karmakar en 2004
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Dans Jeune fille sur un canapé, présent et passé se confondent. Une femme peint un portrait d'elle-même plus jeune, assise sur un canapé. De là surgit un cortège de figures hantées par leurs souvenirs. Des scènes de jalousie et de défiance se succèdent, entre mère et soeurs. Cette toile, miroir illusoire d'une jeunesse éternelle ou exutoire d'une enfance meurtrie, revêt une étrange puissance.
Dans un espace onirique habité par des voix, Ces yeux de´vide l'écheveau de souvenirs d'un Homme et d'une Femme, invités par une ombre, devenus vieux, à la rejoindre dans son royaume. Présence sonore obsédante, ces voix habitent le monde sans jamais le quitter. -
Je suis le vent ; les jours s'en vont
Jon Fosse
- L'arche
- Scene Ouverte
- 26 November 2010
- 9782851817327
L'Un et L'Autre sont à bord d'un bateau imaginaire. On devine en filigrane Homère, les îles grecques, la Méditerranée. Cette mer toujours présente dans Je suis le vent est à l'image de la vie et de la mort, complices inséparables. Sur le pont, les personnages bégaient, s'essoufflent, s'interrogent et nous interrogent. Comment parler de l'absence sinon sur le mode de l'ellipse ?
Les jours s'en vont évoque cet instant ténu qui succède au sommeil et précède la conscience. Entre passé et présent, entre la vie et la mort, notre existence serait-elle différente si nous avions suivi une autre option ? Sur scène, une déambulation de couples multiplie les possibilités, les équations. Un landau passe. Improbable ballet. Les héros sont réduits à l'essentiel : l'écoulement du temps. Jon Fosse sait donner à ses textes une étrange tonalité qui n'appartient qu'à lui. Ces deux pièces se construisent sur un enchaînement musical de relations, elles sont dans la vie : le présent y est traversé par le passé et le futur, dans le flux et le reflux de la parole. Ses pièces ont été représentées dans plus de neuf cent mises en scène à travers le monde et sont traduites, de l'albanais au tibétain, dans une quarantaine de langues.
Les jours s'en vont a reçu le prix du théâtre nordique en 2006 et Je suis le vent sera créé en avril 2011 au Théâtre de la Ville (Paris), en partenariat avec le Young Vic de Londres, dans une mise en scène de Patrice Chéreau.
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Dans une première partie, nous assistons à la naissance du fils tant désiré du pêcheur Olai et sa femme Marta. Le garçon s'appel-lera Johannes et il sera pêcheur comme son père. La deuxième partie, qui occupe l'essentiel du roman évoque ce qui semble d'abord être une journée dans la vie de Johannes devenu vieux. Mais des indices nous font pressentir quelque chose d'insolite : Johannes se sent plus alerte, et le monde lui apparaît comme baigné d'une lumière inhabi-tuelle.
Et quand il descend vers la grève où est amarré son bateau, il aperçoit son ami Peter, mort depuis des années... Après la douleur et le foisonnement du diptyque Melancholia,Fosse semble s'orienter vers une sorte de sérénité et vers une plus grande simplicité. Certes, la structure du roman est complexe, notamment dans la deuxième partie avec ses effets de montage alterné; les références mythiques y sont nombreuses, et l'écriture est partout marquée par les répétitions si caractéristiques de l'auteur.
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Un jeune homme marche dans les rues d'une ville, avec une couverture sous le bras. Envers et contre tout, il tente de conserver sa dignité. Fantasmes, souvenirs, projections, réalité et rêves s'enchevêtrent. Lorsqu'il rencontre " Ylajali ", une jeune femme mystérieuse, son existence prend un virage : il voit en elle une sorte d'amour idéal et de lumière. Entre eux se met en place un drame souterrain, une danse lancinante.
Texte contemporain et objet poétique, fruit de la rencontre entre deux écrivains norvégiens, Jon Fosse et Knut Hamsun, Ylajali est une oeuvre forte et originale. Faim, roman populaire et emblématique de Hamsun, dont la pièce est issue, date de 1890. Il a marqué des générations entières. Il s'intéresse aux déboires d'un jeune homme en colère contre la misère et l'environnement urbain, luttant contre la faim et les troubles intellectuels qui en résultent. Jon Fosse extrait le noyau du roman pour en faire une odyssée intérieure dans laquelle les ombres de Beckett, Bernhard, Kafka ou Dostoïevski sont convoquées. Qui est Ylajali ? La faim elle-même ? Et d'où vient notre faim ?
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"...
