Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, dans la tourmente de la Libération de Paris, près de quarante cadavres sont repêchés dans la Seine. Les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès. Qui sont-ils ? Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête.
Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution où plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des FTP de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants. Un livre d'histoire qui se lit comme un roman noir.
L'histoire de la police sous l'occupation a longtemps été encombrée de fantasmes et de partis pris.
Et pour cause, les archives n'étaient pas accessibles. il a fallu l'obstination de jean-marc berlière pour exhumer les milliers de dossiers classés au ministère de l'intérieur ou à la préfecture de police. a travers l'évocation de centaines de cas complexes, parfois tragiques, en analysant les comportements, les explications avancées, les affaire en cause, l'auteur pointe les paradoxes et les contradictions de la situation des policiers français entre 1940 et 1945.
On saisit ainsi le travail d'une police engagée dans la lutte contre les résistants, dans la traque des juifs et dans la répression du marché noir, tout en devant tenir compte des exigences allemandes, de la volonté de vichy d'affirmer sa souveraineté, des rivalités interservices. cette fresque sans concession ni faux-semblant met à mal nombre d'idées reçues.
La « police » qui est au centre de ce travail est à comprendre au sens le plus large, soit les polices proprement dites - françaises, allemandes, officielles et officieuses, en uniforme ou en civil, de zone libre ou occupée -, mais aussi les organes d'une chaîne répressive que l'occupation allemande, les nazis et le caractère autoritaire de Vichy ont multipliée et à laquelle participent des catégories innombrables : douaniers, gardiens de camp et de prison, agents de la police économique... Enfin, comment oublier toutes ces « officines », ces « milices », ces « services », généralement officieux, travaillant au service des Allemands, des partis ou groupuscules collaborationnistes et responsables de tant de drames dans la Résistance ? Histoire, organisation, missions, effectifs, armements, répartition géographique, mais aussi concurrences, tout est ici remarquablement décrit et analysé.
Néanmoins ce livre a l'ambition d'être aussi un outil de réflexion, de synthèse, n'évitant pas les questionnements gênants le plus souvent soigneusement contournés, les contradictions, les hypothèses iconoclastes ou politiquement incorrectes parce qu'elles dépassent le manichéisme attaché à cette période, au sujet d'acteurs qui ne sont réductibles à aucune opposition simpliste. Jean-Marc Berlière offre ainsi une somme exceptionnelle, appelée à faire date, sur toutes les forces de police durant la Collaboration.
Professeur d'histoire émérite, spécialiste reconnu des questions de police aux xixe et xxe siècles, Jean-Marc Berlière a publié une Histoire des polices en France, de l'Ancien Régime à nos jours, ainsi que, chez Perrin, Policiers français sous l'Occupation, Naissance de la police moderne et Liaisons dangereuses. Miliciens, truands, résistants.
L'État et la Justice ne voulant pas se commettre dans une question aussi graveleuse ont confié le contrôle de la prostitution - jugé indispensable pour des raisons de santé et d'ordre publics - à la police.
Désignant tout à la fois la réglementation de la prostitution et les agents chargés de veiller à son respect, la « police des moeurs » s'est avérée un instrument précieux au service de la police criminelle et. politique. Ce qui explique la pérennité de « la Mondaine » en dépit des nombreuses campagnes qu'a suscitées son existence
Au tournant des XIXe et XXe siècles, la police française a connu la plus grande mutation de son histoire, les réformes des préfets Louis Lépine et Célestin Hennion faisant entrer l'institution policière dans la modernité.
Souci de la formation des policiers à des métiers spécifiques, naissance de la police technique et scientifique, recherche d'un maintien de l'ordre qui ne tue plus, obsession de l'image des agents, nouvelles techniques d'investigation, début de l'étatisation des polices municipales, création d'une police judiciaire mobile, moderne et spécialisée : le cadre dans lequel police et policiers vont évoluer jusqu'à aujourd'hui se met en place alors que des dysfonctionnements endémiques, la "guerre des polices" ou le sentiment d'insécurité questionnent déjà une institution critiquée.
Cette mise au jour des racines de la police moderne était donc indispensable : elle permet d'éclairer et de comprendre les origines des problèmes de notre temps.
