Depuis le début de l'humanité, nous inventons des récits, les mythes, pour mieux comprendre notre monde. Jean-Loïc Le Quellec les collecte, les étudie, les compare, à toute époque même la plus reculée, dans tout peuple, dans autant de langues que possible.
On explique l'universalité des mythes aujourd'hui par une transmission au fil des migrations. Cette diffusion n'est pas systématique, elle se fait ou pas, ou de différentes manières, dessinant ainsi les évolutions des peuples en une fabuleuse cartographie historique du monde.
Mythes cosmogniques ou héroïques, animaux mythiques ( jusqu'à notre pangolin)... L'auteur nous emmène dans une histoire infinie, poétique, puissante, pour réfléchir au rôle des mythes dans notre humanité.
Ce tour du monde nous invite à nous détacher de notre perception européano- centrée, à revoir nos certitudes (mythiques elles aussi ?). Une lecture jouissive et éblouissante.
Les voyageurs qui découvrent les peintures et gravures rupestres africaines sont fascinés par leur esthétique et ne peuvent manquer de s'interroger sur leur signification.
Arts rupestres et mythologies en Afrique offre un panorama des grands ensembles pariétaux de tout le continent, répartis en quatre grandes zones géographiques : le Sahara, l'ouest et le centre, la Corne et l'Afrique de l'est, l'Afrique australe. Ils se caractérisent par des choix stylistiques variés, allant d'un réalisme accentué à une symbolisation presque abstraite. Photographies, relevés et dessins viennent témoigner de leur originalité.
Après avoir replacé ces oeuvres dans le contexte de leur découverte par les grands explorateurs, l'auteur s'attache à en décrypter la signification cachée, écartant des lectures erronées trop facilement reçues par la tradition et proposant des interprétations nouvelles. Il évoque des récits légendaires qui permettent d'élucider en partie ces images et de reconstituer la mythologie d'un passé plus ou moins lointain ; il analyse aussi les mythes que ces oeuvres ont à leur tour suscités au sein de la culture occidentale, proposant ainsi une étude exhaustive de cet art ancestral et de ses influences.
Cette méthode est le résultat de vingt-cinq années de rencontres avec des amis libyens qui ont eu à coeur de lui faire partager la richesse de leur langue. Le cheminement proposé permet de s'y initier sans passer par l'apprentissage de l'alphabet arabe. Quatorze leçons, suivies d'un lexique bilingue, permettent de faire face à la plupart des situations quotidiennes, tout en découvrant de nombreux aspects de la culture libyenne au travers d'un choix de scènes prises sur le vif, de proverbes, de chansons populaires et d'extraits d'émissions de radio.
De l'alcool de singe à la liqueur de vipère en passant par le repas cannibale ou encore la souris dans la bouteille de coca, Jean-Loïc Le Quellec nous entraîne dans une étonnante enquête à l'issue de laquelle on découvre alors que, sous un léger travestissement actualisateur, ce sont bien souvent les mêmes histoires qui resurgissent, dans différents milieux, à diverses époques, et sous des formes variées.
On se fait littéralement prendre par ce texte où l'érudition, souvent pimentée d'humour, est au service d'une recherche passionnante.
Mais attention !
Voici une lecture après laquelle vous ne pourrez jamais plus lire votre journal comme avant.
Un des premiers ouvrages sur les « légendes urbaines », autrefois introuvable, aujourd'hui réédité.
Il est impossible de s'intéresser à l'art et à la préhistoire, donc à la préhistoire de l'art, sans rencontrer un jour ou l'autre la notion d'archétype. Des auteurs avancent, par exemple, que les peintures pariétales de Lascaux illustreraient les archétypes suivants : animal, grotte, chasse. L'existence d'un archétype de la mère serait pareillement suggérée par la présence de nombreuses figurines féminines dans l'art mobilier préhistorique, et d'autres archétypes sont couramment mobilisés pour expliquer romans, films, poèmes, tableaux, contes, mythes.
Mais qu'est-ce qu'un archétype ?
La notion attribuée à Jung désignerait, selon les spécialistes, des structures invariantes de l'inconscient collectif, des représentations symboliques d'une personne, d'un objet, sortes de structures psychiques a priori qui seraient universellement répandues.
