Ce volume traite du matériau musical, de la musique, le corps et l'esprit, du musicien, de la connaissance du fait musical, des pédagogies de la musique, de la connaissance à l'interprétation.
"la musique et la mythologie sont des machines à supprimer le temps.
Si bien qu'en écoutant la musique et pendant que nous l'écoutons, nous accédons à une sorte d'immortalité. [. ] que la musique soit un langage, à la fois intelligible et intraduisible, fait de la musique elle-même le suprême mystère des sciences de l'homme, celui contre lequel elles butent et qui garde la clé de leur progrès. " (le cru et le cuit. ) en établissant une relation homologique entre musique et mythe, lévi-strauss expose l'une des motivations fondamentales de toute son oeuvre.
Parce que nous sommes entrés dans l'âge post-moderne, le temps est venu de réexaminer les conceptions esthétiques et musicales de lévi-strauss, ses interventions radicales de jadis contre diverses formes de création contemporaine, sa distance par rapport aux musiques de tradition orale, en les resituant dans le contexte de la pensée philosophique qui les a vues naître. jean-jacques nattiez se propose ici de cerner le rôle fondamental de la musique dans l'ensemble de l'édifice théorique et méthodologique construit par l'anthropologue, et, de ce bilan critique, aussi admiratif que sans concession, il tire une réflexion plus générale sur le devenir des sciences humaines.
S'affranchissant des classements traditionnels pour tenter de retrouver l'esprit universel, transversal et critique qui animait les encyclopédistes du XVIIIe siècle, cette encyclopédie met en évidence la façon dont, au tournant du troisième millénaire, on pratique, on transmet, on écoute et on analyse la musique.
Le monde de l'opéra - ses fidèles et ses critiques - est secoué depuis des décennies par un débat intense autour des enjeux de la mise en scène lyrique : est-il légitime de qualifier certaines productions d'« infidèles » par rapport aux intentions du créateur? Qu'est-ce qui, au contraire, permet de parler de « fidélité »? L'objectif de ce livre est de tenter de déterminer par rapport à quels aspects spécifiques de l'univers du créateur et de l'oeuvre, ces jugements ont été construits.
L'auteur fonde son argumentation sur quelque deux cents trente productions européennes, américaines et canadiennes, et tout particulièrement celles d'opéras de Berg, Bizet, Debussy, Haendel, Janáãek, Mozart, Offenbach, Richard Strauss et Wagner. Chez ce dernier, la multiplicité des enjeux politiques, sociaux et idéologiques en fait la pierre de touche de toute mise en scène lyrique. L'oeuvre de Patrice Chéreau est également au coeur de cette investigation, mais l'auteur en confronte constamment les enjeux avec les productions du Metropolitan Opera de New York, du Glimmerglass Opera Festival de Cooperstown (USA) et des Festivals d'Aix-en-Provence et de Bayreuth.
La grandeur de l'un des plus remarquables musiciens du monde occidental peut-elle excuser des positions parmi les plus abjectes qui soient ? Et surtout : peut-elle justifier qu'on les ignore ?
Leurs manifestations ne font malheureusement aucun doute : dans son essai « La judéité dans la musique » (1850) ou d'autres écrits dont on trouvera ici des traductions nouvelles, ainsi qu'un inédit en français. Mais peut-on dire que les livrets et même la musique de ses opéras sont antisémites ? L'antisémitisme de Wagner est un sujet pour le moins controversé dans la littérature spécialisée dont on trouvera ici un bilan à la fois critique et polémique, mettant en jeu l'enquête biographique, l'histoire générale, l'histoire de l'antisémitisme, l'histoire de la musique, la musicologie, la sémiologie, la psychanalyse et l'esthétique.
Et comment l'expliquer ? Parce qu'il aurait été juif lui-même ? Beaucoup de ses contemporains le croyaient, comme l'atteste la vaste collection de caricatures du compositeur réunie dans cet ouvrage. Au terme d'un examen serré, il est nécessaire de poser des questions dérangeantes : faut-il interdire l'exécution ou la représentation des opéras de Wagner ? Faut-il fermer Bayreuth ?
Entre le 27 juillet et le 12 août 1850, Wagner a écrit deux esquisses musicales pour Siegfried's Tod, première version du Götterdämmerung. Cette étude présente et commente la première transcription complète, comparative et critique de ces esquisses. Discutant les travaux antérieurs que Curt von Westernhagen et Robert Bailey leur avaient consacrés, Jean-Jacques Nattiez propose sa propre « intrigue » du processus créateur révélé par ces traces et donne sa version des raisons pour lesquelles Wagner a décidé de remonter du Götterdämmerung au Rheingold. À cet égard, l'irruption inattendue et la présence du thème de la chevauchée des Walkyries dans ces manuscrits joue un rôle important. Au début et à la fin de son texte, l'auteur souligne l'analogie entre la démarche créatrice de Wagner et celle de Proust.
La musicologie est entrée dans une période d'éclatement. En examinant les diverses approches analytiques, historiques et herméneutiques appliquées à la mélodie du berger entendue dans le Tristan et Isolde de Wagner, l'auteur propose un guide méthodologique qui permettra tant aux spécialistes qu'aux étudiants de se repérer dans la prolifération des diverses orientations de la musicologie. Les modèles de Schenker, Ruwet, Meyer et Lerdahl sont discutés. Les esquisses inédites de cette musique sont ici publiées pour la première fois. Les investigations de la psychologie expérimentale et de la psychanalyse sont présentées. L'examen des sources musicales entraîne le lecteur du côté de Rousseau, de Goethe et surtout de Schopenhauer. Le livre débouche sur une interprétation originale des rapports entre musique vocale et musique instrumentale à travers Tristan.