Et à côté du poisson il y a le tableau que Lars a peint, un homme à cheval, et puis quelque collines, et tout est peint en jaune et en marron, et un jour Lars lui a couru après et il lui a donné ce tableau, et elle ne lui a peut-être même pas dit merci, se dit Oline, et d'ailleurs elle a dû penser que ce n'était grand-chose, ce tableau, ce n'était que des gribouillages, a-t-elle dû penser, mais elle l'a quand même pris et elle l'a accroché là, au petit coin, et il est resté là pendant toutes ces années, se dit Oline, et petit à petit elle a fini par le trouver beau, et elle croit même qu'elle comprend ce que Lars a voulu exprimer avec ce tableau, oui elle le comprend, mais de là à le dire ! de là à dire ce qu'il a voulu exprimer ! ça elle n'y arrivera pas, et de toute façon elle aurait tort de vouloir le dire, car si elle pouvait le dire ça n'aurait servi à rien que Lars ait peint ce tableau, bien sûr, se dit Oline, mais le tableau il est beau, même si ce n'est que du gribouillage, le tableau est beau, parce que c'est Lars qui l'a peint, c'est un beau tableau, voilà ce qu'elle pense, et si quelqu'un d'autre que Lars l'avait peint, elle ne l'aurait sûrement pas trouvé beau, se dit Oline, mais maintenant elle le trouve si beau, ce tableau, qu'elle a presque les larmes aux yeux quand elle le regarde...
"
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Kristoffer a huit ans. Le soir au coucher, il reste souvent éveillé, préoccupé par l'univers. Celui-ci a-t-il une fin ? S'il n'y a rien, qu'y a-t-il pour autant ? Tout ne peut pas continuer comme ça à l'infini, et rien ne peut pas être rien. L'univers a-t-il ou non un bord ? Ce soir-là, son père lui vient en aide. Il lui parle de Kant, ce philosophe qui l'a aidé à comprendre pourquoi on ne peut pas tout comprendre. Kant, ou « bord » en norvégien...
Outre l'histoire de Kristoffer, ce volume rassemble trois autres textes de Jon Fosse pour la jeunesse. Chaque histoire raconte avec une voix d'enfant des péripéties que les adultes ne sont plus à même de comprendre : le chapardage d'une banane, une expédition à la cave, le franchissement des barrières du jardin.
Ce recueil est composé des textes suivants :
Si lentement (Uendeleg seint, traduction Terje Sinding).
Kant (Kant, traduction Terje Sinding).
Noir et humide (Vått og svart, traduction Terje Sinding).
Petite Soeur (Søster, traduction Terje Sinding).
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Au tomber de la nuit se présente comme une suite d'Insomnie et des Rêves d'Olav. Nous y découvrons la vieille Ales, fille d'Alida. À travers elle, nous apprenons ce qu'il est advenu d'Alida et d'Asle, le couple qui a sacrifié sa conscience à son amour. Asle a été pendu à Bjørgvin. Alida a suivi son compatriote Åsleik ; avec son jeune fils Sigvald, elle est retournée à Dylgja, le village qu'Asle et elle avait fui autrefois.
Insomnie, Les Rêves d'Olaf et Au tomber de la nuit forment un triptyque qui a en tant que tel obtenu le grand prix de littérature du Conseil nordique en 2015.
Dans les trois romans on rencontre une écriture très épurée, minimale, répétitive avec d'infimes variations. La langue est banale, l'intrigue est pauvre, quasiment absente, l'ensemble paraît très simple.
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Dans Insomnie, Alida et Asle arrivent à Bjørgvin, où Alida donne naissance à un enfant. Dans les Rêves d'Olav, ils quittent la ville. Asle, qui préfère maintenant s'appeler Olav, veut cependant retourner à Bjørgvin pour acheter un cadeau à Alida. Mais les choses vont se passer autrement qu'il ne l'avait rêvé. Les Rêves d'Olav est un récit onirique, inquiétant et claustrophobe, rappelant les paraboles bibliques. C'est aussi une magnifique histoire d'amour entre deux jeunes gens. Une histoire où tout est à la fois simple et grandiose.
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Les pièces de Jon Fosse dégagent une lumière très particulière qui rappelle celle des peintres scandinaves. Une lumière blafarde, comme à l'occasion d'une éclipse de soleil qui, néanmoins, fait clairement apparaître les contours des personnages et des objets.
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Le manuscrit des chiens t.1 : Quelle galère !
Jon Fosse
- L'arche
- Jeunesse
- 12 November 2010
- 9782851817051
Attendrissants et jubilatoires, tels un jappement de chien, Les Manuscrits des chiens sont écrits comme de longs monologues qui nous emmènent jusqu'au-delà des fjords.