Oui, mais voilà, où sont les preuves ? - s'interroge J.-L. Le Quellec dans cet ouvrage. " J'ai très souvent croisé le concept d'archétype au cours de mes lectures, écrit-il, et, désireux d'en savoir plus, je me suis aperçu d'une part qu'il était pratiquement impossible d'en trouver une définition claire, d'autre part que nombre de mythologues, anthropologues et préhistoriens l'avaient souvent employé sans qu'aucun ne semble avoir jamais tenté de le mettre à l'épreuve des faits de leur discipline. Cette situation me parut d'autant plus surprenante que l'archétype est réputé être, par définition, de tous les temps et de tous les lieux. " À travers ce livre, l'auteur tente d'apprécier la validité de la notion d'archétype, d'en faire l'historique, d'en examiner la construction et les présupposés, d'en évaluer la solidité au regard des données de l'anthropologie, de la mythologie et de la préhistoire. Il dresse ici un catalogue des petits arrangements avec l'histoire et le réel qui émaillent une certaine littérature, et démonte de façon magistrale un mythe contemporain, celui de l'existence d'archétypes tels que Jung, et de nombreux auteurs après lui, les ont théorisés.
Cette enquête minutieuse, conduite autour d'une image rupestre célèbre, la "Dame Blanche", permet de faire un point sur les présupposés mythiques infusant nombre de recherches scientifiques, particulièrement dans le cas des études d'art rupestre.
Elle met aussi en lumière l'existence de surprenantes passerelles entre travaux savants et productions littéraires ou artistiques (romans, films, bandes dessinées, récits d'aventures). En effet, le dépouillement des archives et de la correspondance de l'abbé montrent que le moteur premier des travaux qu'il a réalisés en Afrique australe comme de ceux de son élève Henri Lhote au Tassili était la recherche d'anciennes colonies "blanches" disparues, et qui se seraient établies, dès la préhistoire, au coeur du continent Noir.
Tant Breuil que Lhote ont alors retrouvé sur les roches africaines des peintures rupestres qui leur ont paru représenter des "dames blanches" qu'ils ont aussitôt interprétées comme des déesses ou des reines propres aux anciens royaumes dont ils croyaient avoir découvert les vestiges. Ce faisant, ils ressuscitaient et nourrissaient à la fois deux mythes : celui d'une Atlantide saharienne pour Henri Lhote et, pour l'abbé, celui de l'identification des grandes ruines du Zimbabwe à la ville mythique d'Ophir, d'où, selon la Bible, le roi Salomon tirait ses fabuleuses richesses.
Avec le recul, nous voyons bien maintenant que leurs théories n'étaient qu'un reflet maladroit des idées de leur temps, particulièrement du contexte colonial au Sahara et de l'apartheid en Afrique du Sud. A leur insu, la production scientifique de ces deux savants avait pour fonction de justifier la présence blanche en Afrique, et elle fut amplement instrumentalisée dans ce sens. Pourtant, des études récentes ont désormais démontré que la "Dame Blanche" qui fascina tant l'abbé Breuil n'était en réalité ni blanche ni même une femme.
Une question demeure : si une telle interpénétration de la science et du mythe au service du politique fut possible au milieu du XXe siècle, qu'en est-il de nos jours ?
Récits de légendes modernes et anciennes. Une synthèse éblouissante qui nous fait réfléchir sur notre quotidien et ce que nous croyons savoir.
Cette deuxième édition augmentée prend en compte de nouveaux documents et apporte des explications inédites à la fascination qu'a exercée la « Scène du Puits » sur des générations d'observateurs. Parmi toutes les images de la Préhistoire, c'est certainement celle qui a suscité le plus grand nombre de commentaires... et pas toujours des plus rationnels.
Les interprétations les plus opposées se sont ainsi succédé de- puis la découverte de Lascaux, de l'époque de l'abbé Breuil aux recherches actuelles, en passant par les réflexions d'écrivains comme Georges Bataille ou Jean Rouaud. Le personnage mystérieux qui figure au centre de cet ensemble a tour à tour été considéré comme un chasseur accidenté, un sorcier se préparant à la traque, un chamane en transe, le Maître des animaux, un homme tombé en catalepsie, le fameux héros d'un clan local, une malheureuse victime du CO2 ou encore l'allégorie du renouvellement de la vie...