La musique des Inuit est surtout connue dans le monde des Qallunaat (les « non-Inuit ») pour les chants de gorge des femmes du Nunavik et de ses environs, au point que ces étonnantes particularités sonores sont devenues un marqueur identitaire. Ces chants ne sont toutefois pas le seul genre musical que les Inuit pratiquent ; de la Sibérie au Groenland, on peut observer les danses à tambour et leurs chants qui, selon les principes de l'animisme, sont exécutés au cours de rituels, notamment pour assurer une chasse ou une pêche fructueuses. Même si elle a été transformée par la christianisation et le contact avec les Qallunaat, cette musique très ancienne, probablement millénaire, est toujours bien vivante.
On trouvera dans cet ouvrage, écrit par un musicologue érudit et passionné, une anthropologie et une histoire de la culture musicale inuit en plus d'un panorama de ses manifestations. Des renvois en ligne à un ensemble d'enregistrements, de vidéos et de documents d'archives en font une véritable anthologie. Son iconographie abondante met l'accent sur les représentations artistiques - sculptures, dessins, estampes - des danses à tambour et des chants de gorge. Enfin, ce livre se veut un hommage à l'immense talent artistique et à la virtuosité musicale de ce peuple qui vient du froid.
Lisa Qiluqqi Koperqualuk est une figure importante du monde culturel et politique des Inuit. Elle a été cofondatrice de l'Association des femmes inuit du Nunavik (Canada) et a longtemps travaillé au Musée des beaux-arts de Montréal comme conservatrice et consultante pour l'art inuit et comme membre du comité organisateur de l'exposition que le présent livre accompagne. Elle est également présidente de la section canadienne du Conseil circumpolaire inuit.
La musique, c´est bien connu, est avant tout source d´émotion et de plaisir. Elle accompagne notre vie quotidienne, dont elle constitue le paysage sonore sans même que nous nous en rendions compte. Alors, pourquoi y a-t-il des musicologues, c´est-à-dire des chercheurs qui prétendent aborder la musique d´un point de vue scientifique ? Quelles questions se posent-ils ? Quels problèmes cherchent-ils à résoudre ? Comment travaillent-ils et où ? Le discours sur la musique ne serait-il pas quelque peu parasitaire ? Que peut-il apporter aux mélomanes et aux amoureux de la musique ? Telles sont quelques-unes des questions que le grand public se pose souvent au sujet de la profession de musicologue, et auxquelles Jean-Jacques Nattiez tentera de répondre en empruntant des exemples concrets à ses propres champs de recherche : la musique de Wagner et celle... des Inuit.
L´auteur Jean-Jacques Nattiez est professeur titulaire de musicologie à la Faculté de musique de l´Université de Montréal et pionnier de la sémiologie musicale, une des branches contemporaines de la discipline. Ses champs de recherche spécifiques ont porté sur les opéras de Wagner, les rapports entre musique et littérature, les écrits du compositeur et chef d´orchestre Pierre Boulez et, en tant qu´ethnomusicologue, sur la musique des Inuit, des Aïnou (Japon), des Tchouktches (Sibérie), des Baganda (Ouganda) et des Amérindiens Nahuas (Mexique).
De nos jours, la musique est partout: dans les ascenseurs, dans les supermarchés, dans les lecteurs MP3, au concert, la radio, à la télévision, au cinéma, dans les téléphones portables - il n'est de lieu, public ou privé, qu'elle n'inves tisse à un moment ou à un autre. Il importe donc de comprendre ce qui se joue dans la musique, ce qu'elle peut signifier. C'est la tâche du musicologue.
Pour Jean-Jacques Nattiez, la musicologie se glisse dans l'écart entre le langage et la musique. Elle appartient aux sciences humaines. Mais parce qu'elle fait appel à plusieurs disciplines et requiert des compétences qui ne sont pas uniquement musicales, la musicologie est sans doute l'une des sciences les plus passionnantes, voire les plus difficiles. Avec ce petit livre qui jette les bases d'une musicologie générale encore à venir, c'est moins un plaidoyer pro domo que se livre l'auteur qu'à une déclaration d'amour aussi rigoureusement argumentée que fervente. Alliage détonnant qui ne manquera pas de séduire tous ceux que séduit déjà la musique.
Quels liens, tour à tour subtils, manifestes et féconds, la musique entretient-elle avec d'autres disciplines artistiques, plus particulièrement avec la littérature et les arts visuels? Pourquoi certains créateurs ressentent-ils le besoin de pratiquer des arts divers? Telles sont quelques-unes des questions qui ont inspiré ce recueil d'essais aussi érudits que passionnants sur l'art, ses métaphores, ses mécanismes. Traquant la figure du double au travers de la musique, des arts visuels et de la littérature, Jean-Jacques Nattiez réinterroge avec brio la notion de correspondance des arts. Il examine comment Pierre Boulez a entendu Paul Klee, comment Yves Gaucher a regardé Webern, comment Hubert Aquin s'est inspiré de la fugue. Se tournant vers Wagner et Richard Strauss, il convie l'opéra à sa réflexion et fait dialoguer entre elles les oeuvres de Nietzsche et Yves Bonnefoy. Il fallait sans doute un homme de carrefour comme le musicologue Jean-Jacques Nattiez pour proposer une réflexion qui invite à entendre ce qui résonne entre les notes, ce qui se glisse entre les mots, ce qui se donne à voir entre les images.
A study of two of the greatest composers of the twentieth century through their correspondence, now available for the first time in English in a paperback edition.