Habib tengour est né à mostaganem en 1947. poète, écrivain et anthropologue, il vit et travaille actuellement à paris. la différence a publié de lui : gravité de l'ange (2004), l'arc et la cicatrice (2006) et le maître de l'heure (2008).
Dans le soulèvement, Algérie et retours réunit une trentaine d'essais écrits entre 1980 et 2008. Textes d'occasion, sur le vif parfois, trahissant le choc qui les a engendrés : l'affaire Rushdie, le 11-Septembre, la décennie noire, l'assassinat de Abdelkader Alloula. Expliquant l'Algérie, l'auteur s'explique lui-même, dévoilant son univers littéraire. sa ville, Mostaganem ; ses musiques, du chaâbi au raï ; ses poètes et artistes, Kateb et Khadda, Pélégri et Dib, Rimbaud, Sénac, Seféris ; ses vieux émigrés qu'il tente de faire parler ; ses méditations sur le rôle du poète dans la cité. Défiant toute chronologie, il entraîne le lecteur dans un jeu de marelle entre terre et ciel sur le sol accidenté d'une Algérie mouvementée.
On disait qu'autrefois un conteur captivait tous les hommes de la ville au point que le muezzin oubliait d'appeler à la prière.
Habib tengour aussi réussit à captiver son lecteur de la première à la dernière ligne. " les turcs ont coupé la tête à ton frère ! va à alger la chercher ! " que ça lui plaise ou non, le jeune homme n'a qu'à se plier à l'ordre paternel. roman de formation, récit picaresque, ironique et tendre, le maître de l'heure est une exploration jubilatoire et rageuse du temps dans les méandres insolites d'une hagiographie.
Les prétendants à la maîtrise de l'heure sont nombreux
Dans les hôtels meublés autour de la gare Saint-Charles vivent à l'année des travailleurs immigrés, souvent algériens. Ces hommes, pour la plupart à la retraite, n'ont pas effectué de regroupement familial et, après une vie professionnelle éprouvante, partagent leur temps entre l'Algérie et la France, où ils perçoivent leurs pensions et bénéficient de soins médicaux.
Ce livre restitue avec une distance exacte la réalité sociale de l'immigration que les photos d'Olivier de Sépibus et le texte d'Habib Tengour ont su transformer en une oeuvre poétique et humaniste.
Texte bilingue français et arabe.
"...
C'était non loin de Peshawar... Mourad, Kadirou et tous les autres n'envisageaient guère la fin des hostilités ; c'est pourquoi ils supportent très mal leur démobilisation. Le manque d'action et de projets les rend mélancoliques. Mais, en y réfléchissant, Hasni se rend compte que, pour Mourad, cela a dû commencer bien avant la prise de Kaboul... Ils ont combattu dans des maquis éloignés l'un de l'autre... Il se remémore parfaitement leur rencontre le jour de l'assaut contre le palais présidentiel...
Les Moudjahidin avaient parcouru des milliers de kilomètres dans leurs frusques, traînant péniblement leur attirail rudimentaire. La profession de foi, scandée inlassablement à tue-tête, les aidait à supporter des marches harassantes. " De " la route de Qandahar " à la " halte à Paris ", Mourad ne cesse de ressasser les mêmes versets du Coran. Pourquoi être allé en Afghanistan ? Il avait fait des études scientifiques à Paris qui lui assuraient un avenir confortable.
Il avait des amis, une compagne. Pourquoi avoir tout quitté ? Pourquoi vouloir partir encore ? Mourad veut trouver la paix mais les événements le ballottent et l'entraînent dans une tout autre quête.
« Cette première édition des oeuvres poétiques complètes de Mohammed Dib regroupe tous les ouvrages publiés du vivant de l'auteur ainsi que deux recueils inédits. Bien que le recours à la biographie ne soit pas essentiel pour la compréhension de sa poésie, on ne peut pas l'aborder sans tenir compte de la dimension algérienne. [...] La colonisation, le mouvement national, la guerre de libération, l'exil, l'indépendance, les désillusions de l'édification socialiste, la montée de l'intégrisme, la guerre civile, tous ces événements que l'Algérie a vécus/subis ont douloureusement marqué Mohammed Dib. Mais il ne faut pas minimiser l'infuence des amitiés littéraires, celles de ses deux aînés, Aragon et Guillevic, notamment, l'importance accordée à la littérature américaine
et à son avant-garde poétique. [...] La poésie de Dib doit, sans doute, son épure à l'activité romanesque de l'auteur qui connaît parfaitement l'exigence de chacun des registres. Le poème en sort nettoyé, les mots n'ont rien à
prouver. Ils sont tout bonnement là, à leur place, débarrassés du pittoresque faussement réaliste, soigneusement choisis, disposés dans une métrique simple parce que savante et rigoureuse. [...] Dès les premiers écrits, en 1946-47, une voix originale, aux accents rimbaldiens et mallarméens clame/réclame le pouvoir d'un éros qui ne cessera de dévaster le jeune homme tout au long de sa carrière d'homme et d'entretenir la sédition telle que l'entendaient les grands maîtres soufis. » HABIB TENGOUR