« Ce roman est l'histoire de deux villes qui n'existent plus : Hanoi et Saigon. Ceux qui les aimèrent - et ils furent nombreux - contractèrent auprès d'elles un mal dont ils n'arrivent point à se guérir : le mal jaune, une sorte de nostalgie qui devient poussée de fièvre certains soirs de cafard, certains jours d'abandon. » Jean Lartéguy Sur les traces de Jérôme, journaliste, spécialiste de l'Extrême-Orient, et d'autres Français, baroudeurs, militaires, correspondants étrangers, tous marqués par la bataille de Diên Biên Phu, Le Mal jaune est un beau roman nostalgique sur le passé de l'Indochine française mais lucide sur son avenir.
« La guerre, sous sa forme classique, est à la portée de n'importe qui, lâche ou courageux, stupide ou intelligent. Il suffit qu'on vous donne un uniforme, un casque, un fusil, parfois des galons, et qu'on vous dise d'aller prendre une montagne, une vallée, ou une ville en vous mettant dans une situation telle que vous ne puissiez faire autrement. Mais lorsqu'un homme se mêle de confondre la guerre avec l'un de ses rêves, alors il engage bien plus que sa vie. Le mercenaire, c'est peut-être un type qui se bat pour un rêve qu'il a fait étant gosse ou qu'il a déniché dans quelque vieux roman d'aventures... » .
Ces mercenaires, dont l'auteur des Centurions évoque le destin héroïque et pitoyable, sont des combattants du Bataillon français de Corée. Leur aventure fut celle de Lartéguy. C'est le roman de la fierté nationale déçue, des énergies qui n'ont pas trouvé leur emploi, des sacrifices sans foi et sans cause. Un général américain ambitieux et une montagne dépourvue d'intérêt stratégique, mais dont la fascination s'exerce sur les deux camps, dominent le drame des combattants. Plus encore que les centurions, ces mercenaires sont pour la plupart des aventuriers à l'état pur, inoubliables figures d'hommes, fils irrécusables d'un siècle de violence.
Un camp de prisonniers français dans la jungle asiatique après la défaite de Diên Biên Phu.
"Rééduqués" à la doctrine communiste vietminh, les officiers Raspéguy, Boisfeuras, Merle, Esclavier ne seront plus jamais les mêmes. Ces hommes ont assisté à la mort cruelle et soudaine des copains, rencontré parfois l'amour et sont marqués par le charme de l'Asie. De retour au pays, comment reprendre le fil d'une vie de famille normale, entouré de femme et enfants ? Arrivent les premiers événements en Algérie.
On a besoin d'hommes aguerris et expérimentés. Ils rempilent donc pour le 10e régiment de parachutistes coloniaux. Le Maghreb va les happer, mais rien ici ne ressemble à l'Asie. II n'y a qu'une chose semblable : la guerre. Les bombes, les terroristes, les colons, le Djebel et Alger la blanche. C'est une autre guerre ici, même si le motif rejoint celui des Indochinois... L'indépendance... Un grand classique de la littérature "de guerre".
J. Lartguy marque son grand retour romanesque avec une oeuvre trange et violente. Le 1er tome raconte le surprenant destin d'un aspirant de vingt ans, Vincent Fontaneilles.
un aspect inconnu, troublant, de la guerre d'indochine : celle des agents secrets, des sectes politico-religieuses avec leurs armées privées, celle des soldats perdus...
hô chi minh sait qu'il perdra la guerre s'il ne dispose plus du grenier à riz de cochinchine, en voie de pacification. il envoie son meilleur général, qui par la persuasion et la terreur doit à tout prix gagner au vietminh des populations hostiles. la majorité du peuple du riz est contrôlée par des sectes : pirates, fous de dieu... en face, une poignée d'hommes : des policiers hors du commun comme bazin, qui forme toute une génération de flics vietnamiens.
dans les rachs de la plaine des joncs, dans les rizières de cochinchine, dans le dédale des ruelles de saigon et de cholon se joue une guerre impitoyable dont jean lartéguy a su reconstituer l'atmosphère et le déroulement. un document exceptionnel.
Rentrés d'Indochine après la pénible épreuve des camps, les compagnons du capitaine Esclavier et de Boisfeuras sont engagés dans un nouveau conflit, entre djebel et désert. Après leurs défaites successives, en Indochine notamment, cette guerre-là, ils veulent la gagner, quel qu'en soit le prix. Les centurions deviennent des prétoriens. Le meurtre d'un des leurs entraîne ces soldats à déborder du cadre de leur action militaire et à « faire de la politique ».
Rien ne pourra plus endiguer ce torrent d'hommes farouches, pas même ceux qui, d'Alger ou de la métropole, essaient de les soumettre.
Après Les Centurions et Les Mercenaires, un grand classique de Jean Lartéguy.