Dans ce premier tome, Websterr n'en peut plus ! Impossible d'être un chien solitaire digne de ce nom lorsqu'on a une maîtresse comme Oline qui vous habitue aux effusions et aux caresses. Websterr, lui, est un chien solitaire, c'est sûr. Il rêve de voir la mer et de porter secours à la petite chienne blanche dans la forêt, comme tout chien solitaire qui se respecte. Il ne lui reste qu'une solution : partir. Au fil des rencontres, confronté à la bassesse canine, Websterr réalise que la vie d'un chien solitaire n'est pas si facile. Et quand en plus le remords le gagne, quelle galère !
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Le fou de bassan, c'est le nom du bateau, et lui il est chien de bateau.
Oui c'est lui, le célèbre chien de bateau du caboteur le fou de bassan, c'est lui et personne d'autre, se dit avec satisfaction le chien de bateau haktor, et il frappe doucement le plancher avec sa queue, alors qu'il est couché aux pieds du capitaine phosphore dans la timonerie du caboteur qui navigue tranquillement de villes en villages sur un fjord quelconque avec sa cargaison de sable et gravier.
Le capitaine déjà un peu fatigué et las du train-train quotidien sur son bateau aimerait un peu de distraction. un deuxième chien n'interromprait-il pas la monotonie des vagues qui se soulèvent et s'abaissent à l'horizon ? et puis, pense-t-il, quand il y a deux chiens à bord, un mâle et une femelle, ils finissent en général par faire des chiots, et des chiots ça peut se vendre ! haktor n'en croit pas ses oreilles.
Encore un capitaine qui pense pouvoir régler l'addition sans se soucier de l'avis de son chien.
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Attendrissants et jubilatoires, tels un jappement de chien, Les Manuscrits des chiens sont écrits comme de longs monologues qui nous emmènent jusqu'au-delà des montagnes de Norvège.
Dans ce deuxième tome, Olav est un chien des fjords. Couché dans le grenier de la remise à bateau, il s'interroge sur la ronde des saisons et sur la raison de ce froid hivernal. Pourquoi ne pas aller rendre visite à son ami Bård, le chien des forêts ? Parler avec ce vieux garçon mais chien des forêts endurci comme lui, lui changera les idées. Sauf qu'en chemin, Olav croise la route de deux dames chiens élégantes et distinguées. Comment va-t-il réussir à oublier le poil noir et lisse de ces merveilleuses créatures ?
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« Un thriller aux échos bibliques. Une magnifique histoire d'amour aux résonances terribles. (.) Un couple marche dans les rues. Étrangers, ils viennent d'arriver en ville. Tout ce qu'ils possèdent tient dans deux ballots. Ils sont jeunes. Elle est enceinte. Bientôt, elle va accoucher.
Ils n'ont nulle part où loger. Personne ne veut les accueillir. Il fait froid et il pleut. (.) Le récit est bâti autour de quelques péripéties qui sont autant de faits marquants dans la vie du jeune couple. Mais, soudain, quelque chose nous est caché. Quelque chose qui vient de se passer. Le lecteur n'y fait pas attention, mais dans sa tête une dissonance continue de vibrer. Jusqu'au moment où cela se reproduit et qu'il comprend. L'effet est saisissant ; il porte la marque d'un écrivain maître de son art. Et le non-dit nous fait deviner une autre histoire : l'émouvant roman d'amour de deux jeunes réprouvés se teinte soudain d'une noirceur que nous ne faisons qu'entrevoir. » Andreas Wiese, Dagbladet.
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deux amis d'enfance se retrouvent après une longue séparation.
l'un - le narrateur - est resté au village, n'a pas fait d'études, habite toujours chez sa mère et vivote en jouant de la guitare dans les bals du samedi soir. l'autre - knut - est parti en ville, a fondé une famille et est devenu professeur de musique. il revient maintenant pour les vacances avec sa femme et ses enfants. pendant trois jours d'été un drame va se nouer entre le narrateur, knut et sa femme - drame oú se mêle le désir et la jalousie et qui prend sa source dans l'enfance des deux hommes.
d'une rare intensité, portée par une langue rythmée et obsédante, la remise à bateaux (naustet, 1989) a imposé jon fosse comme un des auteurs les plus importants des pays nordiques. " je cherche une écriture simple et concrète et j'espère toucher en même temps aux grandes questions de la vie ". la langue de jon fosse sape les habitudes et le confort du lecteur. toute son oeuvre se développe en tension entre l'intimité du foyer scandinave, et l'inquiétante immensité du fjord au bord duquel il a grandi.