La totalité des hypothèses formulées au fil des ans à propos de cette oeuvre sont ici réunies, des plus terre-à-terre aux plus surprenantes, et toutes sont examinées avec soin. Leurs éventuelles qualités sont soulignées, leurs contradictions montrées, leur degré de validité minutieusement soupesé, et de nouvelles pistes sont suggérées.
Au terme d'une enquête menée tambour battant, le voile du sens sera-t-il enfin levé ?
Le plateau du Messak, en plein Sahara libyen, correspond à un énorme " blanc " sur les cartes.
Pourtant, au siècle dernier, quelques explorateurs, s'y étant aventurés pour aller à Tombouctou, avaient signalé des " pierres écrites ". A leur suite, les rares préhistoriens et voyageurs ayant arpenté le légendaire pays des Garamantes y décrivirent aussi des splendeurs. En 1978, Jean-Loïc Le Quellec, jeune anthropologue, décide d'en avoir le coeur net. Parcourant des vallées encaissées qui ne sont pénétrables qu'à pied, par des températures dépassant parfois les 50°C à l'ombre, il relève patiemment un éblouissant témoignage sur la vie quotidienne au Néolithique.
Lions, éléphants, buffles, hippopotames et crocodiles y côtoient des scènes pastorales, alors que des personnages vêtus de robes finement décorées suivant des boeufs sellés et parés, non loin de moutons broutant paisiblement. Ailleurs, des hommes à masques animaux illustrent les rituels d'une population de pasteurs chez lesquels la chasse tenait une place importante. Plus loin, d'inquiétants géants à tête de lycaon, monstrueux, irréels, armés de haches ou de poignards, accueillant le voyageur d'un rictus étrange.
S'appuyant sur un corpus de 10 000 documents, Jean-Loïc Le Quellec reconstitue le mode de vie des graveurs, retrouve une part de leur mythologie et parvient à identifier leur langue. Cet ensemble unique dans le subcontinent permet d'apporter un éclairage inédit sur la préhistoire de l'Afrique.
Des Martiens ont atterri au Sahara durant la préhistoire (la preuve : ils sont représentés sur les peintures du Tassili !), les hommes ont connu les dinosaures (on a des traces de pas qui le prouvent !), les géants bibliques ont réellement existé (on a retrouvé leurs squelettes !), l'arche de Noé et le jardin d'Eden ont été retrouvés en Turquie, les lignes de Nazca sont d'anciennes pistes d'atterrissage, les anciens Mayas utilisaient des crânes de cristal aux mystérieux pouvoirs.
Quel point commun entre ces différentes affirmations ? Elles sont toutes fausses ! Et pourtant, elles se prétendent scientifiques. Elles font le bonheur des amateurs (et éditeurs) d'archéologie-fi ction. Quand elles ne s'appuient pas sur des manipulations, supercheries ou autres coups montés par des personnages peu scrupuleux, elles continuent de tenir pour acceptables des arguments pourtant démentis depuis belle lurette. Ou bien elles résultent au mieux d'une lecture naïve pratiquée sur des documents authentiques par des auteurs incompétents mais de bonne foi, au pire de mensonges montés en toute connaissance de cause par de véritables imposteurs. Toutes sont aussi très largement diffusées par des articles, livres et même revues spécialisées dans ce genre de littérature, et aussi par d'innombrables sites Internet et films documentaires. Mille théories délirantes font ainsi l'objet de livres qui deviennent souvent des best-sellers, alors que les thèses que défendent leurs auteurs sont réfutées depuis longtemps, souvent depuis le XIXe siècle ou le début du XXe. Cet ouvrage fait le tour de quelques-uns de ces véritables «mythes scientifiques» modernes, afi n de montrer comment ils se sont construits, d'examiner les données erronées sur lesquelles ils s'appuient et, le cas échéant, de dénoncer les présupposés politiques et raciaux qui les sous-tendent. Ce livre fait donc oeuvre utile en incitant le lecteur à davantage de vigilance.