L´extraordinaire confusion qui a régné dans les deux mois qui séparent le Débarquement de la Libération de Paris fut propice aux métamorphoses les plus invraisemblables, aux confusions les plus improbables. Ainsi ce centre de "résistance" parisien formé de miliciens, de quelques « gestapistes », de truands et trafiquants qui ont amassé des fortunes dans les arcanes de la collaboration et cherchent à se reconvertir en prévision des jours nouveaux... Ou ces FFI et FTP gagnés par l´ambiance qui succombent à la tentation et adoptent des comportements de gangsters...
Au-delà des légendes manichéennes, des catégories si commodes du bien et du mal, cet ouvrage, fondé sur l´exploitation exhaustive d´archives enfin accessibles, est une véritable relecture de la période clé de la libération. Se dessine alors une réalité moins héroïque où toutes les frontières sont brouillées, toutes les règles transgressées, où apparaissent de surprenantes compromissions, d´impudents retournements de veste et de choquantes complicités. L'assassinat de George Mandel en est l'exemple le plus tragique.
Reste une évidence : la réalité ne fut pas celle que l´on enseigne depuis 70 ans, cette histoire officielle qui offre une image si rassurante d´une armée de braves gens, d'un peuple de résistants, patriotes et héroïques, luttant contre les « méchants », les « collabos » et les criminels...
La série à succès de Fabien Nury, Paris Police 1900, a fait découvrir aux Français l'atmosphère policière et criminelle de la capitale au tournant du siècle. On y découvre l'univers violent des ligues antisémites, sur fond d'affaire Dreyfus, avec notamment les frères Guérin, la reprise en main et la modernisation de la police parisienne sous la poigne de fer du préfet Lépine, les débuts chaotiques de la police scientifique avec Bertillon, les intrigues politiques et l'espionnage dans la bonne société avec la courtisane Meg Steinheil, la « pompe funèbre » qui a causé la mort du président Félix Faure...
Tous ces personnages ont existé : la série est si bien documentée que le public ne sait pas où s'arrête l'histoire et où débute la fiction. Conçu par l'un des meilleurs spécialistes de la police à la Belle Époque, dont les travaux ont nourri les auteurs de nombreuses fictions policières, ce livre dévoile les sources de la série, permet de comprendre qui étaient réellement ses personnages et de lire les témoignages de plusieurs policiers de l'époque et du préfet Lépine.
Jean-Marc Berlière analyse ainsi le maintien de l'ordre, l'agitation des ligues, l'affaire Dreyfus, la prostitution, les grandes figures de criminels et les anarchistes (qui joueront un rôle important dans la saison 2).Ouvrage de référence sur le tournant policier des années 1900, ce livre donne aussi accès à des témoignages-clés de l'époque jamais réédités.
1906 : Armand Fallières est élu président de la République.
Cet homme affable et rassurant, porteur des idéaux de la gauche républicaine, est un ferme adversaire de la peine capitale. Il grâcie systématiquement les condamnés à mort, tandis qu'un projet abolitionniste est déposé en novembre à la Chambre des députés. L'affaire semble en bonne voie quand survient le crime d'Albert Soleilland. Le 27 janvier 1907, ce petit bourgeois déclassé, vivant de menus larcins et errant d'un meublé à l'autre, viole et assassine la fillette de ses voisins et amis, Marthe Erbelding, onze ans.
La culpabilité de Soleilland ne fait pas de doute : il est condamné à mort. Mais le caractère atroce du meurtre provoque un déchaînement des passions, surtout lorsque le coupable est grâcié. La presse se déchaîne, mettant en scène une opinion anti-abolitionniste qui fausse le débat sur la peine de mort, finalement maintenue. L'historien Jean-Marc Berlière présente ici un dossier d'une grande richesse, tiré des Archives de la préfecture de police.
On y trouvera le rapport détaillé de la brigade criminelle, les aveux de Soleilland, qui éclairent les circonstances du crime et la personnalité de l'accusé. On y verra aussi que certaines préoccupations ne sont pas nouvelles : en 1907, déjà, le débat sur l'insécurité et l'efficacité de la police faisait rage. Les articles enflammés des journalistes et les lettres souvent haineuses du public montrent comment la presse et l'opinion - sollicitée pour la première fois avec une telle ampleur - ont fait pencher la balance dans un débat politique extrêmement sensible.
