« Oui..., faites une analyse, mais sortez-en ! » À partir de cette recommandation d'Henri Ey, Jean-Louis Baldacci développe les conditions à respecter et les moyens à mettre en oeuvre pour engager une dynamique du transfert capable de conduire à son terme la cure psychanalytique.
Dans cette perspective, il interroge certaines figures cliniques de la rencontre psychanalytique parmi celles qui menacent dès le début le projet d'analyse avec fin. Sont alors étudiés leur métapsychologie, l'aptitude à s'engager dans le transfert comme la capacité à s'en affranchir, la désidéalisation de l'objet et le parricide, l'interprétation et l'appropriation sublimatoire de l'idéal.
Comment l'analyste peut-il ouvrir à nouveau la dynamique paradoxale du sexuel ? Peutêtre en apprenant, comme le recommandait Freud au pasteur Pfister à « dépasser les bornes » : s'il ne peut considérer la sublimation comme un but de la cure, en revanche l'analyste cherche à transmettre par l'interprétation les mouvements antagonis tes qui l'animent. Mais l'interprétation n'est pas toujours suffisante et implique des variations sinon des transgressions de cadre. L'ouverture sublimatoire qui en résulte grâce à la parole est une issue au refoulement, voire au clivage, et permet le réinvestissement des souvenirs. Les mouvements de sexualisation et de desexualisation du langage et de la pensée qui accompagnent cette ouverture traduiraient-ils la tentative d'accomplissement, au coeur de la langue, du deuil de l'objet, trace d'un meurtre de la mère, avant-coup de la symbolisation ?
La collection est dirigée par Jacques André et Jean Laplanche. Les ouvrages associent auteurs français et étrangers, car il devient indispensable pour enrichir le débat en psychanalyse, de franchir les barrières linguistiques et de refuser la transformation des théories en dogme.