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Dans le récit d'une vie, Le Nom découpe un moment, celui où, dans la Norvège d'aujourd'hui, une adolescente enceinte retourne chez ses parents avec le garçon. Elle est venue seule, il l'a rejointe. Elle ne se sent pas très à l'aise dans cette maison, où dorment des objets signalant les désillusions, telle la photo du mariage des parents. Le garçon se replie dans un livre. Survient un ancien amour, Bjarne.
L'Enfant commence dans une grande ville, un soir de pluie. À un arrêt de bus, le jeune Fredrik croise Arvid, la cinquantaine. Fredrik boit, l'autre collecte les bouteilles vides. Agnès passe par là. Arvid repart. Entre les deux qui restent s'instaure un de ces dialogues caractéristiques de la manière de Fosse : où les répliques tissent entre les personnages un espace dense et magique, qui les abstrait de la réalité environnante, les élève au-dessus du spectateur, à un plan de réalité qui pourrait être celui du rêve ou du conte.
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« J'écris - en ce qui concerne la forme, pas le contenu - des textes fermés sans vouloir les rendre énigmatiques parce que je sais pertinemment ce que j'écris. S'ils font référence à un contexte social ou politique, ce n'est pas mon intention, mais je ne m'y oppose pas non plus. Les images du vide que je conçois peuvent dire quelque chose sur notre société, elles le font pourtant d'une manière implicite. En ce sens, mon écriture est en effet un commentaire critique, voire politique, si on veut. » Les personnages de Fosse sont des êtres des plus ordinaires, banals. Et c'est exactement là le secret de ses pièces : on est entraîné par un courant, par le rythme précis, les pauses bien calculées entre les dialogues restreints. Fosse ne mesure pas l'atmosphère de notre époque à ses excès et à ses catastrophes mais à sa teinte et à son ton général. Ainsi les personnages de Fosse se détachent de leur contexte peu spectaculaire et renvoient le lecteur à quelque chose de plus universel.
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Ce ne sont pas des gens extraordinaires qui peuplent les pièces de Jon Fosse ; ils sont banals et ne se font que rarement remarquer par des actions spectaculaires. Et pourtant ils savent créer cette tension qui fait qu'une habitude, un incident quotidien deviennent un événement dramatique. Nous vivons dans l'attente de ce que demain, voire la prochaine heure, leur apportera. Voilà un élément très classique dans les pièces de Fosse, rappelant la crainte et la pitié pour les héros qu'Aristote vit à l'oeuvre dans toute tragédie.
Au centre de Et la nuit chante, un couple : lui passe son temps à lire, allongé sur un canapé ; elle désire une autre vie. Ils ont un bébé et les parents du jeune homme viennent voir leur petit-fils. Un soir, alors qu'elle est sortie, le jeune homme regarde par la fenêtre et attend son retour.
Dans Hiver, c'est une femme et un homme qui se rencontrent, de temps à autre, dans une ville où l'homme est en déplacement professionnel. D'abord dans un parc, puis dans une chambre d'hôtel, chaque fois à peu près le même rituel. Une liaison provisoire qui balance le long d'un gouffre et est à tout moment menacée d'une fin abrupte ou d'un bouleversement radical.
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Rêves d'automne : Violet ; Vivre dans le secret
Jon Fosse
- L'arche
- Scene Ouverte
- 30 September 2005
- 9782851815996
Fosse définit son écriture comme « un langage qui n'est pas en premier lieu concerné par la signification, mais qui avant tout est, qui est lui-même, un peu comme les pierres et les arbres et les dieux et les hommes, et qui ne signifie qu'en second lieu.
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Et jamais nous ne serons séparés ; un jour en été ; dors mon petit enfant
Jon Fosse
- L'arche
- 15 October 2000
- 9782851814661
Avant de se mettre au travail, il s'était fixé comme objectif d'écrire une pièce avec peu de personnages, réunis en un seul endroit. L'histoire devait se dérouler sans rupture dans le temps : un programme dramaturgique donc des plus classiques. Malgré la présence de cette unité d'action, de temps et de lieu, Et jamais nous ne serons séparés - comme ses autres pièces - ne ressemble nullement à une pièce classique. Les « mouvements » des personnages sont réduits au minimum. Les phrases clés sont, comme un leitmotiv dans une oeuvre musicale, souvent répétées. Ainsi Fosse crée au théâtre ce qu'on appelle au cinéma des gros plans et des ralentis. Sauf que Fosse n'utilise pas ces moyens d'une façon ponctuelle. Il en fait son style et l'angoisse, l'isolement, cet état entre vie et mort dans lequel ses personnages courent le monde, y trouvent parfaitement leur expression.
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