Berlin, 1945. Dans le feu des derniers combats qui marquent la fin du III? Reich, Pierre Bénézet, un jeune Français, assiste à la mort d'un officier de la Luftwaffe. Récupérant ses papiers mili¬taires, il découvre, stupéfait, qu'il s'agit de son quasi homonyme:Peter Bénézet. Soixante-quinze ans plus tard, Chloé, jeune archiviste passionnée, découvre les mystères qui entourent la vie de Pierre Bénézet, son grand-oncle. Elle décide de plonger dans le passé familial. D'énigme en énigme, de fausses pistes en révélations spectacu¬laires, d'espoirs en découragements, son enquête généalogique va entraîner Chloé du Languedoc à l'Afrique du Sud, de la Sibérie à Berlin, du XVII? siècle à nos jours, sur la trace de ses ancêtres, protestants éparpillés à travers le monde suite à la révocation de l'édit de Nantes et aux persécutions qui l'ont suivie.
L'efficacité policière est devenue un enjeu politique et électoral majeur dans une démocratie en proie à l'angoisse sécuritaire. Combinant histoire longue et histoire immédiate, ce livre propose la première synthèse globale des polices sur trois siècles, couvrant leurs principales missions : l'ordre public, la police criminelle et la police politique.
De la création de la lieutenance de police par Colbert et Louis XIV en 1667 au récent rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l'Intérieur, en passant par la création de la Police Nationale par Vichy au printemps 1941 et le rattachement de la préfecture de police à la Police Nationale par de Gaulle en 1966... tout montre l'attention extrême de tous les régimes pour un instrument qui semble inséparable du politique.
Malgré l'image courante d'une institution purement étatique et centralisée, l'ouvrage s'attache à décrire un monde pluriel, traversé de concurrences séculaires entre le privé et le public, le local et le national (voire l'inter- national), le civil et le militaire, les amateurs et les professionnels.
C'est l'histoire de toutes ces polices, de leurs rapports délicats avec le pouvoir, de leurs réformes et de leurs missions, des fantasmes et des sentiments contradictoires qu'elles suscitent qui constitue l'objet de cet ouvrage sans précédent.
" A l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [.], on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo. ceux qui se réclamaient du bon droit. des meilleurs principes. " (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, 1978).
Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, près de quarante corps sont repêchés dans la Seine, à Paris et ses alentours. Tous les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès, pas assez lourd, semble-t-il, pour lester correctement les cadavres. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Qui sont les tueurs ? Dans la tourmente de la Libération de Paris, toutes les hypothèses peuvent être formulées.
Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête, qui à l'époque, n'alla jamais à son terme. Ils ont retrouvé les identités des victimes et remonté le cours de leurs vies. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, ou plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des " FTP " de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants.
Comme dans Liquider les traîtres, Berlière et Liaigre ont réussi à conjuguer avec talent la rigueur historique et le souffle romanesque.
Après-guerre, un certains nombre de résistants communistes étrangers (FTP-MOI) participent activement à l'instauration de dictatures communistes dans leurs pays d'origine. Les uns s'investissent dans des services de sécurité, de sinistre mémoire, d'autres optent pour l'espionnage à l'encontre des pays « capitalistes ». Pour tous, la lutte continue, et cette continuité éclaire leurs motivations sous l'Occupation. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont enquêté sur ces hommes de l'ombre, ces familles déchirées de part et d'autre de l'Europe en conjuguant toujours avec brio la rigueur historique et le souffle romanesque.
Camarade, la lutte continue dévoile l'activité lors de la guerre froide de réseaux d'espionnage mis en place en France par les « démocraties populaires », qui recrutent des anciens résistants. Il va nous entraîner dans une recherche qui, de Toulon à Tokyo en passant par la Palestine et Varsovie, permet la découverte d'un monde, de personnages, de destins complexes et fascinants.
Si l'exigence scientifique se mesure au déficit de la connaissance et à l'importance de l'objet étudié, l'institution policière a longtemps constitué un cas exemplaire.
Les sources s'ouvrent. Cela explique sans doute pourquoi cet ouvrage est le premier qui traite scientifiquement et méthodiquement, à l'échelle de la France, de l'histoire de la police, de l'affaire Stavisky aux Trente Glorieuses : une période cruciale, mais particulièrement mal connue de l'histoire de la police française. Une période sur laquelle on a écrit tout et n'importe quoi, et à propos de laquelle les légendes - noires ou dorées - ont cours depuis trop longtemps.
Une succession de crises politiques, trois changements de régime, deux Républiques, une Occupation, un Etat autoritaire... permettent d'éclairer de façon privilégiée les rapports à l'Etat et à la société d'une institution qui connaît elle-même une évolution décisive un changement de statut, unification, étatisation, explosion, renouvellement ou continuité des effectifs, adaptation des structures, dérives des missions et des pratiques...
