Où en est-on aujourd'hui de la place des femmes, par rapport aux hommes, dans les agricultures familiales, dans les pays du Nord comme ceux du Sud ? Où sont les données quantitatives et comment les analyser ? Peu de publications en langue française répondent à ces questions.
Pourtant, les Nations unies reconnaissent officiellement que l'égalité entre les femmes et les hommes, dans l'accès et le contrôle des ressources de production (l'accès à la terre et les services agricoles notamment), aurait un impact favorable sur la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la pauvreté cela permettrait de répondre aux besoins nutritionnels de plus de 150 millions de personnes. S'adapter aux changements environnementaux oblige à s'interroger sur les apports des compétences et savoirs des femmes en agriculture. Les nouvelles attentes de consommation de biens alimentaires sains interrogent aussi la place des hommes et des femmes et la dynamique de leurs rapports.
À partir d'études de terrain, menées dans des pays du Sud et du Nord, cet ouvrage analyse les agricultures familiales selon l'angle des relations masculin-féminin et des constructions sociales qui organisant ces rapports de pouvoir. Un collectif de scientifiques et d'acteurs du développement, liant recherche et recherche-action, ont mêlé leur plume pour proposer un autre regard sur le développement agricole et les agricultures du monde. Leurs textes nous questionnent à la fois sur la place des femmes et les rapports de genre en agriculture et sur l'efficience d'un dialogue entre la recherche et la recherche-action.
Cet ouvrage s'adresse à des chercheurs et des enseignants en sciences sociales (économistes, sociologues, anthropologues, géographes) et aux acteurs engagés dans le monde du développement. Les étudiants en master du développement y trouveront une source d'enseignements en langue française. L'ouvrage pourra aussi intéresser toute personne curieuse de se documenter sur les rôles sociaux à l'origine des différentiations masculin-féminin dans le travail agricole.
La lecture géographique de la dynamique des rapports de genre sur les hauts plateaux de l'ouest du Cameroun permet l'observation des changements qui s'opèrent depuis la fin des années 1980, liés aux difficultés de l'économie caféière. L'analyse porte sur deux changements majeurs portés par les paysannes : leurs nouveaux rapports à l'économie marchande et donc à la mobilisation d'argent, et les nouvelles mobilités spatiales qu'elles expérimentent dans les liens au monde urbain. Ces paysannes sont des actrices principales de la réussite agricole déjà ancienne de cette région. Cet ouvrage explique leur engagement pour relever le défi de la crise économique et d'une société post-café.
Les migrations internationales constituent un véritable défi pour le monde contemporain. Bien que le constat ne soit pas nouveau, la croissance des flux dans le contexte actuel géopolitique, économique et environnemental appelle de nouveaux regards. Face à la diversification des destinations, des foyers de départ ou encore des profils des migrants, l'ouvrage privilégie la parole de « l'acteur migrant » et accorde une large place à ses stratégies et ses trajectoires.
Sans sous-estimer les déterminants macro-économiques ou géopolitiques, les auteurs éclairent les initiatives des populations en migration et révèlent l'épaisseur sociale de leurs expériences. Ils mettent l'accent sur les logiques des organisations collectives et des réseaux sociaux, sur le rôle des migrants dans le développement ou encore sur les dynamiques culturelles associées au fait migratoire.
Selon une perspective pluridisciplinaire, et à partir d'exemples africains, sud-américains ou asiatiques, l'ouvrage met en valeur la construction de nouveaux territoires de mobilité et montre la diversité des trajectoires migratoires depuis les pays du Sud vers ceux du Nord mais aussi, et de plus en plus, entre pays du Sud.
Ignorée, invisible, la question du genre reste cachée sous le développement. Et pourtant, comprendre le développement n'est pas possible sans une perspective de genre. Cet ouvrage, didactique, montre en quoi et comment le concept de genre permet de revisiter les études de développement. Le genre permet de comprendre la construction historique, sociale et culturelle des différences et des inégalités. Il offre des outils pour une analyse critique du système capitaliste globalisé. Le genre, inscrit dans le féminisme, permet aux catégories dominées et marginalisées, en particulier les femmes mais pas seulement, de faire entendre leurs voix. Dans le contexte actuel de crise globale et d'accroissement des inégalités, il propose des pistes pour renouveler la pensée sur le développement, mais aussi pour agir autrement.
Combinant diverses disciplines et thématiques, cet ouvrage montre que la portée heuristique du genre ne se limite pas aux domaines habituellement considérés comme féminins (l'éducation, la famille, le social, la santé de la reproduction, etc.) mais s'étend à tous les domaines (le politique, le droit, la sécurité, la diplomatie, l'économie, etc.).
Ce livre met aussi en évidence la diversité et l'enrichissement mutuel des diverses traditions de recherche entre le monde francophone, anglophone et hispanophone. Il s'adresse particulièrement aux personnes étudiantes, chercheures et enseignantes, militantes, chargées de programme dans des organisations de coopération et représentantes des pouvoirs publics au Nord et au Sud.
Le rôle et l'image des femmes en milieu rural dans les pays du Sud oscillent aujourd'hui entre les figures d'"actrices" engagées dans la recherche de solutions face aux crises environnementales, de "prédatrices" de la nature et de "victimes" de la dégradation de l'environnement. Or, peu de travaux interrogent les liens entre logiques et normes de genre et changements environnementaux, que ce soit dans le monde académique, politique ou militant. Pourtant, les pratiques des hommes et femmes comme leurs savoirs associés dans la préservation et la conservation des ressources naturelles diffèrent. Les ressources économiques, les pouvoirs politiques et les valorisations sociales sont distribués de manière inégale, avec des modalités et une intensité variables selon les sociétés et les milieux.
En mettant en avant des recherches originales d'auteur-e-s du Sud et du Nord, cet ouvrage contribue à nourrir le débat sur le rapport des hommes et des femmes à l'environnement dans les sociétés rurales au Sud. Il met en lumière les évolutions en cours sur des enjeux de développement majeurs : agrobiodiversité, alimentation, accès aux organisations collectives, adaptation aux changements environnementaux...
Il s'adresse particulièrement aux chercheur-e-s, étudiant-e-s, militant-e-s et représentant-e-s des pouvoirs publics au Nord et au Sud.