À peine nés, les États-Unis seront en conflit avec des pays situés à des milliers de kilomètres de chez eux à cause de la piraterie barbaresque en Méditerranée. S'ensuivront les enjeux autour des tractations pétrolières et l'accord stratégique entre Roosevelt et le roi d'Arabie Saoudite Ibn Saoud. On a du mal à se rappeler que l'Amérique fut longtemps populaire au Moyen-Orient, tant les peuples arabes y détestaient les empires coloniaux de la France et de la Grande-Bretagne. La " guerre des Six jours " fera basculer les États-Unis dans le camp des " ennemis " des Arabes. La haine de l'Amérique est un puissant moteur de la révolution iranienne de 1979. De la crise du Koweït en 1990 aux conflits actuels, entre autres en Syrie, de la " Guerre globale contre la Terreur " initiée par " W " qui a nourri le djihadisme en Irak et au-delà... cette histoire raconte comment ce pays devenu le plus puissant du monde a été incapable de se libérer de ses " meilleurs ennemis ".
Pendant des siècles, les pirates chrétiens et musulmans se sont affrontés en Méditerranée. À la fin du 15e siècle, les musulmans prennent le dessus. Les navires français, espagnols et anglais sont abordés et leurs équipages et passagers sont réduits en esclavage, même si les flottes de ces pays vont jusqu'à bombarder (en vain) Alger et Tunis au cours des 17e et 18e siècles. Au début du 19e, ces 3 grandes puissances navales signent des traités en échange d'un tribut. Les pirates se rabattent alors sur de plus petits états comme le Danemark, la Hollande et. l'Amérique devenu un état indépendant. À peine nés, les Etats-Unis entrent en conflit avec des états situés à des milliers de kilomètres d'eux. Les premières négociations échouent (Adams, 2e président des États-Unis ira pourtant jusqu'à traiter avec les états barbaresques pour une somme représentant un cinquième du budget du pays !) et, en 1803, son successeur, Jefferson, décide d'envoyer une escadre contre le pacha de Tripoli.
9782754808613 Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid en Tunisie, la police locale confisque sa charrette et sa balance à un jeune marchand ambulant de fruits et de légumes qui n'avait que cela pour faire vivre sa mère et ses six frères et soeurs. En un geste de protestation ultime face aux brimades, aux humiliations et à la corruption qui durent depuis des années, Mohamed Bouazizi s'immole par le feu. Ce sacrifice provoque des émeutes qui vont gagner la Tunisie toute entière. Le printemps arabe vient de commencer. Rapidement, c'est la région toute entière du proche et moyen orient qui s'embrase. Tour à tour, les dictatures tombent. Egypte, Lybie, Yémen, Syrie. aucun pays n'échappe à ces révolutions, reliées par la jeunesse et les réseaux sociaux. Même si l'histoire est toujours en marche, Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès nous apportent un éclairage nouveau, par le prisme de la jeunesse, sur ce qu'il convient d'appeler le printemps des Arabes.
On a du mal à se rappeler que l'Amérique fut longtemps populaire au Moyen-Orient, tant les peuples arabes y détestaient les empires coloniaux de la France et de la Grande-Bretagne. L'intervention de Washington au profit de Nasser en 1956 a littéralement sauvé le raïs égyptien, attaqué par une coalition secrètement nouée entre Israël, la France et le Royaume-Uni. Pourtant, la « guerre des Six jours » de 1967 fait basculer les États-Unis dans le camp des « ennemis » des Arabes. Les premiers « pirates de l'air » frappent en 1970, avant l'embargo pétrolier en 1973. La haine de l'Amérique est un puissant moteur de la révolution iranienne de 1979, qui emporte le régime du Shah, allié privilégié des Ètats-Unis dans la région. Face à cette révolution islamique, Washington croit habile de soutenir, dans l'Afghanistan voisin, une guérilla elle aussi islamique. C'est là qu'apparaît un certain Oussama Ben Laden...
David B. et Jean-Pierre Filiu nous remémorent l'action des quatre derniers présidents des Etats-Unis. George Bush, puis son fils George W. Bush, tous deux Républicains. Bill Clinton et Barak Obama, deux candidats Démocrates élus.Ces quatre locataires de la Maison blanche, ont tous été tout à tour l'homme le plus puissant du monde, mais tous ont pourtant été incapables de se libérer de leurs « meilleurs ennemis ». Clinton, au pouvoir de 1993 à 2001 aura préservé l'héritage laissé par son prédécesseur, G. Bush, un « Nouvel Ordre mondial » débarrassé de l'Union Soviétique et ancré dans le monde arabe. « W », en revanche, balayera entre 2001 et 2009 cette construction pour ancrer une « guerre globale contre la terreur » qui a nourri le djihadiste en Irak, et au-delà, ouvrant la voie à Daech et à son bien mal nommé « État islamique ». C'est cette histoire que ce troisième volet nous conte, jusqu'à la présidence d'Obama, élection en janvier 2009 qui a suscité tant d'espoirs au-delà des seules frontières américaines, avant d'alimenter le chaos au Moyen-Orient. De la grande Histoire à la petite anecdote, les auteurs retracent le fil d'une relation délicate dont les conséquences animent continuellement l'actualité internationale.
Fondée sur une documentation précise, la série Les Meilleurs ennemis, uniformément en noir & blanc est un rare essai historique dessiné, au trait simple et précis. David B., dessinateur français à la personnalité graphique appuyée, est connu pour son dessin expressif et dynamique, héritier des expressionnistes. Épousant le récit captivant et limpide du Professeur Filiu, il devient maitre de l'évocation, résumant parfois des années de conflits en une seule case, épousant le récit émérite et dynamique de l'historien Jean-Pierre Filiu au talent de synthèse et qui sait l'art de mettre en perspective passé et présent.
À Damas, Karim et Fatima s'aiment d'un amour impossible, pris dans le flot des traditions et de la guerre civile qui ravage la Syrie. Mais Karim et sa famille sont engagés contre Bachar al-Assad, alors que Fatima a dû unir son destin à celui du régime.
Quand ils se retrouvent enfin, à l'été 2013, après avoir vécu ce qui ressemble déjà à mille vies, l'impensable va frapper la capitale syrienne :
La mort blanche.
Ce jour-là, les forces armées de Bachar al-Hassad bombardent à l'arme chimique et à l'arme conventionnelle plusieurs quartiers de Damas, faisant des centaines de morts. Loin de l'arsenal des rebelles syriens où l'on se partage une kalachnikov pour trois et où la balle coûte 2 euros.
Les trois volumes des Meilleurs ennemis, de Jean-Pierre Filiu et David B. , réunis dans un coffret.