Pour sortir des mythes, il importait de se confronter avec les réalités du terrain, l'effectivité des réformes, la matérialisation des discours. Plusieurs années durant, une trentaine de chercheurs ont défriché, sources à l'appui, ce territoire vierge de l'histoire. Ce sont des résultats de cette vaste enquête qui sont présentés ici.
De 1990 à 2005, une centaine de " récits de vie " ont été recueillis auprès de policiers de générations, de corps et de carrières bien différents. Conservés par la Bibliothèque nationale de France, ces témoignages inédits rassemblent, dans cet ouvrage, historiens et sociologues autour de la question des " archives orales" et de leur utilisation scientifique souvent contestée, toujours délicate. Du récit des rafles antisémites sous l'Occupation à celui du travail des commissaires sous la Ve République, les analyses présentées ici s'interrogent sur les usages et les limites des " confessions " de ces experts de l'interrogatoire que sont les policiers. Confrontés à ceux d'autres professionnels (agents des services spéciaux, journalistes, cheminots, responsables économiques) ou d'acteurs des périodes les plus troublées (la Résistance, la déportation), ces témoignages entraînent le lecteur au coeur de l'histoire du XXe siècle sous des angles variés, en France comme à l'étranger. Apportant un certain nombre de réponses à leurs conditions d'utilisation, ce livre démontre l'intérêt des récits de vie et celui de leur croisement avec d'autres sources.
L'efficacité policière est devenue un enjeu politique et électoral majeur dans une démocratie en proie à l'angoisse sécuritaire. Combinant histoire longue et histoire immédiate, ce livre propose la première synthèse globale des polices sur trois siècles, couvrant leurs principales missions : l'ordre public, la police criminelle et la police politique.
De la création de la lieutenance de police par Colbert et Louis XIV en 1667 au récent rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l'Intérieur, en passant par la création de la Police Nationale par Vichy au printemps 1941 et le rattachement de la préfecture de police à la Police Nationale par de Gaulle en 1966. tout montre l'attention extrême de tous les régimes pour un instrument qui semble inséparable du politique.
Malgré l'image courante d'une institution purement étatique et centralisée, l'ouvrage s'attache à décrire un monde pluriel, traversé de concurrences séculaires entre le privé et le public, le local et le national (voire l'inter- national), le civil et le militaire, les amateurs et les professionnels.
C'est l'histoire de toutes ces polices, de leurs rapports délicats avec le pouvoir, de leurs réformes et de leurs missions, des fantasmes et des sentiments contradictoires qu'elles suscitent qui constitue l'objet de cet ouvrage sans précédent.
Scandale ! Le Parti communiste français entretenait pendant la Seconde Guerre une police politique - le détachement Valmy - chargée de l'assassinat des " renégats " et du châtiment des " traîtres ".
Sur les ordres de Jacques Duclos, le détachement Valmy organisa à Paris des attentats spectaculaires et exécuta plusieurs dizaines de personnes. Ils s'étaient choisi des noms de villes - Bordeaux, Paris, Caen, Nice, Toulouse - et formaient un groupe à part. Si les RG les appelaient le " groupe punitif communo-terroriste ", les membres du détachement Valmy se désignaient quant à eux non sans fierté comme " la Guépéou du Parti ".
Une enquête historique qui se lit comme un roman.
Le récit palpitant de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre nous permet de pénétrer les rouages méconnus du PC clandestin, de mettre en lumière les responsabilités, les erreurs, les mécanismes de décision et le cheminement des ordres meurtriers, d'être témoins des exécutions, des attentats ; mais aussi, et pour la première fois, de suivre au quotidien les policiers des brigades spéciales des Renseignements généraux de la Préfecture de police dans la chasse implacable qu'ils menèrent contre le détachement Valmy jusqu'à son démantèlement en 1943.
Cette découverte explosive est le fruit de l'exploitation méticuleuse d'archives totalement inédites par deux historiens passionnés. Elle remet largement en cause l'image de la Résistance communiste.
Cette étude scientifique, largement illustrée, tort le cou à nombre de légendes, met en lumière mensonges, fables et omissions colportés pendant plus de soixante ans. Elle donne à voir une autre image de la Résistance communiste, bien différente des mythes construits depuis la Libération.